Le Village du Peuple Etrange Voyageur

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    Message par geob Mer 20 Mar - 5:13


    Mother Silalom

    Comme je roule toujours sans carte, il m'arrive de me tromper de route, et c'est tant mieux. Ainsi, cette petite route que je ne devais pas prendre m'a conduit vers ce que j'ai crû être un temple, situé - comme souvent - sur une colline. Le chemin bétonné qui grimpe au sommet est visiblement récent, il y a encore des ouvriers sur le site qui s'activent sous le cagnard. Mais où suis-je donc ? C'est quand même bizarre cet endroit ! Je vois des mosquées, des statues du Bouddha, c'est quoi ça, encore une nouvelle secte ? Un nouveau syncrétisme religieux ?

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    Il y a des jeunes femmes arborant une tenue blanche, un homme habillé en orange, pantalon et tunique, oui, on dirait vraiment que je suis tombé sur une secte.

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    Je ne l'ai pas vu tout de suite. Lorsque j'ai enfin remarqué cette odalisque tout de blanc vêtue, je me suis approché, et je me suis assis en face d'elle.

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    Elle s'appelle Silalom, elle a fondé ce lieu, il y a trois ans, dans le but de venir en aide aux orphelins, aux femmes battues - il y a de quoi faire en Thaïlande -, aux pauvres, enfin, quoi, à tous les malheureux de la terre - vaste programme, aurait dit De Gaulle. Elle m'a dit que les gens sont stupides, qu'ils croient vivre, mais ne vivent pas, ils ne pensent qu'à l'argent, dormir, manger, boire, et ils recommencent le lendemain matin : boire, manger, dormir. Mouais. Comme mon anglais et mon thaï sont très basiques, j'ai évité de lui dire que beaucoup de gens n'ont pas ce luxe de vivre stupidement et qu'ils aimeraient pourtant bien : manger à leur faim ! J'ai peut être un peu exagéré à propos des bâtiments, bien sûr ce ne sont pas des mosquées, en tout cas elle respecte toutes les religions.
    Je lui ai demandé son âge, dame ! tant de sagesse ! Alors elle m'a demandé mon estimation en souriant - coquette, va ! A tout hasard, j'ai dit quarante. Raté ! Elle en a cinquante ! ( prendre note : en rentrant en France, ne pas reporter l'opération de la cataracte)


    Des thaïlandaises sont venues lui faire des offrandes.

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    Devant elles, j'ai salué respectueusement mother Silalom, et je crois que celle-ci a apprécié qu'un farang la salue ainsi devant tout le monde.


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    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


    Ces jolis messieurs


    Dans la campagne, une kermesse. Mais que font ces gens enthousiastes, avec leurs bouquets de fleurs garnis de billets de banques ?

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    Ils sont venus voir et complimenter ces jolis messieurs !

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    Maadadayo !
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    Message par Dolma Mer 20 Mar - 10:06

    Heu, j'voudrais pas dire mais elle les fait largement ses 50 ans la brave dame rire ! Une opération de la cataracte s'avère urgente en effet super content !

    Quant aux beaux messieurs... Geob, franchement tu me surprends : celui sur ta dernière photo avec son nez en avant, ses dents en avant et son menton en avant pensif ... Franchement...

    Dolma LoL

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    Message par fabizan Mer 20 Mar - 13:15

    Comment ça se fait que je vois pas les "jolis messieurs" ? désappointé

    C'est marrant tes débriefings Geob, on dirait que les Thaïs font perpétuellement la fête !


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    Message par geob Ven 22 Mar - 17:20


    Les jolis messieurs ? Les chanteurs qui recoivent des fleurs et des billets de banque !

    Oui, les thaïs aiment tout ce qui est "sanouk", ils ne veulent pas se prendre la tête, d'ailleurs c'est bien pour ça que l'on voit rarement un thailandais/se en train de lire un livre parce ce que ça l'éloignerait de ses amis et d'une occasion de faire la fête. Car lire un livre, s'ouvrir sur le monde, se cultiver, c'est considéré ici comme une activité vraiment pas "sanouk".

    Tous les samedis en fin de journée, à Chiang Rai aussi il y a le "walking market" qui occupe une rue sur au moins un kilomètre de long. Tous les habitants de Chiang Rai se pressent et déambulent dans ce qui ressemble à un long écoulement de la lave d'un volcan, quelque chose dont on a du mal à en sortir tant il y a du monde, tant on est collé les aux aux autres. Et comme dans tous les rassemblements, les points de fixation les plus importants sont les stands de nourriture ou de boissons. Le thaïlandais nous montre ainsi, dans toute sa variété tout de même, son loisir préféré : manger et boire, surtout boire pour les hommes, et là il faut habilement et poliment refuser leur invitation à trinquer, autrement on n'en sort plus ! Le thailandais est toujours accompagné, il n'ira jamais seul au marché du samedi, au restaurant, ou à une fête foraine tout seul : il aime la compagnie, se retrouver seul ce n'est pas marrant, ce n'est pas "sanouk" !

    Quand il conduit, le thailandais ( ou la thailandaise ) devient un personnage épouvantable. Bon, ici, il est naturel de brûler les feux rouges - encore merci au thailandais qui a klaxonné quand je traversais la rue, ce qui m'a tétanisé sur place, et lui a évité, après avoir brûler le feu rouge, de faire un "strike" sur ma personne -, il est naturel de ne pas regarder dans son rétroviseur, de ne pas mettre le clignotant ou alors au dernier moment - ainsi, je me souviens de la fois où la voiture que je doublais s'apprêtait à m'envoyer dans les décors, et de la qualité sonore de mon hurlement qui a fait que le conducteur a tout de suite réagi en se remettant en ligne droite. Parfois, le thailandais donne l'impression qu'il ne sait où il va : va-t-il tourner à gauche, à droite, il est dans l'expectative, alors il roule très, très, doucement en se fichant pas mal du bouchon qu'il est en train de créer.


    Oui, le thailandais est un marrant, mouais.

    L'autre jour, sur l'autoroute, un 4x4 a ralenti lorsqu'il est arrivé à mes côtés. C'était la grosse berline noire, menaçante. Je roulais à 6O klm/heures environ, la voiture restait à ma hauteur. Ouh là ! Elle va faire une queue de poisson ! Ca arrive souvent, ça ! Surprise ! La vitre du passager descendait et je vis le visage d'une dame qui souriait et qui, avec son index, désignait le bas de ma moto. Merde ! J'étais en train de rouler sans avoir relever la béquille ! Je la relevai aussitôt avec le pied, et je fis un grand signe de remerciement. Le 4x4 s'éloigna rapidement. Bon sang ! Tout à coup les thailandais étaient remonté dans mon estime ! Et puis je me suis dis : imagine ça en France, tu roules à moto sur l'autoroute, il y aura-t-il un automobliliste qui prendra le temps de ralentir pour te signaler que tu roules sans avoir relevé la béquille?
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    Message par geob Lun 25 Mar - 17:12



    Regarde les hommes pitoyables.

    Alors ? Va-t-il se marier ou pas ? Hier, il est venu chez Chian House, il s'est attablé devant une bière et il a raconté. Il a raconté que le mariage est compromis pour une histoire d'argent, sa future femme lui en demande trop, il y en a jamais assez ! Et puis il faut verser une dote à la mère, la mère qui sourit quand on lui donne un billet de banque, qui fait la gueule s'il faut en sortir un, mais ce n'est pas le genre de la maison ! Il avait prévu 50 000 baths pour toute la noce, ça suffit pas, on avance vers le double !

    Il y aura huit cents personnes, donc il faut acheter plus de cochons, plus de bière, quand c'est la fête on ne mégote pas ! Du coup, comme tous les "farangs" confrontés à ce genre de problèmes avec leurs relations thaïlandaises, il renâcle, la colère le gagne et lui décille les yeux, enfin, pas complètement : il en a marre d'être pris pour une banque, il veut être aimer pour lui même, et c'est là, comme chez beaucoup d'autres, qu'il refuse de sauter le pas décisif qui conduit vers la lucidité totale, celle d'un homme adulte. En effet, il faut être un enfant pour s'imaginer qu'une femme d'une ethnie, ou une thaïlandaise, tombera amoureuse d'un occidental rien que pour ses beaux yeux, d'un individu si étrange qui ne pense pas pareil , forcément riche puisqu'il a pris un avion pour venir en Thaïlande. Mais pour lui, le choc culturel est bien plus profond : il s'est entiché d'une femme Lisu, une ethnie des montages, alors ce n'est pas qu'une femme et sa famille qu'il doit épouser, c'est tout le village ! Dans ce village, il passe comme un fantôme, il n'est pas des leurs, c'est juste un ami de cette femme, et il fait chambre à part dans la famille de celle-ci pour respecter les traditions. On attend du " farang" à boire et à manger, quant au reste, on ne lui demande rien, surtout qu'il ne se mêle pas des choses qui ne le regarde pas !

    Sa future épouse a un garçon de 21 ans qui ne travaille pas, mais sait lever le coude et vider les bouteilles qui ne lui appartiennent pas. Dernièrement, la mère l'a engueulé à ce sujet, mais il s'est mis en colère et il a voulu tout casser, pour montrer ainsi qu'il n'avait que faire du "farang". Mais ce dernier a voulu faire preuve d'autorité, réagir en occidental, et, les poings fermés, en position de boxeur, il lui a dit "viens te battre !". Le garçon est parti, sans demander son reste. Il nous a raconté cette anecdote, virilement satisfait de lui avoir fait perdre la face, mais moi, pour ne pas ajouter à ses problèmes, je ne lui ai pas dit qu'il avait fait une grave erreur : le "bad boy"se vengera tôt ou tard, et il ne sera pas seul pour venir le tabasser, il y aura tous ses copains avec lui.

    Le plus beau dans toute cette histoire que j'écris au débotté, sans trop entrer dans les détails, le plus beau, dis-je, c'est que les lisus ne sont pas si dépourvus que ça. Ils fonctionnent en coopérative et ils s'en sortent très bien. D'ailleurs la mère de sa future épouse est sans doute millionnaire. Quand elle a des problèmes de santé, il s'en occupe. Il nous a raconté qu'il l'avait emmené à l'hôpital, parce les membres de cette famille ont considéré que, puisqu'il y avait un blanc, c'était à lui de s'en occuper. Pendant l'auscultation, il a jeté un coup d’œil dans sa sacoche : il y avait 10 000 baths ! (environ 250 € ), mais elle n'a pas voulu payer, c'est lui qui a sorti la monnaie !

    Si sa future avait été une thaïlandaise, il aurait eu les mêmes ennuis. Un suisse en a fait l'expérience. Il tenait une guest house avec sa femme thaïe, mais un jour, à six heures du matin, il s'est enfui avec sa voiture, emportant que ses vêtements, en lui laissant tout le reste. C'était une question de survie... s'il voulait garder sa peau sur ses os !

    Que d'histoires, que de déconvenues pour avoir de l'amour, de la tendresse ! Ça ne s'achète pas, d'ailleurs c'est hors de prix ! Je l'ai entendu dire qu'il aimerait tant dormir avec sa femme et lui faire l'amour. Qu'est-ce que nous pouvons être pitoyables, nous les hommes , pour agir comme des enfants, toujours en quête d'une présence féminine qui nous transcende la vie. Pitoyables parce que nous refusons la réalité ! Combien d'histoires pourrais-je raconter, toutes identiques ! Toujours avec les mêmes épisodes, comme celui de la grand mère qui va se faire opérer, alors donne moi de l'argent "farang" ! Ou alors se sont des traites à payer, etc, enfin, passons.


    Combien se sont retrouvés lessivés parce qu'ils ont rêvé en Thaïlande, le pays du sourire, le paradis des naïfs ?



    Ce matin


    En fin de compte, le mariage n'aura pas lieu, c'est décidé. Il est venu ce matin, il nous a dit qu'il a pris cette décision et qu'il est soulagé. Il ne subit plus, il agit, il a grandi.


    Ce soir


    Big party ! Il a arrosé et fêté sa décision ! La table était bien garnie, la patronne de Chian House et son mari ont bien cuisiné. Les joints ont circulé, les bières ont défilé. Il a eu un coup de barre tout à l'heure, je n'ai jamais vu quelqu'un perdre ses couleurs aussi vite : il était d'une blancheur inquiétante ! Les gens qu'il a invité sont partis, et moi je n'ai eu que vingt mètres à faire pour regagner ma chambre, les paupières lourdes, et la syntaxe incertaine.


    Et dire qu'il avait fait imprimer les cartons d'invitations !


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    Message par fabizan Lun 25 Mar - 18:51

    C'est fou ces histoires ! j'avoue que quand mon fils a commencé à fréquenter sa chérie Thaïlandaise, j'étais moyennement ravie. Puis apparemment l'avenir m'a donné tort.
    D'abord mon fils n'a pas d'argent, il travaille 9 mois et demi comme serveur en Lozère, et met un peu de fric de côté pour son voyage. Là-bas il ne se prive pas et il rentre quasiment fauché et se remet aussitôt au boulot.
    Il n'a pas d'appartement ni de maison à lui, ni de société ou autre donc je me suis vite dit qu'elle ne pouvait pas lui faire vendre des biens qu'il ne possédait pas.
    De plus ils ont le même âge et elle a vraiment l'air éprise, je ne pense pas me tromper.
    Leur mariage a duré 5 minutes à l'ambassade à Bangkok et lorsqu'ils sont rentrés dans la famille à Khon-Kaen il n'y a pas eu de fête hors de prix ni d'invitations d'aucune sorte, ni de dot à payer. D'ailleurs ils ne sont pas boudhistes mais protestants, c'est peut-être ce qui fait cette différence.


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    Message par Invité Mar 26 Mar - 10:57

    Pitoyables les hommes ? Dans leur quête de tendresse féminine ?

    P'têtre peut-on aussi imaginer que les femmes occidentales dans leur quête d'égalité sont déguisées en harpies ?

    Ainsi les hommes vont-ils chercher des femmes méconnues de leur culture en les imaginant douces et malléables.
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    Message par fabizan Mar 26 Mar - 13:30

    C'est tout à fait ça Pondy !


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    Message par Solcha Mar 26 Mar - 14:33

    Je ne suis pas sûre d'avoir bien saisi Pondy, il faudrait que les femmes soient douces et soumises? (On dirait du Lahaut! clin d'oeil sauf pour ta première phrase)
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    Message par geob Mar 26 Mar - 14:51


    Fabizan, je te rassure, tu n'as rien à craindre pour ton fils. Parfois je vois des jeunes couples blanc/thaï et ils n'ont pas l'air malheureux. J'ai même vu un gars porter son enfant sur son ventre ! Je connais des gars qui sont mariés avec une thaïlandaise, et ça se passe très bien. Le fait que la femme de ton gamin est une protestante suppose une certaine éducation, des valeurs proches de celles d'un occidental, et sans doute une plus grande ouverture sur le monde.
    Tu as raison, ce n'est pas une mauvaise chose.

    Pourquoi les américains vont chercher une épouse en Russie ?
    Pourquoi des jeunes gens occidentaux s'entichent une thaïlandaise ?
    Comme dit Pondy, cela pose le problème du rapport entre l'homme et la femme en occident.




    Maadadayo !
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    Message par Skyrgamur Mar 26 Mar - 16:01

    geob a écrit:
    Pourquoi les américains vont chercher une épouse en Russie ?
    Pourquoi des jeunes gens occidentaux s'entichent une thaïlandaise ?
    Comme dit Pondy, cela pose le problème du rapport entre l'homme et la femme en occident.

    Parce que l'herbe est plus verte dans le pré d'à côté... clin d'oeil


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    Message par Invité Jeu 28 Mar - 13:58

    Solcha, tu as effectivement mal saisi.
    Ni soumission, obéissance et servitude quelconque.

    Ce que veulent hommes et femmes, c'est simplement un couple qui fonctionne dans : la bonne humeur, l'écoute et le respect mutuel. Pour faire très court. C'est tout, j'crois.
    Solcha
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    Message par Solcha Jeu 28 Mar - 14:50

    Autant pour moi, Pondy. clin d'oeil

    Tout à fait d'accord avec cette version.
    geob
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    Message par geob Jeu 28 Mar - 15:01


    Je n'aurais pas le temps.

    Le 24 mars, j'ai réalisé que cela faisait cinq mois que je vivais dans la chambre n°10 de Chian House, à Chiang Rai. A chaque fois que j'arrive ici, je me demande si ça ne va pas être le séjour de trop, et comme d'habitude ce n'est jamais le cas. A part les deux nuits à Luang Prabang, c'est bien la première fois que je reste aussi longtemps sans me tanner à prendre des transports nocturnes, à faire et refaire mon bagage. Ce qui ne m'a pas empêché de découvrir des pistes, des routes, des villages que je ne connaissais pas encore, et j'en ai mis en réserve dans ma mémoire au cas où je reviendrais ici.

    J'en arrive à un stade où je ne peux que dire une banalité : comme le temps passe vite ! Vers ma vingtième année, je me disais que le XXIe siècle, l'an 2OO1, jamais je ne le vivrais, ça paraissait trop loin, inaccessible, et pourtant j'y suis, avec douze ans en plus ! Bon dieu ! Combien de fois mon frère m'a dit que l'homme vit en moyenne 78 ans, qu'il nous reste plus ou moins une vingtaine d'années à vivre, et donc qu'il ne fallait pas procrastiner, demander du temps au temps comme disait un président de la république. Quelquefois j'entends cette expression "laisse moi du temps". Quelle absurdité ! Quel orgueil imbécile ! Qui oserait se prendre pour un démiurge, sinon un fou ? Ou bien qui peut vivre dans un monde imaginaire pour croire que le temps ne nous est pas compté, sinon un enfant perdu dans ses songes ?

    Depuis hier, la chanson de Michel Fugain agace mes neurones, me distrait quand je dois être concentré, et semble m'interpeller lourdement...



    Là encore, pourquoi faire le constat que l'on ne peut tout vivre, tout voir ? Est-ce difficile que ça d'admettre que l'être humain est emprisonné dans son carcan biologique et limité par ce que lui réserve son patrimoine génétique ? A partir d'un certain âge, alors que c'est le néant plus que l'avenir qui lui tend les bras, l'être humain devenu enfin adulte ne se plaint plus, ne tire plus des plans sur la comète, il fait des choix. D'ailleurs, je me demande si je fais le bon choix en rentrant en France, personne ne m'attend... ah si ! mon ophtalmo !



    Je n'espère rien
    Je ne crains rien
    Je suis libre

    Nikos Kazantzaki




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    Message par Invité Ven 29 Mar - 10:30

    Est-ce un choc de simplification ? Ton retour en France sonne t-il l'arrêt de tes chroniques ? Il te faut sortir la boîte à outils et nous bricoler une suite.

    "Personne ne m'attend". T'es sûr ?

    Ici au village, on attend de te lire.
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    lahaut


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    Message par lahaut Ven 29 Mar - 10:56

    Se marier avec une asiatique !!! Au moins ces charmantes géraldines du Pacifique et de l'océan Indien ne se plaignent pas pour faire les taches ménagères ou la cuisine et un bol de riz leur suffisent pour manger ,pas la peine de les inviter au resto ou leur offrir des fleurs qui nous coutent une fortune ...pas comme les françaises qui hurlent à l'égalité des sexes qui n'aiment pas faire le ménage ni la cuisine , que le géraldin ne gagne pas assez pour leur acheter bijoux de luxe ou manteaux de fourrure , etc, etc..... Debriefing - Page 7 4080046062!!Et après elles se demandent pourquoi elles ne trouvent personne mais bon sang de bon soir, géraldines françaises, allez faire un stage en Asie !!
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    Message par Skyrgamur Sam 30 Mar - 18:32

    Lahaut, tu n'as pas rapporté de Géraldine de ton dernier voyage en Asie ???


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    Message par geob Dim 31 Mar - 15:28


    Le curé Akha et le bracelet en argent.

    Un dimanche, j'ai pris cette petite route que je n'avais jamais prise. La route devient vite une piste carrossable et m'a conduit dans un village akha, juste à la sortie de la messe. Les ethnies en Thaïlande sont un terreau fertile pour le prosélytisme chrétien - après tout, sortir d'une église ou d'un temple bouddhiste c'est du pareil au même ! Ensuite, dès la sortie du village, plus de voies en béton, c'est la nature et j'ai entamé la piste à travers bois et vallon.

    A chaque fois que j'entame une piste, je ne sais jamais où je vais. Alors arrive toujours ce moment fatidique où je me demande si je dois faire demi-tour - voilà une chose qui me fait horreur. Comme je n'étais pas en altitude, et que les pentes n'étaient pas ardues, j'ai continué. Et j'ai fini par atteindre ce lac, ou plutôt réservoir d'eau comme l'indique un panneau sur la route principale que j'avais quitté dans la matinée pour découvrir ce nouveau parcours. Seulement j'y suis arrivé par le mauvais côté.

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    J'ai voulu le contourner sur la gauche, ça c'est avéré impossible, je suis donc revenu sur mes pas et pris sur la droite. J'ai commencé à me sentir soulagé quand j'ai vu ce village, j'allais enfin savoir où je me trouvais exactement.


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    Lorsque j'ai garé ma moto, j'ai vite compris qu'il y avait un évènement, et que je pourrais sans doute me sustenter. Tout le village semblait se taper la cloche, alors je n'ai pas hésité pour m’approcher de l'endroit où était dressé une toile sous laquelle, à l'abri du soleil, des hommes et des femmes étaient en train de manger et de boire. Tout de suite, un gars m'a proposé de m'attabler avec eux. Je suis resté dans l'expectative, ne sachant que répondre, alors il est entré dans un bâtiment, et je l'ai entendu parler d'un "farang". Bon, on m'annonçait, c'était pas plus mal. Entrez ! Entrez ! qu'il m'a dit.

    A l'intérieur, juste quelques convives, dont un, relativement jeune, qui m'a paru d'emblée différent, un peu trop propre sur lui dans ce contexte. Il s'est tout suite présenté : je suis le Père Michel, le curé du village ! Il m'a présenté le chef du village, puis il m'a précisé qu'il y a 32 familles, et qu'il s'occupe des dix familles catholiques, mais aussi dans pas mal d'autres villages akhas, d'ailleurs lui même s'est présenté comme un akha. J'avais plutôt envie de manger quelque chose, moi, et aussi une sacrée envie de boire un coup. Le chef du village m'a d'office versé un Mekong (un whisky dégueulasse) avec du soda et des glaçons. Vu la chaleur, j'ai apprécié la moitié du breuvage, ensuite j'ai eu mal à la tête, et j'ai arrêté de boire en pensant que faire de la moto un peu éméché n'est pas très recommandé pour les réflexes. Ils avaient l'air tous bourré, sauf le curé. Faut dire qu'une reproduction de la vierge Marie, collée sur un mur, semblait le tenir sous son regard désabusé.

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    (en premier plan, sur la gauche, le chef du village)



    Le Père Michel m'a bien entendu demandé si j'étais catholique, ce à quoi j'ai répondu oui, mais, si j'avais eu affaire à un imam, j'aurais certainement dit que je suis musulman car je suis très diplomate à l'étranger : j'ai une égale répulsion pour toutes les religions ! En me posant cette question, il a souvent jeté un coup d’œil sur mon poignet droit. Mince ! Je porte deux ficelles bouddhistes au poignet droit ( attaché par des moines, avec moult incantations et bénédictions aléatoires, auxquelles je n'accorde que l'importance d'un souvenir touristique). J'avais l'air fin après m'être déclaré catholique. Je ne suis pas superstitieux, les ficelles doivent tomber d'elles mêmes, et surtout ne pas les couper, bon, si je ne les coupe pas c'est parce que je me dis "on ne sait jamais" !

    Le Père Michel a alors jeté un nouveau regard sur mon poignet, un regard que je qualifierais d'envieux. C'est à ce moment là qu'il m'a cloué sur place :
    - Vous avez un très beau bracelet d'argent !
    Je suis tombé des nues ! Pas possible ! Un curé akha qui aime le bling-bling ! Ma parole, il se voit déjà cardinal au Vatican, ou quoi ? Qu'est-ce que je peux être naïf ! Décidément, il n'y a en a pas un pour sauver l'autre !
    - Oh c'est pas rare ! Tout le monde en vend ! ai-je fini par dire.
    - Non, non ! Ils ne sont pas tous à 92% ! Il y en a à 50, 7O% ... Le votre est magnifique ! m'a dit le spécialiste en argent, curé chez les akhas qui aiment bien trimballer des pièces de monnaie sur leurs coiffes.

    Je n'ai pas pris la peine de lui expliquer pourquoi mon bracelet brillait tant ce dimanche là, trop compliqué, j'ai pas assez de vocabulaire en anglais ou en thaï. J'avais lu par hasard que pour faire briller de l'argenterie, eh bien il faut lui laver les dents ! Prenez votre dentifrice, mettez une noix sur votre objet, puis brossez soigneusement ( il n'est pas précisé 3 minutes ), rincez, ça brille. Et c'est vrai ! Je crois que le Père Michel aurait fait la gueule après cette explication !

    Je ne me suis pas attardé, je n'ai rien mangé, le besoin de quitter le Père Michel a été plus fort que tout. J'ai fini par retrouver la grande route que j'avais quitté le matin. Deux paysans m'ont mis aimablement sur le bon chemin.

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    Message par geob Jeu 4 Avr - 6:18


    Un temps pour tout

    Bon, comme il est écrit dans l'Ecclésiaste, il y a un temps pour tout, et celui de rendre la moto ne va pas tarder. Ça va me faire drôle de me retrouver sans moyen de locomotion, après plus de cinq mois de vadrouille, parfois hasardeuse.


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    La moto permet d'aller n'importe où, au hasard ou pas. Ainsi, on finit toujours par tomber sur un évènement, une fête. Et les occasions ne manquent pas, surtout dans les temples. L'autre jour, je suis passé dans celui où se trouve la "cité de l'enfer". J'avais une énième possibilité de manger gratuitement, mais là j'ai commencé à faire le difficile : il n'y avait qu'un seul plat ! Quand j'ai vu toutes ces dames se lancer dans la mêlée, je suis resté à l'écart.


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    (la dame au chapeau ne pas tarder à se jeter dans la mêlée)


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    (vu que la jeune fille qui servait était un peu lente, elle s'est servie elle même !)



    Deux jours après, je suis passé devant un autre temple. Là, il y avait du choix, et les gens étaient d'une grande gentillesse : ils m'invitaient souvent à déguster leurs plats.


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    (La chipoteuse)


    Voici le temps de la récolte du maïs

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    Un temps pour rendre hommage



    Quand les corps constitués rendent hommage à la princesse Siridhorn, très populaire, qui pourrait monter sur le trône. C'est l'occasion aussi de faire une cérémonie festive, de présenter des produits régionaux, et recevoir les officiels. Dans ces raouts, il y a toujours la police, omniprésente au pays du sourire !

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    Mais tout d'abord, j'ai inscrit mon nom et j'ai un collier de fleurs de jasmin.

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    Les représentants officiels essaient de s'intéresser


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    On comprend pourquoi les Thaïs ont peur de la police !


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    ...............






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    Message par geob Jeu 4 Avr - 6:36


    ....suite de l'hommage à la princesse Siridhorn


    Les gens vont à tour de rôle monter sur scène, déposer leurs fleurs devant le portrait de madame Siridhorn quand elle était jeune.


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    (des bourgeois que les touristes ont peu de chance de rencontrer)


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    Des Lisus... pour le spectacle !

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    Et puis les Thaïlandaises

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    Les gens montent donc sur la scène pour s'incliner devant le portrait de la princesse Siridhorn

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    Au tour des policiers !

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    Et pour le final, grosse surprise : une farang !!!

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    Message par geob Jeu 11 Avr - 16:10


    Retour au pays de l'affaire Cahuzac

    Une fois dans l'avion, je n'ai eu qu'une envie : arriver le plus vite possible ! La classe économique ressemble de plus en plus à un transport de bétail tant les sièges sont inconfortables, l'espace réduit, et les tablettes où poser le plateau repas sont si minuscules que manger devient un exercice de maîtrise de soi, avec l'exigence d'une réflexion intensive pour organiser la disposition des couverts et des barquettes de la manière la plus pratique.

    Débarquer au terminal 2 de Roissy est salutaire : on est tout de suite en France ! Ainsi, je suis passé du tarmac dans un bus surchargé qui a démarré, une fois les portes fermées, juste pour faire cinquante mètres, et ensuite attendre, attendre, attendre je ne sais quoi, sans doute que des avions atteignent les bâtiments pour débarquer directement leurs passagers. Sur le tapis de récupération des bagages, c'est chacun pour soi, il ne faut pas s'occuper des autres. Lorsque j'ai récupéré ma valise, je me suis aperçu que je n'avais pas de voie pour dégager, j'étais encerclé pour des chariots et des gens qui semblaient me considérer comme un être transparent, un fantôme. Bon, je sais bien que la transparence est devenue une panacée, il y a bien longtemps que Philippe Muray a écrit sur ce sujet, mais je leur ai fait sentir que la transparence ça pouvait faire des dégâts : comme personne ne consentait à s'écarter, j'ai mis ma valise devant moi et j'ai foncé dans la mêlée, visage fermé, silencieux, regardant droit devant moi, ce qui a provoqué quelques bousculades chez ceux qui s'empressaient de m'ouvrir un espace.

    Voilà, je suis en France, le pays où règne une atmosphère délétère, une ambiance années 3O, celles qui précèdent un évènement grave qui débouchera sur ce qui fera, sur ce que sera le XXIe siècle. Je suis en France, le pays sans mémoire. Bien que je trouve le personnage intéressant, je me fous de l'affaire Cahuzac, " rien de nouveau sous le soleil " ! Ceux qui, comme moi, ont lu les mémoires de Léon Daudet, doivent bien rire des émois frelatés des journalistes, des scandalisés hypocrites à propos des mots qui, nous dit-on, ne doivent pas être prononcés à l'encontre d'un premier ministre, ou dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale". Quelle rigolade ! Tout cela masque l'essentiel : nous vivons dans une organisation sociale, étatique, devenue obsolète, complètement inadaptée dans ce monde ouvert aux quatre vents du libéralisme économique. Braves électrices, braves électeurs, on veut vous faire accroire que cela sera toujours comme avant, mais avant c'est fini, c'est le passé, le futur se construit sous vos yeux aveugles et vous espérez qu'à la prochaine votation on vous chantera la même chanson de l'espoir, l'espoir l'opium des citoyens qui refusent la réalité. Mais si on veut parler d'affaires, je me souviens du septennat de Giscard d'Estaing où trois hommes politiques ont été assassiné : De Broglie, Fontanet, Boulin. Interpénétration d'un monde interlope et de celui de la politique, encore une fois "rien de nouveau sous le soleil " !

    J'arpente à nouveau les rues de Paris, mon champ visuel capte les silhouettes qui passent rapidement, mon odorat renifle l'odeur des cigarettes. A chaque fois, je suis surpris par le nombre de femmes qui fument en marchant ; elles aspirent goulûment la fumée comme des condamnées à mort, et la rejettent dans une expiration énervée, angoissée aussi par ces lendemains désenchantés que l'on nous prédit. Quand viendra l'été, je les verrais en terrasse des cafés, attablées devant un verre de vin blanc, ou une bière, avec toujours une cigarette au bec et leur téléphone portable posé ostensiblement sur le guéridon. En Thaïlande, les femmes boivent sans retenue quand elles se retrouvent ensemble pour faire la fête, mais ce n'est pas tous les jours, et puis je n'en vois rarement avec une cigarette - ainsi que les hommes, et pourtant ils aiment fumer, mais pas dans la rue -, il faut dire aussi que je n'en vois rarement avec un livre dans la main, pour ne pas dire jamais - les hommes lisent les journaux, enfin s'ils sont à portée de main !

    Hier, j'ai rencontré des voisins. Ah ça fait longtemps que l'on ne vous a pas vu ! En effet, pratiquement six mois ! J'en ai profité profité pour confronter ce qui m'a frappé une nouvelle fois dès mon retour, à savoir les gens qui fument dans la rue, à leur opinion qu'ils en avaient, peut être que je me faisais des idées. Eux aussi sont sidérés par le nombre considérable de mégots qui traînent par terre, l'odeur du tabac qui stagne dans la rue dans les endroits, au pied des immeubles de bureaux, où les employés se regroupent pour fumer. Et puis tous ces gens qui vous croisent et que vous dépassez, qui ressemblent à des cheminées ambulantes, vous avez l'impression d'être enfermé dans une pièce tant ces volutes tabacologiques imprègnent vos narines en permanence !

    Déjà je rode dans les rayons guides de voyage de la Fnac. Voyons le Népal. Je n'ai jamais rencontré une personne, de retour de ce pays, m'en dire du mal. Il me faudra aller vérifier pourquoi, peut être que, moi aussi, j’encenserais le Népal ?

    .........................

    Lorsque j'ai pris la dernière photographie, dans le message précédent, j'ai été tout de suite intrigué par l'homme en premier plan : je l'avais déjà vu quelque part. Aujourd'hui, je sais où, et nous avions même échangé quelques mots dans ce village Akha, et il semble donc être un personnage qui compte dans sa communauté. (voir le message n°135)



    Maadadayo !
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    Message par Invité Ven 12 Avr - 16:02

    T'as raison, va au Népal, ça ne te vaut rien de revenir en France, quel grincheux tu fais.
    Me fatigue les ayatollahs du pétun.
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    lahaut


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    Message par lahaut Ven 12 Avr - 22:22

    A bas la cigarette !!! Debriefing - Page 7 20386 .... pour une fois je suis d'accord avec Geob ........ la cigarette ça pue !! Debriefing - Page 7 594821

    Non Pondy, pas sur la tête !!!!! Debriefing - Page 7 386494028 aie! aie ! aie !
    Dolma
    Dolma


    Localisation : Je m'balade sur les chemins...

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    Message par Dolma Dim 14 Avr - 16:54

    Un truc qui m'énerve : impossible de s'installer à une terrasse de café pour profiter agréablement du soleil parce que cette terrasse est désormais envahie par des clopeurs qui n'ont absolument rien à faire de leurs voisins non-clopeurs ! Un scandale je vous dis dégout

    Dolma langue
    geob
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    Message par geob Mar 16 Avr - 15:31



    Le Bon Samaritain.

    Dimanche 14 avril.



    Cela fait déjà une semaine que je suis de retour. A priori, tout va bien. Hier, j'ai vu mon médecin. Il m'a dit qu'il me trouvait plus en forme que lorsque je travaillais. Cette remarque nous a bien fait rire tous les deux. Mais, tout à l'heure, après une courte sieste, je me suis levé et j'ai eu un étourdissement, en fait, non, j'ai plutôt eu l'impression de partir, de sombrer dans le néant. Je me suis vite assis tellement cette sensation de disparaître à soi même était forte, irrémédiable. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, et chaque fois je pense à Hélène, aux côtés de qui j'ai travaillé pendant quelques années. Elle est morte d'une rupture d'anévrisme. Sa mère raconte qu'elle a dit, avant de s'écrouler : " maman, je vais m'évanouir !". Voilà, elle aussi elle a ressenti cette abominable sensation de sortir de son enveloppe humaine, et elle n'est pas revenue.

    15 heures.

    Il fait beau, ça va mieux, je ne vais tout de même pas rester enfermé. Dehors, je suis surpris par la chaleur, une chaleur venue trop brutalement. Il y a un vide grenier sur le boulevard Pasteur. J'essaie de regarder ce qu'il y a en vente, mais j'ai du mal à m'y intéresser, et puis il y a trop monde, et puis je ne comprends même pas que l'on puisse s'intéresser à ces choses là, alors je m'engage dans la rue Vaugirard, loin du désœuvrement dominical de tous ces gens qui ne savent pas quoi faire de leur temps de libre.

    Je traverse le boulevard Montparnasse, et je continue dans la rue Vaugirard. Tiens, je vais pousser jusqu'au jardin du Luxembourg. Bon sang ! Qu'est-ce qu'il fait chaud ! Voilà-t-il pas que la chaleur m’incommode, maintenant ! Ouh ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? La semaine dernière, je dormais dans une chambre où il faisait 30° la nuit, pas de climatisation, ni de ventilateur, et je dormais bien. Oh nom de dieu ! J'ai failli m'écrouler, j'ai zigzagué sur le trottoir ! Je m'appuie sur un mur, je respire profondément. Merde ! Le malaise revient, c'est inhabituel. Pas possible ! Je ne vais pas m'étaler dans la rue, comme un s.d.f. au bout du rouleau, il faut que ma volonté arrive à dominer mon corps en déroute.

    Je recommence à marcher, pas après pas, avec cette idée en tête de ne pas donner une mauvaise image aux passants qui pourraient me prendre pour un ivrogne. Oui, c'est ça, j'ai l'impression d'avoir pris une cuite sans avoir bu une goutte d'alcool. Il faut que je rentre chez moi. Je tourne à droite, je m'engage dans la rue Littré, et, devant l'école maternelle, ça y est, c'est fini, je vais tomber, je vais mourir... oh putain ! pas dans la rue ! pas comme mon père ! Une révolte silencieuse m'envahit, je m'agrippe à un réverbère. Une femme me croise en marchant rapidement, le regard rivé sur le trottoir. Je ne vais pas quémander de l'aide, par orgueil, en l’occurrence un orgueil mal placé, m'en fous ! Allez, bordel, avance ! Je m'ébranle à nouveau, mais il n'y rien à faire, au bout de quelques mètres j'empoigne à pleines mains une barre dorée de la porte d'entrée d'un immeuble, et j'en bouge plus. Si. Je me retourne, et je m'adosse sur la grosse porte en bois de cet immeuble cossu, et je regarde la rue Littré. Je suis à une cinquantaine de mètres de la rue de Rennes, je pourrais prendre le bus n°91 pour rentrer chez, mais cinquante mètre, bon sang, c'est le bout du monde. Je sors mon portable, j'appelle les urgences ou quoi ? Non, il faut que j'attende, ça finira bien par passer.

    Excusez moi monsieur ! Un type appuie sur le bout d'entrée de l'immeuble, je m'écarte pour me caler contre l'autre battant, celui qui ne s'ouvre pas. Et je reste comme ça, inerte, incapable de refaire un pas. J'ai l'air de quoi ? Pourtant, je suis calme. Et surtout fataliste. D'ailleurs, tout à l'heure, quand j'ai crû que mon heure avait sonné, j'ai été dans l'acceptation, je n'ai pas eu peur, seul le lieu m'a révolté.

    La porte de l'immeuble s'ouvre, et l'homme qui m'a fait changer de place en sort. Cette fois-ci, nos regards se croisent, et, à ma grande surprise, il s'arrête et m'interroge. Vous allez bien monsieur ? Alors je lui raconte ce qu'il m'advient, ce que je ressens. Je parle d'une voix faible, atone. Vous voulez que j'aille vous chercher à boire, un peu d'eau vous ferez du bien ? J'hésite, je voudrais être ailleurs, mais je vois qu'il a vraiment envie de m'aider, alors je dis oui. Bougez pas, je vous apporte de l'eau et un peu de sucre, ça ne peut pas vous faire de mal. J'attends. J'en peux plus d'être debout, je vais m'assoir sur le trottoir. Et je regarde la rue de Rennes, si proche, si lointaine. J'entends la porte de l'immeuble qui s'ouvre derrière moi, et le type apparait devant moi, muni d'une bouteille de Hépar, avec trois morceaux de sucre dans la main, et une madeleine. Il s'accroupit pour être à ma hauteur. Buvez ! Je bois. Prenez du sucre ! Je croque un morceau de sucre. Écoutez, me dit-il, je vais vous raccompagner chez vous en voiture.

    Et il m'a déposé au pied de mon immeuble.

    Il a fallu que je revienne en France pour rencontrer le Bon Samaritain.

    Maadadayo !

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