Les carnets d'Aude Chichen

Ce n’est pas encore la fin de l’année, nous ne sommes qu’en avril, mais jeudi c’était la « sortie scolaire de fin d’année », c’est ainsi qu’elle s’appelle.

Le car était plein des élèves de CM2 et de CM1, avec les maitresses et des parents pour accompagner. Nous sommes partis à 8 heures car il y avait beaucoup de route à faire.
J’ai choisi de m’asseoir contre la vitre sur le côté droit du car pour pouvoir regarder le lac, comme en voiture avec Papa, et juste au deuxième rang derrière les maitresses pour ne pas être malade.
Le lac n’était pas très beau, il était gris et agité. Il y avait beaucoup de nuages qui cachaient les sommets.
Après Annecy, nous avons pris l’autoroute qui passe entre les montagnes, qui sont encore les Alpes, même sous des longs tunnels et sur de très longs ponts, des viaducs, qui sont très hauts ou accrochés aux montagnes. C’était impressionnant.

Après, nous sommes enfin arrivés à Lyon. C’est une très grande ville, la troisième plus grande ville en France après Paris et Marseille
Le car s’est garé dans un immense parking vide, et nous sommes descendus. Cela faisait du bien de se dégourdir les jambes ! Mais nous avons dû enfiler tout de suite les blousons parce qu’il pleuvait déjà des gouttes. Et il a plu presque toute la journée, sauf deux fois où le soleil est venu pendant un petit moment. Il y avait d’immenses flaques d’eau partout, et j’étais contente d’avoir mes bottes en caoutchouc. L’après-midi, le vent s’est levé un peu et il a fait de plus en plus froid.

Le Parc de la Tête d’Or est un très grand parc, juste dans la ville de Lyon, mais on ne s’en rend pas compte : on ne la voit pas et on ne l’entend pas. On y trouve beaucoup d’espaces verts avec de nombreux arbres, certains très grands et beaux, un grand lac avec une Île au Souvenir au milieu, un jardin botanique et un zoo. Nous n’avons pas eu le temps d’en faire tout le tour parce qu’il est trop grand, et parce qu’il pleuvait aussi. Il y a plein de grandes routes qui sont juste faites pour les piétons, et des petits chemins aussi. Et un petit train vert pour visiter, mais nous nous n’avions pas le droit de le prendre.

Nous avons commencé par longer un peu le lac. Là, nous avons vu quelques canards comme ceux d’Annecy, et puis même des cygnes blancs. Il existe aussi des cygnes noirs, mais je n’en ai jamais vus.
Après, nous sommes allés vers les étangs où nous avons observé des oiseaux différents : des hérons, des pélicans, des goélands je crois, et surtout plein de flamands roses. Certains étaient très roses, d’autres presque tout blancs. Le rose, cela dépend de ce qu’ils mangent mais aussi de leur espèce.

Juste derrière les étangs, nous avons trouvé la haute maison des girafes. C’est tout en bois et on les voit derrière la vitre. Elles sont belles et très grandes avec leur long cou qui monte très haut vers le plafond de leur maison. Elles avaient de la chance, elles étaient à l’abri ; mais c’est normal, parce que ce sont des animaux d’Afrique, ils ont besoin de chaleur.

Puis, comme il était l’heure de pique-niquer, nous nous sommes installés sur les bancs sous l’abri devant le théâtre de Guignol. Après le pique-nique, le volet du théâtre s’est ouvert et nous avons vu le spectacle de marionnettes. Guignol, c’est le personnage connu de Lyon. C’était drôle avec les marionnettes de Guignol, de Gnafron, le gendarme et les autres qui se disputaient et disaient des bêtises.
Nous avons beaucoup applaudi et après nous sommes repartis vers le parc des daims et des biches. Comme ils pleuvaient un peu, ils étaient tous serrés sous leur abri où on leur donne à manger.

La maitresse a demandé qui voulait visiter les serres, et nous étions un petit groupe. C’était un bon choix : il faisait chaud dans la serre et nous étions abrités. J’ai vu plein de plantes et d’arbres que je ne connaissais pas, mais aussi d’autres que ma Maman et mes Mamies ont chez elles. Il n’y avait pas beaucoup de fleurs, mais j’ai trouvé celles toutes roses et fragiles d’un bougainvillier. Tous les noms sur les pancartes étaient en latin et ce n’était pas facile de retrouver le nom habituel. Même la maitresse et la maman qui nous accompagnaient ne savaient pas tout.

Nous avons ensuite essayé de retrouver les autres en traversant une partie du jardin botanique. Nous avons rencontré des espèces de totems en bois qui sont des Moais de l’île de Pâques, une île très loin dans l’Océan Pacifique, dans l’hémisphère sud. Nous avons aussi marché dans le jardin alpin mais il n’y avait que très peu de fleurs, car ce n’est pas encore la saison. Par contre, à côté il y avait de jolies plates-bandes avec les fleurs de printemps : des violettes, des pensées, des jonquilles, des narcisses, des tulipes… il y en avait beaucoup et de toutes les couleurs, c’était beau ! Un jardin aussi bien organisé s’appelle un « jardin anglais ».

Ensuite, nous sommes allés du côté des animaux.
Les tortues devaient dormir car leur étang était vide.
Les crocodiles, j’ai eu du mal à les voir parce qu’ils dormaient dans des coins et que les vitres étaient sales.
Du côté de l’espace qui s’appelle la Plaine Africaine, nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux, juste deux zèbres qui ne bougeaient pas. Les autres devaient sûrement être à l’abri et au chaud. Et deux oiseaux comme des autruches mais qui s’appelaient des nandous. Ils sont hauts sur leurs pattes et ils ne peuvent pas voler ; ce sont des oiseaux qui vivent en Amérique.
Ensuite, nous avons fait le tour des cages des singes. Beaucoup étaient sortis, même si certains dormaient. Il y en avait des grands qui se promenaient, d’autres qui jouaient ensemble ou grimpaient au grillage, d’autres qui nous regardaient, des touts petits aussi. Nous avons découverts des capucins, des tamarins, des lémurs, des gibbons… Sur certaines pancartes était marquée la date de naissance des petits singes ; il y en avait des touts petits, encore bébés ; ils étaient mignons. Il y avait même un panneau avec un petit miroir qui nous demandait de comparer qu’est-ce qui ressemblait le plus au singe en face de nous… et c’était nous ! Parce que, en fait, les singes et les hommes ont des ancêtres communs.
Avec les singes il y avait deux ou trois oiseaux exotiques tout colorés, mais j’ai oublié leurs noms.
Après, nous sommes allés voir les éléphants. Ça devait être l’heure de la gymnastique parce qu’ils étaient tous les trois très drôles : il y en a un qui faisait de la marche arrière, l’autre qui se dandinait sur deux pattes, en avant, en arrière en balançant sa trompe, et le troisième qui trottinait dans un coin de leur enclos. Même s’ils étaient loin, c’est grand un éléphant !
Du côté des fauves, nous n’avons pas vu les tigres, et les panthères dormaient toutes les deux, chacune sur sa planche en hauteur, on ne les voyait pas beaucoup. Mais le lion et la lionne, ils étaient bien réveillés et très beaux ! Nous sommes restés longtemps à les regarder. On dirait qu’ils posaient pour les photos. Ils nous regardaient, surtout le lion, et ils ont même fait semblant de jouer à cache-cache à un moment tous les deux. Il n’y avait pas de grillage pour nous protéger, juste un très grand fossé plein d’eau avec un grand mur ; c’était impressionnant.

Après les lions, il était temps de retourner au car. Comme nous avions froid et qu'il pleuvait beaucoup, nous avons eu le droit de goûter dans le car avant de repartir. Au retour, je crois que j’ai bien dormi. Ce n’est pas grave parce que c’était la même route que le matin, et puis les vitres étaient toutes mouillées de pluie et de buée.

J'aimerais bien revenir un jour au Parc de la Tête d'Or, un jour de beau temps où les plantes et les rosiers seront fleuris et les animaux seront de sortie...