Carrefour des courants-d'air.
Lundi 30 mai
Le vent qui descend l'avenue du Maine, s'engouffre dans les rues du Départ et de l'Arrivée, séparées par le centre commercial et la tour Montparnasse, se renforce et tourbillonne sur la place de la gare Montparnasse au grand dam des piétons qui courbent l'échine et s'accrochent à leurs parapluies fragiles et dérisoires, imbibés d'eau comme des serpillières, souvent retournés par la violence des courants-d'air, bientôt devenus inutilisables et abandonnés alors dans les petites poubelles publiques. Incroyable ! Je n'avais jamais vu autant de parapluies désossés, squelettes pitoyables avec leurs branches métalliques trop fines, jetés dans les poubelles du quartier ! Elles débordent ! Et il pleut, et il pleut, les chaussures finissent par devenir trop humides, les vêtements aussi, il faut marcher dans l'eau qui ne sait où s'évacuer tant le béton et le bitume sont devenus la nature des villes. Putain ! On se croirait dans "Blade Runner" sous cette pluie infatigable !