TOUR DE FRANCE 2013

JOUR 16

Km 2823--- : Comme on collectionne un objet, une chose, ou bien comme des chiffres au loto que l’on s’affaire à égrainer, moi aussi j’aime à accumuler les numéros des départements auxquels j’ai fait un passage. Dans l’ordre, après les 90, 70, 25, 39, 71, 01, 38, 26, 73, 74, 05, 84, 30, 48, 12, 46, 19, 24, 16, 79, 86, 85, 37, 49, 44, 56, voilà le numéro 20 sur mon chemin. Cela me fait rappeler un bon vieux jeu de ma génération que les parents proposaient à leurs enfants et qui consistait, pour faire passer le long trajet de voyage en voiture, à citer les noms des départements que l’on traversait et en citant leur préfecture et leur sous-préfecture. N’essayez pas de me coller là-dessus, je suis presqu’imbattable !

En fait, le département du Finistère n’aura été traversé QUE sur 24 km, faisant un des départements les moins traversés de mon tour. Seuls les départements 92, 94, 71 et la mini traversée de 3km sur le 93 (plus tard), seront encore moins traversés que le 20. Mais à peine évoqué le Finistère que je vais rentrer dans le département qui sera le plus traversé, les Côtes d’Armor (22) sur 287 km ! Si l’on considère la durée de temps passée dans toutes ces subdivisions, la palme reviendra sans aucun doute à la Vendée (85) qui se sera accaparé plus de 4,5 jours de mes vacances !!

--- Km 3056 : Voilà plus de 20 ans que j’ai entendu dans la bouche d’une personne qui m’a côtoyée (et dont je ne me souviens même plus de son nom, de son visage, quand et où je l’ai croisée ?????),qu’il fallait visiter PLOUGRESCANT, car là-bas disait-il, on entend la mer chanter dans le granit,on entend le vent souffler des sérénades dans ces pierres maritimes. Je vais m’y rendre en passant par Trébeurden, une petite commune faisant presqu’office d’ouverture sur la Côte de Granit Rose. La route côtière est magnifique et de corniche en corniche j’arrive à atteindre le joli port de Perros-Guirec. Quelques kilomètres avant, je fais une petite halte de 3-4 heures pour me promener le long du littoral entre des gros blocs de granit qui prennent une couleur rose lorsque le soleil vient les caresser à l’heure du crépuscule.
Le sentier des douaniers long de 4 km me fait découvrir le charme breton avec ses phares imposants, ses petites chapelles à l’architecture si typique du pays, sa flore qui s’incruste sur la terre rocailleuse et tous ces oiseaux de mer qui virevoltent pour pêcher le poisson inattentif à la surface de l’eau.

Quand enfin arrive la fin d’après-midi au volant de ma Mégane, j’apprécie la fraîcheur du climat marin à Plougrescant, village que j’ai eu un peu de peine à trouver. En fait je me rends plus près du lieu-dit Porz-Hir et du Porz-Bugalé, car l’intérêt se localise plus précisément à ces endroits. C’est ici que le soleil se décline tout doucement avec ses teintures ambrées sur fond d’horizon bleu azur accompagnées des scintillements et des reflets à la surface de l’immense océan Atlantique. Les flots et les vagues viennent s’échouer sur les écueils avec les écumes, algues et autres résidus qui ont dû flotter sur tant de miles nautiques. Jonché sur les hauts rochers polis par l’eau et le vent, je contemple sereinement ce panorama désertique, sauvage et captif à la fois, pour en garder des images numériques et inoubliables.

La froideur du temps éclipse un à un les badauds du rivage, me laissant tout seul sur le parking, joliment aménagé pour ce point de vue, dans ma voiture, prêt à prendre mon dîner et m’envoyer dans les bras de Morphée jusqu’au lendemain.

JOUR 17

Km 3056--- : Aujourd'hui, je prends la direction de la cité corsaire, 182 km plus à l’est, avec un temps plus appréciable, car moins chaud. Normal, je suis au bord du littoral et je profite de l’alizé qui se promène tout le long de la côte. Je comprends qu’à Saint-Malo si je veux visiter la vieille ville, il vaut mieux que je gare ma voiture et prenne la navette qui m’amènera jusqu’aux fortifications de la vieille ville. J’ai toute l’après-midi pour visiter agréablement les ruelles ombragées, acheter quelques souvenirs, croiser des troubadours d’un jour et monter sur les murs de la forteresse pour observer la peinture océane où, pour le moment, des vacanciers prennent plaisir à jouer, ramasser des coquillages, faire des pâtés de sable ou tout simplement à faire bronzette au sol avec des relents de marée aux algues iodés. J’ai tout le loisir de traverser à pied la plage par le grand bé pour vadrouiller sur l’île d’en face et ainsi découvrir un autre point de vue sur la cité qu’un certain Jean Bart avait défendue... il y a des siècles !

---Km 3294 : Le point final de cette journée est atteint au bout de la course du Couesnon. Avez-vous devinez où cela se trouve ? Quand je découvre ce lieu, c’est avec peine que je distingue, dans la pénombre du soir, le Mont Saint Michel depuis les prés salés. C’est tout de même un spectacle saisissant que de le surprendre dans son habit de lumière, régnant en majestuosité sur l’immense baie qui porte son nom. Manquait plus qu’un dîner aux chandelles à l’extérieur pour parfaire un tableau romantique.