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    Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an

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    Message par Lilie Mar 17 Avr - 14:22

    Je crois qu’on est le 18 février, on est Dimanche en tout cas.

    J’ai passé la St Valentin au bout du monde, pour ma dernière nuit à Ushuaïa. J’ai même réussi l’exploit d’aller à Dublin et de revenir le soir-même à Ushuaïa ! Et oui, je ne pouvais pas aller au bout du monde sans aller dans le pub irlandais du bout du monde ! Pub irlandais qui portait donc le nom de ma chère ville d’adoption : Dublin. Chose improbable, pourtant : pas de Guinness à Dublin !

    J’ai quitté la Terre de Feu le lendemain, direction le sud continental de l’Argentine, El Calafate, non loin de la frontière chilienne, dans les Andes donc. Arrivée à une heure du mat’ à El Calafate, pas de réservation, comme d’hab. Je crois en ma bonne étoile et surtout à la gentillesse des gens d’ici. Me laisserait-on, moi, jeune demoiselle, passer la nuit dehors ? Je ne le crois pas. Alors effectivement, descendue du bus, quelques rabatteurs d’hostels du blède viennent me voir pour offrir des lits encore disponibles en cette pleine saison touristique. Je monte dans l’un des mini-bus, avec un autre mec qui a fait le trajet avec moi depuis Ushuaïa. Il est Italien, de Milan, et s’appelle Massimo. On partagera notre chambre quatre lits à tous les deux, petit luxe pour moi depuis le début de ce voyage.

    Après avoir dormi comme des loirs, c’est tout naturellement qu’on part tous les deux prendre le petit déjeuner, puis acheter nos billets de bus pour voir le glacier, pis se balader au bord du joli lac Argentino, puis bières en terrasses et bières au camping de l’hostel. Et quand on se retrouve dans la chambre en soirée, on est tout surpris quand deux nouveaux co-chambreurs hollandais nous demandent ce qu’on a fait de notre journée. On se regarde hébétés et on répond en choeur, avec le sourire “rien !”. La journée est passée sous des airs de vacances entre potes sans qu’on ne s’en aperçoive !

    Le soir nous sommes allés remplir nos estomacs à une parrilla libre du coin. Je m’en suis mise plein la panse ! Cette viande de boeuf, michouyée devant nous, tranchée sous nos yeux, qu’est ce qu’elle est fondante sous mon palais ! Avec ce petit goût de braisé... un régal ! Puis glace parfum dulce de leche, avec en plus du dulce de leche en garniture (je n’arrive encore pas à m’en écoeurer). Vraiment une bonne journée, en bonne compagnie.

    Le lendemain, hier, nous sommes allés au parc national Los Glaciares. Le parc, il faut le traverser avant d’arriver au grandiose Glacier Moreno. Ce parc est splendide : des lacs de glaciers couleurs turquoises comme je n’en ai encore jamais vus, entourés de montagnes au sols arides, un ciel bleu, toujours, des nuages blancs tout jolis, et voilà le tableau ! Et puis, ce glacier, enfin. Une étendue blanche et bleue qui s’étend semble-t-il jusqu’à l’infini, là-bas, derrière les montagnes qu’il enjambe. Imposant. Mille six cent kilomètres carrés de glace. Au pied de cette masse glacière, on la sent vivre incroyablement : elle craque, elle gronde quand s’en détachent d’énormes blocs qui s’effondrent dans le lac turquoise qui la porte. C’est bien vivant un glacier, oui.

    Depuis quelques jours, j’ai vu tellement d’éléments naturels si grandioses, tout ça dans un seul pays, c’est incroyable ! Elle est belle notre planète bleue. Quand on a la chance d’en apercevoir quelques uns de ses trésors, on n’a vraiment pas envie de la saccager, non, vraiment pas. Et pis, on se sent infiniment petit face à une telle grandeur, majesté. On prend conscience de notre tout-petitesse et en même temps de quelle chance on a de faire partie du cercle de la vie !


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    Message par Fabricia Mar 17 Avr - 17:02

    "quelle chance on a de faire partie du cercle de la vie !"

    Lu et approuvé, Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an - Page 2 92122 Lilie !


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    Message par Lilie Mar 17 Avr - 19:46

    20 février
    Chile Chico, Chili

    Je suis passée côté Chili et en plein dans le “je ne sais pas où je vais mais j’y vais !”.

    Le passage de la frontière Argentine-Chili inclue le changement de devise. Heureusement que deux Français rencontrés à Puerto Madryn m’avait dit que pour convertir le Peso chilien, le plus facile était de diviser par cent ce qui ramenait en Franc français et ensuite de faire la conversion en Euros : je n'en avais aucune idée !
    Forcément, je n’ai que du Peso argentin en poche, et soixante Euros de reste plus ma Visa sur laquelle je compte pour retirer du cash en devise locale une fois au Chili.

    Le bazar pour acheter mon billet de bateau qui traverse le lac Buenos Aires (passage obligé pour remonter vers le Nord chilien) ! Ce que j’achète, je crois d’abord que c’est pour le bateau plus le bus jusqu’à Coyhaique. Je donne trente cinq Pesos argentins, sur lesquels on me rend cinq mille Pesos chiliens que j’empoche. Non, il faut que je les redonne et de ces cinq mille Pesos chiliens on m’en rend deux mille six cent. Après on me dit qu’il faut que j’achète un billet pour le ferry au bureau d’à côté. J’ai l’impression de me faire berner à ce moment-là... Bon, je fais la queue pour acheter le billet et quand j’arrive au guichet, la chica (fille) me dit de revenir à quinze heures, maintenant, c’est fermé... Ah !Ah ! Je me marre, plutôt que de protester comme le fait le couple belge à côté de moi.

    Avant de partir, je retourne au guichet qui m’a vendu le ticket de bus pour Coyhaique (le ferry va de Chile Chico à Puerto Ibanez et le ticket de bus que j’ai m’emmène de Puerto Ibanez à Coyhaique). Je m’assure qu’il y ait bien de la place dans le ferry pour moi aujourd’hui. Du charabia en espagnol entre les deux guichets, un clin d’oeil et un hochement de la tête en ma faveur et on me dit de revenir à quinze heures.

    Maintenant, ce serait bien de trouver un distributeur pour retirer de la monnaie locale. Une seule banque... qui accepte Mastercard et pas Visa ! Merde. Pas grave, je vais me débrouiller avec ce que j’ai jusqu’à Coyhaique. Après, il est temps de m’asseoir pour comprendre tout le chimilibilique de ces transactions lors de l’achat de mon ticket de bus... Après calculs, je comprends tout ! J’ai donné trente-cinq Pesos argentins et ils m’ont rendu l’équivalent en Pesos chiliens tout simplement, soit cinq mille Pesos. De ça, j’ai redonné le billet de cinq mille pour payer le bus qui coûtait donc cinq mille moins les deux mille six cent qu’ils m’ont rendus, soit 2400 pesos, le prix du bus.

    Et là, je me marre ! Parce que comme j’ai choisi de voyager léger, je n’ai que le Lonely Planet Argentin avec moi, pas de guide sur le Chili, juste une carte de la Patagonie Chilienne et Argentine. Je sais qu’il y a un parc national vers Coyhaique et un plus au Nord. C’est à peu près tout ce que je sais de cette partie Sud du Chili. Pas d’adresse d’auberge de jeunesse non plus, ni de bons plans pour les transports en commun. Tout ce que je veux, c’est être à Mendoza d’ici dix jours maximum pour y être à temps pour la Fête des vendanges ! D’ici là, c’est tout à l’arrache ! Un peu de galères, un zeste de culot et me voilà prête pour quelques jours à me fier seulement à mon instinct. Une autre phase du voyage que je n’ai pas encore expérimentée. Ça me plaît bien... pour l’instant...

    Là, j’attends que le bureau ré-ouvre à quinze heures pour acheter mon billet de bateau qui doit partir vers seize heures trente, sinon je suis bloquée dans ce blède pourri pendant trois jours... Je croise les doigts !


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    Message par Wapiti Mar 17 Avr - 22:13

    rêveur Le suspens est intense !


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    Message par Lilie Mar 17 Avr - 22:15

    Wapiti a écrit:rêveur Le suspens est intense !

    Il l'etait tout autant dans la vraie vie reelle. clin d'oeil

    Ca arrive alors...

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    Message par Lilie Mar 17 Avr - 22:23

    21 février

    Me voilà donc à Coyhaique. Ce fût bien marrant la suite des évènements d’hier !

    Quand je suis retournée au guichet pour acheter mon ticket de ferry, le couple belge était devant moi. Ils ont pris leurs billets, à mon tour maintenant.

    Non. Nada. La pouf’ en rose du guichet ne veut pas me vendre son fichu billet ! Je comprends que c’est pour cause de “complet”. Non !... Je prends ma tête de malheureuse, me tourne vers le guichet d’à côté, “Martinez”, qui m’a vendu le matin-même le billet de bus pour la suite du trajet. C’est Monsieur qui vient à mon secours, il papote avec la pouf' qui semble camper sur ses positions avec un mobile-home. Il me dit de m’éloigner du guichet et d’attendre plus loin. Je ne comprends pas tout à vrai dire. Après cinq à dix minutes, il revient avec un bout de papier, barre ce qu’il y a d’écrit sur la partie supérieure et écrit mon nom et numéro de passeport dessus en me faisant une bonne cinquaine de fois le signe de l’index sur la bouche accompagné du “chuuut !” qui va avec. Il me dit d’attendre dans un coin, alors j’attends, confiante mais ne sachant pas trop à quoi m’attendre.

    Je vois tous les passagers et véhicules embarquer... et pas moi ! Et pis, au dernier moment, mon Sauveur me dit d’aller avec ce chico à chemise jaune, que je suis sans réfléchir. Je me retrouve sur le ferry sans trop comprendre comment. On me dit de mettre mon sac dans cette remise et là, on me demande mon ticket... le mec à chemise jaune part en courant en disant qu’il revient avec mon billet. Les gars du pont commencent à me parler, je dis que j’attends quelqu’un. Ils sont sur le départ, l’un d’entre eux vient me trouver et me dit d’avancer vers le fond du ferry, tranquillement. Je ne me fais pas prier, l'homme qui demande les billets d’embarquement semble m’avoir oubliée et est occupé avec un autre passager. Je monte sur le pont supérieur et me fait toute discrète. J’attends d’une minute à l’autre que quelqu’un vienne me dire de descendre... On désamarre les cordages, le moteur ronronne. On part ! Avec moi ! Ah ! Ah ! Sans ticket, sans avoir eu à payer ni graisser la patte à qui que ce soit !

    Pendant toute la traversée, je savourerai les avantages de voyager seul, surtout seul au féminin ! Ce que le mec de la compagnie de bus a fait pour moi, il n’aurait pas pu le faire pour un groupe ; pour un mec seul, peut-être l’aurait-il fait mais pas sûr. Alors qu’une nana, une gentille demoiselle fragile et perdue au milieu des méchants, on ne peut pas la laisser dans la galère. Non, ça ne se fait pas. Le fait d’être seul, mais surtout d’être une femme, ces deux facteurs combinés tournent à notre avantage des situations qui pour d’autres seraient galères. Ainsi donc ces deux là sont mes deux meilleurs atouts : être une femme et être seule. Ensuite, patience, diplomatie et sourire font le reste !

    Il y a aussi des choses que, même accompagnée, je ne pourrais partager. Quand dans le mini-bus qui nous emmenait à Coyhaique, je me suis mise à sourire, je n’aurais pas pu exprimer pourquoi. Découvrir Abba en espagnol à la radio en traversant les Andes en mini-bus, ça ne veut rien dire. Pour moi, ça m’a fait marrer et ce sont ces situations qui me font réaliser tous les jours de la chance que j’ai de vivre ce rêve de gamine. Ça y est, j’y suis, je le vis, je voyage mon rêve.


    [...]


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    Message par Lilie Mer 18 Avr - 10:56

    Dans ce même bus, en arrivant à Coyhaique, le chauffeur demande où voulons-nous qu’il nous dépose. La nuit est tombée et de mon côté, qu’est ce que j’en sais où je veux qu’il me dépose ! Alors c’est tout naturellement que je lui réponds “je ne sais pas, dans le centre”... Et puis, mon accent français me donnant le petit coup de pouce habituel, le couple belge s’étant retrouvé dans le même mini-bus que moi me propose de descendre à leur auberge, peut-être y trouverais-je un lit pour la nuit au moins. Effectivement, une petite pièce avec un lit rien que pour moi, c’est tout cosy. Le luxe ! On ira manger ensemble, Jos, jeune retraité de l’éducation nationale du Royaume de Belgique, Jacqueline, bibliothécaire, dont ce premier voyage n’est autre que son cadeau des 50 bougies.

    Aujourd’hui, j’ai loué un vélo. J’ai eu le plaisir de pédaler l’espace d’un moment sur la fameuse route australe chilienne ! J’ai fait du vélo dans la cordillère des Andes ! Ouah !

    Les gens d’ici sont gentils. On sent qu’ils sont moins tranquilos que les Argentins mais comme l’endroit est beaucoup moins touristique que ce que j’ai vu jusqu’à présent, c’est quand même vachement plus agréable et les gens prennent le temps (encore plus qu’en Argentine) de s’arrêter discuter. Des sourires, un hola!, ça suffit à me faire plaisir. Les plaisirs tout simples, les plaisirs des autres.

    Je suis à Coyhaique jusqu’à Samedi matin. C’est un peu frustrant cette course contre la montre pour être à Mendoza à temps pour la fête des vendanges, mais c’est un choix, alors j’assume. Du coup, comme j’ai quand même un peu de temps dans les environs, j’ai pris un billet de bus pour aller jusqu’à Puerto Aysen. Je ne sais pas trop ce qu’il y a là-bas mais je verrai bien. Ça ne peut pas être moche de toute façon : c’est en Patagonie chilienne ! D’ailleurs, je serais curieuse de savoir pourquoi le côté sud chilien et le côté sud argentin, séparés par les Andes, forment ensemble cette zone géographique qu’on appelle Patagonie ? Les deux soeurs n’ont à oeil nu de petite française inculte, rien en commun : La partie argentine est sèche et aride alors que sa frangine chilienne est abondante et verdoyante. Est-ce la nature du sol ou de la roche qui est la même ? Le temps lui-même est différent puisque, à ce que j’ai appris, ce sont les vents du Pacifique qui apportent la pluie et permet une belle végétation côté chilien, et que ces vents sont stoppés net par le mur andin, privant ainsi le côté argentin des bienfaits du Pacifique. Alors question à un million d’euros à celui qui pourra me répondre (le prof belge s’est trouvé tout hébété quand je la lui ai posée).*

    Frustration du jour : je ne peux même pas coller mon billet de ferry de la traversée du joli lac Carrera, j’ai pas eu de billet ! Ha ha ! En tout cas, traverser les Andes sur un lac, qui plus est, un lac bleu profond puis turquoise, c’est magnifique !

    [...]


    *C’est un Québecois, du joli nom de Jade, qui apaisera ma curiosité quelques jours plus tard à Mendoza : La Patagonie était tout simplement la terre d’un peuple qui y vivait, les Patagons, des gens qui paraît-il, avaient de grands pieds...


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    Message par Lilie Mer 18 Avr - 11:05

    23 février

    Qui a dit que les hommes étaient insensibles ? Je parle du sexe masculin bien sûr. Moi, je les trouve touchants. Il faut savoir les prendre, mais quand ils se livrent, ils sont vrais, sincères, tout en simplicité. Ainsi est Claudio, qui travaille dans le milieu pêcheur à Puerto Aysen.

    J’ai dormi chez l’habitant hier, pour la première fois vraiment. C’était une “casa familial” comme me l'a mentionné Oli la tenancière. Elle était certainement complète quand j’ai frappé à sa porte, non pas de touristes mais d’hommes pensionnaires, ici à Puerto Aysen pour le travail. On m’a installée une chauffeuse dans une pièce en-bas, je crois que c’est la chambre de la fille ou de la nièce de la maîtresse de maison. Maison en bois, sans isolation, ou minime.

    Le soir, il y avait trois hommes dans la pièce principale quand je suis rentrée. J’apprendrai plus tard qu’ils travaillent ici mais ne sont pas du coin, alors ils dorment et sont nourris ici. Trois électriciens et trois qui travaillent dans la pêche. Les trois dans le salon se partagent des mots croisés qu’ils essaient de résoudre ensemble, la télé en toile de fond. Je reste bientôt seule à la table avec celui qui semble le plus timide, quand ses camarades de pension sortiront tous ensemble boire un verre je suppose.

    A l’heure actuelle, je dois comprendre même pas un dixième de ce qu’on me dit en Espagnol, pourtant, je passerai la soirée à discuter avec Claudio, c’est son nom. Homme sensible, d’une fin de quarantaine d’années, originaire de Santiago, la capitale. Il m’apprendra qu’Hervé Villard est connu ici et qu’il est aujourd’hui même président du jury des chansons étrangères au festival de Viña del Mar (le poste de télé me le confirmera), me confirmera la notoriété internationale de Jean-Michel Jarre, me parlera de comment il pense que la Terre va évoluer géographiquement d’ici trois mille ans. Je lui montrerai des photos de la France et il tombera amoureux de Flo, une amie, rien qu’en la voyant en photo (véridicte !), il m’expliquera pourquoi l’Ile de Pâques est chilienne, me parlera de ses parents, de son éducation, de son goût pour l’écriture qu’il ne pratique pas beaucoup pourtant.

    Un homme, c’est comme un livre : suffit de l’ouvrir pour se rendre compte à quel point c’est captivant !

    [...]


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    Message par lahaut Mer 18 Avr - 12:02

    Un homme, c’est comme un livre: suffit de l’ouvrir pour se rendre compte à quel point c’est captivant! Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an - Page 2 290239

    ha non !!je ne suis pas un livre, je ne veux pas que l'on ouvre mon ventre pour voir ce qu'il y a dans mes entrailles et de plus je ne vois rien de captivant de voir ce qui peut se trouver dans mon estomac !! Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an - Page 2 290239 beuuuurkkkkkkk!
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    Message par Lilie Jeu 19 Avr - 11:06

    Lahaut lit des paragraphes de plus de 5 lignes! surpris langue


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    Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an - Page 2 Empty Re: Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an

    Message par Lilie Jeu 19 Avr - 11:11

    Dans la journée, je me suis baladée sans rien faire de spécial. Juste aborder quelques personnes version “J’irai dormir chez vous”, super programme de France 5 que j’ai découvert en France peu de temps avant de partir. Vu mon maigre Espagnol, je sais d’avance que je ne vais qoisiment rien comprendre à ce qu’on va me dire. Mais c'est pas grave, j’y vais quand même, juste pour le plaisir de l’échange, la drôlerie de la situation parfois, et puis, pour un sourire. Le donner. Le recevoir.

    C’est ce que fût ma journée d’hier. Ce couple qui ramassait des pierres dans la rivière, ils m’ont dit que c’était pour leur maison quand je leur ai demandé ce qu’ils faisaient. Et quand ils m’ont naturellement retourné la question, c’est spontanément que j'ai répondu “rien” en haussant les épaules. Ça m’a fait sourire, ça les a fait marrer. Tout simplement.
    Plus loin, cachés entre les hautes herbes le long de la rivière, je tombe sur deux hommes au milieu de jolies barques colorées jaunes et rouges. Je leur demande ce qu’ils font. Je devine qu’ils réparent ces barques. L’un d’entre eux s’approche de moi et me dit d’avancer, de venir voir. Ils m’expliquent ce qu’ils font (je ne comprendrai que les gestes, du reste, je ferai mon habituel Oui-Oui). J’ai dû rester une demi-heure à papoter avec eux. Photo. Ils s’appellent Juan et Jamin. Simples et souriants. Ils me demandent de les reprendre en photo avant de partir. Ils voudraient que je leur envoie les photos par la poste mais réalisent vite que ce serait compliqué (nous n’avons ni papier ni crayon et ils ne connaissent pas leur adresse) et me disent finalement que ce n’est pas la peine.

    Oui, j’ai pas mal parlé hier, et pis, sans touristes, c’était bien. Ce matin, en partant, j’ai parlé avec l’un des pensionnaires de l’hospedaje. A ce que j’ai compris, il était là pour deux jours pour des réparations sur son petit bateau de pêche. Il habite une île à quatre ou cinq heures de bateau d’ici. Je crois que je lui ai tapé dans l’oeil, ahah ! La preuve, Wilson il s’appelle, m’a laissé ses coordonnée sur un bout de papier le temps que j’aille aux toilettes, s’étant persuadé que je reviendrai au Chili une autre année et que, quand je serai dans le coin, je devrai l’appeler, qu’il viendra me chercher en bateau et m’emmènera chez lui sur son île pour voir comme c’est beau là-bas... c’est pas un prince charmant, ça ?!

    Aujourd’hui, en milieu de journée, j’étais de retour à Coyhaique. A l’inverse, je suis restée dans ma bulle tout l’après-midi, n’ai pas cherché les contacts comme hier. Je me sens plus à l’aise dans les petits villages certainement. Les gens m’y semblent plus abordables.

    Demain, debout aux aurores : trois cent kilomètres de bus sur la Carretera australe soit dix heures de trajet (oui, 10 heures pour 300 kilomètres !) à rouler sur des pierres en Patagonie Chilienne. J’espère que je ne serai pas à l’arrière du bus, et vu le truc où j’ai acheté mon billet, je sens gros comme un boeuf que le bus, ce ne sera pas le luxe !


    [...]

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    Message par Solcha Jeu 19 Avr - 11:27

    Lilie a écrit:Lahaut lit des paragraphes de plus de 5 lignes! surpris langue


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    Il a peut-être lu que la dernière ligne... rire
    Moi j'ai commencé, je me régale (et je compatis pour les coups de soleil... tu sais pas à quel point. Sauf que j'évite l'aspect mosaïque) gag !
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    Message par lahaut Jeu 19 Avr - 11:53

    Solcha a vu juste !! de plus c'était la toute dernière ligne séparée des autres .Si celle ci était incluse dans les gros patés , je ne l'aurai pas vu !! Voyage ton reve: extraits d'un journal de bord qui s'etala sur un an - Page 2 415562
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    Message par Lilie Jeu 19 Avr - 11:57

    Dommage Lahaut, alors t'as pas lu le passage sur la superbe blonde!

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    Message par lahaut Jeu 19 Avr - 12:08

    Elle est où la belle blonde dans quel gros paté ???
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    Message par Lilie Jeu 19 Avr - 12:18

    Il faut lire! langue


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    Message par Lilie Jeu 19 Avr - 13:56

    Le lendemain

    Bon, j’ai loupé mon réveil... et donc mon bus... fait ch#er ! Il faut que je retourne là où j‘ai acheté mon billet, je crois que le prochain bus est dans deux jours seulement. Je ne pense pas qu’ils me refassent payer le ticket mais ça m'emmerde, ça me retarde de deux jours pour atteindre Mendoza, deux précieux jours. Je doute maintenant de pouvoir y être pour la fête des vendanges, le point fort, c’est le couronnement de la reine et je crois que c’est Vendredi prochain (nous sommes aujourd'hui Samedi). Au mieux, je suis à Mendoza Jeudi, sachant que cette fête est énorme, je suppose qu’il y a de l’attente pour les bus y allant... Tant pis, c’est de ma faute.


    [...]

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    Message par Lilie Ven 20 Avr - 11:18

    Dimanche 2, 3 ou 4 mars

    M’y voici ! Mendoza. Cinquième jour que je suis ici et jusqu’à présent c’est plutôt sous des airs de vacances. J’ai un vrai coup de coeur pour cette ville, ses platanes, ses terrasses, son ambiance estivale, ses plazas pleines d’amoureux et d’enfants. Si je devais vivre en Argentine, de ce que j’ai vu jusqu’à présent, ce serait ici, dans la capitale du vin argentin. La Fiesta de la Vendimia, grande fête nationale des vendanges, contribue peut-être à mon affection pour cet endroit.

    Pour venir jusqu’à Mendoza, je me suis tapée finalement deux jours et deux nuits de bus depuis Coyhaique. Arrêt à Puerto Mont, puis escale éclaire au terminal de bus de Santiago. La route entre Santiago et Mendoza est l’un des plus courts trajets que j’ai fait jusqu’à présent (huit heures), mais c’est certainement le plus beau ! Tout juste sorti de la capitale chilienne, on se retrouve au milieu de terres fertiles : champs cultivés, vergés, vignes. Et puis vite, on arrive sur un canyon, à la terre rouge et jaune, magnifique, avant de continuer en traversant les Andes horizontalement (sur la carte seulement !) pour rejoindre l’Argentine. Quelques jolies photos prises en chemin effectivement.

    A l’heure où j’écris, je suis au bord d’une piscine, à l’ombre des palmiers, avocatiers et autres Grands Protecteurs, sous un ciel bleu absent de tout nuage. Une auberge de jeunesse, pas un hôtel pourtant. Fiesta au rendez-vous également, seulement dormi seize heures sur les quatre dernières nuits. Ça me botte ! Il faut dire que depuis mon arrivée en Amérique du Sud, je n’ai pas vraiment fait la fête, ça me manquait un peu, c’est vrai. Il semble que je comble ce manque ici-même. Je n’ai même pas la curiosité de visiter ou découvrir la ville et les environs comme je l’ai fait jusqu’à présent. Oui, là, je suis plutôt dans une phase festive ! Ce qui m’en fait presque oublier l’une des raisons principales pour lesquelles je voulais absolument me rendre à Mendoza : les vendanges !

    En parlant un peu, on m’a proposé d’aller voir une bodega demain, ils auraient éventuellement besoin de monde. Quand on me l’a proposé, ça m’a énormément botté, maintenant, c’est à peine si j’ai envie d’y aller demain, certainement parce que je ne fais que faire la fête et prendre du bon temps depuis que je suis arrivée (et diable sait que c’est bon !). Mais c’est bizarre, moi qui ressentais cet « appel » de Mendoza et des vendanges quasiment depuis mon arrivée à Buenos Aires, maintenant que j’aurais la possibilité de tenter l’expérience, ça ne me dit plus rien... mmm... étrange.

    Si je ne fais pas les vendanges, je ne sais pas jusqu’à quand je pense rester ici. Je me plais bien, à l’heure actuelle je n’ai pas envie de partir. C’est le bon plan du voyage : on va là où nos envies nous mènent, quand elles nous y mènent ! Suivre ses envies, son instinct, sans contraintes, que c’est bon !

    Moins joyeux, je me suis faite bouffer par les moustiques la nuit dernière, pour la première fois. Une vingtaine de piqures sur chaque avant-bras, un peu sur le visage et sur les pieds aussi. Dans la même rubrique qui ferait s’inquiéter ma grand-mère (pour ça donc qu’elle n’en saura rien), Mendoza m’a vu acheter mon premier paquet de clopes après quatre ans d’abstinence... J’en suis au troisième tout juste entamé déjà. Pas bien !


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    Message par Wapiti Ven 20 Avr - 11:45

    furax Ha non, Pas bien !
    Heureusement que plus tard nous t'avons aidée à sortir des griffes de l'ANASI ! clin d'oeil

    La fiesta à Mendoza, ça me fait pas rêver, alors tu repars quand vers de nouvelles aventures ? rêveur


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    Message par Lilie Ven 20 Avr - 12:41

    6 mars


    Hier soir, je suis allée à la répétition de la Vendimia, le clou de la Fiesta de la Vendimia. La soirée originale se passait Samedi, avec l’élection de la Reine des Vendanges. Avec Simon (à plus de 3000 kilomètres d'Ushuaïa, on s’est retrouvé à Mendoza !) on a préféré y aller hier, Lundi. On n’avait pas l’élection de la reine bien sûr mais pour sept pesos argentins (1.50 €), on en a eu plus que pour notre argent ! Cela se passait dans un semi amphithéâtre en plein air, dans l’immense Parque San Martin, au pied des montagnes. Une scène principale, entourée d’eau, à quoi font face vingt mille personnes dans une ambiance de folie.
    Un spectacle pyrotechnique, jeux de sons, de lumières, de couleurs avec ces centaines de danseurs, tout ça pour célébrer Mendoza, sa terre et son vin. Très touchant. Le spectacle traverse le temps et les saisons, exprimant l’amour d’un peuple pour sa terre, son histoire, ses traditions. Feu d’étoiles filantes colorées en conclusion, magnifique, comme toujours. Puis un humoriste dont j’avoue ne pas avoir compris grand chose. Enfin, un concert de rock latino très festif, musicos à la dégaine Renaud des années quatre-vingt. Cette atmosphère était tellement chaleureuse, chaleur dégagée à la fois de la scène et du public ! Tous, pendant le concert, jeunes et moins, femmes, hommes comme enfants, unis les bras balançant, sautant et se déhanchant sous un même air. J’ai pleuré plusieurs fois, comme chaque fois dans ces belles ambiances populaires.

    Après le spectacle, on a rejoint en ville ce photographe de mode kosovar qui loge dans notre hostel et dont je n’arrive décidément pas à me souvenir du nom. Quelques binouzes ont suffit à nous faire rentrer tous les trois en arpentant les trottoirs de gauche à droite. J’ai remarqué que l’alcool se dissipe toujours dans les jambes qui n’en font ensuite qu’à leur tête...


    [...]


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    Message par Lilie Ven 20 Avr - 12:43

    Même jour

    Ce soir, une Suédoise est arrivée dans ma chambre et quand...

    Bon là je vois plus rien, coupure d’électricité, je suis contrainte à arrêter de remplir mon cher journal pour ce soir...


    [...]



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    Message par Lilie Ven 20 Avr - 12:47

    Re-Même jour, quelques heures plus tard.

    L’invention des frères Lumière étant reviendue, je peux reprendre ma plume.

    Cette jeune fille donc, entre dans ma chambre. Question habituelle, je lui demande le motif de son séjour à Mendoza. Très vite elle me confie qu’elle vient de passer un mois dans un village chilien... pour retrouver sa mère biologique, une Mapuche, l’une des nombreuses populations indiennes du Chili. Elle est vidée après tout ça, c’est pour ça qu’elle est venue à Mendoza, pour se changer les idées. Les deux détectives chiliens qui l’aident n’ont pas abouti à grand chose. Elle connaît quand même le nom de sa mère biologique et a trouvé son village natal mais ils ne l’ont pas trouvée la-bas. Elle est ensuite allée voir une voyante, qui lui aurait raconté l’histoire d’avant son adoption. Il semble que la mère ne voulait pas se séparer de sa fille mais que ses parents, un jour où elle était partie travailler, auraient vendu leur petite-fille, cette jeune fille qui se présente face à moi. Ils auraient ensuite dit à sa mère qu’elle était morte de maladie, chose peut-être courante dans ses populations à l’époque. Ainsi, sa mère la croirait morte alors que Jessica est maintenant une belle jeune femme vivant en Suède. Elle voyage en Amérique du Sud depuis quatre mois et étant au Chili, elle n’a pu s’empêcher de pousser les recherches qu’elle avaient je crois effleurées lors d’un précédent voyage au Chili.

    Cette même voyante lui aurait dit que sa mère vivait maintenant en Argentine, pas tellement loin de son village chilien. Mais il semble très difficile de la retrouver puisque, chose courante encore une fois pour ces populations, elle n’aurait pas de carte d’identité (puisque son nom n’est enregistré sur aucune liste civile chilienne). Il est également possible qu’elle ait changé de nom si ses parents l’ont poussée à fuir le village, reniée peut-être.

    Une histoire de roman... mais belle et bien réelle. Je me demande comment elle vit cela. Elle m’a dit avoir une très bonne vie en Suède mais de penser maintenant qu’elle a été arrachée à sa mère biologique pour être vendue ensuite à... je ne connais pas le fil de la chaîne, mais pour finir dans les bras de ses parents adoptifs, a-t-elle de la rancune ?

    Nous avons malheureusement été interrompues dans notre conversation, peut-être aurais-je l’occasion de la revoir cette semaine.(*)


    [...]


    * Nous n'avons pas eu l'occasion de finir notre discussion, je n'en saurais donc pas plus à son sujet.


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    Message par Lilie Sam 21 Avr - 0:26

    13 mars 2007

    Comment donner le cafard à des Irlandais

    C’est l’heure du check-out au Winca’s. J’ai passé deux super semaines à Mendoza, cet hostel y ayant contribué pour beaucoup.

    Il y a deux jours, barbecue improvisé entre sept nationalités différentes. Parmi nous, Emma et Cathy, de Roscommon, Irlande. Elles voyagent ensemble pendant 9 mois, à travers l’Asie du Sud-Est, l’Australie et Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud. Deux soeurs, Emma étant de six ans plus âgée que Cathy, et venant d’une famille de six enfants, « du milieu de nulle part » dans le comté de Roscommon comme elles m’ont dit. Elles ont ces visages typiquement irlandais, surtout Cathy avec ses cheveux roux clairs, ses quelques tâches de rousseurs sur les joues et ses beaux yeux bleus. Emma et Cathy me rappellent tous ces gens gentils et authentiques de la campagne irlandaise que j’ai rencontrés pendant les trois ans et demi que j’ai passés en Irlande.

    Alors bien sûr, pendant cette soirée barbecue, nous avons parlé de notre chère île verte et il n’a pas fallu longtemps à Emma et Cathy pour me dire que je leur donnais le mal du pays pour la première fois de leur voyage.

    - Comme c’est bon de t’écouter parler de l’Irlande ! Comme ça fait plaisir de voir comment tu es passionnée par notre pays !

    Ouai, je ne peux pas m’en empêcher : à chaque fois que je commence à parler de l’Irlande, je sens cette petite étincelle s’allumer dans mes yeux !

    On a parlé avec Emma pendant un bon moment, bien après que tout le monde soit parti, sous les étoiles et autour de bouteilles de vin rouge. On a parlé de Dublin où Emma est née, de l’Irlande du Nord, de ce que les gens pensent des Irlandais ici en Amérique du Sud, de comment les gens de Galway sont étroits d’esprit avec les autres Irlandais quand il s’agit de parler du gaélique, la langue irlandaise ; on a parlé de programmes télés cultes et aussi des similarités entre l’Irlande et l’Afrique et quand je suis partie dans ma chambre et revenue avec mon maillot Dublinois, qu’Emma me lança un tendre « oh ! Ath Cliath ! » (Dublin en irlandais), je n’ai pu m’empêcher d’entonner la mélodie de Fair City, ce soap très populaire et tourné à Dublin.

    Oui, j’aime l’Irlande. Je fais partie d’Elle, Elle fait partie de moi. Je pourrais aller dans tous les pays du monde, l’Irlande resterait toujours un endroit spécial et précieux pour moi. Emma m’a même dit que j’ai dû être irlandaise dans une autre vie, que je dois avoir du sang celtique dans mes veines !... L’Irlande à ce quelque chose de spécial qui m’y attache, je ne peux rien y faire. Ma jolie Ile d’Emeraude. C’est bientôt la St Patrick d’ailleurs, un bol d’Eire frais dans cette chaleur étouffante !


    [...]


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    Message par Lilie Sam 21 Avr - 10:49

    Même jour, Valle Fertil


    En quittant Mendoza cet après-midi, je pensais dormir à San Juan où mon billet de bus m’emmenait. Une fois au terminal de San Juan, j’ai finalement pris un billet pour ce petit village, où je voulais initialement me rendre, et me voici quatre heures et demi plus tard dans le patio de la pension Doña Zoila.

    Pour la première fois de ce voyage, je me suis sentie en légère insécurité aujourd’hui. Je me rendais à pied au terminal de bus de Mendoza et me suis aperçue juste après avoir traversé la Plaza Independencia qu’on me suivait. Quand je me déplace avec mes deux sacs, je sais que je suis une cible potentielle pour les pickpockets et donc je reste très consciente de mon environnement, jetant des coups d’oeil à droite, à gauche régulièrement, baladant mes mains discrètement sur mes sacs et mes poches pour vérifier que tout est bien en place.

    Je ne sais pas comment j’ai repéré cet homme, fin de quarantaine. Peut-être à cause de sa chemise vert pomme un peu trop flashante... Je l’ai d’abord vu passer sur mon côté gauche, venu de derrière. Puis, en tournant Avenida San Martin, je l’ai revu passé à côté de moi, me précédant légèrement. Je suis toujours prudente jusqu’à présent, et quand j’aperçois des gens qui marchent à mon allure et reviennent dans mon champ de vision, soit je m’arrête, soit je change de trottoir. C’est donc ce que j’ai fait, j’ai traversé la rue, continuant tranquillement mon chemin dans la même direction. Quelques mètres plus loin, je l’ai revu, devant moi, puis derrière, toujours trop près de moi à mon goût. Je l’ignore et je profite qu’il soit deux mètres devant moi pour m’arrêter à un kiosque à journaux ambulant, observer sa réaction et m’apprêter à retourner sur le trottoir d’en face. Il m’a perdue de vue, et quand innocemment je tourne la tête à gauche pour regarder si une voiture arrive, je l’aperçois me chercher et nos regards se croisent. L'air de rien, je choisis de re-traverser la rue (j’ai l’impression de faire du sur-place !). En m’engageant sur la route, j’aperçois un autre homme de l’autre côté de la rue, là vers où je me dirige, au pas incertain également, qui me regarde. C’est le complice de l’homme à la chemise verte, je le sens. Je fais finalement demi-tour au milieu de la rue et reviens sur mon trottoir. L’homme en vert continue un peu son chemin, sur le même trottoir que moi. Je m’arrête à nouveau au kiosque à journaux, fait semblant de m’intéresser aux revues. Pis je choisis à nouveau de traverser la rue (yo-yo quand tu nous tiens !). Pas d’inquiétude, je suis sereine. Le compère d’en face traverse la rue, donc me croise et va rejoindre l’autre homme en vert. Ils s’échangent des mots, une brève dispute éclate entre eux. Je choisis alors tout simplement de prendre un taxi pour le dernier kilomètre qu’il me reste à parcourir, ils ont l’air insistants, moi, j’ai fini de jouer pour cette fois-ci.

    Pendant mon séjour à Mendoza, j’ai entendu plusieurs histoires de vol autour de la Plaza Independencia mais aussi dans d’autres points centraux de la ville. Première fois de mon voyage que ça m’arrive. Je suis contente d’avoir tout de suite repéré mes guetteurs et potentiels dérobeurs. Je suis contente aussi de la manière dont j’ai réagi, tranquillement et naturellement. Loin de me satisfaire cependant, cela ne fait que renforcer ma vigilance, sans pour autant tomber dans la paranoïa.

    Je suis en train de me faire bouffer par les moustiques et ma chambre, même avec le ventilo, est un four... gare à ma tête demain au réveil !


    [...]


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    Message par Lilie Sam 21 Avr - 18:35

    19 mars 2007,
    Altitude : environ 2500 mètres


    Me voici tout en haut d’une montagne, contemplant le Grand Jaune allant se coucher derrière les Majestueuses du versant d’en face. Tafi del Valle, Argentine.

    J’aime ces moments-là, entre Terre et Ciel, ces instants magiques où je me trouve en harmonie avec tous les Eléments. Je me sens vivre, infiniment.

    J’ai trois compagnons avec moi, dont Greg, rencontré à Tucuman, là où j’ai passé la St Patrick. Je m’isole pour écrire. Je n’aime pas parler quand j’atteins ces points de bien-être. Ces moments m’appartiennent, ils sont pour moi, ce sont des moments précieux d’échange entre moi et la Nature, la Vie.

    Les nuages de la nuit avancent rapidement dans mon dos. Un maté m’attend quelques mètres plus bas, un moment de partage après un instant de recueil.

    [...]


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