Un Suisse qui n'aime pas la lenteur.Après avoir roulé avec lui à moto, je me suis dis que je devrais me remettre au vélo ! Je n'avais jamais vu un type comme ça sur une moto ! Bon, il a fait du moto cross quand il était jeune - eh ! il n'a que trente cinq ans ! Bon sang ! Quelle aisance ! Comme si la moto était une excroissance de son corps ! Lorsqu'il ne roule pas, il allume cigarette sur cigarette, il ne tient pas en place, il s'agite, tambourine la table avec ses doigts, parle fort. Lorsqu'il prend l'avion, c'est pour lui une torture, alors il avale un somnifère. Ce suisse est vraiment incroyable ! Et il est d'une extrême gentillesse, peut être un peu trop pour la Thaïlande !
Avant de partir à Luang Prabang, je lui ai demandé si ça l'intéressait de voir des combats de coqs. Faire quelque chose ? Ah la délivrance ! Il m'a vite rejoint ! Et lorsque nous nous somme arrêtés devant cette petite arène, recouverte de tôle, perdue dans la campagne, il m'a demandé : mais comment tu as fait pour trouver cet endroit ?
Le but suprême du voyageur est d'ignorer où il va - Lie Tseu

Elle vendait des petits carnets avec un stylo 20 bats, pour les parieurs

Un parieur qui m'a fait penser à Charles Pasqua !
]Le "remplumeur" de coqs.
Mince ! Je n'avais pas vu la première fois que les coqs pouvaient se faire remplumer ! Je me suis approché.




Tout d'abord, ce... réparateur de coqs, vérifie que la plume s'accorde bien au plumage du gallinacé, ensuite la taille soigneusement, la recouvre de silicone, et la place enfin. Faut reconnaitre qu'un round de 20 minutes, ça fait des dégâts !
Luang Prabang.J'en reviens, j'y ai passé deux nuits. J'ai pris un aller/retour Chiang Mai/Luang Prabang, en avion. A mon retour en Thaïlande, on m'a octroyé un permis de séjour de 28 jours. Ouf ! Fini la corvée de me rendre à Mae Sai, de faire ces soixante kilomètres à moto, fort ennuyeux !

Accompagnée par un couple, elle n'avait qu'une préoccupation : se faire remarquer ! Elle ressemblait à une starlette qui n'avait pas compris que son temps était passé ! Le plus beau, au retour, elle était derrière moi avec ses amis !
Ah Luang Prapang ! Quelle belle ville ! Si vous êtes un bourgeois/se aisé, vous avez de nombreux endroits agréables pour y dépenser votre argent, et, si vous êtes un touriste, il vaut mieux y arriver avec un package complet : vous aurez un excellent logement sans trop vous ruiner.
Ce que je retiens de ce court séjour à Luang Prapang ? Juste une terrasse d'un petit café-restaurant ! Elle se trouve au cœur de la ville, dans une ruelle parallèle au Mékong : c'est un marché quotidien où l'on vend que de la nourriture. Cette terrasse donne de plein pied sur le marché, ainsi on peut consommer en observant le défilé nonchalant des laotiennes, celles ou ceux - pas les plus nombreux- qui s'attardent, tâtent la marchandise, discutent le prix. Parfois des touristes en groupe, bardés d'appareils photographiques aux zooms impressionnants, gâchent le plaisir de l'observation. Comme le regard est attiré par les marchandises, on peut passer devant sans se rendre compte qu'elle existe. D'ailleurs, je ne l'ai remarquée qu'à mon deuxième passage. La première fois où je me suis attablé, ils étaient déjà là : trois laotiens de plus de 60 ans, très bien habillés, cigarettes au bec, ils semblaient rêvasser lorsqu'ils ne discutaient ou ne riaient pas de leurs propres commentaires, ils me donnaient aussi l'impression d'être des habitués du lieu et se comporter comme s'ils étaient chez eux. Tout à coup, une dame a surgi du marché et leur a lancé un "sabaïdi" (bonjour en laotien) bien sonore ! Elle a serré la main au premier, collé un gros baiser à celui qui portait une veste, et deux bises au troisième. Bien entendu, c'est une française, et j'ai subodoré qu'elle était la femme de l'homme à la veste. Ils ont parlé tous les quatre en français. Elle a fait semblant de se plaindre qu'aucun des trois ne lui avaient offert une rose pour la fête des femmes.
Le lendemain matin, le 9 mars, j'y suis retourné prendre le petit déjeuner avant de m'embarquer pour l'avion du retour. Je me suis installé à leur table, puisqu'il n'y avait personne. C'est alors que j'ai vu l'un d'entre eux venir du marché. En passant devant moi, il a lancé un "bonjour", à tout hasard. J'ai dit bonjour. Il a commandé son petit déjeuner, puis il s'est approché de moi pour discuter. Vous êtes français ? Nous aussi, nous aimons ce lieu, on est aux premières loges, on regarde passer les jolies femmes. Sur ce, arrive le laotien à la veste. C'est un français dit le premier, alors l'homme à la veste me tend la main. Quant au troisième, il se comporte comme s'il était vraiment chez lui. Tous les trois se sont assis à la table que j'occupais la veille. Nous avons eu une agréable conversation où nous avons abordé l'économie du Laos, son histoire, la vie d'aujourd'hui, et l'homme à la veste a évoqué en se marrant ce cher D.S.K. Lorsque nous avons parlé de nos âges, j'ai évalué précisément celui de l'homme à la veste : 68 ans !
Et il est bien marié avec la dame française que j'avais vu la veille !
Mais je n'ai pas eu l'opportunité de lui demander ce qu'il faisait ou avait fait dans la vie. Le premier qui m'a parlé, âgé de 67 ans, est un homme d'affaires qui bouge beaucoup. Il n'a plus besoin de travailler, dit en souriant l'homme à la veste. En tout cas, il aime aussi observer. C'est une jolie femme, dit-il soudainement, en regardant le marché. Le laotien qui parlait le moins a fait ce commentaire : elle est d'une bonne famille. Sans doute le plus important à ses yeux !
Enfin, je me suis levé pour payer. Surprise, le laotien le moins disert s'est levé à son tour. Vous voulez payer ? Ah bon ? Vous êtes le patron ? Au moment où je voulais partir, voilà-t-il pas que l'envie lui prend de me parler. C'est un membre de sa famille qui est propriétaire de ce café restaurant, il est là pour rendre service. En somme, vous êtes le superviseur ? Il a rigolé ! Oui, c'est ça ! J'espère que l'on vous reverra, a-t-il ajouté, vous êtes le bien venu ici. L'homme a la veste m'a tendu sa main, alors j'ai serré aussi la main des autres - l'homme d'affaires s'est levé pour me saluer.
Bon, je me suis dit que je venais de rencontrer le Laos des anciens temps. Si j'habitais Luang Prabang, je viendrais prendre mon petit déjeuner tous les matins sur cette terrasse, et boire un verre en fin d'après midi, histoire de voir passer les jolies dames laotiennes qui font leur marché.
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Luang Parabang, en fin d'après midi, le 7 mars





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Journée du 8 mars, dans la ruelle où se trouve le marché.





photo prise de la terrasse du café

La terrasse.
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Souvenirs



Boutique d'une coiffeuse




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Installation du marché touristique du soir



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Le 9 mars, à l'aéroport. Les employés des hôtels et les guides attendent les touristes

Maadadayo !