L’analyse que tu fais de la situation "Britannico-Européenne" est extrêmement pertinente. Mais cela ne m’empêchera certainement pas de continuer durant je le pense encore très longtemps d’employer à l'égard du Brexit, un vocabulaire très largement emprunté au monde du théâtre (coups de théâtre, actes et scènes). Pour la simple et bonne raison que j’ai dès le début de cette affaire (qui pour moi a commencé dès les premiers temps de la campagne du référendum) la très nette impression d’assister à une magnifique pièce de théâtre digne des plus grands moments de la Commedia dell’arte !
Et qui bien que se présentant sous la (fausse ?) apparence d’une incroyable cacophonie, me semble tout de même avoir été bien savamment orchestrée par une classe politique britannique qui dans son ensemble, paraît être dotée d’une assez fertile imagination en ce domaine !
Après une campagne menée tambour battant par les uns, et plus ou moins mollement par les autres...Où l’un d’entre eux (M. Boris Jonhson) nous a parlé de problèmes d’une "extrême importance" : la courbure des bananes, la taille des concombres et celle des préservatifs, qui seraient paraît-il imposées par Bruxelles ?!
Qu’un autre (M. David Cameron) a organisé ce référendum en pensant que son parti allait pouvoir le gagner haut la main, alors que c’est tout l'inverse qui s’est finalement produit ?!
Qu’un certain nombre d’entre eux se sont empressés d’annoncer leur démission ou leur désistement (Messieurs David Cameron, Boris Johnson et Nigel Farage) dans les jours mêmes qui ont suivi l’annonce des résultats. La dernière défection en date ayant été celle de Madame Andrea Leadsom et seulement quatre jours après avoir été sélectionnée par les députés, pour concourir aux fonctions de leader du parti conservateur et de Premier ministre britannique ?!
Tout cela pour finalement laisser la place à une seule et unique candidate : Madame Theresa May, une eurosceptique paraît-il convaincue qui tout en étant restée très prudemment extrêmement discrète durant la campagne référendaire, avait rejoint (plus ou moins sur la "pointe des pieds") le camp du maintien dans l'UE pour nous dit-on... tout simplement rester loyale à Monsieur David Cameron (et donc au parti conservateur) ?!
Une Madame May qui donc a hier (et beaucoup plus tôt que prévu vis-à-vis du calendrier annoncé) été officiellement intronisée, après avoir suivi cet assez strict protocole royal :Monsieur David Cameron qui devant les caméras, semblait depuis quelques jours être content et presque soulagé (?!) a présenté officiellement sa démission à la reine Elizabeth II après une dernière séance de questions devant le Parlement de Westminster. Puis Madame Theresa May s'est ensuite rendue à son tour auprès de la souveraine, pour qu'elle lui confie le soin de former le nouveau gouvernement en devenant ainsi la seconde femme à prendre les rênes d'un exécutif britannique après Madame Margaret Thatcher.
Sans compter le bien joli et pour le moins assez étrange, voire incompréhensible tout dernier coup de théâtre : Celui consistant pour Monsieur Boris Johnson (celui dont tout le monde pensait bien légitimement qu’il allait être définitivement "grillé" d’un point de vue politique) à... tout simplement revenir sur le devant de la scène et par la grande porte je vous prie, afin de ni plus ni moins occuper le très prestigieux poste de... ministre des Affaires étrangères (après avoir été nommé par la toute nouvelle Premier ministre fraîchement intronisée) ??!!
geob a écrit:D'une manière ou d'une autre, concrètement, l'Angleterre ne pourra jamais se passer de l'Europe.
Business is business !
Là est vraiment tout le problème ! Car je soupçonne très fortement les Britanniques, de vouloir une fois de plus (cela avait d’ailleurs commencé dès leur entrée au sein de l’Union Européenne pour perdurer tout au long de leur adhésion)... essayer d’obtenir le beurre et l’argent du beurre ?!
C’est-à-dire d’espérer conserver un t
rès grand nombre d'avantages via des accords bilatéraux qui seront très probablement bien âprement négociés par Madame May avec l’UE (du style de ceux en vigueur avec la Suisse et la Norvège) mais sans bien sûr en garder le
moindre inconvénient ?!
Non, mais (et sans absolument vouloir faire un bien mauvais et très vilain petit "jeu de mots" )... et puis quoi encore ?! Un tel scénario serait à mon avis extrêmement préjudiciable pour l’Union Européenne, puisqu'il pourrait fort bien et assez rapidement entraîner un mécontentement de plus en plus grandissant auprès d’un certain nombre de peuples des 27 pays qui actuellement composent l’UE. Car ces peuples (les Hollandais, les Danois, les Suédois, les Autrichiens, les Tchèques et même les Français, semblent être déjà plus ou moins dans les rangs des mécontents) pourraient à très juste titre voir d’un très mauvais œil se développer à leur détriment, un nombre de plus en plus conséquent d’accords à la carte, si le Royaume-Uni devait rejoindre de manière hyper méga privilégiée, le camp de la Suisse et de la Norvège. Le phénomène pouvant être extrêmement contagieux, ces mêmes peuples pourraient alors très facilement voir germer en eux, l’idée d’organiser à leur tour un référendum populaire, en vue d’une sortie de l’UE ! Afin d’éviter à tout prix un tel scénario catastrophe, j’espère donc que les dirigeants de l’UE sauront et dans leur ensemble, rester extrêmement fermes vis-à-vis des (très probables) futures exigences Britanniques !
En gardant par exemple surtout bien à l'esprit, ce qu'avait très fermement déclaré Madame Theresa May en lançant sa campagne pour succéder à Monsieur David Cameron, et en s'adressant tout particulièrement aux leaders économiques britanniques :
"Je ne saurais être plus claire : il n'y aura pas de tentative de revenir par la porte dérobée."
"Brexit signifie Brexit et nous en ferons un succès" Albatros