Notre sélection littéraire de l'été

Le dernier coup de coeur d'Emmanuel m'a fait repenser au tableau blanc en salle des profs d'un des deux lycées que je fréquentais cette année. Dès la mi-juin, il ne restait plus beaucoup d'infos officielles et les collègues s'en sont donné à coeur joie pour partager quelques suggestions de lectures estivales fraiches et légères...
Si on faisait pareil ?

Parmi vos dernières lectures ou vos "grands classiques" quels livres conseilleriez-vous aux Villageois(es) de glisser dans leur sac de plage ou au côté de leur fauteuil derrière les persiennes ?

Pour ma part, je sais que je vais incessamment recevoir et pouvoir m'attaquer au fameux "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" si bien conseillé par Mamina,
et que je glisse aussi dans mon sac de plage les "Beignets de tomates vertes" de Fannie Flagg, pour une relecture plaisir.

Et vous, que me conseillez-vous ?

La saga "des rois maudits"(7,quand même!) : sordide histoire de France, plan machiavélique de Mahaut, conciliabule en tout genre,amoures sauvages de d'Artois,cruauté des rois,anéantissement des templiers; on apprend beaucoup sur la fin de la dynastie capétienne et le début de celle des Valois.
Amour de chien et chat : ou comment,la déchéance et l'incompétence des souverains depuis le 1er fils de Philippe le bel mène à la plus grand guerre de l'histoire!

Wapiti a écrit:"Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" et "Beignets de tomates vertes"
Et vous, que me conseillez-vous ?

Un livre de recettes spécialisé viandes et le repas est prêt

Skyrgamur a écrit:Un livre de recettes spécialisé viandes et le repas est prêt

Ca ,cela va plaire à Lahaut qui veut tout vite-fait-bien-fait !

Skyrgamur a écrit:Un livre de recettes spécialisé viandes et le repas est prêt

Et ceci ferait l'affaire ? Poulet-bicyclette et cie

- J'en avais lu tellement de bien au Village qu'en trouvant, il y a une quinzaine, les éplucheurs de patates littéraires qui aiment en rond sur les étagères d'une amie, je m'en suis emparée sans hésiter. Et je l'ai abandonné une première fois au bout d'une trentaine de pages, puis définitivement quarante pages plus loin.
Bonne idée, très agréablement écrit - quoique, pour ma part, je n'affectionne pas cette forme là de roman épistolaire - mais la futilité utilisée comme bain pour cet ouvrage me déplait. Cela en fait juste quelque chose de différent, mais en aucun cas quelque chose de convaincant. Cosmopolitain et Elle auraient pu le publier en feuilleton, entre le vernis à ongles spécial pieds et la salade de pourpier à la groseille.

- Les Rois maudits par Maurice Druon: une merveille ! Même si l'histoire est romancée, elle colle au plus près à l'Histoire. Comme tous les livres d'un autre écrivain, moins connu, qui a popularisé le genre et que je recommande sans réserve: Philippe Erlanger; "Monsieur, Frère du roi", "La reine Margot", "l'étrange mort de Henri IV", j'ai oublié le reste, j'ai lu ça il y a une bonne quinzaine d'années. Sans doute que la série Fortune de France de Robert Merle (auteur, par ailleurs, de "L'île" et, dans un tout autre genre de "La mort est mon métier") possède la même capacité de rendre le sujet attractif; je n'ai pas lu cette série-là, mais après les Erlanger j'ai foncé avec enthousiasme dans de gros pavés d'historiens jusque là parfaitement rébarbatifs.

- Mes livres de vacances ?
J'ai emporté "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier, que je gardais en réserve depuis un moment, un livre d'Etienne Klein sur la physique quantique (là, je suis tranquille: je peux me lever tôt et me coucher tard, je ne suis pas près d'en voir la fin), dans un grenier j'ai trouvé Moravagine de Cendrars mais n'en ai lu que le quart, repris une fois encore "les racines du ciel" de Romain Gary et décidé, une fois pour toutes, que non, Romain Gary, je n'en peux plus de son affreuse dépression diffuse et omniprésente, même si le talent est immense et le sujet, dans chacun de ses livres, parcouru de manière passionnante. Exit donc Gary, paix à son dentier.

- Si j'avais un livre à relire pour la première fois, et que j'emporterais en vacances, il y en aurait des tonnes parmi lesquels:
- Le savoureux John Steinbeck de "Rue de la sardine", "Tendre Jeudi" et de "La mer de Cortez".
- Quelques Colette.
- Cendrars de "Dan Yack ou le Plan de l'Aiguille", "l'homme foudroyé", "d'Oultremer à Indigo"
- "Ourania" et "Le chercheur d'or" de Le Clézio.
- "Lîle" de Robert Merle
- "Demain les chiens" de Clifford Simak
- "Gorilles dans la brume" de Dian Fossey

Bonnes vacances a tutti !

Cool, je n'ai lu aucun de ceux là... voilà de quoi remplir ma valise estivale de bons bouquins.

Quoique j'en ai déjà pas mal en attente. J'ai fait un petit tour à la librairie il y a deux jours et j'en suis repartie avec des trésors : Méharées de Théodore Monod, Le jeune Staline de Simon Sebag Montefiore (un bouquin sur l'enfance de Staline, c'est pas très gai), Rêver sous le IIIème Reich de Charlotte Beradt, Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez (depuis le temps que je voulais le lire...), Une balle perdue de Joseph Kessel, Peuple du ciel de Le Clézio (j'ai jamais lu aucun de ses bouquins, je vais bien voir ce que ça donne), Mille soleils splendides de Khaleid Hosseini (j'avais adoré Les cerfs-volants de Kaboul que je conseille à tout le monde), Les Frères Karamazov de Dostoïevski et puis plein d'autres bouquins sur la Russie mais bon, je ne suis pas sûre que cela passionne ceux que la Russie n'intéresse que moyennement...

Et pour le moment, de ce que j'en ai lu, Méharées, c'est pas mal mais un peu décousu. J'avais largement préféré Le chercheur d'absolu. Le jeune Staline, c'est passionnant, mais pas très gai. Les Frères Karamazov c'est exceptionnel comme tout ce qu'a écrit Dostoïevski (de toute façon, pour moi, en dehors de Shakespeare, personne n'atteint le niveau de Dostoïevski. Ce type a une compréhension de l'âme humaine absolument stupéfiante...). Je vous dirai ce que je pense des autres quand je les aurais lu...

Cent ans de solitude: 360 pages de solitude!

Je suis allee jusqu'au bout, je n'ai pas compris l'interet du bouquin (j'etais pourtant en Colombie quand je l'ai lu). Apres, j'ai enchaine avec un autre classique: 1984. J'ai lache au bout de 60 pages. Les classiques, ca ne doit vraiment pas etre pour moi!



Lilie

Moi comme lecture je conseille "Asterix chez les Helvètes " (je le conseille tout paticulièrement pour Lilie car cela parle de fromage dedans !) et " Asterix et Cléopâtre"

Merci Lahaut, mais je ne peux pas le lire: si je n'ai pas de fromage qui pue sous la main en le lisant, je vais tomber folle, genre incroyable Hulk quand il s'enerve...

Lilie

Aïe, Lilie, je te dirais quand je l'aurai lu si j'ai aimé ou pas... Mais en général j'aime bien les classiques, non parce que ce sont des classiques mais parce que je n'aime pas trop la nouvelle génération, à part quelques auteurs arabes et Sylvie Germain, mais uniquement pour Le livre des nuits...

Bon, j'exagère un peu, il y a quand même des auteurs contemporains que j'aime bien (Haruki Murakami, Nancy Huston ou Yasmina Khadra entre autres) mais ils ne sont pas très nombreux.

Mon livre de ce mois de juillet prêté par une amie c'est "La lamentation du prépuce" de Shalom Auslander.

C'est l'histoire d'un homme d'origine juive qui a décidé à l'adolescence de se rebeller et de ne plus pratiquer sa religion. Sa femme attend un enfant et le voilà rattrapé par les superstitions et la peur de Dieu inculquées dans l'éducation stricte de son enfance.

C'est bien écrit, très drôle et irrévérencieux.

Cent ans de solitude, oh oui alors ! C'est foisonnant, un brin déjanté, tout ce que j'aime !

Quelqu'un aurait-il un Borges à me recommander ?
J'ai lu Le livre de sable; tout en étant sensible à son contenu je n'ai pas été conquise. Mais comme Borges est largement porté aux nues, j'aimerais essayer un autre de ses ouvrages avant de déclarer forfait.

Et puisque nous sommes en Amérique latine, je vous recommande Francisco Coloane - est-il toujours en vie, le vieux Coloane ? - avec "Tierra del Fuego", par exemple.

Et Sepulveda, dans "Le vieux qui lisait des histoires d'amour" et "le neveu d'Amérique".

Ces livres se lisent très facilement, compagnons rêvés pour des vacances d'heureuse détente.

Pour Théodore Monod dans Méharées, c'est l'aspect multiple que j'ai aimé, justement. Qu'il parle de son travail y ajoute des infos intéressantes sans lesquelles le livre ne m'aurait sans doute pas captivée. Les bouquins contemplatifs, descriptifs ou purement esthétiques me barbent: ils sont simplement une manifestation, exaltée et extatique, d'onanisme.

Un joli livre pour cet été "meurtre dans un jardin indien" de Vikas Swarup : un polar drôle de l'auteur de "Slumdog millionnaire", un très beau roman : "Quand viennent les cylones" de Anita Nair ....

A lire et à relire : tout John FANTE, (le très beau demande à la poussière, mais ausi rêve de bunker hill, mon chien stupide, bandini) ; STEINBECK, et des Polars noirs, cruels comme sait les écrires A. JAPP Mo Hayder......

John Fante, oh oui alors ! Jouissif !

C'est Philippe Djian, il y a vingt ans, lorsqu'il en parlait dans ses bouquins d'alors, qui m'a donné envie de découvrir John Fante, Richard Brautigan et Nathanael West.

A cette liste, ajoutons Charles Bukowski, pour Postier, par exemple.
Et puis Nabokov, pour La Méprise.
Crotte alors, pourquoi est-ce que je passe de Bukowski à Nabokov ? Question de sonorités, sans doute.
Géniale, l'idée de base de La Méprise, simple et géniale.

Hé bien, la liste s'allonge vite !
Avec plein d'auteurs dont je n'imaginais même pas l'existence...

Sympa Gildadesiles de venir faire un coucou avec ta sélection estivale. Merci.

Bonjour Frédérique,

Un livre pour l'été ?... Pour changer un peu de tes -belles- montagnes, voici le récit d'un bourlingueur infatigable sur les océans :

"Globe-flotteur (ou les sept péchés capitaux du navigateur solitaire)" par Antoine, éditions Arthaud.

Résumé : "en octobre 1974, sur sa goélette en acier de 14 mètres, Om (paix et sérénité en sanscrit), Antoine largue les amarres pour un tour du monde de six ans. Il parcourt près de 17 000 miles, de Port-Etienne à Rio, de l'île du Prince à Sainte Hélène, de Tristan da Cunha à Cayenne..."

Je l'ai lu il y a quelques années et j'en garde un excellent souvenir.
Bonnes lectures !

Merci Fabricia pour cette suggestion.

J'ai toujours ete reticente a lire des bouquins d'Antoine. Sans doute parce que j'ai une probable fausse idee du personnage (les pubs Atol, ca ne l'a pas aide a monter dans mon estime!).

J'adore les histoires de marins, c'est par eux d'ailleurs sans doute que toute petite j'ai commence a rever de destinations lointaines. Ton resume me tente bien, mais parce que c'est signe "Antoine", je n'ai a ce jour pas trop envie de le lire.

Peux-tu nous en dire plus? Notemment sur son style d'ecriture et la maniere dont est conte le recit? C'est pas trop rebarbatif, une suite de destinations qui s'enfilent?


Dans le meme genre, bouquin que j'ai lu et relu:

Du vent dans mes reves, d'Ellen McArthur. Si vous aimez le grand large, bien sur, et la personne. Parfait pour petite lecture estivale.

Je dois encore lire le bouquin de Kersauzon, quelqu'un l'a lu?

Ah aussi! Si on reste dans le theme "voyage": La Terre n'est qu'un seul pays, d'Andre Brugiroux. Il y raconte 20ans et 400 000km de voyage en stop sur un peu tous les endroits imaginables de la planete, entre 1955 et 1973.

Inconvenient: c'est un gros bouquin, pas top pour la plage.

Lilie

Comme Lilie, je n'ai aucun impulsion facile pour acheter un bouquin d'Antoine... Mais si Fabricia nous le recommande, là, va peut-être falloir que je me lance !
Merci Fabricia.
Et merci à tous les autres pour ce partage de références... très hétéroclites !

Bonjour Lilie, bonjour Frédérique,

Je suis un peu d'accord avec vous sur le côté exhibitionniste de l'ami Antoine qui profite, depuis quelques années, de sa notoriété pour prêter (vendre ) son image à des pubs sans grand intérêt... mais je rappelle que ce petit livre où le jeune Antoine racontait ses aventures de voileux date de 1974. Son choix de vie d'alors avait inspiré des désirs d'évasion à de nombreux autres contemporains !

C'est l'image de ces années-là que j'aime garder de ce personnage qui a bien mené sa barque (c'est le cas de le dire !). Son récit est raconté sans forfanterie, d'un style simple : beaucoup d'humour, juste ce qu'il faut pour qu'on le lise avec plaisir.

Bonne journée !

mais je rappelle que ce petit livre où le jeune Antoine racontait ses aventures de voileux date de 1974. Son choix de vie d'alors avait inspiré des désirs d'évasion à de nombreux autres contemporains !

C'est l'image de ces années-là que j'aime garder de ce personnage qui a bien mené sa barque (c'est le cas de le dire !). Son récit est raconté sans forfanterie, d'un style simple : beaucoup d'humour, juste ce qu'il faut pour qu'on le lise avec plaisir.

Tout de suite, c'est plus tentant.



Merci,

Lilie

On parle de récits avec du vent dans la grand'voile ici ?

Pour moi, c'est :
Tabarly: "Mémoires du large"
Slocum: "Seul autour du monde sur un voilier de 11 mètres"
Gerbault: "Iles de beauté"
Moitessier: "La longue route", "Cap Horn à la voile"

Ces quatre navigateurs là sont les quatre points cardinaux, les chefs de file.

Merci Pataugas!

Lilie

fabizan a écrit:Mon livre de ce mois de juillet prêté par une amie c'est "La lamentation du prépuce" de Shalom Auslander.

Comme ce livre n'est pas très célèbre, il faut vraiment le recommander ! C'est désopilant, hallucinant, pathétique, et, j'insiste, c'est stupéfiant de voir comment un auteur juif ose parler de sa religion - la version fondamentaliste.
En apprenant tous les interdits, toutes les obligations de cette religion, on ne peut s'empêcher de penser à l'autre, la musulmane. Au final, malgré sa bagarre avec ce dieu impitoyable, on devine que l'auteur ne pourra jamais se départir de sa présence encombrante.
Un livre sacrément iconoclaste !

C'est vrai que ça donne plus envie lorsque c'est toi qui en parle, Géob !

Mon pitch sentait un peu la guimauve alors que ce livre est effectivement puissant