Pelister National Park.
A Ohrid quelques jours plus tôt, j’étais tombée sans chercher sur une carte détaillée du Pelister National Parc, le troisième et dernier parc national du pays, aux portes de Bitola. En constatant que ces montagnes touchaient la ville, je n’avais depuis plus qu’une seule idée en tête : y passer une journée à randonner avec Kinderette, une vraie belle journée de marche dans les montagnes macédoniennes ! Nous n’avions plus que la journée du Dimanche, notre dernière journée complète en Macédoine puisque nous prendrions le bus le lendemain pour retourner en Bulgarie, ou un avion trop matinal nous envolerait vers la France le Mardi matin. Betty et d’autres sources m’avaient appris qu’il n’existait aucun bus pour s’y rendre et que ma seule solution, c’était un taxi, pour quelques centaines de Denars. Ca m’allait. J’avais passé du temps sur ma carte, à étudier la meilleure option. Kiril m’avait confortée sur le point de départ, un hôtel au coeur du parc national, le seul encore ouvert et fréquenté, d’où partait plusieurs randonnées dont celle qui menait au point culminant du parc, le Mont Pelister, à 2600 mètres d’altitude, le deuxième sommet du pays.
Il était vers 9h30 en ce Dimanche matin lorsque le taxi nous a déposées sur le vaste parking de l’hôtel, à 1400 mètres d’altitude, et que l’on atteint par une interminable route en lacets qui commence peu après la sortie de la ville, située elle à 600 mètres d’altitude. Alors que nous étions en train de déchiffrer le panneau informatif montrant différents circuits balisés sur une carte, un couple quarantenaire et leur ado d’âge avancé se sont approchés pour en faire de même. Nous avons échangé quelques mots. Ils étaient Belges, côté flamants, et paraissaient volontiers plus à l’aise avec l’Anglais qu’avec le Français. Ils voulaient grimper jusqu’en haut du Mont Pelister. Moi, je n’avais aucune ambition ni attente, j’étais ici avec Kinderette, et je suivrais son allure et ses envies. J’avais juste envie de profiter des montagnes, du grand air, et de marcher un peu et puis Inch Allah ! Je n’arrivais pas à faire le parallèle entre le panneau et la carte que j’avais dans les mains. Eux, avait sur une feuille A4 une carte qui semblait bien plus juste que la mienne au 1 :50 000, dont je compris au fil de la journée l’obsolescence des parcours et l’approximative justesse. Le jeune homme semblait sûr de lui, et décida pour leur trio de la voie à suivre, la Blue Track. Nous suivrions la même, après tout. Entre temps, Kinderette et la mère de famille avaient déjà sympathisé, elle s’appelait Martine, et quand ils partirent devant nous, elles se promirent de se voir plus tard. Après une petite demi-heure d’ascension en forêt où l’allure de Kinderette nous avait déjà permis, à ma grande surprise, de passer devant une famille avec deux enfants et un couple de séniors, nous atteignirent un premier petit sommet, où quelques ruines en béton, de vieilles tables de pique-nique et une ligne de remontées mécaniques étaient les seules choses que l’on pouvait apercevoir réellement. Nous y retrouvâmes nos amis belges, échangions de nouveau sur l’itinéraire, et repartîmes ensemble, eux devant car je ne voulais pas que notre rythme plus lent les gêne. Plus lent, c’était en fait sur le court terme. Car Knderette qui gambadait tout sourire n’avait en fait pas besoin de s’arrêter, alors que nos compagnons, eux, semblaient s’arrêter bien plus souvent. De fait, nous les retrouvions souvent. Et quand Kinderette ramassa ses premières et rares fraises sauvages, s’est en criant le prénom de Martine qu’elle partie en courant devant moi, offrir son butin à sa nouvelle copine. Parfois, quand nous ne les voyions plus depuis un moment, Kinderette s’écriait « Helloooo ! » et nous recevions un « Helloooo ! » en retour.
Nous les rejoignimes au niveau d’un petit ruisseau à partir duquel nous entamions la montée par un pierrier sur le flanc d’une autre montagne, avant de regagner le sentier à travers la forêt. Martine, son mari Hank, et Niel, leur fils, étaient repartis devant nous. Nous suivions toujours l’un des marquages, mais plus celui de la Blue track. Je trouvais cela bizarre car je n’avais pas l’impression d’avoir manqué une sente, mais puisque mon intention était simplement de marcher, et non d’atteindre une destination, et puisque je suivais toujours un sentier balisé, et puisque Kinderette était toujours enjouée et ravie d’être là, et bien je continuais mon chemin en toute quiétude. Nous avions laissé le ruisseau depuis une trentaine de minutes lorsque nous rejoignîmes la famille belge là où le chemin se séparait en deux. Neil était formel : nous n’étions plus sur la Blue track qui devait les mener au sommet du Pelister, mais ni eux, ni moi n’avions vu la bifurcation qui avait du s’opérer au niveau du ruisseau. Tant pis, sur sa carte, Neil voyait que le sentier que nous suivions pouvait nous emmener à un autre sommet. C’est tout naturellement que nous leur avons emboîté le pas, et que nous les avons rejoint plus loin, là où le paysage se dévoilait sur 180 degrés, un promontoire qui dominait toute la vallée et au loin sur notre gauche, Bitola et la plaine qui s’étendait encore loin derrière. Nous avons fait une longue pause ici tous ensemble, la première vraiment pour Kinderette depuis notre départ du parking. Un panneau fléchait le sommet Crevna Stena à 30 minutes de marche. Nullement indiqué sur ma carte que j’avais abandonnée déjà mais qui le fût davantage encore pour le reste de la journée. Celle de Neil le cartographiait à 2100 mètres d’altitude, et nous étions déjà à environs 1800 mètres. J’observais Kinderette, elle ne semblait pas gênée par l’altitude, ni dans sa respiration, ni dans son énergie. Je lui proposai si elle souhaitait continuer tout en haut de la montagne, ou si elle souhaitait redescendre.
- Non ! Moi je veux aller voir la vue tout en haut de la montagne !
A croire que celle que nous avions déjà ne lui suffisait pas... Et bien, s’était reparti !
(...)
Lilie
Dernière édition par Lilie le Mer 23 Aoû - 21:43, édité 5 fois (Raison : Les fautes!!!)