Bouf...
J'ai beau me dire qu'il faut que je prenne du temps pour moi... impossible. Je suis harcelée de tous les côtés...
Il y a deux semaines, j'ai rencontré toute une bande de vieux archéologues en goguette... et depuis, pas une minute pour me poser... Ils ont décidé qu'ils allaient me faire visiter tous les sites archéologiques de Géorgie, même ceux fermés au public. Alors je cours d'une réunion à une autre, d'une visite à une autre... mais je m'éclate...
D'ailleurs, là, alors que je reviens d'un concert sublime au conservatoire, je dois m'occuper de mon sac parce que demain, je repars en virée dans le sud de la Géorgie, admirer une ville troglodyte qui est une des plus belle de Géorgie... J'aurais adoré mettre des photos de tout ce que j'ai vu jusqu'à présent, mais rien à faire, l'appareil photo et moi, ça fait deux. J'ai quelques bafouilles en stand by dans mon cahier, mais faudrait déjà que j'y mette bon ordre avant de vous en faire part...faudrait vraiment que je me réconcilie avec mon appareil photo d'ailleurs, parce que l'émotion que l'on ressent face aux ruines d'une ville typique de Colchide, ça se décrit pas, à moins d'avoir un sacré talent. Et que dire lorsqu'on se retrouve face aux restes de plus vieil ancêtre européen ?
De toute façon, la seule chose qui compte, à mes yeux aujourd'hui, c'est que je m'éclate ici et c'est bien le principal. Contre toute attente, je m'éclate dans mon boulot (même si j'aime pô l'ambassade), je rencontre des universitaires complètement barrés mais absolument géniaux, je bosse sur des sujets tellement différents que mon encyclopédie universalis en a des crampes tellement je la consulte, et tout mon temps libre est consacré à faire tout ce que j'ai envie de faire, à commencer par découvrir les hauts lieux de l'histoire géorgienne accompagnée d'experts de cette même histoire...
En fait, je crois que le vrai point central de cette nouvelle vie en Géorgie, c'est que je suis putainement heureuse et que cela vaut bien toutes les vulgarités! Il ne me reste plus qu'à trouver mon rythme de croisière... parce que parti comme c'est, je ne vais pas tenir longtemps. Je commence systématiquement la semaine sur les rotules, tant je me suis amusée pendant le week-end...
Pourtant tout n'est pas rose ici, et je me dis parfois qu'il ferait bon d'être un homme dans cette partie du monde... mais peu importe. Je ne suis arrivée que depuis un mois, pour l'instant je profite, le reste, l'analyse, la critique (même structurée), viendra en son temps...
Bon promis, ce week-end, je fais des efforts pour figer sur papier glacé des émotions indescriptibles... parce que jusqu'à présent le peu d'images que j'ai est absolument im-montrable... La seule photo qui est encore montrable dans mon appareil, ne peut que prouver que les Géorgiens ont un vrai art de vivre...

Je vous raconte même pas comment on s'est régalé!
J'aimerais pourtant rendre hommage au vin géorgien... qui se boit, malheureusement cul sec (aucune finesse ces géorgiens!) et, dans la tradition, dans une corne de vache contenant jusqu'à un litre de vin... heureusement que cette tradition n'est plus, aujourd'hui que du folklore ou réservée aux grands événements, car, dans certains cas, il est défendu de ne pas boire cul sec (genre quand on boit aux morts ou à ceux qui boiront à notre santé quand nous serons morts...).. et je peux vous dire que même un verre de cantine rempli de vin, cul sec, c'est dur, alors imaginez un litre entier... mais je ne le ferai pas (euh, je voulais dire rendre hommage, parce que participer au folklore, ça je le fais très bien). Car toutes les photos que j'ai concernant cet étrange folklore tout droit hérité des byzantins, montre des visages que je ne voudrais pas mettre en ligne sans autorisation... promis dès que j'ai une photo de moi buvant dans une corne de vache, je vous la poste, ça vaut le coup d'oeil...
Bon allez, il est temps d'aller me coucher...je voulais juste vous donner quelques nouvelles avant de trouver le temps de me poser pour bafouiller cinq minutes...
Bonne soirée à tous et "Gaumardzhos" comme on dit par ici...
PS : Lilie, je ne t'oublie pas...