Le Village du Peuple Etrange Voyageur

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    "Jusqu'au bout..." - Ile de Pâques & Colombie (2009/2010)

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    Message par Lilie Mer 19 Nov - 21:08

    "29 Octobre 2009
     
     
    Aéroport de Madrid. Mon vol part demain. Enfin, d'ici une heure et demi, quelques minutes après être passée à demain.
    J'adore les aéroports. Encore plus les aires d'embarquement, ou seuls ceux munis d'un billet peuvent pénétrer. Dans le terminal 4S où je suis, je lis sur les écrans "Miami", "Tel Aviv", "Sao Paulo", "Quito", "Buenos Aires". Et puis "Santiago".

    Vol 6831, siège 21 H. Rangée du milieu sans doute, vers l'arrière de l'appareil. C'est sur mon billet. Celui que j'ai acheté il y a des mois, celui que j'ai attendu pendant des mois.
    Je n'y crois pas. Je m'envole pour ce deuxième voyage solo. Et j'ai l'impression que tout est bien différent de la première fois. Normal sans doute. A la minute où j'écris, pas d'excitation, bizarrement. Une sérénité plutôt. Peut-être parce que je retourne dans un premier temps sur une terre connue, Rapa Nui, l'Ile de Pâques. Peut-être parce que j'ai tellement passé de temps dans les aéroports cette année pour le travail, que j'ai l'impression que ce n'est qu'une formalité de plus, et que je ne réalise pas encore. Pourtant si, je réalise.

    Depuis que je suis levée, et encore plus depuis la seconde où l'avion s'est élancé de la piste de Dublin cet après-midi, j'ai des crises de sourires. Pas de fous rire, non. Juste des sourires. Ca me prend, d'un seul coup j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, comme ça, pour rien. Ben oui, ca y est ! Je pars ! Je pars faire ce que je fais le mieux sans doute à ce jour : je repars voyager !
    Des mois que j'y pense. Ce voyage de 2009, je l'ai pensé avant même de me fixer sur une destination. C'était après la rupture avec F., une fois les crises de larmes passées. Il me fallait trouver quelque chose pour me relever, un nouveau projet pour continuer à avancer. Je n'ai pas cherché longtemps : ce qui m'aiderait à me remettre sur pieds, ce qui me faisait envie, ce que je voulais faire et que j'aimais, c'était un voyage. Voila donc comment le bébé a été conçu, et ce fut une très belle grossesse !

    J'ai deux mois pour ce voyage. L'Ile de Pâques, j'avais dit que j'y retournerai, mais je ne pensais pas si tôt. Un billet pas cher un soir sur internet, et hop ! C'était dans la poche. L'autre destination, je ne l'ai pas cherchée longtemps. Elle était en tête de liste de mes futurs voyages depuis que j'avais mis les pieds en Amérique du Sud en 2007. La Colombie m'appelait de plus en plus fort. Ce sera donc en Colombie que je passerai le plus gros de ce voyage : six semaines, après deux passées sur l'Ile de Pâques. Je pense justement que dans deux semaines, je serai dans un état d'esprit différent. La Colombie, je ne connais pas, c'est l'inconnu, la surprise !
    L'Ile de Pâques, c'est... ah ! Rapa Nui ! Un petit bout de volcan au milieu de l'océan, certains s'y sentiraient emprisonnés sans peine, et très rapidement. Moi, je m'y sentais d'une liberté exultoire. Je sentais littéralement des ailes sur mon dos lorsque je galopais sans retenue, sans personne pour m'arrêter !

    Et puis il y a la famille P.. Rosa, Tio, les parents, toute la tribu. Depuis deux ans et demi à peine que j'y suis allée, j'ai toujours gardé contact par e-mail avec Rosa. J'appréhende un peu, savoir comment ça va se passer cette deuxième fois, et ces retrouvailles. Deux semaines, c'est peut-être trop long pour une deuxième fois sur l'Ile ? Et si je m'ennuie ? Et si ça ne se passe pas bien avec les P. ? Avec Tio, l'ours au grand coeur ? Non, m'ennuyer, ça m'étonnerait. Et quelle honte de penser à s'ennuyer sur cet endroit mythique alors que je fais partie des privilégiés à pouvoir y aller ! J'ai juste envie d'y être, et je pense qu'une fois là-bas, tout se fera naturellement. Et je retrouverai mon mode voyage, ma curiosité, mon envie insassiable d'aller vers les autres, de les comprendre.

    La, il est temps de me diriger vers la porte d'embarquement. Il y a un peu le monde entier ici, et beaucoup de visages sud-américains, de visages andins, et des accents que je n'ai pas entendus depuis longtemps et qui me provoquent aussi des crises de sourires...

    Le sourire aux lèvres, je referme le cahier pour la première fois de ce voyage.

    BON VOYAGE A MOI !
     


    (...)
    Lilie


    Dernière édition par Lilie le Jeu 20 Nov - 20:28, édité 1 fois
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    Message par Wapiti Mer 19 Nov - 21:36

    Chouette ! On repart en voyage avec Lilie ! rêveur


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    Message par geob Jeu 20 Nov - 16:58


    Quand j'étais petit, je rêvais de l'Ile de Pâques. Je n'irai jamais, autant lire les récits sur cet endroit qui semble figé à jamais.
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    Message par Lilie Jeu 20 Nov - 20:27

    H-40 minutes : Les crises de sourires sont devenues un grand sourire permanent...


    (...)


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    Message par Skyrgamur Jeu 20 Nov - 22:38

    C'est pas d'hier, mais moi aussi, ça me faisait rêver. Tout comme les Galápagos.
    Merci Lilie


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    Message par Lilie Ven 21 Nov - 21:27


    30 octobre 2009
    Santiago, Chili


    - J'avais oublié -


    J'avais oublié les odeurs.

    J'avais oublié les laveurs de voiture de fortune sur les bords des routes.

    J'avais oublié le prix d'un cirage de chaussures sur un tabouret en bois, sur le trottoir ; et j'avais oublié le nombre de produits différents, au choix, pour lustrer les chaussures des hommes aux portables et belles chemises.

    J'avais oublié les marchands de tout à bon marché sur les trottoirs : des coupe-ongles aux tours Eiffel en fer, des Rubix-cubes aux ustensiles de massages en bois. Je les avais tous oubliés.

    J'avais oublié les Plazas de Armas ou les autres, ces joueurs de dames, sur les tables, rassemblées à l'ombre des arbres.
    J'avais oublié les callejeros, qui se partagent les bancs avec les meutes de chiens errants.
    J'avais oublié les artesanos sur ces plazas. Tout comme j'avais oublié ces concerts populaires, qui prennent par surprise, là pour toute sorte de causes, ou même peut-être sans.

    J'avais oublié tout ça, et c'est Santiago qui me l'a remémoré.
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    Message par Wapiti Dim 30 Nov - 10:06

    Et moi je n'ai pas oublié que ce voyage, on en a vécu quelques bribes par procuration à l'époque...

    Il y avait toute la préparation mentale du départ, souvenez-vous...
    https://www.peuplevoyageur.net/t242-ma-nicorette-a-moi

    Et puis les missives qui arrivaient de temps à autres...
    https://www.peuplevoyageur.net/t312p60-au-bistrot-du-village#6175

    clin d'oeil

    N'empêche, j'attends la suite, le reste, différemment... gourmande de voyages et de belles lectures que je suis ! rêveur


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    Message par Skyrgamur Dim 30 Nov - 10:36

    Ça ne nous rajeunit pas tous ces souvenirs...


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    Message par Lilie Lun 1 Déc - 21:18

    Ce que je me suis dit au début du mois, quand je me suis aperçue que c'était il y a déjà... 5 ans!  mon dieu !

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    Message par Lilie Lun 1 Déc - 21:20

    4e jour sur l'Ile de Pâques, on doit donc être le 3 novembre, et Mardi.


    Hier, il a fait un temps de chiotte. Je n'ai osé mettre le nez dehors que vers 14h, et la pluie et le vent m'ont rapidement ramenéeà la casa[maison].
    Mi casa, c'est chez Rosa et son mari, près de l'aéroport, un peu à l'écart d'Hanga Roa, le seul pueblo [village] et "capitale" de l'Ile de Pâques.

    Oui, l'Ile de Pâques. Après deux ans et demi quasiment, m'y voici de retour. Et toutes mes appréhensions sont tombées à l'eau, naturellement.
    En paix, sereine, libre. C'est ainsi que je me sens ici, rien d'autre. L'esprit vide, l'esprit libre. Quand je ne fais rien, je ne pense à rien, et je me sens bien.

    Rosa m'avait rapidement dit par mail il y a quelques semaines qu'elle m'attendrait à l'aéroport. Et effectivement, lorsque j'attendais mon sac dans la petite salle des arrivées de l'aéroport, derrière la vitre, dehors, c'est Rosa qui me faisait de grands signes. Un collier de fleurs, une
    embrassade, son mari, son petit fils, et me voila dans la camionnette.
    Rosa, fière de me montrer sa maison, presque finie, qu'elle compte louer pour les touristes. Et puis :

    - C'est ta chambre, la chambre de Cecilia, ma fille.

    Elle ne veut pas entendre parler d'argent, je n'insiste pas, ne veux pas la vexer.

    Samedi soir, Nely, la jeune des trois filles m'a emmenée voir un des spectacle de danse traditionnelle, un peu. Ensuite, on s'est balladées
    dans les rues, à regarder les petits et jeunes de son âge célébrer Halloween,  et balancer des oeufs sur les passants.
    Dimanche matin, Rosa m'a réveillée à 8h30 pour aller à la messe, puisque j'avais accepté la veille. En Europe, même un jour de Toussaint, surtout un jour de Toussaint même, me lever à 8h30 pour aller à la messe, ça ferait se plier de rire tous ceux qui me connaissent. Aller à la messe d'une part, et me lever à 8h30 de l'autre, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes ! Mais en voyage, je laisse chez moi mes habitudes, et c'est la curiosité qui semble guider mes choix. Les yeux dans le brouillard, j'ai donc embarqué dans la camionnette avec Rosa, Fernando son mari, Nely, Edu le petit fils, et la mère de Fernando.

    Ce que j'ai d'abord remarqué en entrant dans l'église, c'est la simplicité de l'édifice. Cela reste ce que ça doit être, un lieu de recueil et de prière, sans artifices dorés. Et puis cette magnifique représentation de Marie, en bois. Une tête rectangulaire, une tête style Moai, coiffée de l'Homme-Oiseau, divinité locale de Rapa Nui. Avant que le prêtre n'arrive, la foule entame des chants, en Rapa Nui, que je peux suivre grâce à l'ordinateur portable qui projette les paroles sur le mur blanc, derrière l'autel. Trois guitares, deux accordéons, une percussion. Pendant une heure et demi, peut-être deux, je me suis sentie bien dans ce lieu, rempli majoritairement de locaux qui chantent en choeur, dans la bonne humeur. A la sortie de l'église, c'est l'occasion de saluer oncles, tantes, cousins, frères, soeurs. Une parente de Rosa est venue me voir et en m'embrassant m'a dit :

    - Merci de venir nous chercher, que Dieu t'accompagne partout où que tu ailles.

    Je n'ai pas vraiment compris d'où ça venait, ni pourquoi. Mais j'ai reçu ces mots en plein coeur.
    (...)




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    Message par geob Mar 2 Déc - 10:41


    "...et c'est la curiosité qui semble guider mes choix... "

    La curiosité, c'est bien le moteur qui fait avancer ! Je l'ai souvent écrit !

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    Message par Lilie Mar 2 Déc - 20:03

    De retour à la maison, j'ai tout juste eu le temps d'envoyer un mail à mes proches que débarquait cette tête farouche familière que je n'avais pas encore revue : Tio.

    Les Rapa Nuis ne sont pas très démonstratifs, mais il était difficile de ne pas lire la joie sur le visage de ce faux dur lorsqu'il m'a embrassée pour me saluer. Et puis, comme avant, peu de mots :

    - Viens, on va au campo [champ].

    Ah bon, ben allons au campo alors...

    Un cousin au volant de la camionnette, Tio à ses côtés, et moi derrière, je me laisse entrainer sans savoir ni où nous allions, ni pour quoi. Comme à chaque fois, comme avant. Pas un mot dans la voiture, je regarde les paysages défiler, sous un ciel mi-bleu mi-gris, avec devant ces deux gaillards qui parlent cette langue que je ne comprends pas et qui pourtant plait à mes oreilles.

    Nous sommes allés chercher des sacs et valises près de la plage d'Anakena, pour les emmener sur le terrain d'une maison, près de Rano Raraku, le berceau des Moais. Il y avait déjà plein de monde quand nous sommes arrivés, et quand j'ai commencé à planter les tentes de camping, je ne savais toujours pas pour qui elles étaient, ni ce que nous faisions là. C'est ensuite que quelqu'un m'a dit que c'était pour un groupe de jeunes étudiants tahitiens, en voyage scolaire ici.

    Ça s'affairait aux fourneaux, au nettoyage du terrain de camping, au montage de tente, au fumage de cigarettes. Quand je dis que ça s'affairait, je parle en version Rapa Nui bien sûr. Un Européen ne comprendrait pas pourquoi il faut trois ou quatre personnes pour monter une tente en vingt minutes, pourquoi on est trois à surveiller le barbecue, pourquoi il faut une heure à deux personnes pour éplucher quelques légumes. Ici, c'est l'inverse. Il semble qu'on ne comprenne pas pourquoi il faudrait être productif, alors qu'on a tout le temps devant nous. Perdre son temps ailleurs, ici, c'est le gagner.

    Il y avait la jeune soeur de Tio aussi, la mère de Nico, que j'avais vue souvent chez leur mère quand j’étais venue la première fois. Au début, elle ne m'a pas reconnue. C'est Tio qui lui a rappelé qui j’étais. Là non plus, pas de grande démonstration, à peine une bise coutumière.. Peu de paroles, pas de question. Mais à l'heure de partir elle m'a appelée :
    - On se voit cette semaine, d'accord ?
    - Oui, oui. Je suis là pour deux semaines, on va se revoir...

    Rosa ne lui avait pas dit que je revenais, ni que je logeais chez elle. Mais elle savait que Rosa et moi étions toujours en contact. Alors, c'est qu'on parle de moi encore de temps en temps ? Je me demande encore pourquoi, ce que j'ai de différent par rapport aux autres touristes. Parce qu'ici, je ne suis pas très intéressante : je parle très peu, et je comprends
    un mot sur dix ce qu'on me dit ! Soit ils parlent en Rapa Nui, ou alors, quand c'est en espagnol, c'est avec leur accent polynésien dont j'ai perdu l'oreille (si je l'ai jamais eue).

    La journée s'est passée à préparer à manger, à manger beaucoup mais en peu de temps, et à écouter les étudiants tahitiens jouer de la musique de chez eux. Tio était plus loin, il a passé la majeure partie de son temps avec ses potes, venant me voir de temps en temps. Pis après, il m'a dit qu'on allait aller chercher les vaches. Comme d'hab’
    , j'ai suivi, sans trop savoir dans quoi je m'embarquais, puisque ça ne sert à rien de poser des questions ici. J'ai en fait passé deux ou trois heures derrière le cheval de Tio, sans selle, à chercher des vaches qu'on ne trouva pas, et à me démolir les fesses et le dos. Mais je m'en foutais, j'avais à nouveau cette sensation de liberté, celle-la même que je n'ai jamais sentie ailleurs. Cette sérénité, cette paix.
    Nous sommes rentrés de nuit chez Rosa et Fernando, on a mangé tous ensemble, et c'est pleine de douleur que je me suis levée le lendemain, hier.

    Ce matin, à 8h30, je n'en croyais pas mes oreilles quand, en frappant à ma fenêtre de chambre, une voix me lançait en français :
    - Aurélie, bonjour...[/size][/justify]

    Au début, j'ai espéré qu'il parte, mais c'est sans le connaitre ce bougre de Tio. Il est fou !... me dis-je, la tête sous l’oreiller. Je lui ouvre, puisque tout le monde est déjà parti travailler.

    - Qu'est ce que tu fais la?
    - Je viens prendre mon petit déjeuner avec mon amiga.

    Fernando est arrivé peu après, et j'ai donc déjeuné d'un café avec du porc. Ensuite, je me suis encore démolie les fesses pendant une heure et demi à l’arrière du cheval de Tio, qui m'emmena à nouveau chercher ses vaches, qu'on trouva cette fois-ci. Et là, ça doit faire deux heures que je suis chez lui, il va, il vient, il fume avec ses potes. Et je ne sais pas ce que j'attends. Parce qu'on attend toujours quelque chose sur Rapa Nui, même si une fois l'attente finie, on ne sait pas forcement ce qu'on attendait.



    (...)


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    Message par Lilie Mer 3 Déc - 20:44

    Un Vendredi 13
     
    - Mon Ile de Paques –
     
     
    Mon Ile de Paques, c'est Rosa et son mari. C'est Tio, c'est Nely.
      
    Ce sont des journees remplies de ne rien faire parfois, ou bien des journees a crapahuter sur les falaises, a explorer les nombreuses cavernes et grottes, comme celles que j'imaginais quand j'etais mome, dehors, dans ma campagne ligerienne, lorsque ma mere eteignait la tele pour que j'aille jouer au grand air.

    Mon Ile de Paques, c'est du thon cuisine sous toutes ses formes, cru en ceviche ou bien cuit a la poele, ou dans l'eau bouillante, et toujours extra sous mon palais.

    Mon Ile de Paques, ce sont des heures a ecouter les aventures de Tio, a cheval dans les Andes chiliennes ou bien ici sur son ile, et aussi de nombreuses fois a etre impressionnee de voir a quel point il connait parfaitement chaque caillou de son ile.
     
    Mon Ile de Paques, ce sont des nuits passees a regarder les etoiles, en bord de mer ou dans les terres, en ballade a dos de cheval ou les pieds au sol, avec pour seul fond sonore le henissement d'un cheval ou le cocorico d'un coq jamais regle sur le soleil (parce qu'un coq, c'est pas vrai que ca chante au lever du jour... ca chante 24/24h, et ce, partout dans le monde!).
     
    Mon Ile de Paques, ce sont des soirees passees en compagnie de Rosa et de son mari, a regarder les telenovelias mexicaines, venezueliennes, bresiliennes ou colombiennes et a decouvrir qui est le pere cache de la fille d'Emilia qui a surpris sa mere en plein acte le jour du mariage de son frere, avec le pere de sa belle-soeur.

    Mon Ile de Paques, c'est une moto qui s'arrete lorsque je marche sur le bord de la route, un mec dont je ne me souviens pas qui me demande "tu vas chez Tio? Tu veux que je t'emmene?"; mon Ile de Paques, c'est une niece de Rosa qui m'interpele lorsque je passe devant la maison, qui me dit de venir la voir, qui m'embrasse et dit a sa cousine que je suis une amie de "la Rosita" et "del Tio" et donc de la famille.

    Mon Ile de Paques, c'est un jus de mangue pressee pris face a la mer, a regarder les momes surfer et les autres jouer au foot.

    Mon ile de Paques, c'est un emerveillement toujours nouveau pour les tresors de cette ile a tendance acneenne (70 cones volcaniques mineurs en plus des 3 principaux), pour ses paysages varies quoiqu'on en dise.

    Mon Ile de Paques, ce sont des ailes dans le dos sur une moto ou sur un cheval; c'est un esprit vide, un esprit qui s'envole, des heures a revasser.

    Mon Ile de Paques, c'est un petit cocon, protege par un ocean de gentillesse.

    Mon Ile de Paques, c'est un refuge doux comme du coton.

    Mon Ile de Paques, c'est le plein d'energie, forte et bonne.

    Mon Ile de Paques, ce sont des statues de pierre qui veillent sur des gens dont le coeur est tout l'inverse de cette pierre.

    Mon Ile de Paques, ce soir, c'est moi qui invite Rosa et son mari au resto, avant d'aller voir leur fille danser, et de m'envoler demain.

    Mon Ile de Paques, c'est tellement plus encore, qu'il faudra que j'y revienne encore de nombreuses fois pour y mettre les mots justes.

    Mahururu Rapa Nui.



    (...)



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    Message par Lilie Sam 6 Déc - 16:12

    16 Novembre 2009
    Bogota
     
    - Arrivee a Bogota: tournage de page –
     
     
    Me voila a Bogota, en Colombie. Mais avant de commencer ce nouveau voyage, il semble qu’il faille que je cloture le precedent avec quelques mots.
     
    L’Ile de Paques, ma retraite, mon cocon, un monde a part. Tout y est tellement facile, problem free. D’ailleurs les habitants de l’ile le disent eux-meme, un peu avec regret: il ne se passe jamais rien a Rapa Nui.
     
    J’ai laisse un peu de moi sur cette ile isolee, un peu plus que la premiere fois certainement. J’y ai laisse de l’ignorance un peu, des bouts de peau ecorchees a cheval, un peu de mon coeur aussi bien sur. (...)
     
    J’ai laisse sur l’Ile de Paques cette vie tranquille, cet air pur, ce ciel etoile, ces moais mysterieux, ces chevaux sauvages, ces pistes defoncees, la terre ocre-rougeatre de Poike, le parfait cratere de Rano Kau, les empanadas de thon, cette langue que je ne comprends pas mais que j’aime parce qu’elle parait simple et qu’elle sonne exotique a mes oreilles.
     
    J’ai laisse sur l’Ile de Paques tout son peuple, qui veille sur elle autant qu’elle veille sur lui. J’ai laisse sur l’Ile de Paques (...) Rosa, qui a herite de son arriere grand-pere l’envie de (re)voir la France, (...). Parce que de m’entendre dire un jour que Rapa Nui etait mon Ile favorite, elle me repondit:
     
    - Ah! Mais quelle ile favorite! Ici il n’y a rien! Il n’y a pas de chateaux, pas d’eglises, pas toutes ces choses que t’as en France! Fichu Vieux! C’est la-bas (en France) que j’aurais du naitre, pas ici!
     
    J’avais ete tellement surprise que je n’avais pas su lui repondre. Lui repondre que si elle etait nee en France, elle n’aurait pas ce formidable mari, ses trois filles et cet adorable petit-fils; et lui repondre que si elle etait nee en France, on ne se serait jamais connues. Rosa, Fernando son mari, Nely leur derniere, Tio son frere, et toute la grande tribue, le savent-ils tout ce qu’ils m’ont apporte? Tout ce qu’ils m’apportent? Le savent-ils que par leur hospitalite et leur simplicite, a leurs cotes, j’apprend chaque jour sur les choses fondamentales de la vie? J’apprend le partage, la tolerance, la gentillesse et la simplicite. Cette simplicite vraiment qui me destabilise, encore. (...)
     
    Cette retraite de simplicite, et de liberte, il fallait qu’elle ait une fin.
     
    Le dernier jour, j’avais demande a Rosa de me reveiller, pas apres 10h; l’avion etant a 14h, je voulais profiter d’eux. A 8h40, elle frappait a ma porte de chambre. Une demi-heure plus tard, elle telephonait a Tio. Vingt minutes plus tard, Tio etait a vider les poissons dans la cour. Nely est arrivee aussi.
     
    Je les ecoutais parler en Rapa Nui, je ne comprenais rien, mais je m’en foutais: j’etais avec eux. Et puis, venant de Tio:
     
    - La prochaine fois que tu viens, viens pour cinq jours, pas pour trois...
     

    Ah!... Tio...


    (...)

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    Message par lahaut Sam 6 Déc - 20:05

    Moi je comprends que les personnes qui vivent sur une ile déserte et loin de tout veulent s'en aller car il n'y a franchement pas grand chose à faire (Ca ne bouge pas beaucoup les moias dégout !).... surtout pour les jeunes !! Pour ma part je m'y embêterais vite !
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    Message par Lilie Dim 7 Déc - 23:35

    Rosa me demande a quelle heure est l’avion. A 14h, lui dis-je.
     
    - Ah! Mucho tiempo! L’avion est a 14h, t’as pas besoin d’etre a l’aeroport avant 13h30. Vas deposer ton sac maintenant.
     
    J’embarque donc dans la camionette, Fernando au volant, et Tio derriere. Tiens? Tio vient? Il m’a pourtant dit qu’il n’aimait pas les aeroports, il n’y va jamais soit-disant. Quatre heures avant d’embarquer, il n’y a forcement personne quand j’enregistre mes sept kilos dans le petit aeroport.
    De retour a la casa, j’emets l’ide d’aller au marche artisanal. Je voudrais m’acheter un petit collier, voir un bracelet, pour emmener un peu des bonnes ondes de l’Ile avec moi en Colombie, et en Europe. Fernando m’emmene de nouveau, et Tio nous suit a cheval.
     
    Je suis en train d’acheter un joli collier, et un joli bracelet quand Tio arrive derriere moi. En sortant, il me demande ce que je vais faire maintenant. Je lui dis que j’aimerais faire un dernier tout a cheval le long de la cote, jusqu’a Tahai. Tahai, c’est la ou les touristes regardent le soleil se coucher derriere d’imposants moais, juste a la sortie d’Hanga Roa. Et je n’echappe pas a la regle.
     
    Je grimpe une fois de plus a l’arrire de la selle et on part, sur le cheval favori del Tio, une “limousine” comme il dit. Et ces vrais que pour ces derniers galops, je ne peux qu’aquiescer du confort de ce bel animal. Quelques grains de pluie commencaient a tomber, on s’est abrite sous le preau de la maison qui surplombe le site. Je lui ai demande d’appeler un taxi pour me ramener chez Rosa, parce que lui ne voulait pas y retourner. (...) Le klaxon du taxi se fait entendre. Quelques centaines de metres cote a cote, sans rien dire. Et puis:
     
    - Tu reviens quand? Me demande-t-il.
     
    Non!... Pas cette question... D’un air aussi detache que je puisse le faire, comme ils font ici, je lui repond:
     
    - Ah! Je ne sais pas quand je reviens, tu le sais.  Mais je vais revenir, peut-etre dans deux ans, peut-etre dans cinque, je ne sais pas...
     
    Une derniere acolade, breve mais forte, et je monte dans le taxi. Je voulais lui dire merci, mais je n’ai pas pu.
     
    Il est midi. Ca sent le depart dans la casa de Rosa et Fernando. Je regarde Nely laver les camionnettes son pere, rituel de tous les Samedis.
    C’est l’heure des photos d’au revoir. Je suis nulle! J’aime pas faire ca. Mais je n’ai pris quasiment aucune photo avec eux durant les deux semaines, me disant que j’avais le temps, et puis surtout, n’ayant pas envie de faire de photos souvenirs, parce que celles-ci evoquaient le depart. Et que le depart, je ne voulais pas y penser avant le jour venu.
     
    Nely vient me voir et m’accroche dans les cheveux ce collier de plumes blanches, sur une meche au-dessus de l’oreille. Puis ell me sert dans ses bras. Ohlala! Les larmes montent encore d’un cran, jusqu’a remplir de douleur les boules dans ma gorge.
     
    13h30. On est toujours a la maison.
    - Il y a le temps! ils me disent tous, l’avion est arrive a 13h20 et il decole une heure apres son atterrissage, le temps de faire le plein, de tout charger. A 13h50 finalement, nous partons tous les quatre, et a pieds pour une fois. Quand je m’en etonne, Fernando me repond:
     
    - C’est juste a cote, l’aeroport. Pis tu m’as dit que marcher c’est bon pour la sante et pour le coeur.
     
    Rosa envoie Nely a la boutique de l’aeroport. Les larmes montent encore d’un cran quand Rosa me passe ce joli collier de coquillages autour du cou, et qu’elle m’embrasse. Pfff... Les yeux humides de Rosa, puis de Nely, leurs bras... Mais je ne veux pas pleurer. Je veux que leur derniere image de moi jusqu’a la prochaine fois soit celle d’un visage heureux.
     
    - T’as ta maison ici, me dit Rosa. Tu reviens quand tu veux.
    - Toi aussi, t’auras une maison en France, tu sais.
     
    Et puis je sers Nely dans mes bras, et je lui repete a elle aussi ce que je viens de dire a sa mere. Et j’espere sincerement les accueillir un jour, comme des reines. Fernando m’embrasse:
     
    - Notre maison est ta maison; tu connais le chemin depuis l’aeroport, c’est facile.
     
    Pis, je passe la porte d’embarquement, et je les laisse tous les trois la, les yeux humides.
     
    J’ai le coeur gros quand rapidement vient l’heure d’embarquer. Je m’avance dehors, respirant mes derniers instants d’air de Rapa Nui, avant la prochaine fois. Derriere le grillage, plus loin sur ma gauche, ils sont la, tous les trois. De nombreux grands gestes d’aurevoir seront echanges avant que je monte sur la passerelle a l’arriere de l’avion. Un dernier regard sur le Pacifique, avant d’arracher mes pieds au sol de l’Ile de Paques. Et puis, un dernier grand au revoir a ma famille d’adoption d’ici, et me voici pour de bon dans l’avion qui doit me ramener dans la realite du monde. J’ai finallement verse quelques larmes, a l’abri des regards de ceux que j’aime, en profitant des dernieres secondes de l’Ile dans mon champ de vision, a travers le hublot. Rapa Nui, j’y ai laisse tellement plus que deux autres semaines de ma vie...
     
    (...)

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    Message par fabizan Lun 8 Déc - 14:17

    C'est beau ton île lointaine Lilie sourire


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    Message par Lilie Mer 10 Déc - 20:29

    Ensuite, ce fut trente-six heures dans la chaleur seche de Santiago, visite de la ville en compagnie de Samuel, de mon blede gaulois, et de sa femme Susana, peruvienne.
     
    Et puis maintenant, un peu paumee a Bogota. J’ai trouve un hostel (auberge de jeunesse) dans la Calanderia, quartier central ou loge la plupart des voyageurs. J’en suis sortie juste au coin de la rue pour manger et puis des pluies orageuses ont gorge les rues d’eau. Je suis revenue a l’hostel une fois qu’il etait possible de marcher sans avoir de l’eau jusqu’au-dessus des chevilles, et je ne suis pas sortie depuis. Je me retrouve dans ces ambiances de routards ou je sais que j’ai parfois du mal a faire ma place. Et apres ces deux dernieres semaines, je crois que je ne suis pas trop dans l’esprit de ces gens. Il me faut un peu de temps, comme toujours, pour m’adapter au pays, et a ce voyage. Parce que c’est bien un nouveau voyage qui commence aujourd’hui. Et comme toujours, j’espere qu’il me reserve de nombreuses surprises. A nouveau, je ne sais pas ou je vais, mais j’irai jusqu’au bout de ce voyage, jusqu’au bout de cet autre reve.
     

    May the stars guide my way.


    (...)


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    Message par Lilie Jeu 11 Déc - 20:25

    17 Novembre 2009
     
    - Museo del oro –
     
     
    Je suis dans le musee de l’or a Bogota. A la vue de ces milliers d’objets d’art, de ce minutieux travail d’orfevre, des croyances qu’ils representent, des differents modes de vie et cultures pre-hispaniques auxquels ils sont rattaches, cette question me revient sans cesse:
     
    Qu’avons-nous perdu?
     
    Je n’aime pas l’Espagne, ne l’ai jamais aimee, avant meme d’y mettre les pieds. Et j’ai toujours ete attiree par l’Amerique latine, avant meme d’y mettre les pieds la aussi. J’ai du vivre dans les Andes il y a quelques siecles, parce que la, dans ce musee,  memoire de civilisations perdues, j’ai une envie inexplicable de pleurer.
     
    Qu’avons-nous perdu?...
     


    (...)

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    Message par Lilie Ven 12 Déc - 21:25

    17 Novembre 2009
     
    - Bogota, premieres impressions –
     
     
    Ca y est. J’ai depasse mes premieres reticences et craintes habituelles. Je me souviens que c’avait ete pareil a Buenos Aires et a Jakarta, dans ces nouveaux mondes, un peu frileuse, et ou il avait fallu que je me fasse mal un peu pour oser mettre le nez dehors et tater ces nouvelles atmospheres. Ici a Bogota, je l’ai fait aujourd’hui.
     
    J’ai finallement emmene un Lonely Planet Colombie, et c’est vrai que pour ses plans de ville, c’est pratique. Ok. Je localise le point information, six cuadras tout droit, je tourne a droite, tout droit pendant cinq cuadras [une cuadra = un bloc de batiment entre deux intersection]. Je referme le guide et le fourre au fond de mon vieux sac qui a du voir autant de paysage que moi depuis des annees, tout aussi troue que recousu.
     
    Avant de me mettre en route vers l’office de tourisme, je m’arrete la ou j’ai mange hier, au coin de la rue. J’ai trouve les filles qui y bossent super gentilles, et j’aime bien revenir dans les endroits ou je me sens bien, ou le cote humain est plus important meme que le cote culinaire. Ce petit resto, auquel sont jointes une auberge de jeunesse et une alimentation, emploie des gens issus des quartiers pauvres de Bogota. Je ne le savais pas quand j’y ai mis les pieds hier. C’est une fois qu’il s’est mis a tomber des pluies torrentielles que, bloquee a l’interieur, j’ai commence a lire les affiches sur les murs. J’avais alors deja converse avec les sympathiques nenettes, et quelques clients tout aussi sympathiques.
    C’est Susana qui m’apprend aujourd’hui qu’ici on ne dit pas “cafe solo” pour cafe noir, mais “tinto”. J’ai l’impression qu’il y a plein de vocabulaire different ici que dans les pays du sud du continent. Comme hier, le gard de l’hostel ne comprenait rien quand je lui demandais un “locutorio”. Ici, on dit “cafe internet” qu’il m’a dit, locutorio ca n’existe pas.
    Alors depuis hier, je note toutes ces differences de vocable que je n’avais pas encore rencontre ailleurs. Il faut aussi que je m’habitue aux accents, celui de Bogota paraissant assez plat.
     
    Avant de partir de ma petite cantine, j’ai pris une photo de Monica et de Susana. Parce que j’ai beau dire que je tiens a photographier toutes les personnes avec qui j’ai un bon echange, je n’en ai rien fait depuis mon depart d’Europe! Donc ces deux demoiselles, je les ai encadrees et leur ai dit que j’enverrai la photo par email..
     
    En partant de ce petit resto aujourd’hui, et apres deux tintos riches en saveur, je me suis donc mise en marche vers l’office de tourisme. Le nez en l’air, emerveillee par ce magnifique ancien quartier colonial, tout en couleur, aux rues defoncees, les Andes sur ma gauche. Aux fur et a mesure que les cuadras defilent, je commence a baisser ma garde et a me laisser charmer par ce quartier qui grouille d’etudiants, de colectivos [bus] multicolores aux lumieres flashouillantes de partout et qui crachent leur fumee noire par leur cheminee arriere. Des musees, des bars, des restos, des murs patines jaunes, ocres, bleus, rouges, blancs salis. Ca grimpe a gauche, ca descend a droite. Des paves defonces, des charrettes, de vieilles boutiques aux portes ouvertes sur la rue, et par lesquelles j’apercois des artisans sur leurs vieux outils, ou des commercants aux milieu de leurs quelques metres carres d’etalage de fruits. Plaza Bolivar, et me voici au point information. Deux nanas au comptoir, et un militaire dans son coin. Je leur dis que je veux aller au desert de la Tatacoa et leur demande si ca vaut la peine et comment m’y rendre depuis Bogota, si c’est facile.
     
    - “Ah! C’est muy bonito” me dit l’une d’entre elle, elle y est allee cette annee.
    Bon signe me dis-je, au moins elle sait de quoi elle parle. Me dit que c’est cinq heures et demi en bus depuis le terminal de bus de Bogota, jusqu’a Neiva. Et qu’une fois a Neiva, c’est un tout autre bus jusqu’a Villavieja. Je note sur un papier tout ca, ainsi qu’ou trouver les comptoirs des compagnies de bus pour Neiva au terminal de Bogota, et puis egalement comment me rendre au terminal de bus depuis la Calenderia.  J’adore! J’avais oublie aussi ce bordel des transports en commun! Apparemment, je dois prendre un colectivo bleu au coin de la rue (ces bus de toutes les couleurs, pas polluants pour un brin...), ce sera indique dessus “terminal”.
     

    Bon, ben je verrai ca demain puisque j’ai l’intention de faire le trajet et de quitter Bogota demain. Je prefere ne pas m’eterniser ici, entre les grandes metropoles et les campagnes, au choix, j’opte plus facilement pour les secondes. J’y evolue plus facilement, j’aime la nature, ca me ressemble plus sans doute. Et je trouve plus faciles et plus simples les rapports avec les habitants en general.

    (...)

    Lilie
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    Message par Lilie Jeu 12 Mar - 20:14

    Pre-scriptum: pour éviter de le laisser inachevé...


    ***
    17 novembre 2010
     
    - Se perdre en voyage –
     
     
    Je reprends le crayon pour la troisieme fois aujourd’hui.
     
    Je l’avais rapidement remarque deja lors de mon premier voyage en 2007. Pour voyager, il faut etre bien dans sa tete. Sinon, c’est la perte garantie, l’echouage ou la derive, le brouillard. Pour certains, la derive n’est pas bien mechante, juste une impression de ne jamais trouver ce qu’on cherche, et au retour, etre encore plus paume qu’au depart. Pour d’autres, ca se traduit par un lent glissage dans la facilite du monde de la nuit et de la fete, dans l’alcool, la coke, ou autre. De ces voyageurs, j’en ai rencontres. Je me souviens de ce couple belge, debut de trentaine, qui avait voyage pendant douze mois en Amerique Latine avant d’arriver a La Paz. Et apres deux mois a La Paz, ils n’arrivaient plus a en partir, pris dans le cercle infernal des nuits sous coke et des lendemains letargiques a repetition. C’est facile de glisser de ce cote sans s’en apercevoir en voyage. Moi-meme a Mendoza, j’y avais passe deux semaines a vivre la nuit et a me reveiller a 18h avec un litre de biere pour petit dejeuner. Je pense avoir la chance d’avoir toujours un cote lucide qui veille et qui tire la sonnette d’alarme avant que ce ne soit trop tard. Alors apres deux semaines a avoir fait le plein de fiestas dont j’ai aussi besoin de temps en temps, j’avais refait mon baluchon et continuer ma route, en m’eloignant de cette spirale tentante qui aurait pu m’aspirer facilement.
     
    Pour d’autres, la perte se fait en combinant plusieurs facteurs, de mauvaises bases, de la naivete peut-etre, de mauvaises rencontres, ou tout simplement un manque de recul ou de lucidite sur le pays dans lequel on est et sur le monde du voyage en general.
     
    Hier a l’hostel, j’avais remarque cette jolie jeune fille aux cheveux roux, amourachee de ce beau latino, et qui passait des heures assise sur ses genoux, devant un ordinateur, sans mot dire. Rien de surprenant jusque la, une histoire de cul classique, elle sans doute un peu naive. J’avais bien vu, me disais-je, en l’ecoutant deballer son sac quelques heures plus tard.
     

    J’etais assise dans le salon, les deux tourtereaux enlasses sur le canap’ a cote de moi, quand on a commence a discuter. En Espagnol d’abord et je m’apercois bien vite qu’elle ne comprend riend a ce que deballe son mec. Ce qu’il me confirme en eclatant de rire, et en me disant qu’au moins c’est bien mieux comme ca, ca evite les prises de tete. Et quand je lui dis “C’est bien, profitez du present, ne te preoccupes pas du futur!”, il me repond d’un grand “Claro!” [c’est clair!]. Quand je passe a l’Anglais pour converser avec sa nana, il se leve et se casse voir ses potes.

    (...)

    Lilie
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    Message par geob Ven 13 Mar - 4:58

    Swami Prajnanpad a dit :
    "Le drame de l'humanité, c'est que rares sont les êtres humains qui deviennent adulte."

    En tout cas, ce n'est à l'évidence pas toi qui a inspiré cette réflexion oh combien pertinente, et qui le devient encore plus pour moi au fur et à mesure que les années passent dans une lucidité toujours en éveil - autant que faire se peut !

    C'est tellement vrai qu'il faut "être bien dans sa tête" pour voyager, et j'ajouterais surtout ne rien en attendre, ne rien en espérer. Combien s'illusionnent en croyant résoudre leurs problèmes par l'accumulation de kilomètres et le changement de décor...

    Tout est affaire de décor
    Changer de lit changer de corps
    A quoi bon puisque c'est encor
    Moi qui moi-même me trahis
    Moi qui me traîne et m'éparpille
    Et mon ombre se déshabille
    Dans les bras semblables des filles
    Où j'ai cru trouver un pays
         (Aragon)


    Ainsi il en va d'une de mes connaissances qui me demande souvent si je m'emmerde quand je reviens à Paris. Mais non ! Ici, comme à Paris, je m'occupe, je fais fonctionner mon cerveau et je ne laisse jamais un environnement humain ou géographique me dicter ma conduite. Hier, il a changé de pays en apportant avec lui ses problèmes "à la semelle de ses souliers". Lui qui est si intelligent, il ne comprend pas que c'est son "décor intérieur" qu'il doit renouveler de fond en comble. Au fond, il n'a pas ta maturité, les pieds sur terre.

    J'ai signalé à un ami - on se connait depuis une trentaine d'années-  tes écrits - il n'est pas du "village" et nous lit donc sans se connecter-, et comme moi il est épaté par tes réflexions de bon sens, intelligentes. Et par ta lucidité !  Car il t'en aura fallu une sacrée dose pour te sortir de ces expériences que tu racontes sans avoir perdu ton intégrité.


    T'as compris, lui aussi il est devenu un "fan" de Lilie !!!
    fabizan
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    Message par fabizan Ven 13 Mar - 13:27

    J'en connais aussi qui ont changé de région maintes fois et restent insatisfaits, j'appelle ça "les gens qui sont bien où ils ne sont pas !"


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    Message par Lilie Ven 13 Mar - 21:21

    geob a écrit:Swami Prajnanpad a dit :
    "Le drame de l'humanité, c'est que rares sont les êtres humains qui deviennent adulte."

    En tout cas, ce n'est à l'évidence pas toi qui a inspiré cette réflexion oh combien pertinente, et qui le devient encore plus pour moi au fur et à mesure que les années passent dans une lucidité toujours en éveil - autant que faire se peut !

    C'est tellement vrai qu'il faut "être bien dans sa tête" pour voyager, et j'ajouterais surtout ne rien en attendre, ne rien en espérer. Combien s'illusionnent en croyant résoudre leurs problèmes par l'accumulation de kilomètres et le changement de décor...

    Tout est affaire de décor
    Changer de lit changer de corps
    A quoi bon puisque c'est encor
    Moi qui moi-même me trahis
    Moi qui me traîne et m'éparpille
    Et mon ombre se déshabille
    Dans les bras semblables des filles
    Où j'ai cru trouver un pays
         (Aragon)


    Ainsi il en va d'une de mes connaissances qui me demande souvent si je m'emmerde quand je reviens à Paris. Mais non ! Ici, comme à Paris, je m'occupe, je fais fonctionner mon cerveau et je ne laisse jamais un environnement humain ou géographique me dicter ma conduite. Hier, il a changé de pays en apportant avec lui ses problèmes "à la semelle de ses souliers". Lui qui est si intelligent, il ne comprend pas que c'est son "décor intérieur" qu'il doit renouveler de fond en comble. Au fond, il n'a pas ta maturité, les pieds sur terre.

    J'ai signalé à un ami - on se connait depuis une trentaine d'années-  tes écrits - il n'est pas du "village" et nous lit donc sans se connecter-, et comme moi il est épaté par tes réflexions de bon sens, intelligentes. Et par ta lucidité !  Car il t'en aura fallu une sacrée dose pour te sortir de ces expériences que tu racontes sans avoir perdu ton intégrité.


    T'as compris, lui aussi il est devenu un "fan" de Lilie !!!


    Merde! Je suis vieille!  mon dieu ! rire

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    Message par Lilie Ven 13 Mar - 21:25

    Australienne de Melbourne, elle est super contente d’avoir quelqu’un qui parle anglais parce que dans cet hostel, ca ne parle qu’espagnol et elle ne comprend rien a ce qu’ils disent. S’en suit donc son deballage de sac, plus ou moins dans cet ordre: c’est pas facile entre eux parce qu’il ne parle pas anglais et qu’elle ne parle pas espagnol alors ils ne peuvent communiquer qu’en utilisant les sites de traduction en ligne sur internet (d’ou les heures muettes devant l’ordi, CQFD). Elle a change ses plans, ca fait quelques semaines qu’elle est ici a cause de lui, parce qu’elle “does care about him” [elle tient vraiment a lui]. Elle voyageait depuis trois mois avec une copine quand elle l’a rencontre alors elle est restee a Bogota et sa copine a continue sa route. Mais elle doit rentrer en Australie le mois prochain puisqu’elle a un credit a payer, et bien sur que si elle n’avait pas ces problemes elle resterait la avec lui. Mais il lui a dit que si elle partait, c’etait fini, pas d’autres options (a ce stade, je m’etais deja faite mon idee sur la situation, ca paraissait clair comme de l’eau de roche). Mais elle tient a lui, alors elle va essayer de rester et il lui a dit qu’en janvier, il aurait suffisamment d’argent pour aller en Australie. Elle n’a plus de tune et ne sait pas si elle peut changer son billet retour deja change une fois pour ces beaux yeux colombiens.
     
    Quand je lui ai demande comment ca se passait au niveau du visa pour lui, elle m’a dit que ca aussi, c’etait un autre probleme, et qu’elle venait seulement de decouvrir aujourd’hui qu’il n’avait pas de passeport, et qu’il fallait lui en faire faire un. C’est pas pour dire, mais j’avais l’impression d’en savoir plus qu’elle sur les formalites d’entree en Australie... et ceci n’est pas ma bonne vieille arrogance francaise, simplement que j’avais passe des heures il y a quelques annees a me renseigner sur les diverses options avant de demander mon visa de travail australien. Tout ca, je ne lui ai pas dit bien sur.
     
    Ensuite est venue son incomprehension. Elle qui ne comprend pas pourquoi il est incapable de faire quelque demarche alors que la liste est longue et que pour elle, tout doit etre fait comme ca, “tac, tac, tac!” fait-elle en claquant les doigts. Elle qui ne comprend pas pourquoi il a l’air de ne se soucier de rien quand elle passe ses journees a se prendre la tete.


    Bon, je vais pas mettre sur papier tout ce qu’elle m’a deballe sur ce grand amour. Juste qu’a l’ecouter, j’avais l’impression que ca faisait un bon moment qu’elle s’etait amourachee de son beau Colombien. Quand a la fin, apres lui avoir pose la question du combien de temps together, elle me repondit “deux semaines et demi”, je n’ai rien repondu. Je me disais que ca ne servait a rien de lui dire quoique ce soit, elle avait l’air de ne pas vouloir voir la realite en face, et s’il y a quelque chose que j’ai apprise, c’est qu’on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas l’etre. Pis j’ai eu un elan de je ne sais quoi, et je lui ai dit:
     
    - Peut-etre le plus simple serait que tu rentres en Australie et que vous voyez ou vous en etes une fois que tu seras la-bas...
     
    Ca, c’etait le plus diplomatique que je pouvais faire pour exprimer le fond de ma pensee. Ce a quoi elle repondit:
     
    - T’optes donc pour le cote pragmatique...
     
    Un haussement d’epaules accompagne d’un sincere sourire pour acquiescer. Apres quoi, elle s’est levee et est partie rejoindre les genoux de son tendre, derriere l’ecran d’ordinateur.
     
    Hier soir, je devais etre la rabat-joie de service.
     
    Oui, il peut etre facile de se perdre en voyage, qu’on voyage seul ou accompagne. J’ai tres souvent la tete dans les nuages, ca ne l’empeche pas d’etre bien vissee sur mes epaules, je crois. Ce qui me permet de voyager sans encombre jusqu’a present. Je souhaite que ca dure encore tres longtemps, parce que ca me permet de vivre mes voyages en deux dimmensions, reelles et irreelles, avec la candeur d’un enfant et la lucidite d’un adulte. J’ai beaucoup de defauts, mais ca, c’est sans conteste l’une de mes forces, l’une de celles qui me permettent d’avancer tous les jours un peu plus, sans me perdre.





    (...)




    Lilie

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