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Chacun a un bouzou
Invité- Invité
- Message n°51
Re: Chacun a un bouzou
Plombante ? Pas du tout, c'est exactement la réalité, dès que quiconque détient une miette de pouvoir, c'est ainsi. Human society.
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°52
Re: Chacun a un bouzou
Donc plombante!
Lilie
Lilie
Invité- Invité
- Message n°53
Re: Chacun a un bouzou
J'ai perdu ma connexion internet, la loose.
Je suis donc montée chez mes voisins.
Ce sont deux types bien sympa qui vivent en coloc.
Ils ont chacun des métiers liés aux moteurs. L'un est chauffeur de taxi et l'autre conducteur routier.
Ils diffèrent par leurs goûts culinaires. L'un s'en fout et s'ouvre des barquettes à réchauffer et l'autre aime la cuisine raffinée et c'est sans doute de là que vient sa passion pour le Japon.
Je ne les connais pas spécialement, plus du style bonjour-bonsoir quand on se croise dans l'escalier.
Quand j'ai frappé à leur porte pour savoir si leur connexion était naze, ce qui me rassurerait, c'est le taxi qui m'a ouvert. Il me surprend toujours parce que même chez lui, il a un bob sur la tête et pourtant je sais qu'il n'est pas chauve.
Leur appart est plus grand que le mien mais il y a un tel bordel qu'il paraît aussi petit.
Dans l'entrée traîne un sac à dos qui dégueule des fringues sales et un balai posé contre une porte de placard indique que l'intention de nettoyer est bien là.
Le type du taxi m'a fait entrer au salon et ma surprise a été vive de voir un wc de course, plein de boutons qui clignotent d'une blancheur invraisemblable trônant sur un tapis en bambou style tatami.
Non fonctionnel m'a spécifié le chauffeur routier, en attente d'installation, je l'ai rapporté de mon dernier voyage nippon.
Les gens sont fêlés quand même mais comme il n'y avait pas de place sur le canapé envahit de magazines de voyage et de revues-spécifiques- hommes si vous voyez ce que je veux dire, je me suis assise sur l'abattant des wc et c'était ma foi confortable.
« Tu veux un café ? »
« Oui, volontiers » je suis bien urbaine car j'appréhende le breuvage et j'avais raison, le type du taxi m'a apporté un pot de maxwell soluble et un verre à dent d'eau chaude.
Flottait une odeur de gâteau mais on ne m'en a pas proposé.
« Ca marche internet chez vous ? »
C'est l'objet de ma visite après tout et on va pas tourner autour du pot cent sept ans.
« Attends je regarde » m'a répondu le routier .
« Ben non, ça doit être la mise en place du 4G dans le secteur. » a rajouté le taxi.
Pis après : blanc.
Je n'avais rien à leur dire, alors je me suis levée des wc et j'ai failli par automatisme chercher le rouleau de pq, ça m'a fait rire sous cape.
« bon, faut que j'y aille, merci »
J'ai laissé le café dégueu, tant pis.
J'ai trouvé la sortie toute seule, ce qui n'est pas compliqué, les deux types étaient restés debout les bras croisés et l'air interloqué et j'ai filé chez Julie.
Il fallait absolument et urgemment que je vérifie si mes nombreux admirateurs m'apportaient leur soutien dans ma démarche de reconversion.
Chez Julie, ce n'est pas chez elle à proprement parler. Elle vit encore chez ses parents à 33ans. Une sorte de tanguette éternelle.
On va dans sa chambre qui ressemble à s'y méprendre à une chambre d'ado. A cause du lit une place couvert de peluches ridicules.
On s'installe au salon uniquement en l'absence des parents mais comme ils sont toujours là devant leur télé, on n'y va jamais.
Sur son bureau d'écolière est posé son ordi. Le clavier est couvert d'origamis, ces pliages légers de papier nouvelle passion de Julie.
« Attends, doucement, je vais les enlever moi-même, c'est fragile ces trucs là » dit-elle en se précipitant.
Elle allume son pc et victoire, il y la connexion.
« Mais pourquoi, t'es si pressée » demande -t-elle.
Je ne lui ai pas parlé de mon projet de sommet pyrénéen, pas envie de l'entendre glousser.
.../...
Je suis donc montée chez mes voisins.
Ce sont deux types bien sympa qui vivent en coloc.
Ils ont chacun des métiers liés aux moteurs. L'un est chauffeur de taxi et l'autre conducteur routier.
Ils diffèrent par leurs goûts culinaires. L'un s'en fout et s'ouvre des barquettes à réchauffer et l'autre aime la cuisine raffinée et c'est sans doute de là que vient sa passion pour le Japon.
Je ne les connais pas spécialement, plus du style bonjour-bonsoir quand on se croise dans l'escalier.
Quand j'ai frappé à leur porte pour savoir si leur connexion était naze, ce qui me rassurerait, c'est le taxi qui m'a ouvert. Il me surprend toujours parce que même chez lui, il a un bob sur la tête et pourtant je sais qu'il n'est pas chauve.
Leur appart est plus grand que le mien mais il y a un tel bordel qu'il paraît aussi petit.
Dans l'entrée traîne un sac à dos qui dégueule des fringues sales et un balai posé contre une porte de placard indique que l'intention de nettoyer est bien là.
Le type du taxi m'a fait entrer au salon et ma surprise a été vive de voir un wc de course, plein de boutons qui clignotent d'une blancheur invraisemblable trônant sur un tapis en bambou style tatami.
Non fonctionnel m'a spécifié le chauffeur routier, en attente d'installation, je l'ai rapporté de mon dernier voyage nippon.
Les gens sont fêlés quand même mais comme il n'y avait pas de place sur le canapé envahit de magazines de voyage et de revues-spécifiques- hommes si vous voyez ce que je veux dire, je me suis assise sur l'abattant des wc et c'était ma foi confortable.
« Tu veux un café ? »
« Oui, volontiers » je suis bien urbaine car j'appréhende le breuvage et j'avais raison, le type du taxi m'a apporté un pot de maxwell soluble et un verre à dent d'eau chaude.
Flottait une odeur de gâteau mais on ne m'en a pas proposé.
« Ca marche internet chez vous ? »
C'est l'objet de ma visite après tout et on va pas tourner autour du pot cent sept ans.
« Attends je regarde » m'a répondu le routier .
« Ben non, ça doit être la mise en place du 4G dans le secteur. » a rajouté le taxi.
Pis après : blanc.
Je n'avais rien à leur dire, alors je me suis levée des wc et j'ai failli par automatisme chercher le rouleau de pq, ça m'a fait rire sous cape.
« bon, faut que j'y aille, merci »
J'ai laissé le café dégueu, tant pis.
J'ai trouvé la sortie toute seule, ce qui n'est pas compliqué, les deux types étaient restés debout les bras croisés et l'air interloqué et j'ai filé chez Julie.
Il fallait absolument et urgemment que je vérifie si mes nombreux admirateurs m'apportaient leur soutien dans ma démarche de reconversion.
Chez Julie, ce n'est pas chez elle à proprement parler. Elle vit encore chez ses parents à 33ans. Une sorte de tanguette éternelle.
On va dans sa chambre qui ressemble à s'y méprendre à une chambre d'ado. A cause du lit une place couvert de peluches ridicules.
On s'installe au salon uniquement en l'absence des parents mais comme ils sont toujours là devant leur télé, on n'y va jamais.
Sur son bureau d'écolière est posé son ordi. Le clavier est couvert d'origamis, ces pliages légers de papier nouvelle passion de Julie.
« Attends, doucement, je vais les enlever moi-même, c'est fragile ces trucs là » dit-elle en se précipitant.
Elle allume son pc et victoire, il y la connexion.
« Mais pourquoi, t'es si pressée » demande -t-elle.
Je ne lui ai pas parlé de mon projet de sommet pyrénéen, pas envie de l'entendre glousser.
.../...
imanachnuelohim- Localisation : E(A)n 1195 Kemingsen
- Message n°54
Re: Chacun a un bouzou
Tiens,tiens,bizzard,bizzard ,ça me rappelle quelques uns !!
Mais continue donc, en veux en savoir BEAUCOUP plus .....
Mais continue donc, en veux en savoir BEAUCOUP plus .....
_________________
Il n'y a pas d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,de celui qui a changé 20 fois la forme de sa pensée et de sa vie
Invité- Invité
- Message n°55
Re: Chacun a un bouzou
Pénélope suit derrière les brindilles de ses cils, distraitement,les volutes d'herbe odorante s'enrouler entre les écailles de plâtre du plafond.
Elle se sent bien dans la nuit installée. La rue en semaine est plus calme, agitée par le brouhaha des fumeurs sur le seuil du restaurant, par des claquement de portières, un rire de femme, un chat qui feule comme un cri de rage sur le trottoir derrière les poubelles.
Elle rêve à son nouveau travail, à l'estive, un nom qui chante et dont elle ignorait l'existence et aux voisins de l'immeuble qu'elle ne verra plus .
La dame du dessous demandera à quelqu'un d'autre de rentrer les deux énormes pots de lauriers roses qui n'aiment pas le froid de l'hiver. C'est une dame adorable doucement vieillissante. Une peintre qui expose parfois à Paris. Pénélope a déjà vu ses toiles. Des cieux éclaboussés de rouge et d'or fondu comme ça n'existe pas en vrai. La dame est discrète et légère. Pénélope pense qu'un souffle d'orage pourrait la renverser, elle pense que la dame enferme des mystères dans son cœur.
Elle ne reçoit pas souvent mais Pénélope sait qu'elle a beaucoup voyagé.
Un jour d'été finissant elle a reçu la visite d'une autre dame entre deux âges, une parisienne un peu bêcheuse, élégante et maniérée. Pénélope balayait, ce qui lui arrive une fois l'an, le dessin de poussière parfaitement rectangulaire que l'on trouve quand on soulève le paillasson du seuil et elle a entendu la visiteuse dire d'une voix haut perchée : « Bonjour ma chère, tu imagines, cet été à l'île de Ré... », la porte s'est refermée et elle n'a pas entendu la suite.
La porte palière claque bruyamment, Pénélope sursaute. Elle reconnaît le pas fatigué du routier.
C'est un type étrange qui rythme ses journées aux aiguilles de sa montre. Comme si toute cette précision le rassurait et lui permettait de sourire.
L'année dernière avec son coloc ils ont fait une teuf et un tel boucan qu'à 2h du mat Pénélope est montée pour rouspéter.
Chez eux ça puait le fromage fondu ou la raclette un truc comme ça.
Dès cinq heures les gens arrivaient. Elle a vu une femme qui portait une bourriche d’huîtres, il lui a semblé reconnaître la nana de la Corse. Pénélope a tout zieuté par la fenêtre. Une autre femme est arrivée avec un chat dans les bras. Je vous demande un peu, un chat qui vient à une soirée, faut le faire. Elle l'appelait Keynes, un nom curieux autant dire tigre de salon pour un chat qui ne va jamais dehors. Elle semblait de bonne humeur cette dame, une sportive si on en jugeait à l'allure pas vraiment élégante pour une teuf.
Bref, ils étaient un paquet dans l'appart au-dessus et la musique était si forte que sa fenêtre vibrait et qu'un bout de plâtre du plafond est tombé sur son lit. Parfois la goutte fait déborder le vase. En nuisette Pénélope est montée, l'invective à la bouche.
Elle a sonné, resonné, tapé de l'index puis du poing et on l'a enfin entendu....
Elle se sent bien dans la nuit installée. La rue en semaine est plus calme, agitée par le brouhaha des fumeurs sur le seuil du restaurant, par des claquement de portières, un rire de femme, un chat qui feule comme un cri de rage sur le trottoir derrière les poubelles.
Elle rêve à son nouveau travail, à l'estive, un nom qui chante et dont elle ignorait l'existence et aux voisins de l'immeuble qu'elle ne verra plus .
La dame du dessous demandera à quelqu'un d'autre de rentrer les deux énormes pots de lauriers roses qui n'aiment pas le froid de l'hiver. C'est une dame adorable doucement vieillissante. Une peintre qui expose parfois à Paris. Pénélope a déjà vu ses toiles. Des cieux éclaboussés de rouge et d'or fondu comme ça n'existe pas en vrai. La dame est discrète et légère. Pénélope pense qu'un souffle d'orage pourrait la renverser, elle pense que la dame enferme des mystères dans son cœur.
Elle ne reçoit pas souvent mais Pénélope sait qu'elle a beaucoup voyagé.
Un jour d'été finissant elle a reçu la visite d'une autre dame entre deux âges, une parisienne un peu bêcheuse, élégante et maniérée. Pénélope balayait, ce qui lui arrive une fois l'an, le dessin de poussière parfaitement rectangulaire que l'on trouve quand on soulève le paillasson du seuil et elle a entendu la visiteuse dire d'une voix haut perchée : « Bonjour ma chère, tu imagines, cet été à l'île de Ré... », la porte s'est refermée et elle n'a pas entendu la suite.
La porte palière claque bruyamment, Pénélope sursaute. Elle reconnaît le pas fatigué du routier.
C'est un type étrange qui rythme ses journées aux aiguilles de sa montre. Comme si toute cette précision le rassurait et lui permettait de sourire.
L'année dernière avec son coloc ils ont fait une teuf et un tel boucan qu'à 2h du mat Pénélope est montée pour rouspéter.
Chez eux ça puait le fromage fondu ou la raclette un truc comme ça.
Dès cinq heures les gens arrivaient. Elle a vu une femme qui portait une bourriche d’huîtres, il lui a semblé reconnaître la nana de la Corse. Pénélope a tout zieuté par la fenêtre. Une autre femme est arrivée avec un chat dans les bras. Je vous demande un peu, un chat qui vient à une soirée, faut le faire. Elle l'appelait Keynes, un nom curieux autant dire tigre de salon pour un chat qui ne va jamais dehors. Elle semblait de bonne humeur cette dame, une sportive si on en jugeait à l'allure pas vraiment élégante pour une teuf.
Bref, ils étaient un paquet dans l'appart au-dessus et la musique était si forte que sa fenêtre vibrait et qu'un bout de plâtre du plafond est tombé sur son lit. Parfois la goutte fait déborder le vase. En nuisette Pénélope est montée, l'invective à la bouche.
Elle a sonné, resonné, tapé de l'index puis du poing et on l'a enfin entendu....
Dernière édition par pondy le Mer 20 Nov - 9:06, édité 1 fois
tcvoyageur- Localisation : Lyon
- Message n°56
Re: Chacun a un bouzou
De plus en plus, dans de nombreux lieux touristiques, on peut trouver des dessinateurs, qui vont croquer et caricaturer des passants contre quelque monnaie sonnante et trébuchante. Et ce qu'ils font avec leur crayon est parfois criant de vérité.
Ici, c'est avec son clavier et à l'aide de mots que Pondy le fait aussi brillamment...
et gratuitement.
Ici, c'est avec son clavier et à l'aide de mots que Pondy le fait aussi brillamment...
et gratuitement.
_________________
Thierry
"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". Et bien tant pis, je n'ai donc pas d'avenir
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°57
Re: Chacun a un bouzou
tcvoyageur a écrit:De plus en plus, dans de nombreux lieux touristiques, on peut trouver des dessinateurs, qui vont croquer et caricaturer des passants contre quelque monnaie sonnante et trébuchante. Et ce qu'ils font avec leur crayon est parfois criant de vérité.
Ici, c'est avec son clavier et à l'aide de mots que Pondy le fait aussi brillamment...
et gratuitement.
Lilie
Invité- Invité
- Message n°58
Re: Chacun a un bouzou
La porte s'ouvre enfin, en grand :
« Salut George, on t'attendait, entre »
A moins de ressembler à Sand, long cheveu brun et long nez ,tout moi donc, mais ça s'arrête là, la jeune femme qui m'ouvre fait erreur de personne.
Je rentre quand même.
Un grand type un peu dégarni qui doit être le frère de mon ouvreuse de porte tant il lui ressemble s'avance tout sourire.
« Alors, t'as quitté ta piaule glaciale et sa douche à l'eau froide ? »
Décidément, je ne comprends plus rien !
J'entends le taximan qui marmonne à son pote :
« C'est la gouine du dessous » mais comme il dit peut-être « qu'est-ce qu'elle couine celle du dessous » je ne préfère pas sortir les crocs.
On me donne un verre de ti-punch mais je déteste tous les trucs avec du rhum alors je garde mon verre en plastique à la main.
« T'as aimé ton séjour ? Pas trop dur de revenir en France ? »
Je n'ai même pas le temps de répondre que je ne suis pas celle qu'ils croient que je suis qu'aussitôt une fille de mon âge, brune aussi avec des lunettes de star et un foulard bleu style gypsie noué sur la nuque m'aborde :
« Viens voir les photos », ils sont trois à se pencher sur l'écran d'une tablette et je vois des moutons paître avec la mer en fond.
Bon, on va pas en faire un plat, pour des moutons sur une lande mais chacun s'extasie puis ils se lancent dans un comparatif de pub.
Moi en pub je ne connais vraiment bien que le White Horse rue d'Ambroise à Melun donc je me tais ce qui est sage quand on ne sait rien.
Y'a un type bizarre assis sur les wc nippon. Il est pieds nus et ses pieds sont hyper larges, c'est complètement déroutant. Il doit avoir un mal fou à trouver des pompes adaptées. On dirait qu'il y a une peau fine entre chaque orteil, ça fait penser à des palmes de canard, mon avis est qu'il doit être fort en natation. Il ne dit rien, se joue le grand invisible et on ne voit que lui avachi sur son trône.
« Eh George, tu parles la langue couramment maintenant , t'étais en Abkazie, tu parlais quoi ? L'azeri, l'arménien? » Un feu roulant de questions obscures. Keynes la jeune femme au chat ne va donc jamais se taire !
« Moi, je suis Pénélope, Pé né lo pe, pas George et j'habite à l'étage du dessous et je suis venue parce que je ne peux pas fermer l'oeil » dis-je d'une voix vigoureuse.
La voix c'est important, deux ans d'études au cours Florent, j'en sais quelque chose.
Le brouhaha s'arrête illico. Ne reste que la musique qui déchire les tympans.
Du Amélie Nothom -stupeur et tremblement-
On peut dire qu'il y eu un léger flottement puis le sens convivial l'emporte.
Le type aux pieds de canard s'est redressé, il marche normalement, tant mieux.
Tu veux boire autre chose, de l'eau peut-être ? Tu sais, ici on a pour principe de penser que l'eau ça fait rouiller mais si tu en veux ? » Je l'ai remercié bien poliment et en souriant. Je me sentais soudain bien vulnérable dans ma nuisette satin bleu.
« Bon finissez bien la soirée et baissez un peu le son vous s'rez sympa » j'ai rajouté et j'ai regagné mes pénates, me suis glissée sous ma couette, j'ai enlacé l'oreiller sur mon ventre parce qu'on a la compagnie que l'on se choisit et tiré les rideaux sur mes yeux fatigués.
___________
Aïe, emporté par mon élan mémoriel, j'ai oublié de poursuivre mon objectif...
Je m'y remets demain dare-dare d'autant que j'ai déjà listé mes compétences.
« Salut George, on t'attendait, entre »
A moins de ressembler à Sand, long cheveu brun et long nez ,tout moi donc, mais ça s'arrête là, la jeune femme qui m'ouvre fait erreur de personne.
Je rentre quand même.
Un grand type un peu dégarni qui doit être le frère de mon ouvreuse de porte tant il lui ressemble s'avance tout sourire.
« Alors, t'as quitté ta piaule glaciale et sa douche à l'eau froide ? »
Décidément, je ne comprends plus rien !
J'entends le taximan qui marmonne à son pote :
« C'est la gouine du dessous » mais comme il dit peut-être « qu'est-ce qu'elle couine celle du dessous » je ne préfère pas sortir les crocs.
On me donne un verre de ti-punch mais je déteste tous les trucs avec du rhum alors je garde mon verre en plastique à la main.
« T'as aimé ton séjour ? Pas trop dur de revenir en France ? »
Je n'ai même pas le temps de répondre que je ne suis pas celle qu'ils croient que je suis qu'aussitôt une fille de mon âge, brune aussi avec des lunettes de star et un foulard bleu style gypsie noué sur la nuque m'aborde :
« Viens voir les photos », ils sont trois à se pencher sur l'écran d'une tablette et je vois des moutons paître avec la mer en fond.
Bon, on va pas en faire un plat, pour des moutons sur une lande mais chacun s'extasie puis ils se lancent dans un comparatif de pub.
Moi en pub je ne connais vraiment bien que le White Horse rue d'Ambroise à Melun donc je me tais ce qui est sage quand on ne sait rien.
Y'a un type bizarre assis sur les wc nippon. Il est pieds nus et ses pieds sont hyper larges, c'est complètement déroutant. Il doit avoir un mal fou à trouver des pompes adaptées. On dirait qu'il y a une peau fine entre chaque orteil, ça fait penser à des palmes de canard, mon avis est qu'il doit être fort en natation. Il ne dit rien, se joue le grand invisible et on ne voit que lui avachi sur son trône.
« Eh George, tu parles la langue couramment maintenant , t'étais en Abkazie, tu parlais quoi ? L'azeri, l'arménien? » Un feu roulant de questions obscures. Keynes la jeune femme au chat ne va donc jamais se taire !
« Moi, je suis Pénélope, Pé né lo pe, pas George et j'habite à l'étage du dessous et je suis venue parce que je ne peux pas fermer l'oeil » dis-je d'une voix vigoureuse.
La voix c'est important, deux ans d'études au cours Florent, j'en sais quelque chose.
Le brouhaha s'arrête illico. Ne reste que la musique qui déchire les tympans.
Du Amélie Nothom -stupeur et tremblement-
On peut dire qu'il y eu un léger flottement puis le sens convivial l'emporte.
Le type aux pieds de canard s'est redressé, il marche normalement, tant mieux.
Tu veux boire autre chose, de l'eau peut-être ? Tu sais, ici on a pour principe de penser que l'eau ça fait rouiller mais si tu en veux ? » Je l'ai remercié bien poliment et en souriant. Je me sentais soudain bien vulnérable dans ma nuisette satin bleu.
« Bon finissez bien la soirée et baissez un peu le son vous s'rez sympa » j'ai rajouté et j'ai regagné mes pénates, me suis glissée sous ma couette, j'ai enlacé l'oreiller sur mon ventre parce qu'on a la compagnie que l'on se choisit et tiré les rideaux sur mes yeux fatigués.
___________
Aïe, emporté par mon élan mémoriel, j'ai oublié de poursuivre mon objectif...
Je m'y remets demain dare-dare d'autant que j'ai déjà listé mes compétences.
imanachnuelohim- Localisation : E(A)n 1195 Kemingsen
- Message n°59
Re: Chacun a un bouzou
Remarquable ton autodérision !
Je pense que ce n'est pas ça qui va t'empêcher de dormir.
Alors,maintenant tu vas pouvoir nous raconter tes doux rêves ?
Je pense que ce n'est pas ça qui va t'empêcher de dormir.
Alors,maintenant tu vas pouvoir nous raconter tes doux rêves ?
_________________
Il n'y a pas d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,de celui qui a changé 20 fois la forme de sa pensée et de sa vie
Invité- Invité
- Message n°60
Re: Chacun a un bouzou
Mon grand-père m'appelle tendrement feu follet parce que je cours d'un rêve à un autre, d'un projet à un autre comme si j'étais incapable de constance.
La preuve que non, j'ai poursuivi mon travail pour mon futur job.
Pour préparer mon cv, j'ai choisi de trier mes jobs puisque j'ai conscience de la nécessité de mettre en avant ce qui se rapporte au plein air.
-Mon boulot au comptoir des cotonniers comme vendeuse pendant trois mois ne me sera pas utile
-Mon job chez Minelli non plus, d'ailleurs j'ai encore dans le nez l'odeur de pieds exhalée par des dames bien sous tout rapport.
-Le cdd de trois mois chez Leclerc au rayon poisson, s'il me sert à reconnaître une plie d'une raie, une sole d'une truite ne me sera pas utile comme aide-gardienne de refuge.
-Mon rôle de soubrette dans une pièce de Marivaux pas davantage, encore que ça peut servir pour le ménage d'un refuge
-La journée dans une maison de retraite où l'on m'avait dit que j'aurais du ménage à faire et où j'ai dû torcher des petits vieux, je ne l'évoquerai même pas, je me suis tirée avant la fin de mes heures.
-La semaine de distribution des bottins ne présente aucun intérêt.
Et ainsi de suite, pas très folichon.
Ben voilà, le reste c'est chez Paul.
Alors, j'ai quand même en magasin :
Les vendanges en Alsace.
Un super souvenir, ça c'est du grand air.
Sûr que je ne réiterai pas, ça casse le dos.
Nous étions une petite troupe et pour beaucoup d'entre nous, nous arrivions direct de chez Paul.
Y'avait une femme assez jolie, pas mémé décatie mais pas jeune non plus, qui se la jouait perso.
Je l'aurais pilé celle-là.
A l'heure de la bouffe, elle prenait son air de je-me-la-joue-cool et partait derrière les vignes pour savourer le silence parait-il. Et nous alors, on sentait mauvais ?
Bref, c'est anecdotique, quand elle filait on était mdr.
Les vendanges donc, ça fera bien sur le cv.
Pis, j'ai aussi, l'escalade, je le mettrai dans la rubrique activités, ça en jette quand même, je ne suis pas obligée de signaler que je ne la pratique que sur un mur.
J'ai encore en stock :les randonnées.
Pas dans les Pyrénées mais en Savoie. Ce sont des montagnes aussi et j'espère que le recruteur ne fera pas de chauvinisme.
Et le ski, je suis forte en chasse-neige virage.
Et puis, et puis quoi donc encore ?
La cuisine : poulet basquaise, ça le fait pour le coin et piperade, c'est pas mal aussi.
Et ensuite, j'ai beau creuser ce qui me sert de cerveau, niet, il n'y a plus rien.
Les compétences qui me sont demandées :
L'aide-gardien aide le gardien pour :
-la restauration (dîner - déjeuner - petit déjeuner) : service - cuisine - vaisselle : une bonniche en fait
-l'entretien du bâtiment et le bricolage : tout à fait pour moi. Je sais planter un clou et détapisser-retapisser-peindre
-le ménage et les lessives : j'espère qu'il y a une machine à laver, marre du génie sans bouillir
-le portage du petit ravitaillement : faudra me dire le poids des filets de patates
-l'accueil (conseils techniques et itinéraires) et les réservations : faudra pas qu'ils se perdent après mes indications, on va rire
-le déneigement et la corvée de bois : une super Cosette
Grrr/pffff ^^:) Que c'est pénible et difficile d'atteindre des hauteurs !
La preuve que non, j'ai poursuivi mon travail pour mon futur job.
Pour préparer mon cv, j'ai choisi de trier mes jobs puisque j'ai conscience de la nécessité de mettre en avant ce qui se rapporte au plein air.
-Mon boulot au comptoir des cotonniers comme vendeuse pendant trois mois ne me sera pas utile
-Mon job chez Minelli non plus, d'ailleurs j'ai encore dans le nez l'odeur de pieds exhalée par des dames bien sous tout rapport.
-Le cdd de trois mois chez Leclerc au rayon poisson, s'il me sert à reconnaître une plie d'une raie, une sole d'une truite ne me sera pas utile comme aide-gardienne de refuge.
-Mon rôle de soubrette dans une pièce de Marivaux pas davantage, encore que ça peut servir pour le ménage d'un refuge
-La journée dans une maison de retraite où l'on m'avait dit que j'aurais du ménage à faire et où j'ai dû torcher des petits vieux, je ne l'évoquerai même pas, je me suis tirée avant la fin de mes heures.
-La semaine de distribution des bottins ne présente aucun intérêt.
Et ainsi de suite, pas très folichon.
Ben voilà, le reste c'est chez Paul.
Alors, j'ai quand même en magasin :
Les vendanges en Alsace.
Un super souvenir, ça c'est du grand air.
Sûr que je ne réiterai pas, ça casse le dos.
Nous étions une petite troupe et pour beaucoup d'entre nous, nous arrivions direct de chez Paul.
Y'avait une femme assez jolie, pas mémé décatie mais pas jeune non plus, qui se la jouait perso.
Je l'aurais pilé celle-là.
A l'heure de la bouffe, elle prenait son air de je-me-la-joue-cool et partait derrière les vignes pour savourer le silence parait-il. Et nous alors, on sentait mauvais ?
Bref, c'est anecdotique, quand elle filait on était mdr.
Les vendanges donc, ça fera bien sur le cv.
Pis, j'ai aussi, l'escalade, je le mettrai dans la rubrique activités, ça en jette quand même, je ne suis pas obligée de signaler que je ne la pratique que sur un mur.
J'ai encore en stock :les randonnées.
Pas dans les Pyrénées mais en Savoie. Ce sont des montagnes aussi et j'espère que le recruteur ne fera pas de chauvinisme.
Et le ski, je suis forte en chasse-neige virage.
Et puis, et puis quoi donc encore ?
La cuisine : poulet basquaise, ça le fait pour le coin et piperade, c'est pas mal aussi.
Et ensuite, j'ai beau creuser ce qui me sert de cerveau, niet, il n'y a plus rien.
Les compétences qui me sont demandées :
L'aide-gardien aide le gardien pour :
-la restauration (dîner - déjeuner - petit déjeuner) : service - cuisine - vaisselle : une bonniche en fait
-l'entretien du bâtiment et le bricolage : tout à fait pour moi. Je sais planter un clou et détapisser-retapisser-peindre
-le ménage et les lessives : j'espère qu'il y a une machine à laver, marre du génie sans bouillir
-le portage du petit ravitaillement : faudra me dire le poids des filets de patates
-l'accueil (conseils techniques et itinéraires) et les réservations : faudra pas qu'ils se perdent après mes indications, on va rire
-le déneigement et la corvée de bois : une super Cosette
Grrr/pffff ^^:) Que c'est pénible et difficile d'atteindre des hauteurs !
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°61
Re: Chacun a un bouzou
Mouiii, je vois, je vois... Il va en effet y avoir du travail pour enjoliver tout cela !
Et les savoir-être, Pénélope ? As-tu pensé aux savoir-être ?
Parfois la "solution" se trouve là : les connaissances et les savoir-faire, ça s'acquiert avec une formation, et si les savoir-être sont déjà là et adaptés, c'est un bon début qui peut suffire.
Et les savoir-être, Pénélope ? As-tu pensé aux savoir-être ?
Parfois la "solution" se trouve là : les connaissances et les savoir-faire, ça s'acquiert avec une formation, et si les savoir-être sont déjà là et adaptés, c'est un bon début qui peut suffire.
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
imanachnuelohim- Localisation : E(A)n 1195 Kemingsen
- Message n°62
Re: Chacun a un bouzou
En tous cas, c'est pas un boulot pour le grand absent .
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Il n'y a pas d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,de celui qui a changé 20 fois la forme de sa pensée et de sa vie
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°63
Re: Chacun a un bouzou
Chère Pénéloppe,Pénéloppe a écrit:...
Je vais postuler en tant que gardienne de refuge dans les Pyrénées.
...
Il me faudrait un cv en béton, enfin pour être exact un cv tout en verdure.
Donc, je récapitule :
-je vous transmets mon cv réel et vous bidouillez pour que ça accroche le recruteur.
...
Ca marche ?
J'ai enfin eu le temps ce midi (enfin, "pris le temps" serait plus adapté au regard de la pile de copies qui ne daigne pas réduire de taille sur le coin du bureau, à la différence du point d’exclamation qui trône dessus pour en rappeler l'urgence... plus que croissante et criante) de me pencher sur ton "CV réel" pour voir ce qu'on pouvait en tirer...
Il y a quand-même de quoi en faire quelque chose, mince !
Regarde, écoute :
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Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°64
Re: Chacun a un bouzou
Bien sûr que si !-Mon boulot au comptoir des cotonniers comme vendeuse pendant trois mois ne me sera pas utile
Durant ces 3 mois, tu as forcément démontré des aptitudes relationnelles qui te seront très utiles (et sont recherchées) en tant que gardienne de refuge, lorsqu'il te faudra accueillir tes hôtes, répondre à leurs attentes... et accessoirement les amener à consommer les petits extras que tu vendras pour arrondir ton chiffre d'affaires hebdomadaire.
D'ailleurs, en tant que vendeuse, tu as dû encaisser les clients, leur rédiger éventuellement des factures, etc. Tu maitrises donc normalement les notions de TVA, de chiffre d'affaires, de remise... autant qui te sera utile pour tenir les comptes du refuge.
Là encore je réponds : bien sûr que si !-Mon job chez Minelli non plus, d'ailleurs j'ai encore dans le nez l'odeur de pieds exhalée par des dames bien sous tout rapport.
-Le cdd de trois mois chez Leclerc au rayon poisson, s'il me sert à reconnaître une plie d'une raie, une sole d'une truite ne me sera pas utile comme aide-gardienne de refuge.
Encore une fois, dans ces deux cas, tu étais vendeuse, donc au contact direct avec la clientèle, avec laquelle tu sais donc interagir.
En plus, tu démontres avec ces deux boulots, que tu ne rechignes pas à travailler dans un milieu qui ne sent pas toujours la rose ; une véritable force de caractère recherchée pour une gardienne de refuge !
Que crois-tu que ça va sentir dans le refuge après une nuit d'accueil d'une petite dizaine ou grosse centaine de randonneurs qui ne peuvent (et ne veulent) faire le minimum d'ablutions ? Que crois-tu que sentiront les sanitaires chaque matin, après le départ de la meute, quand tu devras les nettoyer dans la perspective d'accueillir proprement la meute suivante ?
Les odeurs de transpirations, d'haleines pas fraiches, de linge mouillé qui ne sèche pas, de vieilles chaussettes enfermées dans le cuir des heures durant, de restes alimentaires qui moisissent et pourrissent au fond des sacs jamais lavés, des échantillons de déjections animales restées collées sous les chaussures... Les relents de rots, de pets, de monstrueux cadeaux laissés dans les sanitaires plutôt qu'en pleine nature...
Entre les pieds des dames de Minelli et les poissons de Leclerc, tu as déjà une belle expérience en la matière.
Tu vois, là encore, ton expérience, c'est plutôt : en plein dans le mille ! pour ton projet.
Sans compter qu'au rayon poissonnerie, tu as dû en maîtriser un bout sur les règles d'hygiène infernales à suivre ! Tu es donc déjà sensibilisée à l'existence des règles d'hygiène et de sécurité que tu devras appliquer et faire appliquer dans ton refuge.
Et que dans ces 3 premières expériences, j'imagine que tu as dû apprendre et utiliser des argumentaires tout prêts pour faire l'article au client ; tu as donc la capacité démontrée d'apprendre des argumentations de vente adaptées et les développer, les exploiter. Tu es donc apte à apprendre les argumentaires de vente propres au refuge, tout comme la foule des renseignements que tu devras pouvoir fournir à tes futurs hôtes... Il suffira juste qu'on te les donne, qu'on te les apprenne.
Et comme, tu es comédienne, de formation (tes stages au Cours Florent à mettre en avant) et d'expérience :
... tu démontres que tu as la capacité à apprendre un texte, un rôle, et que tu peux donc t'adapter à n'importe quel contexte, y compris celui de la montagne et du refuge, pour autant qu'on te fournisse le script du rôle.-Mon rôle de soubrette dans une pièce de Marivaux pas davantage, encore que ça peut servir pour le ménage d'un refuge
Non ?
(la suite plus tard, les urgences voisines hurlent)
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imanachnuelohim- Localisation : E(A)n 1195 Kemingsen
- Message n°65
Re: Chacun a un bouzou
Eeeeeeeuuh là , à ta place Wap' je ferais un peu attention à ce que je dirais !
Parce que si tu commences à lui dire que son boulot est de retrouver des odeurs fétides de chrétien chaud, ou qu'elle ait des chances de trouver des poils tout frisottés (ou pire) dans les toilettes, je crois que ça va complètement la démotivé.
Déjà qu'elle pensait que son job était dans "La petite maison dans la prairie", je ne suis plus tellement sûr qu'elle se croira d'être dans "le bonheur est dans le pré" !
Parce que si tu commences à lui dire que son boulot est de retrouver des odeurs fétides de chrétien chaud, ou qu'elle ait des chances de trouver des poils tout frisottés (ou pire) dans les toilettes, je crois que ça va complètement la démotivé.
Déjà qu'elle pensait que son job était dans "La petite maison dans la prairie", je ne suis plus tellement sûr qu'elle se croira d'être dans "le bonheur est dans le pré" !
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imanachnuelohim- Localisation : E(A)n 1195 Kemingsen
- Message n°66
Re: Chacun a un bouzou
Bon,bon, j'aimerais bien la suite de l'histoire du nombril de Pondy.......
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Invité- Invité
- Message n°67
Re: Chacun a un bouzou
« -Ah ! Il faut être sensuel pour être humain ?
-Certainement, madame. La pitié est dans les entrailles, comme la tendresse est sur la peau. »
Ben oui, Anatole, mais en ce moment je n'en reçois pas beaucoup de la tendresse.
Je crève d'envie qu'on m'aime et je ferai n'importe quoi pour ça. Même me renier et aller contre mes idées. Accepter et faire semblant d'être d'accord pour une caresse, un sourire.
C'est la dèche dans la cour des sentiments en ce moment. J'en ai mal aux mâchoires de sourire sans cesse.
Je ne dois, pourtant, en aucun cas perdre de vue mon futur métier des hauteurs.
Je remercie particulièrement ma lectrice qui a su mettre en perspective mes demandes.
Ceci dit, c'est évident que j'ai du savoir-être et, en plus, un pote m'a dit que savoir-faire, savoir-être était une chose mais dans le monde des gens qui bossent c'est le faire-savoir qui compte.
Ça m'en a bouché un coin.
Du coup, je suis allée au Vertical, en haut du mur, ben, c'est haut. Et avec mes nouvelles chaussures Scarpa, je comprends mieux l'utilité du renfort de la pointe et du talon.
Le pied ! J'ai réussi à passer un 5C+.
Hauteur de vue bien concrète, on peut pas dire.
Je suis dans un bouillonnement d'émotions en ce moment.
33 ans c'est pas un âge de calme, surtout pour moi, parce que je n'ai pas fait grand chose de ma vie et si en plus, Grand-père vient me troubler, comment puis-je faire pour avoir l'air avenant et content. Grand-père évoque de plus en plus sa disparition. Il m'a filé une feuille pliée en quatre et m'a dit de bien la ranger et de la sortir pour la lire quand il ne serait plus. J'ai lu.
J'ai pleuré et je pleure encore sur mon clavier quand je la copie-colle.
"N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là, je ne dors pas,
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d'automne,
Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l'étoile qui brille dans la nuit.
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là. Je ne suis pas mort."
J'ai raté ma vocation. J'aurais dû être pleureuse professionnelle, c'est un métier.
C'est pour ça qu'il faut que j'emporte le job.
Pour ne plus penser.
En haut, dans les Pyrénées, je pourrai respirer sans avoir la poitrine serrée dans un étau, je pourrai voir l'horizon, je pourrai être caressée par l'herbe rase et douce, je pourrai laisser filer entre mes doigts les eaux glacées des torrents.
Et alors, tant pis, si je reste une femme seule.
Ceci dit, mon bouquin avance super bien, même si Julie persiste à se moquer, je persiste à taper comme une furieuse. Encore dix pages et je mets le point final, j'aurais un nombre correct de mots.
Les mots, ça permet d'oublier l'absence, les vides, les silences que je n'ai pas choisi.
Je ne sais pas où j'ai foutu mon rire mais je me garantis que je vais le retrouver dare-dare.
-Certainement, madame. La pitié est dans les entrailles, comme la tendresse est sur la peau. »
Ben oui, Anatole, mais en ce moment je n'en reçois pas beaucoup de la tendresse.
Je crève d'envie qu'on m'aime et je ferai n'importe quoi pour ça. Même me renier et aller contre mes idées. Accepter et faire semblant d'être d'accord pour une caresse, un sourire.
C'est la dèche dans la cour des sentiments en ce moment. J'en ai mal aux mâchoires de sourire sans cesse.
Je ne dois, pourtant, en aucun cas perdre de vue mon futur métier des hauteurs.
Je remercie particulièrement ma lectrice qui a su mettre en perspective mes demandes.
Ceci dit, c'est évident que j'ai du savoir-être et, en plus, un pote m'a dit que savoir-faire, savoir-être était une chose mais dans le monde des gens qui bossent c'est le faire-savoir qui compte.
Ça m'en a bouché un coin.
Du coup, je suis allée au Vertical, en haut du mur, ben, c'est haut. Et avec mes nouvelles chaussures Scarpa, je comprends mieux l'utilité du renfort de la pointe et du talon.
Le pied ! J'ai réussi à passer un 5C+.
Hauteur de vue bien concrète, on peut pas dire.
Je suis dans un bouillonnement d'émotions en ce moment.
33 ans c'est pas un âge de calme, surtout pour moi, parce que je n'ai pas fait grand chose de ma vie et si en plus, Grand-père vient me troubler, comment puis-je faire pour avoir l'air avenant et content. Grand-père évoque de plus en plus sa disparition. Il m'a filé une feuille pliée en quatre et m'a dit de bien la ranger et de la sortir pour la lire quand il ne serait plus. J'ai lu.
J'ai pleuré et je pleure encore sur mon clavier quand je la copie-colle.
"N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là, je ne dors pas,
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d'automne,
Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l'étoile qui brille dans la nuit.
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là. Je ne suis pas mort."
J'ai raté ma vocation. J'aurais dû être pleureuse professionnelle, c'est un métier.
C'est pour ça qu'il faut que j'emporte le job.
Pour ne plus penser.
En haut, dans les Pyrénées, je pourrai respirer sans avoir la poitrine serrée dans un étau, je pourrai voir l'horizon, je pourrai être caressée par l'herbe rase et douce, je pourrai laisser filer entre mes doigts les eaux glacées des torrents.
Et alors, tant pis, si je reste une femme seule.
Ceci dit, mon bouquin avance super bien, même si Julie persiste à se moquer, je persiste à taper comme une furieuse. Encore dix pages et je mets le point final, j'aurais un nombre correct de mots.
Les mots, ça permet d'oublier l'absence, les vides, les silences que je n'ai pas choisi.
Je ne sais pas où j'ai foutu mon rire mais je me garantis que je vais le retrouver dare-dare.
Invité- Invité
- Message n°68
Re: Chacun a un bouzou
Cela faisait quelques mois que je n'étais pas venue sur ce forum et, si l'on a l'habitude de râler, de rouspéter et de se plaindre, en fait, je parle de moi là, il faut aussi dire les bonnes nouvelles.
Tout d'abord, c'est inutile de continuer à vous creuser les méninges pour m'aider à rédiger mon cv et lettre de motivation.
J'ai le job ! Oui, vous avez bien lu. Je file dans les Pyrénées à l'ouverture de la saison printanière.
C'est rocambolesque mais ça arrive parfois dans la vie.
Comment ai-je fait ?
Alors voilà :
J'ai fini mon bouquin. Pas celui que vous lisiez sur ce forum, faut pas déconner.
Il s'appelle Bouzou de Pénélope Kavafis.
Au passage Kavafis c'est aussi un poète grec mais qui le sait ?
J'avais envoyé le manuscrit à des maisons d'édition pêché au hasard du net. Pas beaucoup, seulement trois, parce que ça fait cher de poster et peut-être aussi parce que tout au fond de moi, je n'y croyais pas trop.
Bref, quatre semaines ont passé et je n'y pensais même plus. Si si, c'est vrai.
J'ai reçu un mail d'un certain Mr Izard, quel nom prédestiné !
Il voulait me rencontrer. Julie était bluffée, pas qu'elle d'ailleurs.
Je suis donc allée au siège de la maison d'édition Galinette rue de la Bonne Presse (ça ne s'invente pas).
Nous avons bavardé et j'avoue que j'étais super décontractée, moi, la grande timide.
Mr Izard est originaire de Laruns et un seul coup de fil a suffit pour que je sois gardienne de refuge.
Maintenant je peux dire avec certitude que le passe-droit est une réalité. Cet homme a pensé que dans la quiétude des grands espaces je pourrais m'atteler à l'écriture d'un deuxième roman.
Je ne l'ai pas contredit, question de politesse.
Vous trouverez donc mes chers lecteurs, dans vos librairies, pas celle du Chapitre qui mettent la clé sous la porte, mon premier roman, en bonne place et pour ceux qui le souhaitent j'ai une séance de signatures, pardon de dédicaces, à la librairie de Montesquieu la semaine prochaine.
Nous pourrons nous rencontrer en chair et en os.
La jolie brune derrière la table, c'est moi.
La roue tourne, il est fier de moi mon grand-père.
Ma mère, n'a fait aucun commentaire. Si j'écris un autre livre, ça sera sur elle .
Sur ce, voilà une phrase à retenir et qui vous donne la conclusion, chacun son bouzou.
« Ne parlez jamais de vous, ni en bien, car on ne vous croirait pas, ni en mal car on ne vous croirait que trop. »
lahaut
- Message n°69
Re: Chacun a un bouzou
Combien y a t'il de pages ton bouquin ? est ce que c'est écrit gros ? Y 'a t'il des images ou des photos ?
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°70
Re: Chacun a un bouzou
Oh ma Pondy ! quel cadeau tu nous fais quand tu viens déposer tes lignes dans le village !
Je viens de finir la première page, je me retiens de ne pas lire ces jours-ci...
J'adore ! après Vovonne nous voici à suivre Pénélope avec ton style inimitable, tes personnages fouillés, ton air de "j'dis ça, j'dis rien"
J'avoue ne pas comprendre pourquoi tu n'es pas publiée... ou alors j'ai loupé des choses...
Un jour il faudra que tu arrêtes de te cacher derrière tes protagonistes et que tu viennes nous dire où tu en es... ce n'est pas possible d'écrire comme tu le fais uniquement pour un petit cercle d'amis
Comme dirait Pénélope "c'est trop bien, je kiffe !"
Je viens de finir la première page, je me retiens de ne pas lire ces jours-ci...
J'adore ! après Vovonne nous voici à suivre Pénélope avec ton style inimitable, tes personnages fouillés, ton air de "j'dis ça, j'dis rien"
J'avoue ne pas comprendre pourquoi tu n'es pas publiée... ou alors j'ai loupé des choses...
Un jour il faudra que tu arrêtes de te cacher derrière tes protagonistes et que tu viennes nous dire où tu en es... ce n'est pas possible d'écrire comme tu le fais uniquement pour un petit cercle d'amis
Comme dirait Pénélope "c'est trop bien, je kiffe !"
Invité- Invité
- Message n°71
Re: Chacun a un bouzou
"Un jour il faudra que tu arrêtes de te cacher derrière tes protagonistes et que tu viennes nous dire où tu en es... ce n'est pas possible d'écrire comme tu le fais uniquement pour un petit cercle d'amis"
Faut l'admettre mamina, tu es bon public et je dois l'admettre, je ne me casse pas assez la tête.
C'est juste marrant d'écrire et suis bien trop paresseuse pour soigner le truc.
Ceci explique cela and no more.
Et, en aparté, pendant que j'y pense, m'as rapporté un attrape-rêve ?
Faut l'admettre mamina, tu es bon public et je dois l'admettre, je ne me casse pas assez la tête.
C'est juste marrant d'écrire et suis bien trop paresseuse pour soigner le truc.
Ceci explique cela and no more.
Et, en aparté, pendant que j'y pense, m'as rapporté un attrape-rêve ?
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°72
Re: Chacun a un bouzou
Oh la coquine ! j'avoue ne pas avoir du tout pensé à toi...
Merci pour tes gentils mots
Merci pour tes gentils mots
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°73
Re: Chacun a un bouzou
Oh ben non! Ca veut dire que Pénélope, c'est fini?
Lilie
Lilie
Invité- Invité
- Message n°74
Re: Chacun a un bouzou
Mais oui, Lilie, c'est fini. Quand y'en a marre, y'en a marre, je passe à autre chose.
Un clavier, un écran, le feu de bois qui crépite, le ciel bleu glacé et l'herbe gelée qui risquerait de casser si je m'aventurais à me promener et j'ai la solution idéale pour glandouiller comme une reine .
Je vous propose maintenant l'histoire de Cristina.
En gentils villageois pour avez de quoi vous mettre sous la dent avec, en parallèle, les aventures de lahaut, les rigolades au bistrot, et tutti quanti.
C'est quand même super l'automne.
Un clavier, un écran, le feu de bois qui crépite, le ciel bleu glacé et l'herbe gelée qui risquerait de casser si je m'aventurais à me promener et j'ai la solution idéale pour glandouiller comme une reine .
Je vous propose maintenant l'histoire de Cristina.
En gentils villageois pour avez de quoi vous mettre sous la dent avec, en parallèle, les aventures de lahaut, les rigolades au bistrot, et tutti quanti.
C'est quand même super l'automne.
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°75
Re: Chacun a un bouzou
Oui, c'est quand-même super l'automne avec plein de monde au Village et les claviers qui démangent.
Et puis, Pénélope, rien ne l'empêche de revenir plus tard, un jour, même lointain, si elle a envie. Ce ne serait pas la première à repointer sa plume quelques temps avant de repartir...
Bouzou que c'était bien !
Et puis, Pénélope, rien ne l'empêche de revenir plus tard, un jour, même lointain, si elle a envie. Ce ne serait pas la première à repointer sa plume quelques temps avant de repartir...
Bouzou que c'était bien !
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