Escapade parisienne (1)
Yann : après avoir participé au mariage de Mado et Gégé à Paris, qu'est-il devenu ???
Yann n’est pas resté longtemps dans le grand appartement désert de Mado et Gérard.
Sa solitude au milieu de l’agitation parisienne lui a vite pesé.
En forme après ses randonnées jurassiennes, il avait décidé de s’octroyer quelques marches parisiennes pour profiter de l’éclairage particulier de ces belles journées ensoleillées hivernales sur les trésors de la Ville Lumière.
Ce matin là, il avait littéralement dégringolé le vieil escalier de l’immeuble. Le soleil se levait à peine dans la brume parisienne habituelle, l’air était frais, une belle journée débutait. Il se sentait joyeux, bien chaussé, prêt à en découdre avec le macadam et les trésors de Paname.
Sitôt dans la rue, direction le Parc Monceau. Rapidement traversé, ce petit parc, certes agréable, n’avait rien de transcendant l’hiver.
Yann : après avoir participé au mariage de Mado et Gégé à Paris, qu'est-il devenu ???
Yann n’est pas resté longtemps dans le grand appartement désert de Mado et Gérard.
Sa solitude au milieu de l’agitation parisienne lui a vite pesé.
En forme après ses randonnées jurassiennes, il avait décidé de s’octroyer quelques marches parisiennes pour profiter de l’éclairage particulier de ces belles journées ensoleillées hivernales sur les trésors de la Ville Lumière.
Ce matin là, il avait littéralement dégringolé le vieil escalier de l’immeuble. Le soleil se levait à peine dans la brume parisienne habituelle, l’air était frais, une belle journée débutait. Il se sentait joyeux, bien chaussé, prêt à en découdre avec le macadam et les trésors de Paname.
Sitôt dans la rue, direction le Parc Monceau. Rapidement traversé, ce petit parc, certes agréable, n’avait rien de transcendant l’hiver.
Le Boulevard Malesherbes encombré comme tous les matins l’a mené d’abord devant l’église Saint Augustin avec sa coupole à 80 mètres et sa façade d’Evangélistes et Apôtres, puis devant les allures de temple grec de l’église de La Madeleine. Yann a toujours trouvé déroutante cette similitude avec la Maison Carrée de Nîmes… cela ressemble à tout sauf à une église ! Seules les statues de Saints de la façade laissent deviner le caractère religieux de ce bâtiment ; il faut y entrer pour retrouver une ambiance plus classiquement religieuse, avec de magnifiques sculptures, la splendide fresque de la coupole qui surplombe la statue de Marie-Madeleine, la chaire en chêne massif sculpté…
Du haut des marches, dos à la massive porte en bronze ornée de reliefs, Yann a contemplé vers le sud la perspective de la rue Royale sur la Place de la Concorde et derrière encore l’Assemblée Nationale.
C’est par là que le conduisirent ensuite ses pas.
Place de la Concorde, la deuxième plus vaste place de France après les Quinconces de Bordeaux, octogonale avec ses hôtels de luxe, son obélisque central, ses fontaines, ses statues… Place ouverte sur les Champs Elysées et le Jardin des Tuileries de part et d’autre, on s’y sent toujours un peu perdu tant elle est vaste et aérée…
Yann ne résista pas ensuite à faire un petit tour sur les premiers hectomètres des Champs Elysées, juste pour passer devant les façades des Petit et Grand Palais. Il n’est pas entré ce matin-là dans ces chefs d’œuvre architecturaux construits pour l’Exposition de 1900. Mais il se souvient très bien de la beauté des galeries majestueuses aux splendides plafonds et du sympathique jardin du Petit Palais, et de la magnifique verrière récemment restaurée du Grand Palais qu’il s’était fait un plaisir de redécouvrir après sa réouverture l’année dernière.
Faire le tour de ces deux bâtiments, le nez en l’air lui a suffit. Un bref arrêt ici pour observer un détail, une perspective, un jeu de lumière avec le soleil qui monte doucement au-dessus de l’horizon urbain, ou là, le temps d’une photo.
Il en a déjà plein, des photos de Paris et ses monuments, mais il ne peut s’enlever ce plaisir du cliché nouveau.
Retour vers la Concorde, pour traverser ensuite le Jardin des Tuileries. Même en hiver, malgré ses arbres dévêtus et l’absence de fleurs, cet espace vert garde un charme fou. Optant un moment pour ses allées boisées, puis un autre pour sa grande artère, quelques instants autour d’un bassin, Yann s’y promène un bon moment. Il s’amuse à observer les personnes présentes. Actifs préférant traverser rapidement cet espace vert pour rejoindre leur travail, retraités ou mères de jeunes enfants prenant leur temps pour s’aérer en une promenade matinale, sportifs courant pour s’épuiser dès le bon matin, touristes déjà en pleines découvertes et ébahis par le charme de ce jardin à la française… A cette heure matinale, on y croise même quelques adeptes de tai-chi en pleine gymnastique martiale qui détend tout à la fois le pratiquant et le spectateur.
Au bout de cette promenade verte, la perspective du Louvre, palais-musée immense orné de sa pyramide de verre ceinte de bassins. Cinq siècles pour agrandir, transformer, embellir ce palais royal et lui donner son aspect actuel avec ses ailes, ses pavillons aux styles architecturaux différents. L’ensemble n’en est pas moins harmonieux, agréable à l’œil, photogénique. Pour Yann l’architecte, toujours un plaisir de promener son regard sur les façades, les détails, les perspectives,… les arcs et colonnades, les toits et cheminées, les frontons et chapiteaux, les statues et écoinçons,… les pavés de la cour, les bassins et la construction moderne de verre et métal qui trône au milieu...
Yann est sorti du Louvre plein Est, face à l’église St Germain de l’Auxerrois, et a pris la direction de la Seine.
Il s’est engagé sur le Pont Neuf, magnifique pont de pierre en arcs, et de fait le plus ancien de la capitale.
Il s’est accoudé quelques minutes à la balustrade, le regard sur les flots chargés de limon et autres substances innommables et à la couleur indéfinissable.
Une péniche minéralière exposant son chargement au ciel s’est étirée lentement, infinie, descendant le courant probablement jusqu’aux quais de déchargement vers la Tour Eiffel… Un bateau-mouche beaucoup plus rapide est arrivé en sens inverse et a pris l’autre bras du fleuve, de l’autre côté de l’Ile de la Cité. Quelques nuages couraient dans ce ciel bleu surplombant l'horizon de toits déchiqueté de clochers, de gratte-ciel, d'une si célèbre tour d'acier...
Il a repris son chemin vers l’imposant ensemble de bâtiments composé de la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, l’actuel Palais de Justice… Au passage, sur sa gauche, il a aperçu la Tour St Jacques. « Ha tiens ! Elle sort enfin sa tête propre et blanchie de son échafaudage qui l’enserrait depuis plusieurs années ! Dans quelques semaines, il sera à nouveau intéressant de lui rendre visite… »
Longeant les hauts murs agrémentés de tourelles de la Conciergerie, il est arrivé devant l’entrée et a découvert le thème de l’expo photos actuelle : « Terre natale, pays Dogon ». Bonne idée ! Il a pris le billet combiné qui lui a aussi permis de revisiter les salles et cachots.
Sous les hautes voûtes parfaites de l’imposante Salle des Gens d’armes, de belles photos noir et blanc du Pays Dogon malien côtoient quelques groupes statuaires, jouant sur le mimétisme homme-nature, la symbolique… Au-delà, la visite se poursuit vers les grandes cuisines dépouillées, puis le quartier des prisons, avec la cellule reconstituée de Marie-Antoinette, la chapelle dite « des Girondins », la cour des femmes et la « salle de la toilette », autant de témoignages de l’époque révolutionnaire…
« Une bien belle visite, s’est dit Yann en ressortant. Et qu’il est bon de vivre au vingt-et-unième siècle finalement ! »
Notre-Dame lui a fait un clin d’œil entre deux bâtiments, mais il l’a ignorée… pour l’instant.
Plus tard. La journée n’est pas terminée…/…
texte original publié au Livistan par Wapiti le 04 mars 2008
Du haut des marches, dos à la massive porte en bronze ornée de reliefs, Yann a contemplé vers le sud la perspective de la rue Royale sur la Place de la Concorde et derrière encore l’Assemblée Nationale.
C’est par là que le conduisirent ensuite ses pas.
Place de la Concorde, la deuxième plus vaste place de France après les Quinconces de Bordeaux, octogonale avec ses hôtels de luxe, son obélisque central, ses fontaines, ses statues… Place ouverte sur les Champs Elysées et le Jardin des Tuileries de part et d’autre, on s’y sent toujours un peu perdu tant elle est vaste et aérée…
Yann ne résista pas ensuite à faire un petit tour sur les premiers hectomètres des Champs Elysées, juste pour passer devant les façades des Petit et Grand Palais. Il n’est pas entré ce matin-là dans ces chefs d’œuvre architecturaux construits pour l’Exposition de 1900. Mais il se souvient très bien de la beauté des galeries majestueuses aux splendides plafonds et du sympathique jardin du Petit Palais, et de la magnifique verrière récemment restaurée du Grand Palais qu’il s’était fait un plaisir de redécouvrir après sa réouverture l’année dernière.
Faire le tour de ces deux bâtiments, le nez en l’air lui a suffit. Un bref arrêt ici pour observer un détail, une perspective, un jeu de lumière avec le soleil qui monte doucement au-dessus de l’horizon urbain, ou là, le temps d’une photo.
Il en a déjà plein, des photos de Paris et ses monuments, mais il ne peut s’enlever ce plaisir du cliché nouveau.
Retour vers la Concorde, pour traverser ensuite le Jardin des Tuileries. Même en hiver, malgré ses arbres dévêtus et l’absence de fleurs, cet espace vert garde un charme fou. Optant un moment pour ses allées boisées, puis un autre pour sa grande artère, quelques instants autour d’un bassin, Yann s’y promène un bon moment. Il s’amuse à observer les personnes présentes. Actifs préférant traverser rapidement cet espace vert pour rejoindre leur travail, retraités ou mères de jeunes enfants prenant leur temps pour s’aérer en une promenade matinale, sportifs courant pour s’épuiser dès le bon matin, touristes déjà en pleines découvertes et ébahis par le charme de ce jardin à la française… A cette heure matinale, on y croise même quelques adeptes de tai-chi en pleine gymnastique martiale qui détend tout à la fois le pratiquant et le spectateur.
Au bout de cette promenade verte, la perspective du Louvre, palais-musée immense orné de sa pyramide de verre ceinte de bassins. Cinq siècles pour agrandir, transformer, embellir ce palais royal et lui donner son aspect actuel avec ses ailes, ses pavillons aux styles architecturaux différents. L’ensemble n’en est pas moins harmonieux, agréable à l’œil, photogénique. Pour Yann l’architecte, toujours un plaisir de promener son regard sur les façades, les détails, les perspectives,… les arcs et colonnades, les toits et cheminées, les frontons et chapiteaux, les statues et écoinçons,… les pavés de la cour, les bassins et la construction moderne de verre et métal qui trône au milieu...
Yann est sorti du Louvre plein Est, face à l’église St Germain de l’Auxerrois, et a pris la direction de la Seine.
Il s’est engagé sur le Pont Neuf, magnifique pont de pierre en arcs, et de fait le plus ancien de la capitale.
Il s’est accoudé quelques minutes à la balustrade, le regard sur les flots chargés de limon et autres substances innommables et à la couleur indéfinissable.
Une péniche minéralière exposant son chargement au ciel s’est étirée lentement, infinie, descendant le courant probablement jusqu’aux quais de déchargement vers la Tour Eiffel… Un bateau-mouche beaucoup plus rapide est arrivé en sens inverse et a pris l’autre bras du fleuve, de l’autre côté de l’Ile de la Cité. Quelques nuages couraient dans ce ciel bleu surplombant l'horizon de toits déchiqueté de clochers, de gratte-ciel, d'une si célèbre tour d'acier...
Il a repris son chemin vers l’imposant ensemble de bâtiments composé de la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, l’actuel Palais de Justice… Au passage, sur sa gauche, il a aperçu la Tour St Jacques. « Ha tiens ! Elle sort enfin sa tête propre et blanchie de son échafaudage qui l’enserrait depuis plusieurs années ! Dans quelques semaines, il sera à nouveau intéressant de lui rendre visite… »
Longeant les hauts murs agrémentés de tourelles de la Conciergerie, il est arrivé devant l’entrée et a découvert le thème de l’expo photos actuelle : « Terre natale, pays Dogon ». Bonne idée ! Il a pris le billet combiné qui lui a aussi permis de revisiter les salles et cachots.
Sous les hautes voûtes parfaites de l’imposante Salle des Gens d’armes, de belles photos noir et blanc du Pays Dogon malien côtoient quelques groupes statuaires, jouant sur le mimétisme homme-nature, la symbolique… Au-delà, la visite se poursuit vers les grandes cuisines dépouillées, puis le quartier des prisons, avec la cellule reconstituée de Marie-Antoinette, la chapelle dite « des Girondins », la cour des femmes et la « salle de la toilette », autant de témoignages de l’époque révolutionnaire…
« Une bien belle visite, s’est dit Yann en ressortant. Et qu’il est bon de vivre au vingt-et-unième siècle finalement ! »
Notre-Dame lui a fait un clin d’œil entre deux bâtiments, mais il l’a ignorée… pour l’instant.
Plus tard. La journée n’est pas terminée…/…
texte original publié au Livistan par Wapiti le 04 mars 2008