Mon billet d'humeur

RER bondé, mais vraiment bondé, comme souvent du reste. A être collés les uns aux autres et n'avoir même pas besoin de se tenir avec une main à une accroche quelconque...
RER B, Seine-St-Denis en direction de Paris, de tout et de tous âges mais à noter : pas mal de Mamas africaines autour de moi pour ce qui est de la gente féminine présente.

Le mec derrière moi me colle vraiment (au début, la question est : a-t-il vraiment le choix ?)... puis commence à se frotter le bas ventre contre mon dos (au début, la question est : est-ce involontairement, provoqué par les soubresauts naturels du RER ?). Ce n'est pas la 1ère fois que ça m'arrive, mais la 1ère fois que je n'arrive pas à prendre le large assez rapidement.
A chaque mouvement de wagon ou arrêt en station me le permettant, j'essaie de gagner le centimètre, voire demi-centimètre me permettant de lui échapper, rien à faire. Même pas moyen de faire un quart de tour... Personne ne dit rien, moi non plus du reste.

Arrive la station Gare du Nord (voyez à quel point le souvenir est vivace) où, par miracle, cela se dégage un peu (mais vraiment très peu) autour de nous avant que la fournée sur le quai ne nous recomprime comme des sardines dans leur boîte.
Là, instinctivement, sûrement beaucoup plus lentement que Lilie, je me retourne et me retrouve face au mec en question. Je n'ai aucun mot à ma disposition dans mon cerveau pour lui dire ce que je pense, je n'ai malheureusement aucune possibilité de lever les bras pour le gifler, pas assez de recul pour lui envoyer un coup de genou... mais mes mains le long de mon corps sont disponibles...
Sans même réfléchir, y avoir pensé, l'avoir anticipé, j'empoigne fermement de ma main droite la partie de son anatomie avec laquelle il jouait, le fixant droit dans les yeux (marrons, je peux vous dire qu'ils étaient marrons même si je ne me souviens absolument pas de la physionomie du type).
En moins de 2 secondes son visage est passé par toutes les couleurs avant qu'il ne fasse un pas en arrière et descende avec une rapidité foudroyante du wagon.
Autour de moi, rires étouffés, approbations de tête et regards complices échangés avec les mamas.

Je suis encore étonnée, des années plus tard, de mon geste.  

Ha, et un petit détail : c'est l'année où je faisais du karaté, 3 fois par semaine depuis plusieurs mois... (poings serrés la plupart du temps au karaté pour les non avertis... donc mains particulièrement bien musclées cette année là).