Escapade Antillaise (2)

En milieu d'après-midi, il faut repartir pour traverser l'île et rejoindre la plage d'Anse Rodrigue.
La majorité du groupe étant déjà posé là-bas pour profiter du soleil et de la plage depuis plusieurs heures et mon poisson-pilote n'étant pas motivée, je prends quelques infos auprès d'elle, mais enfile le pas une nouvelle fois aux deux frangines, cette fois équipées de leur plan électronique interactif. C'est bon, cette fois nous ne nous perdrons pas.
Quarante minutes de marche sous le cagnard, soleil en pleine face. Elle se mérite cette séance de yoga !

C'est l'occasion de longer une partie de la côte sauvage, plein est, au sable encombré d'algues, aux vagues puissantes rendant la baignade interdite, aux effluves de sargasses qui me picotent le nez trop sensible.




Oui, Ji., la plage d'Anse Rodrigue est belle, tranquille, l'ombre bienvenue et la pelouse agréable pour notre séance de yoga-méditation-relaxation de fin de journée.
Cabris et gallinacés sont aussi au rendez-vous, mais ils savent se faire discrets quand vient l'heure de se recentrer sur soi.



Les mots de Ji. résonnent violemment en moi, je redécouvre une trame de concentration oubliée, expérimente des sensations nouvelles dans le vent "frais" qui nous balaie de la droite, grillons et vagues en fond sonore.
Deux heures vraiment relaxantes... aux bienfaits vite balayés par la marche rapide qui nous ramène de nuit au centre, suant comme en plein jour.

Douche, dîner assourdissant et je m'éclipse ce soir en sachant pertinemment que je laisserai le blind-test se faire sans moi : mon dos réclame en hurlant l'horizontale. Même si je suis moins à fleur de peau que les jours précédents, je dois constater que je vais moins bien que l'an passé...

Le jour d'après, lundi peut-être...

Ce matin, nous redémontons rapidement la terrasse-réfectoire pour notre séance de yoga. D'aucuns diraient que rester au centre est bien dommage, mais Ji. cherche à nous donner les conditions optimales de pratique au regard du soleil et du vent du jour, et personnellement j'apprécie m'épargner un aller-retour usant et brûlant vers une plage, aussi belle soit-elle.
Il est aujourd'hui question de vieux amis enquiquineurs, les fameux psoas... Séance active mais bienfaisante, qui me fait gagner en flexibilité et m'apprend quelques postures que je saurai réexploiter avec bonheur.

Enfin la première après-midi "off" est là.  

Je l'entame d'une bonne sieste, quoique perturbée par un cabri bavard tanqué sous mon balcon et en grande discussion avec son pote sûrement planqué lui aussi à l'ombre, mais de l'autre côté ou presque du centre. Heureusement que les coqs sont à cette heure assommés par la chaleur.

Puis, en paréo et chaussettes, je descends quelques dizaines de mètres pour profiter du meilleur spot de snorkeling des Saintes parait-il : la plage de Vieille Anse incluse dans le périmètre du centre, en zone protégée.
Il y a là en effet plus de poissons en ces eaux qu'en celles d'Anse Galet, le long des rochers à fleur de surface.  
Se laisser flotter et profiter, les yeux grands ouverts.
Jaune, noir, bleu intense ou sombre, violet et orange, argentés, bruns, tachetés, à rayures horizontales ou verticales, à pois, en forme de trompette, ronds, élancés, minuscules, beaucoup plus gros... Demoiselles, anges, diodons, perroquets, balistes, papillons, capitaines, girelles... Une belle variété !
Oursins tout petits ou énormes, aux longs pics, noirs, blancs, au cœur rouge... coraux variés et colorés... Et même une chenille ou un mille-pattes, enfin un truc du genre ! (dont j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'un ver de feu, à ne surtout pas toucher !)

La buée dans le masque, le brassage des vagues qui m'emmènent dangereusement flirter avec les roches, et le froid ressenti, me ramènent plus rapidement sur la petite plage de sable que j'aurais aimé.
Dans le vent du moment je cherche le triangle de soleil entre les feuilles de palmier pour tenter de me réchauffer, en profitant du panorama de cette calme baie.
Se laisser bercer par les flux et reflux des vagues et les frissons des palmiers, les yeux grands ouverts.



Je ne m'attarde pas très longtemps et remonte à ma chambre pour une bonne douche tiède, dessalante et décrèmante... avant de m'asperger d'anti-moustiques, les joies des tropiques !
Je profite de la fin d'après-midi à une table en bois enfin dans l'ombre du morne (colline), au-dessus de la baie, face à l'est, pour rattraper le retard sur ce carnet de voyage... Trop dure la vie !

Je m'offre un verre au bar et profite de l'animation pré-dinatoires quelque peu déjantée (Pa. est aux commandes) de confection d'accras et d'un punch coco bien dosé... et bien dégusté !
Mais ce soir la collectivité ne me verra pas plus participer aux festivités post-dinatoires que les soirs précédents. J'écoute Ji. : je m'écoute.

Le jour suivant... peu importe duquel il s'agit, c'est aujourd'hui et c'est bien ainsi

Lever tôtif imposé mais sans difficulté, pour une journée qui s'annonce longue et chargée.

Ce sont deux groupes réunis sous les ordres bienveillants de Ké. (soit 23 nanas pour 1 mec) qui, en guise d'échauffement matinal, montent-descendent au débarcadère attraper la navette maritime de 9 heures qui nous mène en une dizaine de minutes à peine à Terre-de-Bas, l'autre île habitée des Saintes.
Si certaines n'apprécient pas la balade, personnellement j'aime naviguer, face au soleil, cheveux au vent, à croiser du regard les crêtes des vagues ou les sauts des poissons volants...

Nous partons grimper au sommet, parait-il, de l'île (point culminant forestier à moins de 300 mètres d'altitude) en profitant de ses points de vue panoramiques sur la Mer des Caraïbes, la quasi-totalité des îles des Saintes et la Guadeloupe ennuagée.

Bleu outreciel, bleu outremer, vert tropical moucheté de toits rouges sur murs blancs, les couleurs sont tranchées, les traits de côtes nets.
Soleil aveuglant, eaux étincelantes, quelques pointillés blancs de voiles.
La vue est toujours belle. Cartes postales des îles des tropiques.

Avec les explications naturalistes et culturelles de Ké., l'ombre bienvenue proposée par la végétation forestière, le sentier souple et sec sous les pieds et le petit vent appréciable, la balade est des plus agréables. Et la difficulté annoncée me fait doucement rigoler, même en mon état de méforme actuel.

Nous avons rencontré... des palmiers et des mancenilliers, forcément, d'autres feuillus dont j'ai déjà oublié le nom et les caractéristiques, mais pas les odeurs surprenantes de clou de girofle ou de menthe poivrée... des fougères, quelques fleurs... de toutes petites tortues d'eau douce aux petites têtes qui furetaient à ras l'eau de la mare... un iguane, parait-il... deux ou trois termitières accrochées aux arbres... des poules, des coqs, des cabris, forcément, des colibris aussi...
De belles maisons typiques avec leurs immenses terrasses de bois ouvertes aux quatre vents qui paraissent constituer l'essentiel de l'habitation, avec leurs façades pimpantes de blanc et couleurs qui éclatent, dans leur solitude sous soleil, comme un appel à se poser dans les balancelles ou hamacs qu'elles nous dévoilent...

En moins de deux heures nous avons presque bouclé notre tour et sommes rendus chez l'authentique Eugénette pour un déjeuner haut en couleurs (un personnage cette Mamma !) et riche en saveurs... et bien dosé en rhum ! Ha oui, bien flambées les délicieuses bananes...

Nous ne nous éternisons pas chez Eugénette : la plage et les tortues marines promises nous attendent !

La plage n'est pas loin mais devinez qui est arrivé à se perdre...
Bon, je n'étais pas seule, et en même temps, quand un groupetto se perd, c'est un peu la faute aussi de ceusses de devant qui n'attendent pas aux intersections, non mais !

La plage a juste ce qu'il faut d'ombre pour accueillir nos sacs et celles qui ne se baignent pas, le sable est réellement brûlant (vive les chaussettes !), l'eau... chaude.
Et les tortues au rendez-vous, même si je ne les ai personnellement guère vues, à peine deviné ici une ombre qui se sauve, là une carapace ensablée, le tout dans une eau chargée avec un masque bien embué. Peu importe en fait : j'ai eu ce bonheur l'an passé, dans une eau plus limpide et un contexte plus apaisé. Je suis pleinement heureuse du bonheur des autres qui en ont bien profité aujourd'hui.

Pas le temps de lézarder sous le dangereux soleil après la baignade : à peine sèches qu'il est déjà l'heure de rejoindre la mini gare maritime pour la navette de 15h30 qui nous ramène sur Terre-de-Haut écrasée de chaleur.

C'est là que Ké. nous invite à découvrir et déguster tourments d'amour et glace coco vendus dans la rue par des mamies aux tenues colorées et fort accent local. Notre premier goûter depuis le début de la semaine, mais quel goûter !


Nous sommes déjà bien fatigués mais il nous faut encore marcher, suer, grimper, matériel de yoga sur le dos (heureusement que ce n'est pas lourd !) au Fort Napoléon, enfin le belvédère juste en-dessous, pour une séance de yin yoga au coucher du soleil.
Le yin, c'est le contraire du yang, c'est la nuit, la lune, l'émotion, la sensibilité, l'intériorité...
Il s'agit pour nous de garder des postures d'étirement sur la longueur pour détendre les couches profondes, les fameux fascias si méconnus et pourtant si importants comme je peux le découvrir de mois en mois.
Il n'aura pas fallu longtemps pour que les miens lâchent ou plutôt résistent et se rebellent. Une vanne est ouverte, une digue cède. Je décroche, laisse couler l'eau salée vers l'extérieur, gère du mieux que possible ma respiration pour ne pas déranger les autres. Je me raccroche aux nuages magnifiquement colorés aux formes variées qui poussent l'imaginaire, suis profondément atteinte par la douche sonore proposée par Ji. avec son carillon, me sens régulièrement ramenée et réconfortée par la pierre sous mon tapis qui restitue la chaleur du jour qui s'enfuit, reste allongée longtemps, jusqu'au bout de la séance.


Merci Ji. pour ce cliché.


C'est de nuit, dans le vent que je ressens frais, après tout le monde, en débriefant en solitaire avec Ji. que je rentre lentement, très lentement.
La vague n'étant pas pleinement passée, la digue pas entièrement colmatée, je joue ma sauvage : dîner en solitaire, un peu à l'écart du monde et du brouhaha, remerciant intérieurement mes camarades qui respectent mes états d'âme et mon attitude. Ecoute de soi, non-jugement, bienveillance... merci.
Je m'éclipse vite dans ma chambre, endolorie des lombaires à l'épaule, bercée par les notes de zouk de l'animation danse du soir.

Encore un jour au paradis ou presque...

Réveillée par mon alarme, je suis surprise de constater l'absence de ma colocataire, déjà partie déjeuner.
A peine le mien avalé, j'apprends que la séance de yoga matinale se fait à l'Anse Mire. Il ne faut donc pas trainer pour marcher, en montée et descente forcément sur cette île.
Mais il ne fait pas encore chaud et l'effort est récompensé : la vue est belle sur la baie, l'ombre des palmiers agréable, le sable fin confortable, le vent négligeable et parfait. En attendant Ji., la méditation commence, debout face au paysage, à se laisser absorber par la vision, bercée par le murmure des vaguelettes qui lèchent le sable dans lequel les pieds nus s'ancrent, dans une tiédeur parfaite.
La séance de ce matin est destinée à nous faire (re)gagner en énergie. Après les exercices respiratoires effectivement bénéfiques, et les premiers enchainements de postures, le petit-déjeuner se rappelle à moi, les fêlures de la veille aussi, je décroche à nouveau. Ce n'est pas grave, je m'écoute, je m'autorise à pauser, à poser. Nous sommes donc deux, avec E. qui rencontre ses propres obstacles, à pleinement profiter de l'atmosphère douce, du paysage, ainsi que de l'iguane qui n'hésite pas à lentement passer à quelques dizaine de centimètres de mon tapis avant de grimper tranquillement sur le cocotier qui me surplombe.
C'est sur cette belle plage d'Anse Mire que nous disons adieu, ou peut-être bien au-revoir, ici ou là-bas, à Ji... Namasté.

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Il est l'heure de remonter-descendre au centre pour déjeuner avant de remonter-descendre ensuite à la base nautique. La prochaine fois, j'opterai pour commander un pique-nique et buller sur la plage dans ce coin en attendant, qu'on se le dise !
Et c'est là qu'un nouveau grain de sable s'invite... entre ma chaussette et mon talon.

Un gilet de sauvetage chacune, crème solaire et boites à image réunies dans un sac étanche, un très court transfert en zodiac et nous voici à bord du beau voilier de l'ucèp'. Deux mâts, trois voiles (artimon, grand-voile et goémon), huit marin.e.s sous les ordres de Ké. pour voguer et manoeuvrer dans la baie, autour de l'Îlet du Cabrit. Les unes aux écoutes pour gérer les voiles, une autre à la barre, les autres en "sacs de riz" pour faire les contrepoids et équilibrer notre embarcation.
Vents et nuages ont décidé de nous jouer des tours. Nous essuyons deux gros grains, entre lesquels nous nous retrouvons plantés en pleine pétole, condamnées à attendre que la houle qui nous berce assez fermement aujourd'hui nous déplace jusqu'à la brise suivante, puis gitées à en mouiller les shorts sous la violente risée (heureusement que c'est un insubmersible !), réfrigérées par la brise qui fouette nos lycras trempés, puis réchauffées par le soleil revenu sur notre coin de mer.
Mais que ce fut bon ! Retrouver ces termes, ces gestes, ces sensations vécues dans mon adolescence... Sentir le vent avec le nez, avec la vue, avec le corps... Tenir un cap, border la voilure, se perdre en non-pensée, regard à l'horizon, espérer voir une baleine, une risée, s'offrir au soleil avec bonheur, goûter ce salé qui s'incruste sur le visage...
Même les plus timorées et apeurées au départ ont dit avoir apprécié l'aventure. La preuve qu'elle était belle : personne n'a eu l'once d'idée de prendre une photo, tant chacun.e était occupé.e à kiffer le moment !
Je fournis un dernier acte de bravoure au côté de notre gars pour attraper les deux bouées d'ancrage, allongée à tribord avant, cheville retenue par une camarade. Du premier coup ! bel équipage, très bien drivé !  


Merci UCPA pour ce cliché


Je rentre au centre... en chaussettes ! Mon talon ne voulant plus entendre parler de ma basket.

Après la douche, il est l'heure du "pot des monos" (cela sent la fin qui vient) ; pour nous, c'est avec Ké., sous le carbet, ce carré de bois couvert avec bancs et balancelles. Planteur bien dosé et tapas pour faire le bilan des jours écoulés et prendre les consignes pour les jours à venir. Entre nostalgie et excitation.

Tranquille dîner en bonne compagnie dans une nuit délicieusement ventée, papotages en chambrées avant de sombrer, aussi tôt que d'habitude, dans un centre calme (ceux qui n'avaient pas assez imbibé au pot et dîner sont descendus en ville profiter du bar animé).

Jeudi, avec certitude.

Le jeudi, c'est le jour de congé des monos, et donc le jour des excursions extérieures en option pour les "stagiaires" que nous sommes.
Journée très chill pour moi cette année, par choix, par besoin. Pas que Marie-Galante ou la Soufrière ne m'aient très tentée, mais il m'était vite apparu que Terre-de-Haut recélait de coins que je n'aurais pas eu le temps de découvrir dans les jours précédents et que le no-program s'imposait.

Le centre est très calme lorsque je vais petit-déjeuner : la très grande majorité (80 %) l'a fait 2h30 avant moi, à 5h45.
Je retrouve là deux yogis qui ont le même objectif matinal que moi : une virée (re)découverte et shopping en "centre-ville", sans horaire et sans contrainte.... même pas celle d'acheter quelque chose (enfin, si, un minimum de 2 cartes postales pour moi : j'ai deux nièces).
Nous décidons de la vivre ensemble, tranquillement, au milieu des touristes fraichement débarqués pour la journée et des Saintois qui profitent eux aussi des boutiques ouvertes uniquement en matinée.
Ne pas avoir d'horaire ni d'objectif précis permet de marcher lentement, ce qui a un double avantage : tout d'abord de mieux supporter la chaleur, mais aussi d'apprécier mieux les panoramas antillais, façades pimpantes ou défraichies, bosquets éclatants de bougainvilliers, rues et ruelles maintes fois croisées ces derniers jours... voire de découvrir des détails qui m'avaient échappés : une fresque ici, la forme surprenante d'un arbre là... une mare !
Nous trouvons à faire nos achats dans la seule double-boutique qui propose du local non made-in-China (souvent ciglé PRC pour bien embrouiller le chaland qui serait plus curieux que les autres) et terminons par une pause réhydratation du gosier face à la baie, dans un cadre paradisiaque et une ambiance musicale raccord avec le chill de ce début de journée.

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Retour au centre pour le déjeuner en comité restreint, donc au calme, c'est appréciable.
Pendant le repas deux ou trois bourrasques nous surprennent, la minette des lieux ose laisser ses deux chatons explorer plus loin que leur cachette habituelle (pour une fois, nous les voyons bien) ; mais le clou du spectacle est surtout la baleine qui souffle à l'entrée de la baie. Bon, moi, sans mes lunettes de vue, je vous avoue que je ne l'ai guère repérée... mais nous, nous avons vu une baleine à midi ! Aucun groupe d'excursionnistes ne pourra en dire autant ce soir.  

Notre trio se sépare pour nos après-midis solos... qui, du reste, commencent de façon identique : sieste !

Puis, je décline l'appel à la découverte d'une ou plusieurs plages, d'un morne ou l'autre. Plage de Pompierre, Anse Crawen et du Pain de Sucre, Morne Chameau, Batterie Caroline, visite du Fort Napoléon... devront attendre une prochaine fois. Je vais devoir revenir.

Cet après-midi, j'opte pour descendre à la plage, à domicile.
De gros nuages menaçants me font laisser livre et superflu dans la chambre. Maillot de bain, lycra, masque-tuba et une serviette suffiront.
Je suis seule.
La baie est très calme, comme avant la tempête... qui ne viendra finalement pas.
La séance de snorkeling longue, très longue.
Pas du buée dans le masque aujourd'hui, une eau limpide et chaude.
Pas de vague pour me balancer sur les hauts fonds. Des conditions idéales.
Et une fois encore, et plus encore que la précédente fois, le plein de pépites dans les yeux : coraux, poissons en tout genre, vers de feu... Et même une jolie langouste qui tentait de se cacher, à surprendre et admirer... longtemps, en flottant comme un bouchon, position étoile de mer.
Je ne sors qu'à regret, lorsque le corps atteint sa limite de fatigue frissonnante.
Je me réchauffe dans un triangle de soleil face à la baie calme. Ne rien faire, même pas penser. Me laisser bercer par le clapotis des vaguelettes tranquilles, yeux ouverts. Coq, cabris et tourterelles en fond sonore lointain.
Je savoure l'instant. je me remercie pour ce no-program des plus agréables.

Le soleil ne suffisant pas, je remonte quelques mètres pour une douche chaude, avant de me poser sur la balancelle du carbet pour écrire et lire, ne rien faire et profiter du jour qui décline... jusqu'à la nuit, et le retour échelonné des excursionnistes épuisés.

C'est le dernier dîner, nous le savourons comme il se doit. Je m'éternise un peu avec avec les filles "bien barrées" (le rhum a coulé à flots sur les embarcations de Marie-Galante et pour ceux qui ont vaincu la Soufrière !), mais ne fais guère long feu ce soir encore.

Vendredi, dernier jour en pays saintois

Pourquoi me suis-je naturellement réveillée si tôt ce matin ?
Peut-être parce qu'il me manquait cette expérience à vivre.
Rapidement et sans un bruit j'attrape un short, mon téléphone, ma bouteille d'eau et sort de la chambre sans réveiller ma colocataire.
Pieds nus. Contact délicieux avec l'herbe tendre presque fraiche.
Je m'installe à même la pelouse qui surplombe la baie, face au nord, face au vent.
Le calme d'un matin encore endormi pour la majorité. Le soleil qui se lève tranquillement.
Respirer à pleins poumons.
Etirer les muscles plus ou moins profonds en longues postures posées.
M'emplir de cet air pur et iodé.
M'emplir de cette tiédeur ventée agréable.
M'emplir de ce paysage antillais paradisiaque.
M'emplir de ce calme serein, sans penser à la suite, à demain.


Pas de retouche de couleurs, c'est ainsi que mon tél. a flashé.

Les pensées s'envolent... et finissent par revenir pour faire un bilan.
Tellement de lieux non foulés encore sur cette petite île à dimension humaine où tout est accessible à pieds en moins de deux heures ; mornes et plages encore à découvrir, visites à réaliser...
Tellement d'activités à renouveler pour en profiter encore, j'en suis sûre. Kayak, voilier, yoga, snorkeling...
D'autres activités et excursions à tenter, certainement. Paddle, plongée, ascension de la Soufrière, apnée (en projet au centre semble-t-il)...
De belles personnes à retrouver avec plaisir. Ensemble du staff accueillant et professionnel, Pa et son humour, Ké., Ji. surtout.
Je reviendrai... peut-être... sûrement. Plus longtemps, assurément.


Une des photos ornant les murs du centre, légendée par mes soins.

Après cette pleine heure d'éveil tranquille débute une journée, ou plutôt deux, de retour, rythmées par les horaires contraints, longues attentes et formalités variées.
Petit-déjeuner, sacs à boucler et hisser dans le camion, chambre à nettoyer, clés à rendre, tôtif déjeuner, dernière montée-descente pour rejoindre le débarcadère.
Traversée sur mer agitée vers la Guadeloupe, regard en arrière vers ces Saintes îles.


Art Saintois - A force de passer devant, il fallait trouver le bon horaire pour le prendre ce cliché...


Vu le paquebot qui mouille dans la baie, ce n'est pas une journée à rester en terres saintoises !

Long transfert en car le long des bananeraies vers l'aéroport où rien ne nous sera facilité, épargné : dépose bagages compliquée, sas de sécurité saturés et ralentis, fouille du bagage cabine tests à la bandelette avec méticulosité et lenteur antillaise (ce doit être le bandeau, cela me donne un air rasta ), toilettes quasi-inaccessibles, embarquement précipité sans sans avoir le temps d'errer en duty-free comme nombre d'entre nous l'avions envisagé...
Un vol de huit heures, coincée entre deux voisins encombrants, sans sommeil récupérateur.
Matinée francilienne grise, fraiche (choc thermique, ressenti glacial pour moi), ventée et pluvieuse à passer en attentes et correspondances sur rails. Marche difficile, corps endolori, je grelotte, je m'englue dans un douloureux retour.

Quand est-ce qu'on repart ?