Un mois aux pays des Incas, lamas et condors (Pérou-Bolivie)

Puno (3827 m) / Juliaca / Lima (0 m) / Pisco / Paracas

Ce matin, nous quittons un peu à regret Laeticia et son mari.
Un taxi nous emmène à l’aéroport de Juliaca. Alors là, Juliaca, dans le genre ville moche et pas fréquentable, je crois qu’on lui décerne la palme de ce voyage ! On se contente aisément de la traverser rapidement pour rejoindre l’aéroport, tout à fait « normal ».

Dernier vol sans histoire au-dessus des Andes avant d’atterrir dans le brouillard liméen, décidément bien accroché à cette capitale.
Ha non, finalement pas sans histoire ce vol.
D’abord, il y a une escale, à Cuzco. Et là, l’atterrissage est un peu dur cette fois, de quoi secouer notre Lili qui n’aime pas du tout l’avion… et qui nous fait donc un malaise lors de la deuxième portion de vol… « y-a-t’il un docteur dans l’avion ? », oxygène et tout et tout… Sacrée Lili ! Elle s’en remet néanmoins assez vite et à l’atterrissage à Lima elle reprend les commandes de la petite troupe.

Etant donné que tout s’est bien passé, nous sommes dans les temps et nous avions le choix : profiter de Lima pendant 2,5 jours ou descendre reprendre un bol d’air sur la côte. Plus amateurs d’air pur et de paysages que d’églises et musées que nous sommes, la 2ème option a été vite choisie.
Nous préférons prendre un taxi « green » pour rejoindre un terminal de bus. A l’aéroport, on nous conseille avec pertinence celui de Soyuz. Un départ toutes les 7 minutes, moins de 20 soles, des bus confortables avec vidéo et services à bord… Les 3h30 de trajet sur la Panaméricaine se dérouleront sans souci, d’abord sous le brouillard puis sous le soleil, à travers la ville et ses bidonvilles, puis entre océan et désert de roches et de sables jaunes. Personnellement, le film du dehors m’a bien plus attirée que ceux projetés dedans… étonnant, non ?

L’arrêt de Pisco est en fait excentré de la « ville » elle-même, sur la Panaméricaine. Nous sommes immédiatement assaillis par les marchands et taxis. Nous en acceptons un pour nous emmener au village de Paracas, à l’entrée de la réserve du même nom.
C’est vraiment petit... un « bled » !
C’est désert : il n’y a aucun touriste en cette fin d’après-midi.
Il y fait chaud et humide... le choc après l’Altiplano !
C’est puant d’iode… j’adore déjà !

L’hôtel est très confortable pour un prix dérisoire, l’accueil des plus chaleureux, le temps s’écoule tranquillement dans ce petit port de pêcheurs… Nous décidons bien vite de rester ici une nuit de plus que prévue, histoire d’avoir le temps de prendre le temps.
Chico, qui nous a été recommandé par une amie et nous organise nos excursions du lendemain, se révèle bien sympa, nous entraîne au Las Freias pour un délicieux pisco sour à la maracuja, spécialité de la maison, dans une ambiance musicale rock.
Il n’arrivera pas à nous tirer jusqu’à Pisco pour une soirée de salsa. Et pourtant les filles sont de grandes amatrices en la matière… fatiguées du voyage les nanas ?

Islas Ballestas & Paracas

Ce matin nous découvrons Paracas sous son plus mauvais jour : envahi de touristes venus de Pisco pour embarquer à 8h pour une excursion nautique aux îles Ballestas. Nous sommes de la partie, bien évidemment. Une cinquantaine de personnes par bateau, gilets de sauvetage et couvre-chefs obligatoires (qu’on est mignons !), et c’est parti pour deux heures de navigation sous le soleil (la brume n’est pas là le matin).
Ce n’est pas que je suis désabusée… mais ces rochers couverts d’oiseaux marins, ça a un petit côté de déjà vu pour moi… les Sept-Îles bretonnes… l’Île Bonaventure québécoise… Mouettes, goélands, cormorans, fous de Bassan… je ne suis pas spécialement émerveillée par ce spectacle, tout juste pleinement ravie de revoir cela ici. Par contre, là où j’ouvre de grands yeux, c’est devant l’apparition des pingouins, la prolifération des pélicans, phoques et otaries qui squattent ces roches et se dorent la pilule, et la taille impressionnante des crabes qui s’accrochent aux rochers ! Enfin, nous croiserons mes premiers dauphins…
Et c’est toujours un bonheur que cet air marin qui vous fouette le visage. Je respire à pleins poumons pour emmagasiner le maximum d’iode et soigner mon appareil ORL bien mis à mal par ce mois andin.

A 10h nous sommes de retour sur la terre de Paracas, toujours envahie de touristes. Nous avons une heure de battement avant de monter dans un taxi qui nous fera visiter la réserve de Paracas. Ha ! Toujours cet avantage d’être 4 : nous échappons aux bus touristiques des grandes agences et faisons notre tour tranquillement, en léger décalage temporel, en sympathisant bien avec notre chauffeur-guide.
La réserve de Paracas, c’est le désert au bord de l’eau. Ce sont à nouveaux des paysages magnifiques, mais tellement différents de ceux que nous avons vus jusqu’à maintenant. Dunes roses ou orangées qui me renvoient au Sahara… roches jaunes qui se jettent dans l’océan bleu ou vert et nous font penser aux falaises d’Etretat… plages aux couleurs des plus diverses… petit port de pêcheurs où goélands et pélicans se disputent les détritus de la pêche matinale… le tout sous un vent qui soulève pas mal de sable. Nous nous régalons encore pendant 4 heures, à peine déçus par la « visite » aux flamants roses… que l’on ne voit pas tant ils sont loin. Après les lagunes du Sud Lipez, on devient très exigeants en la matière !

15h, retour à Paracas. Comme nous avons décliné la proposition de manger dans le petit village de pêcheurs au milieu de la réserve, nous devons trouver à déjeuner. C’est sans problème sur le Boulevard Turistico face à l’océan, qui a maintenant retrouvé sa tranquillité et sa sérénité sans touristes. Nous y traînerons toute cette fin d’après-midi, en profitant pour faire une orgie de fruits de mer à prix dérisoires au cours de nos repas. Le coucher du soleil est très brumeux, mais il fait bon traîner sur les quais dans cet air marin, chaud, humide, salé, iodé.

Paracas / Lima...
... Paris

Belle grasse matinée dans ce charmant et confortable petit hôtel, petit-déjeuner au El Ancla (il fallait qu’on y retourne !), préparation des sacs, quelques déambulations dans le « bled » de Paracas... c’est encore une matinée très tranquille que nous nous offrons.
Finalement, cette pause maritime toute en lenteur aura été une très belle transition avant notre retour. Repos du corps, et repos de l’esprit après tant de découvertes, de merveilles, de rencontres.

En milieu de journée nous attrapons un taxi pour Cruce Pisco sur la Panaméricaine, où nous grimpons dans le premier bus. Retour sans incident vers Lima, toujours avec ces paysages désertiques qui défilent derrière la vitre.
Avant d’aller prendre notre vol de retour pour la France, nous aurions le temps de nous promener 2 heures en ville. Mais avec les bagages ce n’est pas pratique, et après cette pause océanique plutôt colorée, odorante et vivifiante, la capitale brumeuse, bruyante, polluée ne nous attire pas du tout. Cependant, le taxi qui nous emmène à l’aéroport nous fait passer pour la première fois devant le Palais de Justice et au cœur de quartiers plutôt chics, et c’est un autre aspect de la ville que nous découvrons… peut-être, sûrement, aurait-elle méritée quelques heures de notre temps… d’autant que la cathédrale et les catacombes sont des plus intéressantes paraît-il...
On se dit que nous mettrons Lima dans notre prochain programme péruvien, car il est presque évident que nous reviendrons (un jour, peut-être lointain) pour découvrir son nord montagneux, si riche et moins touristique... pour refaire des treks de plus grande envergure (ça, c'est Cricri et moi seulement qui y pensons )... pour retourner dans ces coins qui nous ont vraiment plu et auxquels nous avons accordé si peu d'heures... pour recroiser peut-être ces Péruviens de souche ou d'adoption qui nous ont offert de si belles rencontres...