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16 participants
Abécédaire de voyage. Azerbaïdjan-Iran. Avril 2009.
Patand- Localisation : Vendée
OK désolée pour la curiosité, elle n'était pas malsaine en tout cas. Je suis naïve parfois. Les déjantés que je connais n'habitent pas mon immeuble, mais parfois je les rencontre au parc ou ailleurs. J'habite une petite ville. On se rencontre donc forcément. LOL
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Bon, maintenant que notre idylle à IooI et moi est de notoriété publique sur ce forum, je pense qu´on peut poursuivre...Patand a écrit:OK désolée pour la curiosité, elle n'était pas malsaine en tout cas.
Le K est servi.
Klaxon
A vrai dire, je m´en doutais un peu avant de partir. Constater que la frénésie de klaxon chez les Azéris est semblable à celle des Perses ne m´a donc pas étonnée outre-mesure. Les Azéris, eux aussi, sont accros de cet accessoire qu´ils enfoncent à longueur de journée et de trajet que ce soit au volant d´un taxi, d´un bus ou d´un camion citerne. Je vous épargnerai cette fois-ci l´étude comparée du comportement de l´automobiliste azéri et perse. Disons pour résumer que les Azéris sont à la limite, un tout petit peu plus disciplinés que leurs confrères iraniens, mais en tout cas aussi créatifs et surtout aussi agités au volant. Franchement, on n´est pas loin du match nul.
En revanche, s´il est vivement conseillé de signer un contrat assurance vie avant de traverser une rue à Téhéran, une assurance rapatriement fera l´affaire à Bakou, à condition d´être sans arrêt sur ses gardes. Comme Téhéran, Bakou est congestionnée la plus grande partie de la journée et les Bakounais énervés ont le même recours que les Téhéranais : pouet-pouet, tututtut !! Important à retenir : la moyenne approximative de coups de klaxon et d´appels de phares à la minute, d´un coté de l´Araz comme de l´autre, approche le record mondial (variable en fonction de la localisation, artère principale de ville ou autoroute, de l´heure, des conditions météo, de l´humeur du conducteur etc.). Au prochain voyage moyen-oriental, en guise de carnet de voyage, on aura droit à un joli tableau dessiné sur Excel Microsoft avec pour légende : « simulation de la réalité du Klaxon de Bakou à Téhéran en passant par Rasht ».
Evidemment, les Azéris sont loin d´atteindre le niveau suisse et allemand en matière de respect du code de bonne conduite... Un Bakounais ne viendra jamais vous faire la morale parce que vous venez de donner le mauvais exemple à son rejeton en landeau en ayant traversé au feu rouge. Je serais prête à parier qu´un réfugié du Nagorny Karabach, relogé précairement dans la capitale et de surcroît au chomage, n´irait jamais vous dénoncer aux flics, même pour des ponts de manats, s´il vous a vu contrevenir au code de la route.
Un peu comme à Beyrouth, on arbore sa grosse berline en signe de réussite sociale et quitte à être arrivé en haut de l´échelle, autant montrer que la route nous appartient. Dans la capitale libanaise, j´avais été sidérée par le nombre de Hummer au kilomètre carré de bouchon, coincés d´ailleurs au même titre que les vieilles Peugeot rafistolées. D´ailleurs avant d´aller au Liban, je ne connaissais même pas l´existence de ces tanks blingbling (Copain Dieu, entre nous, c´est pas jojo cette invention-là, tu peux faire mieux quand tu veux. Ps au passage: merci, sympa l´orage démentiel qui s´est abattu hier soir sur Ilmmünster. Je retiens...)
A Bakou, si quelques Lada ou Volga colorées et fumantes ne nous ramenaient pas parfois à la réalité, on se croirait déambuler au dernier salon auto, tant les berlines allemandes, aussi superpuissantes que prétentieuses, rutilent sous le soleil du Caucase. A ce propos, à force d´observer le trafic dense (c´est à dire du matin au soir), je suis en mesure d´apporter une théorie étonnante : plus le véhicule est petit et modeste, plus le klaxon est sonore et endurant.
Comme dans beaucoup de pays, l´écart entre riches et pauvres est criant. Dès que l´on s´éloigne de la capitale, on croise moins d´Hummeriens ou de m´as-tu-vu qui affichent leur égo en 4x4 urbains et naviguent entre la demeure art-nouveau de Bakou et la datcha du bord de mer. Dans la campagne et l´arrière-pays, il y a beaucoup plus de petites voitures datant de l´époque soviétique et de vieux bus déglingués.
Pour le paysan ou l´ouvrier défavorisé, dont la Lada brinquebalante n´a pas la puissance de celle du voisin, cadre chez BP à Bakou, il existe une moyen de jouer d´égal à égal sur la route : c´est de rivaliser d´imagination, d´audace et surtout de ne jamais céder la pole-position dans les virages ! Evidemment l´Azéri ou le Perse ne sont pas plus parfaits que vous et moi au volant. A eux aussi, il arrive de froisser de la tôle, assez souvent d´ailleurs. Ce n´est pas dans mon style d´exagérer ni de caricaturer... mais je crois pouvoir affirmer que nous avons été témoins d´un accident ou d´un accrochage tous les deux jours.
les 4x4 des quartiers défavorisés de Bakou
Salon de l´auto, Bakou
Transports en commun de Naxçivan
Voilà pour la partie théorique de notre cours sur le klaxon. Je ne juge pas utile de la développer outre-mesure parce que je m´étais déjà bien étendue sur le sujet dans mon carnet persan (annales 2008). Je vous propose donc, sans perdre plus de temps, de passer à l´exemple pratique... Pour celà, il nous faut franchir une fois de plus l´Araz et nous rendre dans la ville de Rasht, adossée aux contreforts de l´Alborz iranien, à une trentaine de kilomètres de la mer.
Sur le chemin du retour, Achille et moi avions prévu de prendre soit un bus, soit un minibus ou encore de partager un taxi pour remonter le long de la Caspienne jusqu´à Astara, l´autre point de passage vers l´Azerbaïdjan. Si mes souvenirs sont exacts, quelques 200 kilomètres séparent les deux villes Rasht et Astara. Ayant opté pour le taxi, nous nous sommes postés au carrefour prévu à ce effet.
Après en avoir déniché un, il nous a fallu attendre qu´il fasse le plein (de passagers. En général, quatre pour un chauffeur). Il y avait déjà un jeune qui attendait avec nous. La vingtaine branchée, si vous voulez mon avis, on allait faire le trajet avec LE bourreau des coeurs des midinettes du quartier : coiffé et fringué ultra tendance, le regard vif, il arborait un sourire inouï.
En revanche, notre chauffeur qui hèlait les passants, me fascinait moins. Il y avait un petit quelque chose chez ce type qui me plaisait moyennement. Je ne saurais trop dire quoi. Peut-être l´allure aussi fruste que les manières : je m´étais approvisionnée comme souvent dans une pâtisserie, de douceurs mielleuses, et en patientant, j´en ai proposé à l´ado qui a décliné d´un signe poli et à notre pilote qui s´est servi généreusement sans dire « tachakor » comme tout le monde (merci en farsi).
Un quart d´heure plus tard, nous étions sur la ligne de départ, après qu´un autre jeune Perse, la trentaine tout au plus, nous ait rejoint de son allure décontractée. J´ignore quel effet celà procure (poussée d´adrénaline ou autre) de courir les 24 heures du Mans. Mais dans notre cas, je peux dire que primo, Copain-Dieu merci une fois de plus pour le sauvetage ! et secundo, plus jamais ça, par Zoroastre !
On a pourtant démarré tout en douceur. Mais ça n´a duré que jusqu´au premier feu. La cadence s´est accélérée dès la sortie de Rasht en empruntant un semblant de route nationale à deux voies. A l´exception d´une ou deux voitures de course qui nous dépassaient, notre Alain Prost bedonnant doublait sans distinction tout ce qui avait des roues, ce qui ne l´empéchait pas de participer énergiquement à la conversation avec les deux charmants Perses. Le paysage de bord de mer défilait alors que je tentais de digérer le dernier Baklava. Achille, lui, restait silencieux et esquissait un sourire chaque fois que le pilote doublait inconsciemment dans les virages, dans les descentes, dans les montées, sur les lignes blanches (au nez et à la barbe des flics), sur les routes défoncées, le principal étant... de klaxonner parce que c´est bien ça qui allait nous sauver.
Les deux jeunes, que rien ne troublait jusque là, surtout pas le fait que ce tocard mette notre vie en danger tous les dix kilomètres, continaient à bavarder. J´aurais préféré m´assoupir et ne plus rien ressentir, ni trouille de l´embardée ni antipathie pour ce fou du volant. Mais d´une part, le paysage (succession de cultures de riz, de thé, de plantations d´agrumes et de tabac) était d´une telle luxuriance qu´il valait le coup d´oeil, et d´autre part, la cadence était infernale.
Plus nous progressions (disons plus cet abruti délirait), moins j´avais le sentiment que nous arriverions entiers à Astara. Le mélange de sucreries orientales et de coups de volant (salés) ont provoqué chez moi un début de nausée. Ce fêlé gardait sa gauche au maximum dès qu´un taxi ou autre faisait mine de le dépasser. Au bout d´une demi-heure de ce cirque, j´ai demandé en plaisantant si quelqu´un n´avait pas par hasard un comprimé de prozac. Les deux Iraniens qui parlaient quelques bribes d´anglais ont traduit mes propos et le macho a bafouillé deux mots qui ne m´ont hélas pas été traduits en retour. Achille était occupé à ranger ses genoux de façon à ce que ses jambes interminables ne s´engourdissent pas trop vite. Lui aussi d´ailleurs commençait à trouver ce manège cocasse moyennement agréable.
Nous n´approchions pas vite pour autant de notre but. Astara 150km. Astara 130km. Astara 120km... A un moment donné, quand j´ai fait mine de descendre de voiture en plein virage, les deux jeunes se sont marrés et ont échangé des blagues sur mon compte, que je n´ai pas plus comprises que le reste de la conversation. Quand le portable du chauffard a sonné (sur l´air de la Lambada), il a évidemment décroché alors que nous étions désormais lancés sur une autoroute à quatre voies. Police ou pas, il continuait à téléphoner. L´appel devait venir de sa femme qui lui passait un savon. En deux mots peu affables, l´appel a été plié. Deux minutes plus tard, re-Lambada, noix de coco et sable fin... Cette fois, le ton de voix s´est fait enjoué, je présume que c´est avec un copain qu´il discutait.
Quand il a raccroché, il a freiné sec pour se ranger sur un semblant de bas-côté, large d´au plus cinquante centimètres. Et qu´a fait ce cinglé ? Que vous le croyiez ou pas, il a enclenché la marche arrière et hop ! on est repartis. Sachant que la circulation était hyper chargée (style chassé-croisé du 14 juillet en France), notre chauffeur pouvait être considéré comme suicidaire en pleine phase de délirium.
Faut-il à ce stade de l´histoire commencer à vouloir légitimer le comportement d´un tel ahuri en argumentant que la pression à laquelle il est quotidiennement soumis (rentabilité du taxi, pression sociale, circulation dense, problèmes familiaux ) bla bla bla. La réponse est claire : kheyr (non). Je ne me suis jamais sentie en danger en taxi (en bus, c´est une autre histoire) sur les routes moyen-orientales que cette fameuse fois entre Rasht et Astara. J´ai l´air d´insister mais il est important que vous réalisiez à quel point je suis une revenante et qu´à un virage près, vous n´auriez jamais eu ni de A ni de B ni rien.
Le fait de reculer sur l´autoroute chargée a court-circuité mon cerveau. Achille a fait « ouh là là, il est vraiment barjo celui là » et les deux autres se sont tus. L´ambiance devait être semblable à celle d´un cockpit avant que l´avion ne s´abîme. J´ai demandé à mon voisin de droite si le conducteur avait perdu quelque chose, une roue ou la tête et ce qu´on partait chercher dans le sens inverse... Il m´a expliqué qu´on reculait jusqu´a ce qu´on arrive au niveau du type qui venait d´appeler sur le portable, un pote du chauffeur probablement.
J´ai secoué la tête de façon incrédule et puis j´ai jetté un coup d´oeil à l´arrière. Le klaxon ahurissant d´un 38 tonnes qui nous arrivait droit dessus, lancé à une cadence d´enfer, m´a sonnée. J´ai cru que cette fois, notre heure était venue et que je ne reverrais plus jamais ma petite Charlottouille, le chat... ni le boulanger, ni le boucher aigri d´Ilmmünster.
Etrangement je n´ai pas pensé à faire défiler ma vie comme c´est apparemment le cas pour certaines personnes qui ont frôlé la mort (mon enfance joyeuse et les chocos plein de sable quand on faisait quatre heures à la plage, le premier flirt celui du camping en Grèce alors que je venais de me faire crâmer le mollet par une cochonnerie de méduse et les premiers déboires amoureux que je ne détaille pas ici même si vous en rêvez, ma R5 qu´il avait fallu aller récupérer à la fourrière parce que je m´étais garée à la bourre sur l´héliport du parking des quais de Saône à Lyon, mon dernier kebab pris la veille au bord de la mer sous la pluie battante...)
Quand le taxi a stoppé, et que nous sommes tous descendus, pâles comme des linges, j´ai cru que j´allais mettre une claque à cette petite frappe. Lui s´est contenté de décrocher son téléphone, comme si de rien n´était, quand son pote l´a rappelé pour savoir ce qu´il foutait. J´ai demandé au jeune au sourire effarant de faire passer le message : soit le « crazy driver » arrêtait tout de suite son cirque, soit je continuais avec un autre taxi et le laissait continuer sans qu´il voie la couleur d´un manat.
Le macho a dû répliquer que le greluche francaise commencait sérieusement à lui taper sur le système mais comme Achille et l´autre trentenaire, qui n´était plus décontracté du tout, ont fait signe qu´il partageaient en gros ma façon de voir, on est tous remontés énervés dans la Mercedes et on a fini par arriver à Astara. Le type a encaissé son salaire (de la peur) sans broncher ni dire Salam. Nos deux compagnons de route nous ont souhaité « good luck and have a nice trip » et sous le coup de la décompression, j´ai répondu « tachakor. The same to you ».
En taxi vers Astara.
Dernière édition par Glatch le Dim 10 Mai - 20:28, édité 2 fois
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Agathe
Patand- Localisation : Vendée
Jene suis jamais allée en Azerbaïdjian ma chère Agathe, mais au Liban si. Tu décris très bien l'absence de code de bonne conduite au sens propre comme au sens figuré. Que ce soit chez les riches commes chez les pauvres, avec un hammer ou une vieille toyota pourrie personne ne respecte le code de la route. C'est à se demander si ils l'ont passé ce code et si les cours de conduite sont obligatoires. Ma fille vit au Liban une partie de l'année et l'autre à Paris. A chaque fois elle balise lorsqu'elle doit prendre la voiture pour se déplacer afin de faire ses courses ou faire une visite à des amis. Elle a frôlé la mort plusieurs fois car les libanais ne respectent pas la priorité à droite et conduisent individuellement sans penser aux autres, font des queues de poissons et les panneaux " stop " connaissent pas. Donc je te comprend, ça fait peur. Pour ma part j'irais le moins possible au Liban. Quand à l'Azerbaïdjian ça ne me tente pas vraiment, tu a décrit fort bien les endroits que tu a visité et les problèmes inhérents à ce pays. Tu es courageuse. Mais bon c'est un voyage qu'il fallait faire et tu la fait. A bientôt.
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
Merci à Wapiti qui s'est sacrifiée pour l'interro écrite et à Dieu qui a protégé Glatch (j'ai retenu mon souffle durant tout le récit du voyage en taxi tant c'était palpitant) cela aurait été dommage de ne pas avoir le J et le K !
C'est d'un romantique la rencontre avec le Lino Ventura Azéri ! j'ai adoré.
C'est d'un romantique la rencontre avec le Lino Ventura Azéri ! j'ai adoré.
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Fabienne
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Patand a écrit: Donc je te comprend, ça fait peur. Pour ma part j'irais le moins possible au Liban. Quand à l'Azerbaïdjian ça ne me tente pas vraiment, tu a décrit fort bien les endroits que tu a visité et les problèmes inhérents à ce pays. Tu es courageuse. Mais bon c'est un voyage qu'il fallait faire et tu la fait. A bientôt.
Chère Patand,
merci. J´ai bien peur que l´ironie qui perle au travers de mes messages l´ait emporté sur la réalité!! Il faudra que je fasse gaffe dorénavant à ne pas trop appuyer les traits et caricaturer.
Attention! Je suis allée de mon plein gré en Azerbaidjan, et pardon de le dire comme ça, mais j´ai franchement pris mon pied durant ce court voyage. J´espère que ces sensations de légèreté ressortiront mieux quand je parlerai de certains villages et des personnes rencontrées. Patience, ça arrive en deuxième partie d´alphabet.
Je me suis débrouillée pour fair coincider la première partie avec plus de généralités sur les deux pays visités, l´Azerbaidjan et l´Iran. Je rentrerai plus dans l´arrière-pays en deuxième partie.
N´ayez crainte, je ne tiendrai pas le crachoir aussi longtemps à chaque lettre. Mon inspiration aura sans aucun doute des limites quand on verra se pointer les Q, W, X, Y et Z....
Mais comme le dit IooI, on avait fini le job la première fois que nous nous étions croisés sur un alpahabet made in VF. Alors, on finira ce job aussi ! Ca me connait !!!
Pour revenir au Liban, j´ai adoré parcourir ce pays de long en large (y compris à la frontière israelienne où nous n´avons pas sauté sur une grenade) et crois-moi, Patand, j´envie bien ta fifille. C´est un pays où il ne me déplairait pas de vivoter, surtout dans les montagnes dans l´arrière-pays de Byblos, ou au mieux du côté de Bcharré!
Chère Fabizan,
merci à toi également. Tu te sacrifieras pour le prochain contrôle de connaissances....
L´était chouette mon Lino Ventura. Il était tellement emballé de voir une Française en chair et en os que je lui aurais volontiers fait cadeau de mon passeport (qu´il a vraiment gardé tout le temps qu´a duré notre rencontre!) mais j´en avais terriblement besoin pour le reste du voyage et surtout pour le prochain poste de contrôle, perse celui-là!
A bientôt pour le L.
Bises
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Agathe
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
Commentaires de Papipic qui à force de me voir me bidonner devant l'écran a voulu savoir de quoi il retournait :
- je ne te savais pas si nulle en informatique ! (pour moi d'abord !)
- cette Agathe ! elle a un sacré humour, elle ne peut pas s'empêcher son paragraphe sur Sarko... (à considérer comme un compliment)
- qu'est-ce-qu'elle écrit bien, un vrai roman à suspense...(re-compliment)
- ce Achille ! il est de bonne composition -sic- (alors là je sais pas !)
Je ne fais que transmettre, tu lui réponds à lui... je te précise qu'il avait le sourire aux lèvres tout au long de la lecture...
Quant à moi, je continue à me régaler de tes aventures, j'imagine bien qu'un tour avec le petit-fils de Fangio, ce n'est pas ça qui va t'arrêter !
- je ne te savais pas si nulle en informatique ! (pour moi d'abord !)
- cette Agathe ! elle a un sacré humour, elle ne peut pas s'empêcher son paragraphe sur Sarko... (à considérer comme un compliment)
- qu'est-ce-qu'elle écrit bien, un vrai roman à suspense...(re-compliment)
- ce Achille ! il est de bonne composition -sic- (alors là je sais pas !)
Je ne fais que transmettre, tu lui réponds à lui... je te précise qu'il avait le sourire aux lèvres tout au long de la lecture...
Quant à moi, je continue à me régaler de tes aventures, j'imagine bien qu'un tour avec le petit-fils de Fangio, ce n'est pas ça qui va t'arrêter !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
Yo!
J & K a rattraper, c'est comme les patisseries perses j'imagine: un regal!
J'imagine qu'en L nous n'aurons pas le droit a Lino de nouveau, fort dommage pour le public majoritairement feminin qui te suit. Mais je m'attendais a - je craignais de- voir une photo du bel homme, et c'est toute rejouie que j'ai fini la note sans apercevoir la trombine de ce prince perse, qui aurait pu detruire d'un coup d'oeil mon imaginaire. D'ailleurs, aveu: Amir... je ne me lasse pas de regarder la photo (ce n'est pas Achille qui m'interesse sur l'image, tu m'excuses ), et alors! je craque! je fond! Heureusement que tu l'as ressortie de la poubelle cette photo!
Quant a ton aventure en taxi, j'ai retenu mon souffle jusqu'au bout, meme si je n'ai pas compris comment vous avez evite le 38 tonnes ou vice versa. Ca releve du miracle, pas besoin d'explication sans doute.
Aveu bis: generalement, je ne lis jamais les carnets de voyage sur les destinations/zones geographiques qui ne m'interessent/m'attirent pas, comme peuvent l'etre l'Azerbaidjan ou l'Iran. J'en suis a la lettre K de ton abecedaire, et j'attend toujours la suite avec impatience!
Lilie
PS: Merci a Wapiti de s'etre devouee pour la premiere interro. Et merci a Fabizan de s'etre si genereusement proposee pour le prochain test.
J & K a rattraper, c'est comme les patisseries perses j'imagine: un regal!
J'imagine qu'en L nous n'aurons pas le droit a Lino de nouveau, fort dommage pour le public majoritairement feminin qui te suit. Mais je m'attendais a - je craignais de- voir une photo du bel homme, et c'est toute rejouie que j'ai fini la note sans apercevoir la trombine de ce prince perse, qui aurait pu detruire d'un coup d'oeil mon imaginaire. D'ailleurs, aveu: Amir... je ne me lasse pas de regarder la photo (ce n'est pas Achille qui m'interesse sur l'image, tu m'excuses ), et alors! je craque! je fond! Heureusement que tu l'as ressortie de la poubelle cette photo!
Quant a ton aventure en taxi, j'ai retenu mon souffle jusqu'au bout, meme si je n'ai pas compris comment vous avez evite le 38 tonnes ou vice versa. Ca releve du miracle, pas besoin d'explication sans doute.
Aveu bis: generalement, je ne lis jamais les carnets de voyage sur les destinations/zones geographiques qui ne m'interessent/m'attirent pas, comme peuvent l'etre l'Azerbaidjan ou l'Iran. J'en suis a la lettre K de ton abecedaire, et j'attend toujours la suite avec impatience!
Lilie
PS: Merci a Wapiti de s'etre devouee pour la premiere interro. Et merci a Fabizan de s'etre si genereusement proposee pour le prochain test.
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Salut Lilirlandaise,
il est pas mal, Amir, n´est-ce pas? Un type extra, complètement émancipé dans l´Iran des Mollahs, drôle et spontané. Nasrin m´a confié en marchant que toutes les nénettes étaient pendues à ses lèvres dès qu´il faisait mine de les ouvrir, en cours de traduction, pour dire un bon mot.
Pour Lino, Achille m´avait donné ses instructions avant le départ : je t´interdis formellement de tester ton nouveau Lumix sur les tarmacs d´aéroport et aux postes frontières. Quand j´ai vu ce que ca a donné en tentant de le sortir discrétos à Naxçivan, je n´ai pas osé refaire le coup à Julfa. Je suis certaine que Lino se serait laissé faire pacifiquement. On a tort de ne jamais désobéir à Achille.
Mamina,
merci de m´avoir transmis le message de Papipic. J´essaie de te servir le L ce soir, au plus tard demain matin, bien que tu ne te sois pas foulée pour le contrôle de connaissances.
En attendant, je réponds à Papipic :
Salut Pierre,
dis, est-ce que tu pourrais me refiler en cachette la recette du Tiramisu de ta charmante moitié... je rate tous les miens depuis que j´essaie de rivaliser avec celui qu´elle nous avait fait goûter en août... tu sais bien, là où on n´a pas eu le droit de se resservir.
Sinon, ouais, dis-toi bien que pour Sarko, c´est pas l´envie qui me manque de caser d´autres trucs édifiants à son sujet, mais les pauv´Azéris, c´est quand même d´eux qu´il s´agit.
T´es comme Pondy (une copine du forum) à voir du suspense dans mon récit! Mais je le répète, nous sommes rentrés entiers comme prévu du voyage et j´ai repris le boulot. Donc ne t´attends pas à "Zigouillage en Azerbaidjan" pour le Z!
Merci pour tous les mots charmants que tu m´as fait parvenir. Pour ce qui du commentaire concernant Achille, je te réponds avec plaisir plus longuement dans la partie consacrée à la lettre L...
Bises
il est pas mal, Amir, n´est-ce pas? Un type extra, complètement émancipé dans l´Iran des Mollahs, drôle et spontané. Nasrin m´a confié en marchant que toutes les nénettes étaient pendues à ses lèvres dès qu´il faisait mine de les ouvrir, en cours de traduction, pour dire un bon mot.
Pour Lino, Achille m´avait donné ses instructions avant le départ : je t´interdis formellement de tester ton nouveau Lumix sur les tarmacs d´aéroport et aux postes frontières. Quand j´ai vu ce que ca a donné en tentant de le sortir discrétos à Naxçivan, je n´ai pas osé refaire le coup à Julfa. Je suis certaine que Lino se serait laissé faire pacifiquement. On a tort de ne jamais désobéir à Achille.
Mamina,
merci de m´avoir transmis le message de Papipic. J´essaie de te servir le L ce soir, au plus tard demain matin, bien que tu ne te sois pas foulée pour le contrôle de connaissances.
En attendant, je réponds à Papipic :
Salut Pierre,
dis, est-ce que tu pourrais me refiler en cachette la recette du Tiramisu de ta charmante moitié... je rate tous les miens depuis que j´essaie de rivaliser avec celui qu´elle nous avait fait goûter en août... tu sais bien, là où on n´a pas eu le droit de se resservir.
Sinon, ouais, dis-toi bien que pour Sarko, c´est pas l´envie qui me manque de caser d´autres trucs édifiants à son sujet, mais les pauv´Azéris, c´est quand même d´eux qu´il s´agit.
T´es comme Pondy (une copine du forum) à voir du suspense dans mon récit! Mais je le répète, nous sommes rentrés entiers comme prévu du voyage et j´ai repris le boulot. Donc ne t´attends pas à "Zigouillage en Azerbaidjan" pour le Z!
Merci pour tous les mots charmants que tu m´as fait parvenir. Pour ce qui du commentaire concernant Achille, je te réponds avec plaisir plus longuement dans la partie consacrée à la lettre L...
Bises
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Agathe
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
Vous êtes vaches les filles de m'avoir désignée d'office pour le prochain contrôle de connaisance ! Mais je crois que je me dévouerais de bonne grâce pour le bien être de ce forum.
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Fabienne
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
T´inquiète Fabizan, je serai pas vache pour le prochain test... Tiens, voilà de quoi potasser en attendant, avec le L.
Lerik
Tous les chemins d´Azerbaïdjan ne mènent pas à Lerik. Mais la route qui serpente depuis Lankaran est en parfait état et pittoresque qui plus est. Lankaran est une ville située sur la partie méridionale de la côte. Nous avions trouvé à y loger deux nuits consécutives en remontant vers Bakou. Le hasard fait que ces deux villes feraient l´affaire dans la rubrique L mais puisque c´est moi la Chef de cet alphabet, j´ai décidé que c´est à Lerik que nous nous arrêterions ! J´irais même jusqu´à dire que le L a été un des coups de coeur du voyage. Encore a-t-il fallu y arriver...
La plage de Lankaran se morfond en attendant la pleine-saison...
Au marché de Lankaran, les hommes posent...
... pendant que les femmes travaillent !
Le matin même, Achille avait mis son véto, lors de notre séance plénière consacrée au vote du programme quotidien. J´avais proposé de parcourir la soixantaine de kilomètres qui séparent Lankaran de Lerik en minibus. Mais le membre le plus rationnel de l´assemblée (...) avait décrété qu´on perdrait trop de temps pour une balade à la journée et qu´il serait beaucoup plus judicieux de prendre un taxi. Par acquit de conscience et dans l´espoir de trouver un compromis, nous avons poussé jusqu´au terminal de bus de Lankaran (à propos, il y a un excellent restau qui jouxte la gare, chaleureux et bon marché, le Xan, où on se régale de poisson et de poulet farci à la façon Lavangi).
Apprenant qu´effectivement, aucun bus ne partirait vers Lerik (renseignement pris par devinez-qui auprès d´un chauffeur de taxi qui voulait faire des affaires avec nous, bien évidemment), et remballant ma fierté mal placée, j´ai laissé à Achille le soin de nous trouver un taxi sympa, à partager à l´occasion.
Pssst. J´y vais de ma petite confidence, en espérant que vous gardez tout ça pour vous et qu´il ne vous viendra pas à l´idée d´aller moucharder à Ilmmünster... Je vous laisse le soin de découvrir en photos le résultat du choix achillien. Vous pourrez ainsi juger par vous-même des compétences du (sous-entendu) « pauvre » Achille qui, aux dires de certains lecteurs occasionnels, serait « de bonne constitution ».
Avant...
... Après!
Bref ! Après avoir perdu pas mal de temps en ouverture du capot et remplacement d´une pièce défectueuse, nous avons fini par arriver dans ce fameux village, perché à plus de 1000 m d´altitude au coeur des montagnes de Talish. Les Talish sont des decendants d´une ethnie du Nord-Ouest iranien qui se seraient sédentarisés dans les montagnes et sur les rives de la Caspienne il y a environ 4000 ans. Ils ont depuis conservé leurs traditions linguistiques (iraniennes) et culturelles (de tradition animiste, à savoir qui croient aux âmes et aux esprits, bons et mauvais...). Il y aurait environ 130 000 Talish dans le sud de l´Azerbaïdjan et 70 000 dans la région de Rasht (Iran).
Vous allez me dire que décidément, c´est le jour des confidences. Mais je ne résiste pas à l´idee de vous livrer un scoop ! Pour le cas où vous seriez de nouveau conviés à briller en société et que vous rêviez, comme d´habitude, d´épater la galerie, il vous suffira de décréter cette fois : « Comment ! vous ne savez pas qui est Sirali Muslimov ? C´est l´homme le plus vieux du monde, voyons ! Décédé en 1975 à l´âge de 168 ans et originaire de Lerik en Azerbaïdjan».
Si l´assemblée est captivée, vous pourrez poursuivre en racontant que vous n´avez pas connu personnellement Sirali, mais qu´il s´agirait un berger, endurci à l´air vif des montagnes d´Azerbaïdjan qui, d´après les rumeurs, bricolait encore à 150 ans dans son jardin (alors que certains, la quarantaine à peine dépassée, sont bloqués par un disque intervertébral trop comprimé). N´oubliez pas de conclure en précisant que, dans la course à la longévité, il y a aussi ce cher Mahmud Eyvasov, mort, à 150 ans en 1958 mais dont il n´est pas précisé s´il jouait encore au nart ou à la lutte gréco-romaine, une fois soufflées ses 100 bougies.
Est-ce que vous imaginez un peu l´affluence aux enterrements respectifs, quand il s´agit de faire de la place à tout ce petit monde, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, arrière-arrière-petits-enfants, ex et nouvelles belles-filles ou gendres, enfants et petits-enfants des familles recomposées, cousins, neveux, filleuls etc. ? Il a sans doute fallu louer le stade de Lerik. Figurez-vous que je l´ai vu de mes propres yeux : l´espace dans les gradins est généreux et, si ce n´est les sanitaires défaillants (testés personnellement, comme on le verra plus tard), je dirais qu´il n´y a pas d´endroit plus propice pour une cérémonie d´une telle ampleur.
Autant vous dire que, pour moi, qui aime respirer l´air d´altitude et laisser parler l´expérience des aînés, une journée dans le village en question s´annonçait sous de riants auspices. Nous avions prévu de randonner sur les hauteurs puis de passer la fin de la journée dans le village. C´est précisement ce que nous avons fait. Quel plaisir que d´avoir pu profiter de cette végétation du haut-Lerik contrastant avec celle de la côte qui, elle, bénéficie d´un microclimat subtropical et alterne de paysages de plantations de thé, de vergers d´orangers et de citronniers.
Sommets saupoudrés de neige, vallées encaissées et pâturages d´altidude, richesse de la faune (aigles, buses, aigles royal) et de la flore (la qualité des prairies se retrouve dans la qualité aromatique et nutritive du fabuleux miel local... il est certainement là, le secret de la longévité des montagnards Talish ! ). Que souhaiter de plus pour randonner épanouis ? Ne vous attendez pas cette fois à ce qu´une catastrophe, naturelle ou humaine, soit venue contrarier notre bonne humeur et entraver notre programme.
Au contraire, ni ampoule, ni entorse, zéro caprice climatique. Achille m´a courageusement suivie quand je me suis lancée à l´assaut des hauteurs, jusqu´à ce que s´offre à nous une vue saisissante sur la région. Avant de procéder à un nouveau vote pour décider, soit de poursuivre le long des crêtes, soit de redescendre doucement en variant l´itinéraire, un paysan qui partait vendre ses fruits et légumes au marché du village a proposé de nous emmener, ce que nous n´avons pas voulu refuser.
Chemin de rando idyllique et paisible
Dans les hauteurs.
Si bien que, non seulement tout était pour le mieux dans le plus Talish des villages mais en prime, nous étions en avance sur notre programme. J´en étais à faire ce constat lorsqu´un gaillard bien campé nous a abordés, sur un ton jovial, dans un anglais étonnamment bon, alors que jusque là, il avait été impossible de se faire comprendre ou de comprendre quoi que ce soit (à savoir par exemple, s´il y aurait un bus qui redescendrait en fin de journée en direction de la côte).
Présentations d´usage. J´allais pour lui demander ce qu´il faisait par là dans cette tenue citadine parce les jeunes en chemise blanche et blouson de toile élégant ne couraient pas les rues de Lerik. Et puis je me suis reprise, par peur de le vexer. Au lieu de ça, l´humour d´Elnur nous a rapidement conquis, au point de partir avec lui sans attendre à la recherche d´un casse-croûte.
Elnur avait déjà déjeuné mais il a, par politesse, et surtout par gourmandise ! partagé notre repas léger de concombres, tomates, fromage de brebis et pain. Si vous pouviez garder ce détail pour vous, ça m´arrangerait parce qu´il m´a fait promettre de ne pas répéter officiellement qu´il a fait plus que grignoter, alors que d´une part, il est au régime et que d´autre part, il conseille lui-même à ses patients de ne pas trop se goinfrer, risques d´obésité ou de cancer de l´intestin obligent.
A vingt-quatre ans, Elnur vient de terminer ses études de gastro-entérologie à Bakou. Il a l´intention d´ouvrir bientôt son propre cabinet dans la capitale, tout au moins quand il aura fini sa dernière année de spécialisation à Ankara (Turquie). Originaire de Lerik, Elnur le Talish, parlant le talish, l´azéri, le farsi, le russe et l´anglais (!) fait partie d´un milieu favorisé. La mère gynécologue-obstétricienne dans le village, le père adjoint au maire du même village (ou carrément maire... je n´ai hélas pas toujours saisi les nuances de ses propos et les finesses de ses blagues, l´accent talish n´arrangeant rien), la grande soeur gynécologue, Elnur aurait préféré devenir gynéco lui aussi.
Mais la tradition musulmane, encore bien ancrée dans le pays (d´autant plus en milieu rural), fait que la majorité des hommes interdisent à leurs femmes de se faire ausculter ou soigner par un homme. Ainsi le cabinet d´Elnur resterait désert, même s´il exerçait à Bakou. Si certaines femmes azéries sont courageuses, elles ne sont pas forcément enthousiates à l´idée de se retrouver (enceinte ou pas) avec des marques de strangulation autour du cou, des doigts cassés ou un oeil bleui parce qu´elles sont rentrées un jour à la maison en racontant à Monsieur que « Chéri, tu sais pas, le docteur Bidule Chouette, il est vraiment chouette comme son nom. Et ultra compétent ! Au fait, nous allons avoir un enfant.... »
(Copain-Dieu, dis-moi, penses-tu que certains de tes collégues, ou toi-même peut-être, ce qui me décevrait au plus haut point, iraient jusqu´à accorder le droit aux hommes de passer leurs nerfs sur leurs femmes et de les violenter ?)
A propos de médecine, en sortant du resto, j´avais demandé à Elnur s´il pouvait m´indiquer où trouver des toilettes publiques (pour besoin urgent de vidange de thé), parce que la petite gargote n´en n´avait pas. Nous sommes alors passés devant l´hôpital de Lerik. Je sais qu´un nouveau bâtiment est en construction, et c´est tant mieux, parce que bonjour le triste état des infrastructures hospitalières ainsi d´ailleurs que la grave défaillance du sytème de santé azéri en général !
Pour revenir au problème de recherche des toilettes, ne riez pas, mais c´est ce qui nous a permis de visiter la petite ville avec le symathique Talish sous un angle pour le moins original. En effet, Docteur Elnur était bien incapable de répondre spontanément à ma question, et s´est mis à réfléchir longuement au diagnostic de la situation. En attendant, Achille prenait des photos... Quant à moi, je sautillais d´un pied sur l´autre. On a fini par se diriger vers une école publique, déserte à cette heure-ci, puisque les cours se finissent en général vers 13 ou 14 heures.
Je trépigne en prenant des photos d´Elnur et d´Achille.
Je souhaite aux mômes de disposer de toilettes présentables à l´intérieur le bâtiment de l´école parce que celles de l´extérieur étaient impratiquables. Ne commencez pas avec les « quelle chochotte, cette Glatch alors ! ». Je suis vaxinée contre bon nombre de spectacles de désolation quand il s´agit d´aller me soulager dans des endroits publics, et je ne parle pas du festival des odeurs ! Or là, même mon chat non vermifugé n´y serait pas allé.
Nous avons donc poursuivi jusqu´à l´école privée de la ville, en passant par le fameux stade, (déjà évoqué), bavardé et rigolé avec des gamins qui tapaient frénétiquement dans un ballon de foot, puis j´ai tenté ma chance du côté de la mairie... en vain. Le fait de déambuler sans fin (et surtout sans succès) en nous amusant beaucoup des histoires d´Elnur, a dû faciliter le phénomène interne d´évaporation du thé, tant et si bien d´ailleurs, que j´étais détendue au moment de prendre congé du jeune doc.
Le temps d´échanger les adresses email et de lui promettre l´envoi de quelques photos, il s´est démené pour nous trouver un taxi collectif qui descende vers Lankaran. Quand la Lada a stoppé à notre hauteur, pleine à rabord (trois occupants masculins) Achille, qui tenait tant à privilégier le taxi sur le bus, a fait une drôle de tête. Je ne résiste pas, avant de vous quitter et de vous donner rendez-vous pour le M, de vous glisser la photo prise à l´arrière de la fameuse Lada quand nous avons quitté Lerik !
Deux des trois hommes détendus à à l´avant du véhicule
Deux hommes Talish s´amusent de nous voir nous entasser dans la Lada.
Lerik
Tous les chemins d´Azerbaïdjan ne mènent pas à Lerik. Mais la route qui serpente depuis Lankaran est en parfait état et pittoresque qui plus est. Lankaran est une ville située sur la partie méridionale de la côte. Nous avions trouvé à y loger deux nuits consécutives en remontant vers Bakou. Le hasard fait que ces deux villes feraient l´affaire dans la rubrique L mais puisque c´est moi la Chef de cet alphabet, j´ai décidé que c´est à Lerik que nous nous arrêterions ! J´irais même jusqu´à dire que le L a été un des coups de coeur du voyage. Encore a-t-il fallu y arriver...
La plage de Lankaran se morfond en attendant la pleine-saison...
Au marché de Lankaran, les hommes posent...
... pendant que les femmes travaillent !
Le matin même, Achille avait mis son véto, lors de notre séance plénière consacrée au vote du programme quotidien. J´avais proposé de parcourir la soixantaine de kilomètres qui séparent Lankaran de Lerik en minibus. Mais le membre le plus rationnel de l´assemblée (...) avait décrété qu´on perdrait trop de temps pour une balade à la journée et qu´il serait beaucoup plus judicieux de prendre un taxi. Par acquit de conscience et dans l´espoir de trouver un compromis, nous avons poussé jusqu´au terminal de bus de Lankaran (à propos, il y a un excellent restau qui jouxte la gare, chaleureux et bon marché, le Xan, où on se régale de poisson et de poulet farci à la façon Lavangi).
Apprenant qu´effectivement, aucun bus ne partirait vers Lerik (renseignement pris par devinez-qui auprès d´un chauffeur de taxi qui voulait faire des affaires avec nous, bien évidemment), et remballant ma fierté mal placée, j´ai laissé à Achille le soin de nous trouver un taxi sympa, à partager à l´occasion.
Pssst. J´y vais de ma petite confidence, en espérant que vous gardez tout ça pour vous et qu´il ne vous viendra pas à l´idée d´aller moucharder à Ilmmünster... Je vous laisse le soin de découvrir en photos le résultat du choix achillien. Vous pourrez ainsi juger par vous-même des compétences du (sous-entendu) « pauvre » Achille qui, aux dires de certains lecteurs occasionnels, serait « de bonne constitution ».
Avant...
... Après!
Bref ! Après avoir perdu pas mal de temps en ouverture du capot et remplacement d´une pièce défectueuse, nous avons fini par arriver dans ce fameux village, perché à plus de 1000 m d´altitude au coeur des montagnes de Talish. Les Talish sont des decendants d´une ethnie du Nord-Ouest iranien qui se seraient sédentarisés dans les montagnes et sur les rives de la Caspienne il y a environ 4000 ans. Ils ont depuis conservé leurs traditions linguistiques (iraniennes) et culturelles (de tradition animiste, à savoir qui croient aux âmes et aux esprits, bons et mauvais...). Il y aurait environ 130 000 Talish dans le sud de l´Azerbaïdjan et 70 000 dans la région de Rasht (Iran).
Vous allez me dire que décidément, c´est le jour des confidences. Mais je ne résiste pas à l´idee de vous livrer un scoop ! Pour le cas où vous seriez de nouveau conviés à briller en société et que vous rêviez, comme d´habitude, d´épater la galerie, il vous suffira de décréter cette fois : « Comment ! vous ne savez pas qui est Sirali Muslimov ? C´est l´homme le plus vieux du monde, voyons ! Décédé en 1975 à l´âge de 168 ans et originaire de Lerik en Azerbaïdjan».
Si l´assemblée est captivée, vous pourrez poursuivre en racontant que vous n´avez pas connu personnellement Sirali, mais qu´il s´agirait un berger, endurci à l´air vif des montagnes d´Azerbaïdjan qui, d´après les rumeurs, bricolait encore à 150 ans dans son jardin (alors que certains, la quarantaine à peine dépassée, sont bloqués par un disque intervertébral trop comprimé). N´oubliez pas de conclure en précisant que, dans la course à la longévité, il y a aussi ce cher Mahmud Eyvasov, mort, à 150 ans en 1958 mais dont il n´est pas précisé s´il jouait encore au nart ou à la lutte gréco-romaine, une fois soufflées ses 100 bougies.
Est-ce que vous imaginez un peu l´affluence aux enterrements respectifs, quand il s´agit de faire de la place à tout ce petit monde, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, arrière-arrière-petits-enfants, ex et nouvelles belles-filles ou gendres, enfants et petits-enfants des familles recomposées, cousins, neveux, filleuls etc. ? Il a sans doute fallu louer le stade de Lerik. Figurez-vous que je l´ai vu de mes propres yeux : l´espace dans les gradins est généreux et, si ce n´est les sanitaires défaillants (testés personnellement, comme on le verra plus tard), je dirais qu´il n´y a pas d´endroit plus propice pour une cérémonie d´une telle ampleur.
Autant vous dire que, pour moi, qui aime respirer l´air d´altitude et laisser parler l´expérience des aînés, une journée dans le village en question s´annonçait sous de riants auspices. Nous avions prévu de randonner sur les hauteurs puis de passer la fin de la journée dans le village. C´est précisement ce que nous avons fait. Quel plaisir que d´avoir pu profiter de cette végétation du haut-Lerik contrastant avec celle de la côte qui, elle, bénéficie d´un microclimat subtropical et alterne de paysages de plantations de thé, de vergers d´orangers et de citronniers.
Sommets saupoudrés de neige, vallées encaissées et pâturages d´altidude, richesse de la faune (aigles, buses, aigles royal) et de la flore (la qualité des prairies se retrouve dans la qualité aromatique et nutritive du fabuleux miel local... il est certainement là, le secret de la longévité des montagnards Talish ! ). Que souhaiter de plus pour randonner épanouis ? Ne vous attendez pas cette fois à ce qu´une catastrophe, naturelle ou humaine, soit venue contrarier notre bonne humeur et entraver notre programme.
Au contraire, ni ampoule, ni entorse, zéro caprice climatique. Achille m´a courageusement suivie quand je me suis lancée à l´assaut des hauteurs, jusqu´à ce que s´offre à nous une vue saisissante sur la région. Avant de procéder à un nouveau vote pour décider, soit de poursuivre le long des crêtes, soit de redescendre doucement en variant l´itinéraire, un paysan qui partait vendre ses fruits et légumes au marché du village a proposé de nous emmener, ce que nous n´avons pas voulu refuser.
Chemin de rando idyllique et paisible
Dans les hauteurs.
Si bien que, non seulement tout était pour le mieux dans le plus Talish des villages mais en prime, nous étions en avance sur notre programme. J´en étais à faire ce constat lorsqu´un gaillard bien campé nous a abordés, sur un ton jovial, dans un anglais étonnamment bon, alors que jusque là, il avait été impossible de se faire comprendre ou de comprendre quoi que ce soit (à savoir par exemple, s´il y aurait un bus qui redescendrait en fin de journée en direction de la côte).
Présentations d´usage. J´allais pour lui demander ce qu´il faisait par là dans cette tenue citadine parce les jeunes en chemise blanche et blouson de toile élégant ne couraient pas les rues de Lerik. Et puis je me suis reprise, par peur de le vexer. Au lieu de ça, l´humour d´Elnur nous a rapidement conquis, au point de partir avec lui sans attendre à la recherche d´un casse-croûte.
Elnur avait déjà déjeuné mais il a, par politesse, et surtout par gourmandise ! partagé notre repas léger de concombres, tomates, fromage de brebis et pain. Si vous pouviez garder ce détail pour vous, ça m´arrangerait parce qu´il m´a fait promettre de ne pas répéter officiellement qu´il a fait plus que grignoter, alors que d´une part, il est au régime et que d´autre part, il conseille lui-même à ses patients de ne pas trop se goinfrer, risques d´obésité ou de cancer de l´intestin obligent.
A vingt-quatre ans, Elnur vient de terminer ses études de gastro-entérologie à Bakou. Il a l´intention d´ouvrir bientôt son propre cabinet dans la capitale, tout au moins quand il aura fini sa dernière année de spécialisation à Ankara (Turquie). Originaire de Lerik, Elnur le Talish, parlant le talish, l´azéri, le farsi, le russe et l´anglais (!) fait partie d´un milieu favorisé. La mère gynécologue-obstétricienne dans le village, le père adjoint au maire du même village (ou carrément maire... je n´ai hélas pas toujours saisi les nuances de ses propos et les finesses de ses blagues, l´accent talish n´arrangeant rien), la grande soeur gynécologue, Elnur aurait préféré devenir gynéco lui aussi.
Mais la tradition musulmane, encore bien ancrée dans le pays (d´autant plus en milieu rural), fait que la majorité des hommes interdisent à leurs femmes de se faire ausculter ou soigner par un homme. Ainsi le cabinet d´Elnur resterait désert, même s´il exerçait à Bakou. Si certaines femmes azéries sont courageuses, elles ne sont pas forcément enthousiates à l´idée de se retrouver (enceinte ou pas) avec des marques de strangulation autour du cou, des doigts cassés ou un oeil bleui parce qu´elles sont rentrées un jour à la maison en racontant à Monsieur que « Chéri, tu sais pas, le docteur Bidule Chouette, il est vraiment chouette comme son nom. Et ultra compétent ! Au fait, nous allons avoir un enfant.... »
(Copain-Dieu, dis-moi, penses-tu que certains de tes collégues, ou toi-même peut-être, ce qui me décevrait au plus haut point, iraient jusqu´à accorder le droit aux hommes de passer leurs nerfs sur leurs femmes et de les violenter ?)
A propos de médecine, en sortant du resto, j´avais demandé à Elnur s´il pouvait m´indiquer où trouver des toilettes publiques (pour besoin urgent de vidange de thé), parce que la petite gargote n´en n´avait pas. Nous sommes alors passés devant l´hôpital de Lerik. Je sais qu´un nouveau bâtiment est en construction, et c´est tant mieux, parce que bonjour le triste état des infrastructures hospitalières ainsi d´ailleurs que la grave défaillance du sytème de santé azéri en général !
Pour revenir au problème de recherche des toilettes, ne riez pas, mais c´est ce qui nous a permis de visiter la petite ville avec le symathique Talish sous un angle pour le moins original. En effet, Docteur Elnur était bien incapable de répondre spontanément à ma question, et s´est mis à réfléchir longuement au diagnostic de la situation. En attendant, Achille prenait des photos... Quant à moi, je sautillais d´un pied sur l´autre. On a fini par se diriger vers une école publique, déserte à cette heure-ci, puisque les cours se finissent en général vers 13 ou 14 heures.
Je trépigne en prenant des photos d´Elnur et d´Achille.
Je souhaite aux mômes de disposer de toilettes présentables à l´intérieur le bâtiment de l´école parce que celles de l´extérieur étaient impratiquables. Ne commencez pas avec les « quelle chochotte, cette Glatch alors ! ». Je suis vaxinée contre bon nombre de spectacles de désolation quand il s´agit d´aller me soulager dans des endroits publics, et je ne parle pas du festival des odeurs ! Or là, même mon chat non vermifugé n´y serait pas allé.
Nous avons donc poursuivi jusqu´à l´école privée de la ville, en passant par le fameux stade, (déjà évoqué), bavardé et rigolé avec des gamins qui tapaient frénétiquement dans un ballon de foot, puis j´ai tenté ma chance du côté de la mairie... en vain. Le fait de déambuler sans fin (et surtout sans succès) en nous amusant beaucoup des histoires d´Elnur, a dû faciliter le phénomène interne d´évaporation du thé, tant et si bien d´ailleurs, que j´étais détendue au moment de prendre congé du jeune doc.
Le temps d´échanger les adresses email et de lui promettre l´envoi de quelques photos, il s´est démené pour nous trouver un taxi collectif qui descende vers Lankaran. Quand la Lada a stoppé à notre hauteur, pleine à rabord (trois occupants masculins) Achille, qui tenait tant à privilégier le taxi sur le bus, a fait une drôle de tête. Je ne résiste pas, avant de vous quitter et de vous donner rendez-vous pour le M, de vous glisser la photo prise à l´arrière de la fameuse Lada quand nous avons quitté Lerik !
Deux des trois hommes détendus à à l´avant du véhicule
Deux hommes Talish s´amusent de nous voir nous entasser dans la Lada.
Dernière édition par Glatch le Mar 12 Mai - 17:56, édité 1 fois
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Agathe
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
Les photos "avant-après" du taxi m'ont bien fait rigoler, effectivement le pauvre Achille a manqué de discernement tant pour le charisme du chauffeur que pour la fiabilité du véhicule.
Mais au fait on prend de l'avance là, la saint Achille c'est demain !
Mais au fait on prend de l'avance là, la saint Achille c'est demain !
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Fabienne
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
Glatch a écrit:Salut Lilirlandaise,
il est pas mal, Amir, n´est-ce pas? Un type extra, complètement émancipé dans l´Iran des Mollahs, drôle et spontané. Nasrin m´a confié en marchant que toutes les nénettes étaient pendues à ses lèvres dès qu´il faisait mine de les ouvrir, en cours de traduction, pour dire un bon mot.
Pour Lino, Achille m´avait donné ses instructions avant le départ : je t´interdis formellement de tester ton nouveau Lumix sur les tarmacs d´aéroport et aux postes frontières. Quand j´ai vu ce que ca a donné en tentant de le sortir discrétos à Naxçivan, je n´ai pas osé refaire le coup à Julfa. Je suis certaine que Lino se serait laissé faire pacifiquement. On a tort de ne jamais désobéir à Achille.
Lala! Pas mal Amir? Tu rigoles? J'ai presque failli (oh! c'est beau ca!) imprimer ta photo recyclee, juste la partie de droite, et l'epingler au dessus de mon chevet! Jeunot, n'empeche que...
Quant au Lumix, pour avoir eu un avertissement de la part d'Achille, c'est ton genre les uniformes?
Je file voir ce qu'L nous raconte,
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
fabizan a écrit:Vous êtes vaches les filles de m'avoir désignée d'office pour le prochain contrôle de connaisance ! Mais je crois que je me dévouerais de bonne grâce pour le bien être de ce forum.
Ben zut alors, j'etais sure d'avoir lu un message de toi plus haut (au 4eme) annoncant ton devouement pour tes voisins du village, mais je ne retrouve plus ton message. Ai-je reve?
Pour de bon, je refile au L!
Lilie
Patand- Localisation : Vendée
Alors dis-moi belle Agathe où et comment as-tu vidangé ta vessie ? Pas un pays pour moi , ma vessie demandant grâce toutes les 1/2 h ou toutes les heures au mieux ( à cause des médocs). Tu ne dis rien du climat rencontré dans les montagnes de Talish. Je suppose que au vu de la neige il devait faire froid. Les gens rencontrés ont eu l'air sympa. Mais pas de sanitaires. Peut-être en pleine nature derrière un arbre ou un rocher. Moi c'est ce que j'aurais fait. A moins de se garnir d'une bambinette, et encore il faut la changer souvent. Bises.
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Beaucoup de questions ce matin ! Je sens que 26 lettres ne vont même pas suffire à faire le tout de la question azérie.
Bon, pour notre Lilie qui fait une fixation sur Amir, il faudrait que je te retrouve son numéro de portable... que je n´ai pas utilisé (quel gaspillage, tu vas me dire !). On avait un prévu de se retrouver éventuellement le surlendemain de notre première rencontre. Or ayant avancé notre départ de Tabriz, les retrouvailles n´ont pas eu lieu.
Je suis certaine que tu arriveras comme une grande à dénicher sur le net le code téléphonique de l´Iran... Par contre, toi qui n´es pas tentée plus que ça par Tabriz et sa région, ça risque d´être une histoire compliquée. En tout cas, je te donne raison, c´est vraiment un chouette type, qui rayonne et communique très simplement sa joie de vivre.
Sinon, non, à bien y réfléchir, je ne suis pas accro aux uniformes, ni allergique. Disons qu´ils me laissent indifférente. Mais le Lino, il en avait de la prestance !
Chère Patand,
Et moi qui me décarcasse pour faire allusion à la condition de la femme et l´état du système de santé azéri, tu m´interroges sur le problème de vidange féminin...(que j´aborderai, promis à la lettre V ! Je plaisante). Je te répondrai simplement que je m´adapte vraiment sans trop de difficulté et que jusque là, je n´ai jamais vraiment fait une montagne du problème des sanitaires en voyage. De toute façon, j´ai survécu au baptème des WC de Pékin (hors club-med... mais ambiance conviviale également car aucune séparation, tu peux taper la discute en t´accroupissant sur le caniveau !), bien avant que la Chine ne se porte candidate aux jeux olympiques. Voilà pour les détails croustillants.
Pour revenir à Elnur, qui a fait preuve de beaucoup d´ironie et d´autodérision en se dévouant frénétiquement pour me chercher des toilettes convenables, l´après-midi passée en sa compagnie a été un des moments forts du voyage. En dehors de sa gentillesse et de son hospitalité, il nous a appris des tonnes de détails sur son pays, sur le système de santé azéri, ses études de médecine et la condition de la femme en terre musulmane. Je n´ai pas osé trop m´étendre (j´en fais assez comme ça) sur le problème de la violence conjugale qui est tabou dans le pays. J´ai été moi-même témoin (passive) d´une scène d´une rare violence alors que j´étais perchée au dixième étage d´un bâtiment soviétique et que j´avais vue sur la cour intérieure d´une maison. Elle m´a bien assommée. Ce n´est pas dans mon intention de me poser en donneuse de leçons mais il m´est apparu important et utile de souligner cet aspect social.
Pour ce qui est du climat et de la météo, si j´ai le temps, j´en parlerai aujourd´hui, sinon demain, à la lettre M. Disons que pendant la majeure partie du voyage, j´avais un pantalon double épaisseur et, en haut, tout ce que j´avais plié au départ dans mon sac à dos (5 épaisseurs !).
Bon, pour notre Lilie qui fait une fixation sur Amir, il faudrait que je te retrouve son numéro de portable... que je n´ai pas utilisé (quel gaspillage, tu vas me dire !). On avait un prévu de se retrouver éventuellement le surlendemain de notre première rencontre. Or ayant avancé notre départ de Tabriz, les retrouvailles n´ont pas eu lieu.
Je suis certaine que tu arriveras comme une grande à dénicher sur le net le code téléphonique de l´Iran... Par contre, toi qui n´es pas tentée plus que ça par Tabriz et sa région, ça risque d´être une histoire compliquée. En tout cas, je te donne raison, c´est vraiment un chouette type, qui rayonne et communique très simplement sa joie de vivre.
Sinon, non, à bien y réfléchir, je ne suis pas accro aux uniformes, ni allergique. Disons qu´ils me laissent indifférente. Mais le Lino, il en avait de la prestance !
Chère Patand,
Et moi qui me décarcasse pour faire allusion à la condition de la femme et l´état du système de santé azéri, tu m´interroges sur le problème de vidange féminin...(que j´aborderai, promis à la lettre V ! Je plaisante). Je te répondrai simplement que je m´adapte vraiment sans trop de difficulté et que jusque là, je n´ai jamais vraiment fait une montagne du problème des sanitaires en voyage. De toute façon, j´ai survécu au baptème des WC de Pékin (hors club-med... mais ambiance conviviale également car aucune séparation, tu peux taper la discute en t´accroupissant sur le caniveau !), bien avant que la Chine ne se porte candidate aux jeux olympiques. Voilà pour les détails croustillants.
Pour revenir à Elnur, qui a fait preuve de beaucoup d´ironie et d´autodérision en se dévouant frénétiquement pour me chercher des toilettes convenables, l´après-midi passée en sa compagnie a été un des moments forts du voyage. En dehors de sa gentillesse et de son hospitalité, il nous a appris des tonnes de détails sur son pays, sur le système de santé azéri, ses études de médecine et la condition de la femme en terre musulmane. Je n´ai pas osé trop m´étendre (j´en fais assez comme ça) sur le problème de la violence conjugale qui est tabou dans le pays. J´ai été moi-même témoin (passive) d´une scène d´une rare violence alors que j´étais perchée au dixième étage d´un bâtiment soviétique et que j´avais vue sur la cour intérieure d´une maison. Elle m´a bien assommée. Ce n´est pas dans mon intention de me poser en donneuse de leçons mais il m´est apparu important et utile de souligner cet aspect social.
Pour ce qui est du climat et de la météo, si j´ai le temps, j´en parlerai aujourd´hui, sinon demain, à la lettre M. Disons que pendant la majeure partie du voyage, j´avais un pantalon double épaisseur et, en haut, tout ce que j´avais plié au départ dans mon sac à dos (5 épaisseurs !).
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Agathe
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
C´est aujourd´hui la Saint de mon Achille ?fabizan a écrit:Les photos "avant-après" du taxi m'ont bien fait rigoler, effectivement le pauvre Achille a manqué de discernement tant pour le charisme du chauffeur que pour la fiabilité du véhicule.
Mais au fait on prend de l'avance là, la saint Achille c'est demain !
Oh là là, Fabizan, et moi qui ne suis pas encore coiffée!!!
Te moque pas de notre chauffeur, qui parlait couramment le russe alors que nous, pas du tout! Il n´y était pas obligé, en tant que chauffeur de taxi, mais il s´arrêtait partout pour nous montrer ici et là des rapaces, là une cascade, pour qu´on prenne des photos et il nous racontait son service militaire dans l´armée russe .
Peu charismatique?... mais plus efficace que le concessionnaire Renault d´Ilmmünster!
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Agathe
IooI- Localisation : Île Moon's Terre
Hmmm, n'en fais pas d'trop quand-même...C´est aujourd´hui la Saint de mon Achille ?
Oh là là, Fabizan, et moi qui ne suis pas encore coiffée!!!
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J'aime mon p'tit bout de tissu à fleurs.
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
Pierre ne dira plus rien... ça t'évitera d'en rajouter une couche ! pôv'Achille ! le jour de sa fête !
N'empêche qu'on continue à bien s'amuser et à bien s'instruire en même temps, c'est le but non ?
N'empêche qu'on continue à bien s'amuser et à bien s'instruire en même temps, c'est le but non ?
Patand- Localisation : Vendée
Désolée pour la vidange de vessie, il est vrai que ce sont surtout les hommes qui la font. Sorry. Tu fais bien de parler des violences conjugales car il y a bien trop de femmes qui en meure de par le monde. Les hommes en Azerbaïdjan ne veulent pas en parler et pour cause ils continuent de les violenter et de les tuer. Inadmissible. Atroce.
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Je feuillette le calendrier de long en large et ne trouve pas de Saint-IooI...IooI a écrit:Hmmm, n'en fais pas d'trop quand-même...C´est aujourd´hui la Saint de mon Achille ?
Une erreur à l´imprimerie?
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Agathe
IooI- Localisation : Île Moon's Terre
C'est passque je serais plutôt démon. Enfin, ton diablotin quoi.
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J'aime mon p'tit bout de tissu à fleurs.
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
Mamina, qu´est-ce qu´on va devenir si Pierre n´ose plus rien dire!!! Avant de déprimer, j´imprime rapidement le M.mamina a écrit:Pierre ne dira plus rien... ça t'évitera d'en rajouter une couche ! pôv'Achille ! le jour de sa fête !
Masouleh
Pour la partie qui vient, je propose d´accorder un jour de repos au clavier de l´ordinateur (ainsi qu´à la brute qui le maltraite) et de laisser parler quelques photos. Leurs légendes devraient suffir à vous donner un bon aperçu de Masouleh (Iran).
Arriver jusqu´à Masouleh n´a pas été une mince affaire. Il faisait pourtant beau (bien que frisquet) quand nous avons quitté Tabriz. En attendant le départ du bus qui devait nous conduire de nuit jusqu´à Rasht, nous nous étions posés dans un des parcs de la ville.
Dans le bus, qui affichait complet, on nous avait attribué les deux seules places dont le dossier du siège n´étaient pas modulable, alors que les sièges de devant étaient inclinables et ne nous laissaient plus que dix centimètres pour étendre nos jambes et déplier les genoux. Vous me direz, qu´il y a bien plus grave dans la vie que de ne pas fermer l´oeil de la nuit quand on a crapahuté toute la journée et qu´on va probablement marcher la plus grande partie de la journée suivante. D´ailleurs, est-ce qu´on s´est plaint ?!
On a du mettre onze heures pour rejoindre Rasht alors qu´en temps normal, il en faut neuf. Après avoir pris la direction du sud, le bus a piqué plein ouest et s´est engagé dans les routes de montagnes. Chacun s´affairait à trouver une position pour dormir quand on a fait la courte et unique pause du voyage. On devait déjà être en altitude parce que le vent glacial nous a saisis sur place.
Une fois réinstallée, alors que la plupart avait déjà trouvé le sommeil, je bouquinais distraitement. Je me suis alors aperçue que, non seulement il neigeait à gros flocons mais qu´en outre, voitures, bus, poids lourds étaient tous (à quelques exceptions près, dont nous) plantés en travers de la route ou garés raisonnablement sur le bas-côté en attendant que la météo redevienne plus clémente.
Au démarrage, il m´avait pourtant paru être fait de chair et d´os... mais je crois que nous sommes tombés sur l´Homme qui valait trois milliards, parce que notre chauffeur bionique a certes daigné limiter sa vitesse au sortir des tunnels sans visibilité et dans les descentes aux allures de patinoires encombrées de cadavres de tôle, mais pour le reste, on a continué notre route comme si le soleil avait brillé sur l´autoroute et qu´elle avait été déserte...
A Rasht, le bus nous a déposés au terminal. Nous étions froissés par cette mauvaise nuit mais assez vivants pour pouvoir prendre un taxi collectif et grimper vers Masouleh.
Le fait d´arriver en milieu de matinée au pied du village, perché à 1050m dans un cadre magnifique, et d´apercevoir les flancs de collines et la végétation tapissés de givre, de sentir la brume suinter de toute part, ne nous a pas vraiment perturbés. Plutôt que de se soucier des frimas (pas vraiment de saison), il s´agissait en priorité de trouver un endroit où passer la nuit et surtout un coin où petit-déjeuner.
Ce n´est pas encore l´affluence au café, celui que l´on trouve à l´entrée du village mais c´est dans le verre fumant qu´est l´ambiance...
Masouleh, figurez-vous, n´est pas n´importe quel bled craignos, infesté de graffitis farsi, mais un village qui figure au patrimoine mondial de l´Unesco, du fait de son originalité et de son unité architecturale. Les maisons, mélanges de pierre, de bois et de pisé ocre s´imbriquent ingénieusement les unes dans les autres. Et les toits plats des uns servent de terrasses aux voisins du dessus !
Une fois défroissés et rassasiés, Achille et moi avons entrepris de gagner les hauteurs pour nous dégourdir les gambettes et avant tout profiter d´une splendide vue panoramique sur le village et la vallée encaissée avant que la brume ne se fasse trop encombrante. Il faut préciser qu´au moment où j´allais me préoccuper d´étudier la météo à venir, la brume s´est transformée en gros flocons blancs et lourds d´humidité !
Une fois redescendus après avoir croisé un seul chat tigré, zéro chien, entendu le hi-han d´un âne et le grondement d´une cascade, un couple de Masouléiens (?) nous a invités chaleureusement à prendre le thé et à jeter un coup d´oeil à l´intérieur de leur duplex. Le grand-père avait dû faire la bringue la veille, car il se levait tout juste lorsque nous sommes arrivés.
Que faire de plus captivant, alors que la journée a déjà pris un tel élan ? Et si on tentait le lèche-vitrines ? A Masouleh les grand-mères ont un sacré coup de crochet et se sont spécialisées dans le tricot de petites poupées multicolores et de chaussettes chaudes. J´ai pris une petite poupée pour Charlotte (qu´elle a baptisée Masoulette) et n´ayant pas trouvé la pointure d´Achille dans le rayon des chaussettes, j´ai décidé de mettre fin à cette course infernale à la consommation.
L´animation du village était à son comble. Une classe d´étudiants en architecture avait fait le trajet la veille depuis Téhéran pour les cours de travaux pratiques (à savoir : se poser à un endroit du village et esquisser les maisons construites à flanc de montagne, dans la mesure où les doigts n´auront pas à être amputés avant la fin de l´exercice). L´un deux a préféré faire l´école buissonnière et venir se ressourcer avec nous aux pieds de la cascade.
Il s´était déjà écoulé pas mal de temps depuis le dernier çay. Il était donc temps d´aller se réchauffer une n-ième fois (comme c´était parti, ce ne serait sans doute pas la dernière). Nous sommes rentrés dans le premier café venu et installés à la seule table disponible. A priori la moyenne d´âge de Masouleh talonne de peu celle de Lerik... mais l´ambiance n´en était pas moins électrique.
Nous avons sympathisé avec le seul trentenaire du coin qui s´exprimait dans un anglais fluide. Sportif, lutteur à ses heures, quand il n´est pas occupé à tenir l´épicerie voisine. Il nous a fait part de son avis sur le prix des Adidas dans le bazar de Téhéran, m´a fait signe discrètement que mon foulard n´était plus à sa place (il avait glissé quand j´ai ôté ma capuche de Kway... d´où le regard insistant des aînés), nous a approuvés quand nous avons lui avons fait remarquer que les saisons n´en sont plus vraiment et nous a appris que les chasse-neige étaient rangés depuis belle lurette parce qu´il ne neige généralement plus à Masouleh à la mi-avril....
Depuis le café, on a observé les costauds qui déneigaient les toits à la pelle, en en foutant plein sur la terrasse du voisin de dessous.
La nuit est tombée sur Masouleh et la classe d´architecture s´est offert une dernière tournée de thé en terrasse. Les deux minarets liliputiens de la mosquée se sont allumés pour mieux veiller sur le village.
On n´a pas entendu un chat de la nuit. Le seul matou aperçu dans la matinée avait probablement trouvé à se faufiler quelquepart pour aller ronronner au chaud sur un Kilim.
Au réveil, Masouleh était méconnaissable, à commencer par la paire de boîte-à-lettres et la poubelle.
Il n´empèche qu´avant de poursuivre notre route, ce n´est pas le réchauffement de la planète et les sautes d´humeur des saisons qui allaient nous priver du charme tout pittoresque de Masouleh.
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Agathe
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Magnifique ce M Masoulehin !
J'M beaucoup.
J'M beaucoup.
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Invité- Invité
Salut Agathe
La neige ne te dépayse pas trop, juste que t'as pas apporté ta pelle !
Dis, tu crois que ce sont des boîtes à lettres ?
Il me semble que ce sont des troncs. Ces fameuses boîtes à oboles qui émaillent le pays pour que tout bon musulman applique le cinquième précepte religieux (la charité)et glisse chaque jour son aumône. Nous avions discuté avec un homme, très "remonté" contre la politique intérieure de son pays et qui avait expliqué que, transitaient par ces boîtes des sommes colossales échappant à tout contrôle et récoltées par les imans. Ceux-ci doivent légitimement s'en servir dans des buts caritatifs mais beaucoup de gens se posaient des questions quant à la finalité réelle de cette manne....
Et la poubelle ? Est-ce une poubelle ?
A te lire encore et encore
Dom.
La neige ne te dépayse pas trop, juste que t'as pas apporté ta pelle !
Dis, tu crois que ce sont des boîtes à lettres ?
Il me semble que ce sont des troncs. Ces fameuses boîtes à oboles qui émaillent le pays pour que tout bon musulman applique le cinquième précepte religieux (la charité)et glisse chaque jour son aumône. Nous avions discuté avec un homme, très "remonté" contre la politique intérieure de son pays et qui avait expliqué que, transitaient par ces boîtes des sommes colossales échappant à tout contrôle et récoltées par les imans. Ceux-ci doivent légitimement s'en servir dans des buts caritatifs mais beaucoup de gens se posaient des questions quant à la finalité réelle de cette manne....
Et la poubelle ? Est-ce une poubelle ?
A te lire encore et encore
Dom.
Glatch- Localisation : Ilmmünster, Bavière, Allemagne
- Message n°100
Re: Abécédaire de voyage. Azerbaïdjan-Iran. Avril 2009.
IooI a écrit:C'est passque je serais plutôt démon. Enfin, ton diablotin quoi.
Me vlà bien montée (pardon de l´expression! Wap, je la retire au moment où elle me vient à l´esprit) avec un démon.
Je dis plus rien, tiens, comme Pierre !!!
D´ailleurs tant qu´il dira rien = moi non plus.
PS à mon amoureux : IooI, nos prochaines vacances, tu les aimerais forfaitaires ou aventuramoureuses?
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Agathe