par geob Lun 12 Avr - 21:38
Lilie a écrit:... C'est normal, tout va bien. Tout comme dans l'Allemagne de 1936.
Lilie
Tout comme dans l'Allemagne de 1936 ! Ecrire cela, cela prouve bien que tu es très en colère ! La société "nationale-socialiste", à vrai dire comme celle de Staline ou de Mao -et ça continue dans beaucoup de pays-, ne permettait pas d'avoir, d'émettre une opinion, au risque de se faire dénoncer par le délégué du parti de son quartier ou de son immeuble. Les haut-parleurs diffusaient la propagande de Goebbels, les femmes seules, maquillées et fumant une cigarette à une terrasse de café se faisaient traiter de prostituées car, pour les nazis, une bonne allemande devait rester dans son foyer pour faire des enfants et s'occuper d'eux - quasiment de l'islamisme radical !
Philip Kerr montre d'une manière remarquable le quotidien angoissant de la société "national-socialiste" dans ses romans avec son personnage de Bernie Gunther. J'avais commencé par "Hôtel Adlon", ensuite "La trilogie berlinoise", et j'ai fini par lire tous les romans avec le personnage de Bernie Gunther. Il me reste à lire "Metropolis" qui raconte les débuts de Bernie Gunther dans la police berlinoise. Le contexte historique est très documenté, à la fin de chaque ouvrage il y a une notice sur tous les personnages réels qui traversent tous les livres. Et puis j'ai découvert par hasard Jane Thynne qui a écrit aussi des romans policiers sur cette période. Il se trouve que c'était l'épouse de Philip Kerr (il est décédé en 2018). J'ai lu d'elle "Les roses noires" "Foi et beauté", "la guerre des fleurs", et à la fin de ces livres, toujours une notice sur les personnages de ce régime nazi. Non, vraiment, l'Allemagne de 1936 ne peut se comparer à nos sociétés, sans pour autant dire qu'elles sont plus 'idéales, je dirais plutôt "orwelliennes" mais on peut toujours parler sans finir torturé dans une cave.
Dans un roman de Kerr, Bernie Gunther est obligé d'arrêter sa voiture, comme tout le monde. Pourquoi? Parce qu'il y a un défilé de scouts nazis, des adolescents bien blonds, avec fanions et tambourins. Alors comme tout le monde, il sort de sa voiture et fait le salut nazi parce qu'il a peur de se faire remarquer et passer à tabac !
Voilà pourquoi on ne disait rien en Allemagne, en 1936.