Le Village du Peuple Etrange Voyageur

pour nos pensées, nos petites histoires et nos joutes littéraires autour des voyages

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    Kamikaze

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    Message par bardak Dim 25 Avr - 4:12

    Nuit d'insomnie... j'ai envie de raconter une histoire... je souhaiterais aborder un sujet léger... mais rien à faire, c'est l'histoire de cette jeune fille qui me vient en tête. Je ne l'ai pourtant jamais rencontrée, je me suis contentée de partir des quelques éléments connus et de broder par dessus. Tout est inventé mais la trame reste une histoire vraie.

    Pourquoi elle ? Je l'ignore... ou plutôt je ne le sais que trop bien... mais je n'ai pas envie de raconter cela... c'est son histoire dont j'ai eu envie de parler alors inutile de tout polluer avec mes histoires personnelles. Je voulais parler d'elle parce que son histoire m'a emportée... et qu'il est bon parfois de raconter ces choses qui nous échappent complètement.

    Le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances. J'aurais souhaité quelque chose de plus prenant... mais peu importe... c'est ce qui est sorti de ma petite tête et je me dis qu'à force d'essayer, un jour peut-être, j'arriverai à donner autant d'intensité que je le souhaiterais à mes histoires. Alors voilà, je dédie ce petit morceau d'écriture sans prétention à tous ces gens qui subissent chaque jour la barbarie humaine, qui ont cru pouvoir se construire une vie mais qui ont oublié que parfois d'autres décident pour nous... je leur dédie ce moment d'insomnie en songeant à ces heures que j'accepte de perdre parce que je sais qu'il y en aura tant d'autres, eux qui comptent les heures avant l'inévitable... alors à eux tous quie voulurent être des hommes mais qui ne furent que des marionnettes...ils méritent bien un instant d'attention de notre part...

    Kamikaze

    « Ton mari est mort pour notre cause, tu dois suivre sa voie »

    La voix était drue et coupante. Les rayons du soleil faisaient danser les ombres et étiraient les visages. Le monde alentour avait suspendu ses bruits dans l’air immobile de cette fin d’après-midi. L’enfant s’agitait dans les bras robustes du soldat. Les hommes ne disaient rien. Ils attendaient.

    Un side-car tonitrua et l’enfant grogna. Le soldat repoussa ses assauts d’une main distraite. Le chef se leva, rajusta sa casquette, rétablit l’équilibre du fusil mitrailleur qu’il portait sur l’épaule et regarda autour de lui d’un air ennuyé. Des jouets d’enfants, des tissus bariolés, des conserves de fruits, des pots de miel, du provisoire, de l’inutile et du futile. Il tendit l’oreille aux bruits du dehors. Une vieille femme appelant ses poules, un homme grognant sous l’effort, des enfants qui jouaient au foot, mièvrerie ridicule et bonheurs dérisoires en ces temps de luttes. La vie était ailleurs, loin de ce monde de poupées et de frivolités. Il se planta devant elle et fixa ses yeux dans les siens. Ils étaient vides. Elle n’avait même pas peur. Elle se contentait de rester là et cela l’agaça.

    « Ton peuple a besoin de toi, agis en conséquence ! »

    Elle ne cilla pas. Recroquevillée sur son petit tabouret de bois, elle personnifiait le désespoir, il voulut la frapper mais se retint. D’un geste de la main, il pressa ses hommes de sortir. Ils obéirent en silence. Il quitta la pièce le dernier, il ne voulait pas qu’elle croit qu’il fuyait, qu’il avait honte. Il n’avait jamais honte.

    La porte claqua dans un bruit mat et Zaïra ne bougea pas. Elle entendit les appels au départ, les vrombissements des moteurs et les crissements des pneus dans la poussière. Elle sentit qu’il fallait qu’elle se lève, qu’elle hurle, qu’elle appelle à l’aide, mais son corps la laissa impotente. Elle avait mal, d’une douleur sourde qui enflait en elle à briser son cœur en mille morceaux épars. Elle ne pouvait que rester là à cligner des yeux en saccades désespérées, la bouche légèrement entrouverte, émettant des sifflements accablés. Elle avait perdu le fil de ses pensées depuis qu’elle les avait vus tenant son fils dans leurs bras guerriers, tenant sa vie entre leurs mains puissantes. Une pensée unique enserrait désormais son esprit et broyait sa raison, l’enfant était parti, elle l’avait perdu.

    Une poule gloussa et Zaïra sursauta dans une inspiration douloureuse. Elle crut d’abord qu’elle s’était assoupie et tendit l’oreille au babillage ordinaire de son fils. Le hurlement du silence la terrassa. Elle ignorait depuis combien de temps elle était assise à ne rien faire d’autre que fixer le néant. Quelques rayons dorés s’insinuaient entre les murs, le soleil achevait son déclin. Sa poitrine s’agita d’un hoquet incontrôlé. Elle voulut hurler mais seul un borborygme indéfini parvint à franchir ses lèvres serrées. Demain, ils avaient dit demain. Combien d’heures lui restait-il encore avant de ne plus pouvoir reculer ? Elle se leva soudain, et jaillit hors de cette maison qui l’avait vue si heureuse.

    Une odeur de terre humide remontait en une fragrance délicate qui enivrait les cœurs. Zaïra sentit son estomac se tordre. Elle crut qu’elle allait vomir. Son visage se contracta, son souffle se fit court. Demain, ils avaient dit demain. Que pouvait-elle faire à présent ? Elle se mit à marcher, sans autre but que celui d’avancer. Si elle restait en mouvement, peut-être le temps lui ferait-il la grâce d’interrompre son cours ? Zaïra remonta la rue, hébétée. Les bruits s’étaient faits plus ténus, les voix chuchotaient, les ombres glissaient enveloppées du linceul brûlant du soleil couchant. Zaïra parcourut le village, bâtée de tout son chargement de peur, de colère et de désespoir. Elle sentait autour d’elle les fils ténus qui la raccrochaient à la vie et cherchait en vain à les retenir. Mais les hommes n’étaient déjà plus que des ombres fuyantes, gravures fantomatiques sur fond de ciel, de lumière et de rires. Elle vit au loin l’astre rouge du soleil se briser sur les cimes saillantes des montagnes du Caucase et les ténèbres envahir le monde. Les ombres de la nuit glissaient entre ses doigts entrainant dans leur sillage les souvenirs de cette vie heureuse qu’elle avait tant chérie. Demain, ils avaient dit demain. Avait-elle seulement le choix ? Avait-elle seulement le droit de renoncer, s’endormir et se laisser entraîner par la nuit ? Zaïra prit une profonde inspiration rauque. Il y avait une odeur de bruyère dans l’air et elle sentit le goût métallique du sang envahir sa bouche. Le vent souleva des volutes de poussière et lui piqua les yeux. Elle crut entendre le rire de son fils, elle sut qu’il pleurait. La nuit était tombée. Demain arrivait à brides abattues et ne tarderait pas à la foudroyer. Zaïra sursauta malgré elle. Comment avait-elle pu croire que le monde lui rendrait justice ? Elle était condamnée. Sa vie pour la sienne. La vie d’une mère pour celle de son enfant.



    L’homme lui tendit la ceinture. Zaïra la prit. Il lui expliqua des choses qu’elle n’entendit pas. Elle ne voyait que le corps minuscule de l’enfant qu’on agitait devant elle pour lui rappeler l’enjeu. Le soldat qui le tenait ne savait pas y faire. Le malaise se lisait sur son visage. L’enfant se mit à pleurer. Zaïra voulut le prendre, on la repoussa. Le soldat essaya de le bercer, ses gestes étaient brusques, son regard paniqué. Il jeta un œil autour de lui mais ne dit rien, réfrénant les doutes qui l’assaillaient. Il avait tant appris à obéir qu’il ne connaissait plus le sens du questionnement. Il acceptait l’ordre qui lui avait été fait d’enlever un enfant à sa mère comme le quotidien ordinaire d’un homme de combats.

    « Zaïra »

    La voix était presque douce mais lorsque son nom jaillit, il parut si étrange à la jeune fille, qu’elle ne le reconnut pas.

    « Zaïra »

    L’enfant pleurait pour de bon, il devait avoir faim. Elle n’avait cessé de l’allaiter que depuis quelques semaines. L’accouchement avait été difficile, l’enfant était né faible et maladif. Elle lui avait donné le nom de Rostam, celui de son premier né, mort quelques jours après sa naissance. Un nom ne devait jamais se perdre.

    « Zaïra »

    Son mari était mort avant la naissance. Elle était restée seule et n’avait survécu que pour lui. Ce petit morceau d’être humain qui ne dépendait que d’elle pour se développer.

    « Zaïra »

    Les doigts claquèrent devant ses yeux et Zaïra secoua la tête, surprise.

    « Si tu fais ce qu’on te demande, tu serviras ton peuple »

    Zaïra frissonna. Le mensonge était édicté en règle, la vilénie devenait loi. Elle servirait son peuple mais elle ne servait que son fils. Il devait vivre pour relever le défi impossible de l’humanité. Sa vie contre la sienne. La vie d’une mère pour celle de son enfant.



    Le métro de Moscou, à l’heure de pointe. Les gens courent, pressés par on ne sait quelle obligation. Zaïra s’assied un moment sur un banc. Le marbre est froid et la fait frissonner. Des enfants jaillissent parfois autour d’elle pour disparaître l’instant d’après. Un vieil original ivre mort hurle des poèmes à la gloire de Lénine. Un homme d’affaire s’agace au téléphone. Des étudiants plaisantent. Une femme court et se précipite dans la rame, juste à temps. Le flux ininterrompu des gens enfle et se meut sur le quai, étrange paysage en dérive qui la fait chavirer. Zaïra sent les explosifs sous son manteau. Personne ne lui avait dit qu’ils seraient lourds à porter. Elle tient dans sa main la petite télécommande pour les actionner et elle lui brûle les doigts.

    Elle sait qu’elle ne peut plus attendre. Si ce n’est ce métro, ce devra être le suivant. Il faut qu’elle se décide mais son esprit embrumé refuse de réfléchir. Elle jette des regards perdus autour d’elle. Elle n’aimerait voir que des ombres, mais elle perçoit des âmes. Il y a des rires, parfois des cris, des soupirs souvent. Elle aimerait se décider mais chaque regard est comme un acier tranchant qui lui transperce le cœur. Que sont pourtant tous ces inconnus au regard de son fils ? Que valent ces vies face à celle d’un enfant ? Quelle mère pourrait douter ?

    Le flic marche d’un pas décidé sur le quai. Il est si jeune. Son visage est encore marqué des rondeurs de l’enfance. Quel âge avait donc son mari lorsqu’il est tombé au soit disant champ d’honneur des soldats ? A peine plus. Un nouveau métro dégorge ses passagers. Il fait chaud. Zaïra se lève malgré elle. Elle n’a jamais eu peur de mourir. Et ceux qui tomberont à ses côtés n’auront pas le temps de sentir la vie leur échapper. Mais peut-elle faire peser sur son fils le poids d’une vie aux dépens de celle des autres ? Le flic joue nonchalamment avec sa matraque. Son téléphone portable sonne, il décroche, échange quelques mots. Zaïra s’approche. La télécommande lui paraît si lourde soudain. Peut-on sacrifier un inconnu à un être aimé ? Un vieil homme lui sourit, Zaïra sent la tête lui tourner. Que vaut une vie édifiée sur les ruines fumantes de la haine ? Zaïra ferme les yeux. Quel homme, un enfant né de la mort, pourrait-il bien devenir ? Le flic a raccroché, Zaïra s’approche et ouvre son manteau.

    Des cris, des hurlements même, une bousculade, Zaïra ne sent plus que l’acier glacé du pistolet qui s’enfonce dans sa chair. Elle sent qu’on lui arrache ses vêtements, qu’on l’emmène, qu’on la maintient. On la traîne de bureaux en bureaux, de cellules en cellules, d’interrogatoires en interrogatoires. Zaïra se laisse faire, muette de stupeur devant le choix qu’elle a osé faire. Les événements s’enchainent et se déploient et tout lui paraît absurde. Elle se sent soudain étrangère dans sa propre vie. Elle égrène des noms qui n’ont pourtant aucun sens. L’officier les note scrupuleusement. Elle ne sait plus depuis quand elle n’a pas mangé, ni bu. Elle ne sait même pas quelle heure il peut être. Elle sent parfois une odeur de terre humide qui remonte du sol et ferme les yeux pour s’y laisser choir. Mais de nouveau les néons vifs de la réalité l’a ramènent à sa condition. Alors, elle recommence à obéir en silence, la tête basse et les épaules voutées. Elle supporte les insultes, les ordres et les cris. Elle accepte d’être un ennemie à leurs yeux, elle qui se voulait juste humaine. Elle souhaiterait pouvoir pleurer mais n’y parvient pas. Son esprit est tout entier tendu vers cet enfant qu’elle a sacrifié, unique victime d’un attentat silencieux. C’était sa vie contre la sienne. Ce sera la vie d’inconnus contre celle de son enfant.



    La sentence est tombée. Vingt ans. Ce sera vingt ans. Le juge la fixe. Zaïra ne réagit pas. L’officier s’approche et plante son regard dans ses yeux. Ils sont vides. Elle n’a même pas peur. Elle se contente de rester là et cela l’agace.

    « Sale terroriste »

    Elle ne cille pas. Recroquevillée sur son banc de bois, elle personnifie le désespoir, il veut la frapper mais se retient. D’un geste de la main, il presse ses hommes de l’emmener. Ils obéissent en silence. Il sort le dernier, il ne veut pas qu’elle croie qu’il fuit, qu’il a honte. Il n’a jamais honte.

    Les grilles claquent dans un bruit de ferraille et Zaïra ne réagit pas. Elle entend les cris des gardes-chiourmes, les bruits des chaînes, les crissements rouillés des clés dans les serrures. Elle sent qu’il faut qu’elle se lève, qu’elle hurle à l’injustice, qu’elle appelle à l’aide, mais son corps la laisse impotente. Elle a mal d’une douleur sourde qui enfle à briser son cœur en mille morceaux épars. Elle ne peut que rester là à cligner des yeux en saccades désespérées, la bouche légèrement entrouverte, émettant des sifflements accablés. Elle a perdu le fil de ses pensées depuis qu’elle s’est offert à eux, laissant le sort de son fils à leurs bras guerriers, sa vie entre leurs mains puissantes. Une pensée unique enserre désormais son esprit, l’enfant est parti, elle l’a perdu.


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    Message par Wapiti Dim 25 Avr - 9:22

    Bardak a écrit:...J'aurais souhaité quelque chose de plus prenant... mais peu importe... c'est ce qui est sorti de ma petite tête et je me dis qu'à force d'essayer, un jour peut-être, j'arriverai à donner autant d'intensité que je le souhaiterais à mes histoires...
    Je ne sais comment tu pourrais faire mieux ! C'est vraiment prenant et très fort en intensité !
    J'en ai une boule dans la gorge et l'estomac, des frissons dans le dos. Brrr...

    Merci Bardak pour ce cadeau d'insomniaque à la plume qui démange.
    Et surtout, n'hésite pas à récidiver.
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    Message par Invité Dim 25 Avr - 13:37

    De la belle écriture, très belle.

    Jusqu'à la chute, je suis restée dans l'expectative.
    Que sera son choix, quel aurait été le mien.

    Adeline, c'est une perfection : choix des mots, intensité dramatique, atmosphère d'angoisse.

    Dommage que la main d'Allah n'ait pas arrêté le sacrifice d'Ismael mais peut-être a t-il tué dans l'oeuf un futur assassin. Tu as choisi de faire triompher la vie. Des centaines d'innocents épargnés pour une vie offerte.

    Chouette texte.
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    Message par lahaut Dim 25 Avr - 18:08

    Oh la la la longueur du texte !!! Kamikaze 290239 ....trop long pour moi à lire ..... Y a t'il quelqu'un pour m'en faire un résumé en 10 lignes SVP ? Kamikaze 863782
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    Message par Skyrgamur Dim 25 Avr - 19:19

    Une femme, un gamin, des militaires.
    Boum, pas boum, la prison, plus de gamin.
    Ça te va ?

    Si tu veux en savoir plus, je te conseille de lire ce merveilleux texte (avec des mouchoirs à côté).


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    Message par bardak Dim 25 Avr - 19:59

    Merci à tous pour vos gentils messages. Bon ben moi qui trouvais cela un peu plat... on n'est jamais très bon juge de ce qu'on écrit. Heureusement d'ailleurs. Si on était toujours satisfait de ce qu'on fait, on n'aurait plus besoin d'essayer de faire mieux.

    M'enfin, quoi qu'il en soit, l'histoire était suffisamment terrible, pour ne pas avoir besoin de rajouter grand chose. Il y a quand même des gens qui vivent des trucs ahurissants dans ce monde qui marche sur la tête. Ca fait relativiser le reste...

    Lahaut, heureusement que je n'ai pas mis en ligne le premier jet de mon texte, il faisait trois pages de plus... Kamikaze 863782


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    Message par mamina Dim 25 Avr - 23:36

    J'ai imprimé le texte et j'ai attendu le calme de fin de journée pour me plonger dans ton histoire, enfin, dans celle de Zaïra....

    Bravo et merci ! Kamikaze 637115
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    Message par lahaut Lun 26 Avr - 10:54

    "Une femme, un gamin, des militaires.
    Boum, pas boum, la prison, plus
    de gamin."

    Ah merci pour le résumé Kamikaze 626800 .... cela a l'air pas mal en effet !! bon dès que j'aurai 2 ou 3 heures de libre..avec un peu de courage .... je me plongerai dans ce long Kamikaze 290239 .....très long Kamikaze 439667 ...... très très long texte Kamikaze 453825 ...et même pas une photo pour rendre moins long la longueur du texte !!!
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    Message par Skyrgamur Lun 26 Avr - 14:44

    Vite avant de partir : http://www.jardindacclimatation.fr/Russie-RussiaauJardindAcclimatation.pdf

    la Russie est au jardin d'acclimatation jusqu'au 16 mai.


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    Message par bardak Mar 27 Avr - 2:11

    Mes nuits d'insomnie sont loin d'être finies... J'ai tellement hâte de partir en Russie que je crois que je vais plus dormir jusqu'à vendredi.. et je m'écroulerai tranquillement dans l'avion... alors comme d'hab, à cette heure tardive, j'ai le clavier qui me démange... alors je tape un p'tit peu... et puis bon, j'me dis que je vais pas pondre un nouveau truc tout de suite... alors je préfère répondre à vos messages... ça soulage mes mains qui veulent absolument taper sur un clavier et ma p'tite tête qui veut absolument dire des choses même si je n'arrête pas de lui dire de se taire... m'écoute jamais celle-là! Kamikaze 887474

    Wap', tu ne devrais pas trop m'encourager à récidiver... sinon, parti comme c'est, je vais pondre un truc toutes les nuits... Kamikaze 626800 D'autant plus que re-partant en Russie dans quelques jours, je vais revenir gonflée à bloc et la tête pleine d'histoires à raconter... si je me retiens pas un peu, vous allez vous taper des "russeries" tous les jours... Kamikaze 887474 ... et vous n'aurez plus jamais envie de vous lancer dans un 'tit voyage dans ce pays magnifique (quoique je ne sais pas dans quelle mesure il peut apparaître comme magnifique à des touristes de passage... on commence souvent pas détester ce pays un peu difficile à aborder, il faut bien le dire...)...

    Pondy... je rougis toujours en lisant tes messages (bon c'est vrai que je rougis à peu près toutes les cinq minutes... mais bon Kamikaze 887474 ). Mais bon, tu sais, j'ai rien inventé. Quand j'ai eu connaissance de cette histoire, j'ai été absolument bouleversée. En bonne juriste, je me suis demandée comment on pouvait condamner à 20 ans de prison une jeune fille qui a choisi de ne pas devenir terroriste et qui a sacrifié son fils pour cela (quoique l'histoire vraie ne dit pas ce qu'il est advenu de l'enfant, on sait juste qu'elle a dénoncé ses "complices" et qu'elle a été malgré tout condamnée pour cela). Quel aurait été notre choix ? J'espère qu'aucun d'entre nous n'aura jamais à choisir... j'ai vécu deux ans dans une région où le spectre du terrorisme est présent en permanence et cela change la perspective. J'ai rencontré des familles qui ont perdu des proches dans des attentats (notamment à Beslan) et j'ai rencontré des familles détruites par le choix de l'un d'entre eux de recourir à ces méthodes abominables... mais dans les deux cas, il ne restait que des gens ravagés...

    Ca me fait penser au bouquin de Yasmina Khadra "L'attentat", que je recommande à tous si vous ne l'avez pas lu. C'est l'histoire d'un israélien, médecin d'origine palestinienne et musulman, qui est rappelé d'urgence à l'hôpital, suite à un attentat et qui découvre, avec terreur, que la kamikaze, qui s'est faite sauter en plein milieu d'une fête d'enfant, n'est autre que sa femme... (je vous rassure, je ne révèle rien en disant cela, c'est indiqué dès les premières pages) il part alors dans un long voyage pour essayer de comprendre le geste de cette femme qu'il a aimée, qu'il a cotoyée tous les jours et qu'il croyait connaître... une excellent bouquin (comme la majorité de ceux de Yasmina Khadra au demeurant).

    Mamina, Skyrgamur, merci d'avoir pris le temps de lire cette petite "bafouille" (j'espère que Lilie ne compte pas toucher des droits sur l'utilisation de cette expression que j'adore.. Kamikaze 887474 ). J'ai entendu parler de cette histoire juste après les derniers attentats de Moscou et j'ai été étonnée de voir que cette histoire n'intéressait pas grand monde. Comme si les actes terroristes faisaient à ce point partie du quotidien qu'on ne prenait même plus la peine de s'y arrêter. "Zaïra" est une sacrée personne et je me dis que parfois ça fait du bien de ne pas oublier tous ces gens qui, à leur niveau, parviennent à changer un peu le cours de l'histoire... un p'tit texte, sans prétention, posté dans un joli village n'est pas grand chose... mais bon, on fait ce qu'on peut...

    Et merci Skyrgamur pour ce lien... je vais essayer d'aller faire un p'tit tour au Jardin d'Acclimatation avant mon départ... il y a tellement de choses cette année avec l'année France-Russie que je ne sais plus où donner de la tête...

    Lahaut, je suis désolée, mais je ne suis pas douée avec un appareil photo dans les mains.. je suis même complètement nulle... alors aucune chance d'illustrer mes histoires... sauf si tu as de ton côté de jolies photos du Caucase à me prêter... parce que de mon côté, j'ai eu beau chercher dans mon disque dur, y en a pas une seule de bien...elles sont toujours floues, ou moches, ou mal éclairées, ou trop exposées, ou pas assez... trop dur la photo pour moi...


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    Message par mamina Mar 27 Avr - 11:49

    Tu peux, sans aucun problème, nous offrir des "russeries" tous les jours ! des cadeaux comme ceux-là sont les bienvenus !

    "L'Attentat" de Yasmina Khadra, je l'ai acheté plusieurs fois, d'abord pour moi, pour l'offrir, pour remplacer le mien que je donnais au passage...

    Il y a 4 ans nous sommes allés à deux couples à Moscou et St Pétersbourg. Nous avions loué un appartement pour une semaine dans chacune de ces villes et nous avions pris un train de nuit pour les relier. Bien sûr, très peu de contacts avec les gens, sinon avec les dames de la supérette du quartier (très peu aimables) et le "contact" sur place qui nous a fait quelques entourloupettes mais s'est mis aussi à notre disposition pour nous amener à Sergueï Possad.
    Je garde un très bon souvenir de ce voyage où nous nous sommes relativement bien débrouillés sans connaitre la langue.
    Ce sont deux villes magnifiques, églises, musées, monastères, promenades, beaucoup de verdure à Moscou
    Mais, bien sûr, ce n'est pas "la Russie" !

    http://voyage-bons-plans.aufeminin.com/album/see_259115/Sur-les-traces-de-Pouchkine.html

    http://voyage-bons-plans.aufeminin.com/album/see_259641/Sur-les-traces-de-Pouchkine-St-Petersbourg.html

    un aperçu de mes photos...
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    Message par bardak Mar 27 Avr - 13:02

    "L'Attentat" de Yasmina Khadra, je l'ai acheté plusieurs fois, d'abord pour moi, pour l'offrir, pour remplacer le mien que je donnais au passage...
    Je vois que je ne suis pas la seule à être fan de ce bouquin... le mien également a fait des allers-retours chez plein de gens, a disparu, je l'ai racheté, re-passé et de nouveau égaré... Kamikaze 863782

    Il y a 4 ans nous sommes allés à deux couples à Moscou et St Pétersbourg. Nous avions loué un appartement pour une semaine dans chacune de ces villes et nous avions pris un train de nuit pour les relier. Bien sûr, très peu de contacts avec les gens, sinon avec les dames de la supérette du quartier (très peu aimables) et le "contact" sur place qui nous a fait quelques entourloupettes mais s'est mis aussi à notre disposition pour nous amener à Sergueï Possad.
    Je garde un très bon souvenir de ce voyage où nous nous sommes relativement bien débrouillés sans connaitre la langue.
    Ce sont deux villes magnifiques, églises, musées, monastères, promenades, beaucoup de verdure à Moscou
    Mais, bien sûr, ce n'est pas "la Russie" !

    Je viens de regarder tes photos, quel plaisir! Elles sont vraiment magnifiques! Ca m'a donné la pêche pour tout l'après-midi...

    Les vendeurs dans les supérettes sont toujours désagréables... même en parlant russe, je me suis fait engueulée un nombre de fois incalculable.... pas toujours facile de rester calme en Russie... Kamikaze 863782


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    Message par Wapiti Mar 27 Avr - 18:53

    mamina a écrit:Tu peux, sans aucun problème, nous offrir des "russeries" tous les jours ! des cadeaux comme ceux-là sont les bienvenus !
    +1 ! Kamikaze 542953


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    Message par mamina Mar 27 Avr - 20:31

    Du coup Adeline je suis allée lire quelques-uns de tes portraits sur VF.... magnifiques !
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    Message par fabizan Mar 27 Avr - 22:42

    J'espère bien Adeline que tu feras le plein de nouvelles histoires lors de ton séjour, c'est vrai que tu écris bien.

    Cette histoire de Zaïra est terrible et révoltante, impossible de ne pas ressentir émotion et colère devant tes mots.

    Mamina tes photos sont magnifiques, les bâtiments et les dômes colorés sont une merveille. Par contre je ne suis pas conquise par l'architecture Stalinienne.


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    Message par bardak Mar 27 Avr - 23:04

    Il est toujours difficile de ne pas ressentir émotion et colère devant la connerie humaine... Kamikaze 499785 Dommage qu'on ne parle pas plus de tous ces gens contraints à des choix impossibles. Plutôt que de faire des terroristes de véritables stars, on ferait mieux de parler des autres...

    Quant à l'architecture stalinienne, elle peut avoir un certain charme... c'est un peu massif mais ça peut être beau. Bien plus en tout cas que l'architecture Brejnevienne qui pour le coup est une horreur absolue... dans ce genre là :

    Kamikaze Baikal10

    C'est la vue magnifique que j'avais depuis ma chambre quand je vivais à Pyatigorsk. Une horreur... et puis Lénine, tous les matins au p'tit déj... on s'en lasse vite... Cela dit, cela ressemble tout à fait à notre propre architecture des années 60... à la différence près qu'on n'a pas construit ce genre d'horreurs en plein milieu de jolis centres historiques (ce qui est malheureusement le cas dans beaucoup de villes de Russie)...


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    Message par Lilie Mer 5 Mai - 2:29

    Ben... je savais bien que fallait la boite de kleenex pour la lire ta derniere ponte insomniaque! Heureusement que je t'ai deja lu, et que je t'avais dit qu'il fallait que je me sente en condition pour la lire, sinon, c'est 2 boites de kleenex qui y seraient passees!

    Je ne sais encore pas quoi dire... t'es chiante quand meme a ecrire superbement bien des trucs mega prenants qui font vachement pleurer!

    Lilie

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