Le Village du Peuple Etrange Voyageur

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    La dame qui attendait, rue de Strasbourg

    geob
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    La dame qui attendait, rue de Strasbourg Empty La dame qui attendait, rue de Strasbourg

    Message par geob Ven 18 Nov - 16:50



    La dame qui attendait, rue de Strasbourg.

    1


    La première fois que je l'ai vue, elle était sur le trottoir de la rue de Strasbourg, assise sur une de ses deux valises à roulettes. J'ai remarqué tout de suite son élégance, ses jolies chaussures, et son ruban noir, très chic, qui maintenait ses cheveux argentés sur sa nuque. Je me suis dis qu'elle attendait un taxi, ou bien un ou une amie qui l'embarquerait dans une voiture, et rien d'autre ne me vint à l'esprit. Le lendemain, je l'ai revue dans la même situation, toujours très bien habillée, impeccable. Cette fois là, j'ai remarqué un détail qui m'avait échappé : devant elle, posé sur le trottoir, il y avait un gobelet de machine à café automatique, mais à l'intérieur il n'y avait pas de liquide, juste quelques pièces de monnaie. C'est pas possible ! Elle fait la manche ! J'ai eu tout de même de la difficulté à croire ce que je voyais. Enfin, quoi, cet objet me paraissait, dans le détournement de son usage, tellement incongru face aux pieds de cette dame si élégamment chaussés. Et puis tout son être, son visage, ses mains, sa façon de s'habiller, tout cela ne témoignait pas de la condition d'une SDF.

    Les jours passèrent, je la voyais toujours rue de Strasbourg dans l'attente d'une pièce de monnaie qu'elle ne quémandait pas. Peut être espérait-elle aussi un quelconque signe du destin qui la sortirait de cette mauvaise passe ? Elle restait un vrai mystère pour moi, alors j’échafaudais des scenarii pour tenter de m'expliquer comment cette femme toujours propre sur elle pouvait vivre ainsi, à la dure. Je ne savais pas encore à quel point la réalité dépasserait la fiction, et combien elle m'affligerait.

    Un jour, j'eus une sacrée surprise en sortant de l'ascenseur de la bibliothèque municipale. Les deux battants s'ouvrirent sur la dame de la rue de Strasbourg, en personne ! Elle était revêtue d'un chemisier fleuri qui lui donnait un air enjoué ; elle me semblait bien reposée, souriante, avec ses deux valises derrière elle, comme si elle s'apprêtait à partir en voyage.
    - Pardon, me dit-elle.

    Et elle s'écarta gracieusement pour me laisser sortir. Cette bibliothèque est un havre de paix et de confort pour les SDF qui osent l'utiliser. Je trouve cela très bien, et cela ne m'a jamais dérangé. Ce n'était donc pas la première, mais oh combien la plus originale ! Petit à petit, j'ai constaté qu'elle venait souvent. Elle s'installait à une table, avec toujours un ou deux gros livres. Parfois elle prenait des notes, longuement, comme si elle s'attelait à la rédaction d'une thèse improbable. Un après midi, une dame prit place en face d'elle, mais l'obligea aussitôt, et vertement, à ranger ses valises ailleurs, car cela l'empêchait d'étendre ses jambes. La SDF essaya d'entamer un dialogue courtois, mais l'autre, une acariâtre, une emmerdeuse, ne s'en laissa pas compter, du coup la SDF se leva, s'encombra des livres qu'elle avait ouverts, prit une valise et changea de place. Puis elle revint chercher la deuxième tandis que celle qui l'avait chassée étalait ses affaires, toute heureuse d'avoir la table pour elle seule.

    Depuis que je l'avais croisée en sortant de l’ascenseur, la SDF détournait la tête à chaque fois que je m'apprêtais à passer devant elle dans la rue de Strasbourg. A la longue, elle aussi avait dû s'apercevoir que je fréquentais régulièrement la bibliothèque, alors peut être qu'elle n'avait pas envie que je fasse trop cas à elle quand elle mendiait, ou peut être avait-elle honte ? Je me disais à chaque fois qu'il faudrait que je lui adresse la parole, que je fasse preuve d'humanité à son égard, car, d'après ce qu'on en dit, les SDF souffrent beaucoup de l'indifférence des passants. Et ce fut une journée de grève des employés municipaux qui m'en donna l'occasion.

    La grève n'avait pas été annoncé. Du coup, comme tous les habitués, je me suis retrouvé devant une porte close sur laquelle était affichée l'avertissement libellé dans le genre : suite à une décision du personnel réuni en assemblée générale... Etc, etc, bref, une nouvelle fois, les fonctionnaires prenaient en otages les usagers. Une honte ! Les gens repartaient en colère, vouant aux gémonies ces nantis qui n'en fichaient pas une. Je précise tout de suite que je ne fais que rapporter les réactions générales - les plus virulents furent les SDF. Cela m’intéressait. Alors j'ai allumé une cigarette, et je suis resté attentif, notant mentalement toutes ces remarques à l'emporte pièces.

    La dame de la rue de Strasbourg arriva avec ses valises. Elle chaussa ses bésicles, puis elle entreprit de lire ce "dazibao". Dès qu'elle eut fini, elle s'aperçut de ma présence. C'est honteux ! s'écria-t-elle. J'approuvai sournoisement, histoire de ne pas l’effaroucher. On devrait privatiser les bibliothèques, ajoutai-je tout en me disant que j'en faisais là peut être un peu trop. Fichtre non ! Elle m'approuva, son regard avide braqué sur ma cigarette. Vous fumez ? Je lui tendis une Camel, du feu. Elle aspira sa première bouffée avec un bonheur incroyable. Bon, me suis-je dis, c'est le moment de la faire parler. Bien entendu, ses confidences n'émergèrent pas d'un coup, mais au fur et à mesure de la conversation, puis, comme mon écoute ne s'avérait pas feinte, une émotion considérable finit par s'emparer de moi, jusqu'à m'étreindre le cœur, tant son histoire s'avéra effrayante et atroce...
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    Message par Wapiti Ven 18 Nov - 17:27

    Heureusement qu'il est noté 1 en sous-titre et que nous savons que tu reviendras, Geob...
    ... mais dans quelle imaptience tu sais nous mettre !


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    Message par mamina Ven 18 Nov - 22:54


    de l'art de distiller le suspens ....

    pas trop longtemps stp ! neutre
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    Message par Dolma Dim 20 Nov - 9:00

    Alors ça, c'est marrant : j'ai l'impression de l'avoir vue rue de Rennes cette femme question !

    Comme tout le monde, j'attends la suite et je suis quasi certaine qu'elle sera tarabiscotée comme tu sais si bien faire LoL

    Dolma
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    Message par geob Mer 23 Nov - 15:33

    2

    Le drame de cette femme, c'est qu'elle n'a jamais pu avoir des enfants. Elle s'était mariée avec un entrepreneur très connu, une autorité morale comme on dit. Ils ont vécu dans un immense appartement, au premier étage d'un immeuble bourgeois. Sans enfants, certes, mais en compagnie de sa belle mère avec qui elle avait entretenu des relations affectueuses. Oh comme la vie était vraiment facile pour celle qui est devenue SDF ! Il y avait même la domestique qui contribuait beaucoup à lui désennuyer ses journées durant lesquelles, libérée de ces contingences domestiques, elle animait des associations charitables en compagnie de ses amies, toutes issues du beau monde. Parfois son mari lui reprochait sa stérilité, alors elle éclatait en sanglots et courrait se réfugier dans les bras de sa belle-mère qui la consolait tant bien que mal, sans pour autant oublier de lui expliquer combien cette absence d'héritiers était préjudiciable pour leur famille.

    Ainsi, vaille que vaille, les années passèrent gentiment dans le confort et la routine.

    Sa belle-mère fut conduite dans une clinique privée, suite à un malaise, le jour de ses 70 ans. Le diagnostic sonna tout le monde : elle avait le cancer du pancréas ! La dame eut le sentiment, dès lors, que sa vie ne serait plus comme avant. Une nouvelle personne entra dans leur cercle, et prit même une place prépondérante dans leur quotidien : il s'agissait d'une infirmière d'origine maghrébine, relativement jeune, costaude, toute en rondeurs, qui fut chargée de s'occuper jour et nuit de la malade une fois que son mari eût décidé de la faire soigner à domicile.

    La dame de la rue de Strasbourg faisait chambre commune avec son mari, mais ils dormaient dans des lits jumeaux. Ce dernier décida, pour être plus près de sa mère qu'il savait condamnée, d'installer un lit dans son bureau contigu à sa chambre. Ainsi, il advint que tous s'habituèrent à cette nouvelle façon de vivre ensemble, et la dame m'avoua qu'elle fut rassérénée par cette solitude de la nuit tant son mari devenait irritable, anxieux, méchant. Quant à Fatima, l'infirmière, on lui attribua la chambre de service au cinquième étage.

    Quelques mois plus tard, sa belle-mère était toujours vivante, mais à quel prix ! Elle était méconnaissable, le corps ravagé par la douleur. Fatima se dévouait d'une manière remarquable, il lui arrivait parfois de passer toute la nuit à son chevet pour lui prodiguer les analgésiques nécessaires, puissants. Le mari, lui, bizarrement, semblait avoir trouvé une paix inattendue. Ce qui ne manqua pas d'intriguer la dame de la rue de Strasbourg -à qui j'offris une nouvelle cigarette.

    Fatima avait déjà travaillé dans une unité de soins palliatifs, alors elle s'affairait avec une minutie de laborantine, sans états d'âme, seulement concentrée sur le maniement de tout cet attirail sinistre qui annoncait une fin prochaine. La belle-mère, si minuscule qu'elle semblait être avalée par sa literie, pathétique témoignage d'un être humain qui se consumait de l'intérieur, souffrait abominablement dès que l'effet du produit s'estompait - morphine ? sans doute, enfin je sais plus. La dame lui rendait visite tous les matins. Une épreuve déchirante, éprouvante. Elle prenait et gardait dans sa main la main de sa belle-mère, puis elle laissait ses larmes couler, et ça lui faisait du bien de pleurer, mais, au fond, elle se demandait parfois si elle ne pleurait pas sur elle même, si son empathie, sa merveilleuse compassion pour les autres, ne lui renvoyait pas une image d'elle qui la ravissait. Quand Fatima lui indiquait qu'elle allait la laver et la changer, elle partait avec soulagement, en jetant un coup d'oeil sur la porte fermée du bureau de son mari qui, comme tous les matins, devait être dans la grande tour de la Défense où se trouve le siège de sa société.

    Un matin, sa belle-mère lui prit son poignet avec une force surprenante, vu son état. Elle voulait lui parler pendant que Fatima se reposait une heure dans sa chambre, au cinquième étage. La dame se pencha, approcha son oreille, et elle entendit ce murmure d'outre-tombe qui lui glaça le sang.
    - Ma petite, je n'en peux plus, je veux partir...(elle reprit son souffle)... si vous m'aimez un peu, aidez moi à partir... ayez pitié...

    Elle se redressa vivement, comme si ces mots avaient eu sur elle l'effet d'une décharge électrique. Jamais je ne pourrais faire une chose pareille, s'exclama-t-elle, en étouffant le mieux possible la tonalité de sa voix. Je ne peux pas, c'est impossible, il faut en parler à votre fils, à Fatima ! Sur ce, Fatima entra doucement dans la chambre. Elle ne se reposait pas beaucoup. D'ailleurs tous ces gestes s'effectuaient avec lenteur, alors, de prime abord, on supposait que la fatigue la rendait moins alerte après toutes ces semaines d'intense activité, mais cette fois-ci la dame posa un regard de femme sur l'infirmière : elle ne voyait pas les conséquences d'une fatigue, disons plutôt une indolence assumée, comme si Fatima cherchait à se ménager de toutes brusqueries, et son visage, bon sang, il devenait de plus en plus joli, et ses yeux de plus en plus brillants.
    - Ma belle-mère souffre trop, dit-elle, vous ne pourriez pas l'aider un peu plus ?

    Maadadayo !



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    Message par Invité Mer 23 Nov - 15:44

    C'est vraiment excellent et tu abordes beaucoup de thèmes.
    Empathie, intrigue amoureuse en suspens, euthanasie etc..
    Super.
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    Message par Invité Ven 25 Nov - 17:14

    Dis Geob, je vais te dire quèque chose.

    Si tu dégustais un croissant chaud et croustillant et que tu attaquais avec délice la pointe, pile au milieu du croissant, finement croquante et dorée et que quelqu'un te dise.

    "Stop l'ami, tu mangeras le reste du croissant dans deux jours,voire même la semaine prochaine".
    Tu dirais quoi ?
    geob
    geob


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    Message par geob Lun 28 Nov - 16:37

    3

    Vers 22h, elle discuta du problème avec son mari qui venait juste de rentrer. Il n'en est pas question, tu m'entends, pas question ! hurla-t-il. Et cette nuit là, elle ne put dormir. Les yeux de la pauvre vieille imploraient la délivrance ; cette femme si flamboyante maintenant si malingre, torturée par une souffrance qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi, mon Dieu ! tout cela devenait un cauchemar éveillé.

    A une heure du matin, elle décida de rendre visite à sa belle-mère. La chambre était juste éclairée par une lampe de chevet, et dans le fauteuil en cuir Fatima lisait une revue médicale. Elles se saluèrent silencieusement. Fatima se leva pour changer la pochette du goutte à goutte. La dame prit place sur le fauteuil libéré pour mieux observer les gestes précis de Fatima. Une fois son travail terminé, cette dernière prit une chaise et vint s'assoir à côté du fauteuil.
    - Tout va bien, murmura-t-elle, pour l'instant elle dort profondément. Je vais monter dans ma chambre me reposer, s'il y a un problème vous m'appelez. Si elle se réveille, je viendrais lui faire une piqûre avec ce produit (elle indiqua une boite sur la table à roulettes)
    - Ne vous en faîtes pas, je le ferais.
    - Vous savez le faire ?
    - Oui, bien sûr, vous savez, durant ma jeunesse, j'ai beaucoup aidé dans une O.N.G en Afrique.
    - Ah, très bien, mais je refuse de prendre des risques, votre mari me paye pour que j'assume mes responsabilités.
    La dame lui prit une main pour la tapoter.
    - Tout ira bien, je suis apte Fatima, rassurez-vous.
    - Comme vous voudrez !

    Elle se retrouva toute seule avec sa belle-mère. Une belle-mère qui l'étonnait par sa résistance, mais comme elle devait souffrir ! Elle se disait que dans une situation identique elle n'hésiterait pas à accepter sa propre mort, sa délivrance à vrai dire, mais bon sang à quoi bon souffrir comme ça, on y gagne quoi ? Elle s'assoupissait maintenant, il était presque 1h30 dans la nuit. Voilà, elle était endormie. Mais pas la suppliciée qui marmonnait une prière adressée à la Vierge Marie. D'une voix à peine audible, elle haletait sa supplique : délivrez moi, délivrez moi, par pitié Marie, mère de Dieu, délivrez moi...

    La dame se réveilla en sursaut, elle se leva et s'approcha du lit. Sa pauvre belle-mère remuait la tête, elle tentait aussi de bouger son corps comme si elle voulait sortir du carcan de sa douleur. C'était affreux ! La dame pleura, sa propre raison s'effilochait, toutes les certitudes qui la structurait sautaient les unes après les autres ; elle était trop bouleversée par cette souffrance qui se donnait à voir sans pudeur. Que faire ? Elle regarda la porte du bureau derrière laquelle son mari devait dormir en toute bonne conscience. Aller le secouer ? A coup sûr, il lui ferait des reproches, il lui dirait de laisser Fatima faire son travail. Cela devenait pire qu'un cauchemar : elle écoutait le râle atroce de cette pauvre vieille sans se décider d'appeler Fatima.

    La SDF revivait si bien cette scène qu'elle se mit à verser des larmes silencieuses, et moi j'en étais pas loin. Pour me donner une contenance, je lui ai demandé de continuer sa narration. Vous savez, dit-elle, j'étais dans un tel état, que j'ai décidé de lui faire une piqûre, la piqûre, celle que tout le monde envisageait mais dont personne ne voulait en prendre la responsabilité, alors oui, la délivrez de cette prison de souffrance intolérable, me délivrez de cette peine qui m'étouffait de plus en plus.

    La dame se pencha sur le visage émacié qui reposait sur deux oreillers blancs, elle caressa ce front autrefois si beau, si noble, maintenant recouvert d'une fine peau terne, tachetée. Non, il ne fallait pas reculer, alors elle fit ce qu'elle considérait comme un devoir, une preuve d'affection. Elle prépara une pleine seringue avec le produit nécessaire (j'ai oublié le nom, vous dis-je, mais une sacrée dose en tout cas) pour que sa belle mère puisse s'enfuir de cette vie qui ne voulait pas la quitter. Puis elle enleva le tuyau de la perfusion, et injecta directement le liquide dans le cathéter. Il se passa alors une chose invraisemblable : sa belle mère se mit sur son flanc gauche, côté perfusion, et de sa main droite elle planta ses ongles dans la main qui lui donnait la mort. La dame ne ressentit rien, en revanche ce fut au moment même où elle termina l'injection qu'elle vit le sourire bizarre de la mourante, presque un rictus ironique, et aussi ses yeux qui semblaient tout à coup moins vitreux, comme animés par un dernier souffle de vie. Elle frissonna, un air frais glissa sur sa nuque, et une voix s'écria :
    - Mais, qu'avez vous fait ?...







    Solcha
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    Message par Solcha Lun 28 Nov - 16:53

    C'est terrible, c'est beau, et surtout Geob, ne me dis pas qu'il faut attendre encore 5 jours pour retrouver cette/ces pauvre(s) dame(s) de la rue de Strasbourg!!!
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    Message par Dolma Mer 30 Nov - 10:03

    Bon, elle en est où la vieille dame ? Ca y est ? Elle est morte ?
    Et la piqueuse ? Elle fait quoi ? Ses valises ? Celles qu'elle pose à côté d'elle dans la rue de Rennes ? Euh pardon de Strasbourg ?

    Allez............. Raconte plume ! Sinon marteau

    Dolma
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    Message par geob Mer 30 Nov - 10:49

    Comme je n'ai pas le talent de Michel Houelbecq, Patrick Poivre d'Arvor, Joseph Macé-Scarron, sans oublier Rama Yade, pour faire des copier/coller, et comme je prépare ma fuite d'un hiver rigoureux annoncé, j'ai chargé mon "nègre" d'écrire la suite ! Je passerai ce soir pour l'inciter à transpirer un peu plus sur la page de l'écran blanc !

    rage

    Maadadayo !
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    Message par Dolma Mer 30 Nov - 11:07

    Excellent ! Je parle de ta réflexion sur les copieurs bien sûr prof !

    Quant à l'hiver rigoureux parisien, laisse-moi rire... Si tu connaissais l'hiver Canadien banane !

    Bon "nègre" alors... Quelle horreur surpris


    Dolma
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    Message par Wapiti Mer 30 Nov - 13:53

    Le "nègre", j'espère qu'il touche quelques royalties de ce que le Village te verse, Geob ! langue


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    Message par geob Ven 2 Déc - 10:36


    4

    Fatima venait d'ouvrir la porte de la chambre. Déjà ! Elle se reposait donc jamais ! La dame resta bêtement la tête tournée vers l'infirmière, telle une petite fille prise en faute ; elle tenait toujours la seringue entre ses doigts.
    - Qu'avez-vous fait, oh bon sang !
    La question s'était transformée en constatation épouvantée. Fatima se précipita au chevet de la pauvre vieille, et elle possa un cri en découvrant le tuyau de la perfusion qui pendait lamentablement le long du support métallique de la pochette du goutte à goutte. Rapidement, elle prit le pouls de la mourante, puis elle lui ouvrit les paupières sur des yeux qui ne verraient bientôt plus rien, enfin elle se redressa vivement. La dame restait figée, debout, les bras le long du corps, et les doigts toujours crispés sur cette satanée seringue.
    - Mais posez-là donc sur la table ! s'emporta l'infirmière, avec une voix pleine d'autorité - l'autorité d'une maîtresse de maison.
    La dame le fit aussitôt, elle la jeta presque. Fatima s'approcha de la table à roulettes. Elle s'empara d'un flacon vide, et puis un autre aussi.
    - C'est pas possible, vous avez mis une dose létale, impossible de la faire revenir...vous l'avez tuée ! Bon, maintenant je dois avertir votre mari.
    - Non, je vous en prie, laissez-le dormir, il en a besoin !
    - Vous venez de commettre un crime, madame !

    Vous vous rendez compte ? me dit la SDF, me traitez de criminelle, moi ? C'est dégueulasse, dis-je, sincèrement outré. L'infirmière a réveillé votre mari ? J'avais posé cette question tout en devinant la réponse...

    Fatima se dépêcha de réveiller le mari, et celui-ci surgit en quelques secondes de son bureau-chambre à coucher, tout habillé ! Ce fut un choc pour sa femme : il était en chemise blanche, il portait le pantalon gris-bleu de ce costume qu'elle aimait bien, bref, d'attaque pour affronter un évènement qu'il semblait avoir attendu impatiemment, tapi derrière la porte de son bureau. Sur le coup, un malaise diffus s'ajouta à l'émotion qui résultait de son acte, elle eut alors le sentiment que quelque chose s'était brisée dans sa vie, en mille morceaux. Fatima s'empressait de rendre de la situation à son mari, ils se parlaient très fort en faisant de grands gestes qui frisaient le ridicule, mais elle n'entendait rien si ce n'était un son bizarre, indicible, qui semblait la confiner hors de cette réalité qui ne lui convenait plus. (C'était terrible de voir la SDF revivre cette scène comme si elle venait juste de se dérouler !)

    Son mari vint la secouer. Sa voix devenait de plus en plus nette. Tu es folle ! Qu'as-tu fait ? Qu'est-ce qui t'a pris ! Tu l'as tuée ! Mais arrête de sangloter, c'est pas le moment ! C'était trop pour elle, elle sortit de la chambre, et courut se réfugier dans la sienne ; elle se mit au lit, le regard fixé sur la plafond blanc ; elle avait tout à coup l'esprit vide, elle ne ressentait plus rien, comme si son âme était restée près de la défunte pour lui tenir compagnie.

    A peu près une heure plus-tard, on frappa discrètement à la porte. Personne va dormir cette nuit, se dit-elle. Elle quitta son lit, péniblement, puis elle se traîna à petits pas pour aller ouvrir. C'était son mari : il portait ce costume qu'elle aimait tant, cravate comprise. On doit parler, dit-il, et il entra sans lui demander son avis. Il prit place derechef sur son lit, puis il l'invita d'un geste à en faire autant sur le sien. Maintenant, ils étaient face à face.
    - J'ai une proposition à te faire, dit-il en observant le bout de ses chaussures faites sur mesure.
    Puis, il leva la tête pour bien regarder sa femme.
    - Et ne recommence pas à pleurer, ce n'est plus le moment.
    Non, elle ne pleurait pas, elle avait les yeux trop secs maintenant, mais son regard inquiétait son mari. Il l'avait l'impression qu'elle s'était enfermée dans une autre dimension, juste pour se protéger.


    mamina
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    Message par mamina Ven 2 Déc - 11:18


    Oui, je le sentais, je sentais ce qu'il avait à me dire. Avais-je envie ou non de l'entendre ?

    Allongée sur mon lit j'avais eu le temps de réfléchir et de me poser enfin les vraies questions... mon mari habillé au milieu de la nuit, Fatima de plus en plus resplendissante, ma belle-mère me forçant presque à un geste auquel je n'aurais jamais pensé et cette maison, cette fortune de famille auxquelles ils étaient tous si attachés...

    Et s'ils m'avaient tendu un piège ? chut !
    Dolma
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    Message par Dolma Ven 2 Déc - 11:42

    Mamina, serais-tu le "nègre" de geob rire ?

    Attention ! Un "nègre" ça reste planqué chut !

    Dolma
    geob
    geob


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    Message par geob Ven 2 Déc - 17:29


    5
    Alors la SDF me raconta une histoire de machination diabolique, effroyable. Et si incroyable qu'une petite voix, au tréfonds de moi, m'incita à rester vigilant, à garder mon quant-à-soi. Tout à coup, je me suis même demandé si je n'avais pas devant moi... Fatima ? Certes, elle ne ressemblait pas à une maghrébine, mais peut être que tout cela était une galéjade, un personnage qu'elle venait de s'approprier, en tout cas l'hypthèse qu'elle avait pu inverser les rôles me plaisait beaucoup. Pourtant, je fus abasourdi et ému en l'écoutant tant je voyais devant moi une femme effrondrée, qui revivait un drame dont, me semblait-il, elle ne se remettrait jamais. Ainsi, même ma petite voix se tut à l'écoute de la proposition monstrueuse du mari.

    Mon mari était quelqu'un de respectable, dit la SDF. Ah bon ? Il est mort ? Non, vous n'y êtes pas, il est vivant, mais c'était quelqu'un de respectable, insista-t-elle.

    Il sortit de la poche intérieur de sa veste cintrée deux feuilles blanches sur lesquelles couraient quelques lignes écrites à l'encre bleue par son ami le professeur S..., un mandarin de la fameuse clinique V..., un ami personnel, enfin surtout de son mari. Sur une feuille, le professeur S... prenait acte du décès survenu suite aux conséquences de cette longue maladie, sur l'autre il établissait une demande d'autopsie en raison des deux flacons vides qui traînaient sur la table à roulettes, laissant supposer un acte d'euthanasie non voulu, non concerté et ni autorisé par la famille. Son mari lui demanda alors de choisir : soit elle acceptait le divorce qui se ferait dans de bonnes conditions pour elle, soit le scandale entrerait dans cette maison, et elle en subirait les conséquences.Tu comprends, je ne veux pas vivre avec une criminelle sous mon toit, acheva-t-il

    Tout à coup, la dame se sentit de plus en plus stupide en fixant son mari les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, comme si elle découvrait devant elle un incube acharné à lui souiller sa vie. Elle tenta de se retrouver, elle lui assura que sa mère l'avait suppliée de l'aider à partir. Alors il l'invita à observer le dos de sa main droite, entre le pouce et l'index. Interloquée, elle mit du temps pour comprendre son intention. Regarde, dit-il, je t'en prie ! Elle leva sa main droite etelle constata, avec stupeur, qu'il y avait des traces de griffure et un peu de sang séché. Tu vois, fit son mari qui ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en coin, tu vois, elle a résisté, elle ne voulait pas mourir.

    La SDF était blême, complètement abattue. Je lui offris une nouvelle Camel et la lui tendit après l'avoir moi même allumée. Prenez votre temps, lui dis-je. Sa main droite tremblotait, mais elle tenait fermement la cigarette. Bien entendu - ce fut plus fort que moi - je jetai subrepticement un coup d’œil au dessus de son pouce et de son index. Évidemment, il n'y avait rien maintenant.
    Après deux ou trois profondes bouffées, elle continua son récit effarant.

    Petit à petit, elle réalisait dans quel engrenage sournois elle était tombée. Tout avait concordé, convergé vers ce but : se débarrasser d'elle ! L'engagement de Fatima avait sonné le début de ce projet diabolique, elle en était sûre ! Oh mon Dieu ! Même sa belle mère qui, dans un dernier sursaut, avec une volonté farouche, lui avait laissé cette marque rouge sur sa main, comme pour mieux lui signifier, au delà de sa mort, l'infamie de cet acte délictueux et impardonnable. Ah ce sourire ironique, ces yeux qui brillèrent juste deux trois secondes, comme par défi ; elle revoyait son visage tandis qu'elle injectait la mort dans ce corps usé, martyrisé par la douleur. Soudain, elle se remémora la journée où elle avait observé attentivement le visage de Fatima : son teint lumineux, sa lenteur calculée, son indolence si charnelle, oui, c'est ça, elle doit être enceinte, se persuada-t-elle, ils se sont tous ligués contre moi. C'était donc plutôt de ce jour que datait ce complot, elle aurait donné sa main à couper ! Ah l'aubaine pour son mari qui s'apprêtait enfin à devenir un père, et aussi pour Fatima dont l'avenir s'annonçait confortable ! Ah l'infâme bonhomme qui était devenu bien calme, quasi serein, plein de confiance pour cette intruse, cette étrangère ! Tous les trois avaient abusé de sa sensibilité, de son empathie, rien que pour la conduire à commettre l'irréparable, malgré elle. Elle s'attendait à tout, sauf à être victime d'une machination monstrueuse.

    Moralement défaite, physiquement atteinte, elle se révéla incapable de la moindre réflexion, alors elle accepta tout sans discernement, pressée d'en finir et de se retrouver seule, enfin seule, seule, loin de ces gens aussi impitoyables que diaboliques.

    Il ne manquait plus que le coup de pied de l'âne....

    geob
    geob


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    Message par geob Dim 4 Déc - 15:49

    6

    Bon, c'est vrai que son mari est connu pour obtenir tout ce qu'il veut, et chacun sait ce qu'il en coûte de lui mettre des bâtons dans les roues, ainsi la dame n'a pas eu d'autres choix que celui d'accepter le divorce en prenant sur elle toutes les fautes, un divorce qui fut prononcé, acté, avec une célérité hors normes, mais, tout de même, j'ai eu du mal à comprendre pourquoi cette femme n'avait pas ouvert un compte en banque personnel après vingt ans de mariage.
    - Que voulez-vous ? me dit-elle. Je n'ai jamais travaillé de ma vie, mon mari subvenait à mes besoins, j'utilisais aussi une carte "gold" sur son compte, crédit illimité !
    Et ce fut pourquoi, après le divorce, elle resta prisonnière de son ex. Ce type-là démontra son machiavélisme, sa perversité vertigineuse, en lui offrant un petit appartement non loin de celui où ils avaient vécu tant d'heureuses années et où, malheureusement, la mort de sa belle-mère signa la fin de sa vie facile.

    Il ne se passa pas longtemps avant qu'elle ne croisât Fatima, non, en fait, elle l'aperçut de l'autre côté de la rue où se trouve la boutique d'un grand couturier : Fatima en sortait les mains chargées de grands sacs luxueux sur lesquels la signature de ce fameux styliste lui garantissait les regards jaloux et envieux des autres femmes. Oh quel manque de classe ! pensa la dame. Aussitôt une douleur au ventre lui plia l'échine, comme si le diable en personne la punissait pour cette pensée bien bourgeoise ; elle s'appuya contre un platane, souffle coupé. Des passants lui demandèrent si elle avait besoin d'aide, elle remercia, assura que tout allait bien. Tout allait bien ? Elle ne pouvait pas leur dire qu'elle venait d'avoir la preuve de tout ce qu'elle avait pressenti : Fatima l'avait remplacée dans ce si bel appartement et, visiblement, elle n'exerçait plus le métier d'infirmière, et son ventre rond lui faisait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.


    Quelques rares amies continuèrent à la fréquenter, par solidarité féminine, car, entre femmes, il faut rester soudées. L'une d'entre elles crût bon de l'informer du prochain mariage de son ex avec Fatima. La dame ne commenta pas cette nouvelle qui, au fond, était somme toute logique. Le lendemain, elle croisa vraiment Fatima, sur le même trottoir, elle était accompagnée par la domestique. Cette dernière sourit discrètement, Fatima affichait un sourire crispé. Toutes les trois s'arrêtèrent, la dame dialogua avec la domestique, ignorant l'autre qui prenait de plus en plus de volume. Offusquée, Fatima surjoua la patronne : dépêchons, dépêchons, dit-elle à la domestique, nous sommes en retard, et n'oubliez pas que c'est une criminelle ! La dame eut une mauvaise réaction, elle fit ce qu'il ne fallait pas faire : elle administra une gifle carabinée à la future parturiente.
    Vers 20h, ce soir-là, elle reçut un coup de fil de l'avocat de cette famille maintenant honnie.
    - "Madame, vous avez commis une grave erreur en giflant la future épouse de mon client, enceinte de surcroît. Monsieur tient à vous faire savoir qu'il n'honorera plus son versement mensuel sur votre compte postal qu'il vous a ouvert et qui vous permettait de vivre confortablement. En outre, il vous demande de faire vos valises, et de quitter l'appartement. Vous irez, vous vivrez comme vous l'entendrez, ce n'est plus son problème, mais loin de ce quartier où vous ne devrez plus remettre les pieds sous peine de sanctions sévères dont se chargera son service de sécurité. Vous savez, ses gros bras ? Vous m'avez bien compris ? D'ailleurs, ils ont le double des clés de l'appartement, et, demain à midi, ils viendront s'assurer que vous avez bien quitté l'endroit. Surtout, ne comptez pas sur eux pour faire vos valises, vous risqueriez d'être jetée manu militari. Voilà madame, c'est ainsi que l'on traite une criminelle, et vous le resterez toute votre vie ! Ah... mon client veut vous dire un mot !"
    La SDF garda le silence, prostrée, mais dans ses yeux il y avait de la colère. Quant à moi, je n'attendais que les derniers mots de son ex mari. Silence. A la fin, n'y tenant plus :
    - Mais que vous a-t-il dit ?
    Elle me fixa d'une manière bizarre, cela me mit mal à l'aise. Oh il m'a juste tourné le couteau dans la plaie ! s'exclama-t-elle. Ce type est vraiment sadique, pensai-je - tiens, l'année prochaine il se présente aux législatives (moi, je vous dis ça comme ça !). Un sadique qui se repait de sa victime, quand elle est par terre, il faut qu'il s'essuie les pieds sur elle. Il a tenu à me préciser quelque chose, continua-t-elle, vous vous souvenez ? dans notre chambre ? il m'a montré deux feuilles écrites par son ami, ce grand médecin devant l'éternel. Je fis signe que je me rappelai de cet épisode. En fait, le médecin n'avait jamais demandé une autopsie, l'autre feuille n'était que le double du constat de décès ! Elle entendit le ricanement de son ex-mari au téléphone, et ses derniers, mais vraiment derniers mots furent : idiote ! pauvre idiote !

    Le lendemain matin, de bonne heure, elle partit encore une fois d'un appartement, son dernier. Sa peur fut plus forte que tout, elle connaissait les nervis du futur député ( vu le quartier, il n'aura aucun mal à se faire élire !). La SDF sortit de la poche de son pantalon en velours un joli mouchoir, et je crois bien qu'il y avait ses initiales brodées dessus, avec lequel elle tapota ses yeux pour sécher ses larmes. La voir si soumise, si obéissante, ça me révoltait. Elle aurait pu se demander s'il ne bluffait pas, comme d'habitude ; j'ai même failli lui dire que le coup des doubles feuilles, eh bien moi j'appelai ça le coup de pied de l'âne, mais bon, je ne suis pas du genre à me moquer d'une malheureuse.
    - C'est affreux, dis je doucement.
    Elle renifla, puis, me regardant à nouveau droit dans les yeux :
    - Vous pouvez faire quelque chose pour moi ?
    - Bien sûr, dis-je avec une voix qui manquait d'enthousiasme.
    - Vous pouvez me dépanner de 10 euros ?
    Je fus le premier surpris par ma réaction spontanée, je lui ai répondu d'une voix presque hystérique qui fit se retourner quelques passants, vaguement inquiets :
    - Quoi ??? Je ne donne pas de l'argent à une criminelle, moi !

    Bon sang ! Je la revois, elle est K.O. debout ! Elle agrippe ses valises et elle s'en va précipitamment. Au bout de quelques pas, elle se retourne, pour voir si j'existe vraiment, si je ne suis pas son cauchemar qui ne cessera jamais, puis elle se met à courir, carrément !

    Depuis cette matinée de grève devant la bibliothèque municipale, la dame n'attend plus...

    Rue de Strasbourg !
     

    Maadadayo !
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    Message par Dolma Dim 4 Déc - 17:30

    Et voilà ! C'est pour ça que je la vois rue de Rennes langue ...

    Y a vraiment que toi pour inventer des histoires avec des pirouettes de fin aussi tordues que celle-ci !

    Trop drôle super content

    Dolma
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    Message par Dolma Mer 14 Déc - 14:00

    Geooooooooooooooooooob ! J'ai rencontré la dame !

    Rue de Rennes. Elle est là, entourée de ses valises avec un p'tit gobelet posé devant elle.
    - Bonjour madame
    - Bonjour
    Je n'y vais pas par quatre chemins :
    - Je connais votre histoire
    - Quelle histoire ?
    - Eh bien celle que vous avez racontée à un personnage qui fumait des Camels, devant la bibliothèque.. Vous vous souvenez ?
    - Ah oui ! Le radin...
    - Alors, vous n'avez pas trouvé de travail ?
    - Mais voyons, une femme de mon rang ne sait pas travailler ! Ne peut pas travailler !
    - Mais vous savez quand même faire la manche
    - La manche ? Que nenni... Je collecte des fonds pour subsister, nuance !
    - Oui bien sûr, nuance...
    Soudain, son regard rivé dans le mien, elle me dit :
    - Vous pouvez faire quelque chose pour moi ?
    - Bien sûr
    - Vous pouvez me dépanner de 10 euros ?
    - Moi, dépanner une criminelle ?

    Je suis partie dans un grand éclat de rire en pensant au radin qui fumait des camels...

    Dolma
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    Message par geob Jeu 15 Déc - 15:09

    IMPORTANT AVIS POUR LES VILLAGEOISES ET LES VILLAGEOIS !



    GEOB NE FUME PAS

    bon, mais je ne refuse pas un havane gag !


    Dernière édition par geob le Jeu 15 Déc - 15:13, édité 1 fois
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    Message par Wapiti Jeu 15 Déc - 15:10

    on ne t'a pas demandé quoi ? langue


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    Message par geob Jeu 15 Déc - 15:15

    J'ai affiné ma réponse... histoire de ne pas décourager les bonnes volontés la star !
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    Message par Wapiti Jeu 15 Déc - 15:16

    rire


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