Dernières nouvelles de la Thaïlande

En France, c'est plutôt 1 fois par an une telle kermesse

geob a écrit:Bonne Année à tous les Lapins du Village ! Cette année c'est le Lapin d'eau, moi je suis Lapin de métal

Ah ben je ne savais pas quel etait le nouveau signe chinois. Merci Geob

Lilie, chien

Skyrgamur a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des sous catégories en astrologie chinoise
Je viens de regarder sur Internet : Les éléments, eux, tiennent au dernier chiffre de son année de naissance : celles finissant par 0 et 1 sont métal ;  2 et 3 : eau ; 4 et 5 : bois ; 6 et 7 : feu et 8 et 9 : terre.
Alors, je suis Tigre de métal

Ah bon ? Mais c'est nouveau, ces elements ? Ou en tout cas qu'on en parle dans nos contres ? Ca voudrait dire que je ne suis pas que chien, mais chien kekchose ? Donc chien d'eau pour 82 ?

Lilie

Tu me donnes faim, Geob !

Je sens les odeurs, j'entends le brouhaha.

Aaaaah ! Merci !

Lilie

Mae Sai, 62 kilomètres au nord de Chiang Rai, frontière avec la Birmanie.

  Pour les voyageurs, un poste frontière bien pratique. Après avoir franchi le contrôle thaïlandais, vous franchissez le pont et vous êtes en Birmanie. Vous faites tamponner votre passeport et vous dites que vous n'allez pas faire du shopping : vous pouvez revenir sur vos pas, repasser le contrôle thaïlandais et vous revoici pourvu d'une exemption de visa. Bref, l'affaire d'une quinzaine de minutes ! Mais voilà, les relations entre la Thaïlande et la Birmanie ne sont jamais de tout repos. En ce moment la frontière est fermée...


(en agrandissant la photo, il me semble qu'un panneau signale l'interdiction de prendre des photos)

... Mae Sai n'est plus cette ville frontière animée, et cela pour des raisons politiques, mais j'y suis allé pour voir si ce curieux personnage a toujours son café-restaurant ouvert. (messages 79 et 81). Il est toujours là, maigri de 26 kilos, méconnaissable ! Alors j'ai évoqué la covid, mais non, c'est sa décision, sa volonté, maintenant il se sent mieux. Par contre, il ne fait plus ces breuvages à base de plantes, il n'en avait pas le droit. Le rideau de fer qui fermait son "laboratoire" et toute sa production n'existe plus, les flics ont tout embarqué et lui ont collé une amende de 50 000 baths !




(photos 2023)


Maadadayo !

geob a écrit:
(messages 79 et 81). Il est toujours là, maigri de 26 kilos, méconnaissable !

Je suis allée revoir ces messages. Si cet homme qui ressemble effectivement à un chinois a perdu 26 kg, il doit être maigre comme un clou !

Ma pédicure

  (voir message n°4)

  Ce salon de coiffure se planque au cœur du grand marché couvert de Chiang Rai - comme à la Samaritaine de jadis on y trouve de tout -,  difficile à situer exactement dans un secteur avec de nombreuses allées étroites, bordées d'échoppes souvent fermées, le rideau de fer baissé, cela vous donne l'impression de vous balader dans de sombres et sinistres coursives, sans aucun repère. Ce n'est pas la première fois que j'y vais, et pourtant, à chaque fois, je ne le trouve jamais du premier coup ce salon !

   Hier matin, il n'y avait personne, la patronne était seule, aucune de ses deux filles n'étaient encore arrivées. Evidemment, nous avons parlé de ces funestes deux années perdues mais cette femme dynamique, marrante, mariée à un suédois depuis 7 ans, n'est pas du genre à sombrer dans la déprime. Elle a été marié avec un thaïlandais, ils se sont séparés, son suédois semble avoir une meilleure assise financière. La plupart des thaïlandaises qui travaillent racontent la même histoire : leur mec s'est barré avec une plus jeune, il leur a fait un enfant mais n'a pas voulu assumer, ou alors c'était un fainéant, un violent... enfin bref la liste n'est pas close ! Néanmoins, je trouve que le rapport entre les garçons et les filles évoluent petit à petit, par exemple j'en vois qui se baladent en se tenant la main - sans doute issus d'un milieu relativement aisé.

Ma pédicure ouvre son salon toute la journée jusqu'à 17h et ferme avant s'il n'y a personne, ensuite elle rentre chez elle, fait de la gymnastique(à 56 ans, elle a un corps de jeune fille), prépare à manger pour son mari et ses filles, regarde un peu les réseaux sociaux, et puis... et puis elle va se coucher. Son suédois de mari ne parle pas thaï, alors comment communique-t-elle avec lui? Un peu comme nous, dit-elle en éclatant de rire. Notre dialogue très sommaire se basait sur un peu de mots thaï et d'anglais, voilà une chose que je n'aurais pas supporter pendant 7 ans !

Au fond, la plupart des expatriés ont trouvé une "assistante de vie" en se mariant avec une thaïlandaise !






(photo floue mais donne une idée de l'endroit où se trouve le salon !)







Ce sont des allées principales, d'autres plus étroites partent sur la gauche et la droite.


Maadadayo !

Mae Salong

Avant d'arriver à Mae Salong par la piste bétonnée qui relie la route sud et celle du nord pour cette destination dans la montagne, un arrêt chez ce couple Akha pas ordinaire. Dorénavant, puisque la loi thaïlandaise le permet, Ton (le nom du mari) s'essaie à la culture de l'herbe magique. Veux tu essayer une infusion de ganja? Mais oui !



Je rappelle une nouvelle fois que c'est autorisé, ainsi que la consommation récréative. Au centre de Chiang Rai, il y a un magasin "Greenline" qui vend diverses sortes de marijuana, ainsi que les instruments pour la fumer, de très beaux objets en verre au prix faramineux !

Marché de Mae Salong, vers 6h30 du matin, il fait encore nuit et je suis allé prendre un petit déjeuner au fond du petit marché couvert, un petit déjeuner qui consiste à boire du soja chaud et manger des beignets un peu huileux tout de même mais très digestes.


(9h, plus grand chose à vendre, les rayons de soleil éclaire le marché couvert qui a plein d'ouvertures sur le toit et les cotés.)

Le marché extérieur est plus intéressant, on voit toutes les ethnies vendre leur productions, ou simplement faire ses courses, ou tenter sa chance.




(les premiers rayons du soleil se hissent au dessus des montagnes environnantes vers les 8h)










Maadadayo !

En janvier 2020, alors que je fréquentais ce café des artistes (message 86), je me suis aperçu qu'on y vendait des cailloux sur lesquels étaient peints des têtes d'animaux. Une idée m'a traversé l'esprit : pourrais-je avoir un cailloux avec une tête de lapin, c'est mon signe du zodiaque chinois. La jeune femme charmante, gentille, que j'ai photographié avec sa mère, m'a assuré qu'elle en parlerait à sa sœur dont les œuvres sont exposées en face du café. Mais voilà, la pandémie du Covid a tout bouleversé et les projets se sont fait la malle. Depuis mon arrivée en décembre 2022, j'ai remis cette idée sur le tapis avec un grand sourire pour montrer que, au fond, cela n'avait pas une si grande importance. Et j'ai même fini par penser que je ne l'aurais pas, mon cailloux ! Cela ne m'empêchait pas d'y aller pour déguster un cappuccino dans un cadre vraiment agréable.

Lundi 13 février, la sœur de l'artiste (voir le lien du message 86), m'a accueilli avec un sourire radieux. Elle a mis sur sur le comptoir trois cailloux : sa sœur avait enfin trouvé le temps de me contenter ! Et comme j'avais longtemps attendu, elle m'a fait cadeaux de deux petits cailloux avec aussi une tête de lapin ! Franchement, cela m'a ému, je me disais que vu son emploi du temps chargé, elle ne trouverait jamais le temps de faire ces petites peintures minutieuses. Ce n'est pas tout : la grande sœur qui officie derrière le comptoir du café ne s'est pas contenté de me présenter ces trois cailloux, elle les a enveloppés et mis dans un joli petit sac.




La première pierre plus grande que les deux autres, c'est ce que je voulais





et les cadeaux...






C'est en les déballant que je me suis rendu compte qu'il avait la signature de l'artiste et l'année !


Maadadayo !

Très jolis ces lapins. Chapeau l'artiste

La "backery" de Mae Salong


   A Mae Salong, il y a la rue étroite qui monte vers le sommet où se trouve le marché qui attire beaucoup les touristes thaïlandais, elle passe devant l'unique 7/11 (seven/eleven ouvert 24/24) de ce bourg de montagne,  ensuite la rue tourne à gauche et continue à grimper avec un fort pourcentage. De part et d'autre des maisons de plain pied, des magasins et une "backery", boulangerie, pâtisserie (pas très élaborée), café. Pour y entrer, il faut descendre une marche car c'est vraiment situé en contre bas de la rue, du coup, une fois installé devant l'unique table, vous voyez le dessous des... voitures, et prenez parfois dans vos narines une dose de gaz d'échappement - il n'y a tout de même pas une circulation constante, loin de là ! Derrière le présentoir des pains, brioches et gâteaux, s'ouvre un immense espace où il y a la cuisine, j'écris cuisine par commodité parce que de ma place je ne vois que des ustensiles de cuisine, des marmites, toutes sortes de plats métalliques, et sur la gauche une grande table avec des bancs. J'ai commandé un cappuccino (faut toujours préciser chaud, autrement on vous le sert "iced").  Pendant que la patronne me le préparait, un type est entré, et il a commencé à faire du rangement, à s'activer comme un employé, puis, à côté de la patronne, il s'est préparé un plat de je ne sais trop quoi et s'est assis à la grande table avec son plat. La patronne m'a apporté mon cappuccino en me regardant avec, m'a-t-il semblé, une grande curiosité.
- Vous êtes déjà venu, il y a cinq ou six ans, m'a-t-elle dit.

Je suis resté abasourdi. Oui, je connais ce café-boulangerie mais il y a belle lurette que je n'y avais mis les pieds ! En 2020, non, alors 2019...  non plus, bon sang, cette thaïlandaise se souvient mieux que moi de mes propres activités ! Tout de même, cinq ou six ans après, se souvenir de moi !

Les touristes, majoritairement thaïlandais, s'arrêtent au sommet de Mae Salong où se trouve le grand marché qui propose du thé, des théières, des fruits secs, des épices, des infusions, et bien d'autres choses encore, alors, bien qu'il faille passer devant la "backery", c'est difficile de la remarquer et même si c'était le cas, impossibilité de garer son véhicule dans cette rue étroite à la forte déclinaison. Faut reconnaitre aussi que l'entrée de la "backery" n'est pas engageante : quand on descend une marche, on a l'impression de s'introduire dans une caverne ! Il est donc probable que peu de "farangs" viennent boire un cappuccino dans ce lieu... original !

Puisque les gens se rappellent de moi après tant d'années, je me dis heureusement je ne laisse jamais d'ardoise en partant !


Maadadayo !

Café des chats

...


Ah ! Il m'a eu le chat !




Rapide comme l'éclair, il a juste trempé le bout de ses griffes dans ma tasse, comme s'il voulait vérifier si c'était chaud ou pas, ensuite, il s'est consciencieusement lécher la bout de la patte : il semblait valider le choix de ma boisson ! Que j'ai quand même bu en imaginant tous les microbes et bactéries terrifiantes qui avaient dû trouver refuge sur les griffes du matou. Bon, c'était hier, j'ai survécu.



***

Les québécois

La salle du café des chats n'est pas grande, à quelques mètres de moi un groupe de jeunes gens parlaient français : trois filles et un garçon, des québecois. Les filles étaient vêtus de façon minimaliste pour faire admirer leurs tatouages - ce n'est même plus une mode, c'est une pandémie ! Elles portaient un short " à ras le bonbon", comme chante Léo Ferré, mais cela restait correct. Par contre l'une d'entre elles portait un short-string, vraiment string, qui jetait en pâture aux yeux des gens la moitié de son postérieur charnu, ce qui s'appelle se balader les fesses à l'air. Je me suis demandé si elle était folle, inconsciente, ignorante de la culture thaïlandaise (ça, j'en suis convaincu), ou alors en montrant son cul ainsi elle affichait un mépris total pour les gens du pays et affirmait sa liberté radicale de femme indépendante qui n'a que faire de l'opinion des autres. Ce spectacle n'avait rien d'érotique, de beau, d'attirant, c'était tout simplement vulgaire, affligeant.

En tout cas, j'espère pour elle qu'elle n'ira pas en boite de nuit affublée de la sorte, même accompagnée par ses amis, les bads-boys thaïlandais, bien alcoolisés, faut pas trop leur tendre la perche pour que cela finisse mal !


Maadadayo !

Le Jardin des Délices?

    Un escalier orné de part et d'autre par un dragon mythique, les marches vous conduisent au sommet d'une colline où se trouve un temple. Arrivé au sommet, on voit un peu le paysage...



   Le temple en lui même est banal, mais je découvre que l'entrée principale du site se fait par une petite route que je ne pouvais voir de la grande route, il m'aurait fallu entrer dans le village précédent et prendre une rue qui montait. Sur le côté gauche du temple, le terrain planté d'arbres semble descendre. Comme j'essaie de voir plus loin que le bout de mon nez, je me suis avancé et alors s'ouvre pour moi des scènes figées et colorées d'un monde où  le bouddhisme règne en respectant les traditions et les superstitions de leurs fidèles. Une représentation courante : Bouddha attend la mort sereinement devant ses cinq premiers disciples :



Courant aussi la représentation des signes du zodiaque chinois, sous toutes les formes que l'on pourrait imaginer...



Pas très courant la représentation du Bouddha enfant...



Mais le plus amusant c'est cette idée de l'enfer, de l'expiation des mauvaises actions commises de son vivant, du passage devant le maitre des lieux avec son scribe à ses côtés qui tient le livre de la vie, de leurs vies. Ce genre d'attraction - qui n'a rien à voir avec l'enseignement du Bouddha - est assez répandu, j'en ai vu dans pas mal d'endroits en Thaïlande, et des spectaculaires comme non loin de Ban Naraï, près de Khorat. Il y a quelque part dans le Village les photos  de"La cité de l'enfer" d'un temple à deux kilomètres de Wang Chaï - Debriefing? Voyage en images?... - mais celui que je viens de découvrir est plutôt original car, dans la file d'attente, tous les pans de la société thaïlandaise sont représentés, et il y a même  un moine !











Et ensuite, on finit dans la marmite !






Alors, où se trouve ce parc qui me fait penser à un "Le jardin des délices" à la thaïlandaise? Pas de problèmes, je vais vous le dire, c'est là !




Maadadayo !

Sur la 5e photo, est ce l'ancien roi qui est représenté avec une chemise et se portant la main à la tête ?

fabizan a écrit:Sur la 5e photo, est ce l'ancien roi qui est représenté avec une chemise et se portant la main à la tête ?

Ouh là ! C'est impensable ! Un sacrilège ! Il était déifié de son vivant, d'ailleurs son portrait reste affiché dans certains endroits tant il était aimé par le peuple !

geob a écrit:

fabizan a écrit:Sur la 5e photo, est ce l'ancien roi qui est représenté avec une chemise et se portant la main à la tête ?

 Ouh là ! C'est impensable ! Un sacrilège ! Il était déifié de son vivant, d'ailleurs son portrait reste affiché dans certains endroits tant il était aimé par le peuple !

Effectivement, ma question était idiote, mais je trouve que cette statue lui ressemble étrangement
En fait, ce serait plutôt la place de son fils

En fait, ce serait plutôt la place de son fils

Si un sondage pouvait se faire en Thaïlande sur ce sujet, la grande majorité des thaïlandais serait d'accord avec toi

   Mon passage date du 4 février, entre temps, bonne surprise, la frontière est rouverte, et ce depuis le 20 février ! D'après les articles lus, cela provient d'une entente entre le gouverneur de la région de Chiang Rai et de celui de Tachileck en Birmanie, histoire de relancer l'économie atone depuis quelques mois. J'y suis allé, je suis resté une dizaine de minutes en Birmanie, juste pour passer les contrôles, avoir les tampons d'entrée et de sortie sur mon passeport, de leur laisser 500 baths, et de retraverser le pont pour revenir en Thaïlande et obtenir une nouvelle fois un permis gratuit de 45 jours (cela se termine le 31 mars), m'évitant ainsi de passer à l'immigration de Chiang Rai et de payer 1900 baths. Les policiers birmans étaient affables, souriants, toujours dans de ce petit bureau avec un lavabo, éclairé par des néons. Mais avant eux, dans une sorte de cagibi, deux femmes m'ont aidé à renseigner un formulaire ce dont je me suis acquitté pour la première fois car, auparavant, tout ce faisait dans le bureau-lavabo. Il n'y avait rien d'écrit en anglais et elles avaient du mal à déchiffrer mon passeport, bon, donc, le formulaire a été rempli à la vas-y que j't'pousse ! En tout cas, rien ne semble bouger dans ce coin de Birmanie que je connais depuis peut être une bonne vingtaine d'années, toujours cette même impression de pauvreté.

Cette réouverture de la frontière est très utile surtout pour les birmans qui viennent commercer en Thaïlande, faire de l'import-export, renouer avec leurs familles. Quasiment pas de touristes, les policiers thaïlandais, ce jours là disons plutôt des policières, étaient bien aimables, relax. Non, le tourisme n'est pas reparti au galop. La Covid laisse trainer ses scories, faudra peut être encore une année pour retrouver les niveaux habituels de fréquentation, en attendant gaffe aux prix ! On attendait une invasion de chinois en Thaïlande mais les compagnies chinoises imposent des tarifs prohibitifs au départ de Chine...

Maadadayo !

QR Thailand Payment

   Par rapport à mon dernier voyage en 2020, il y a une chose qui est évidente, tellement évidente qu'on l'observe de partout : le code QR "Thailand payment". Oui, je sais, en France on peut payer aussi avec son smartphone mais ce n'est pas aussi répandu chez  nous, j'allais dire aussi systématique car en Thaïlande vous trouvez partout ce QR, affiché à la caisse d'un commerçant, ou alors sur une feuille volante, un carton amovible, et le plus incroyable on le voit jusque dans les petits stands d'un marché qui acceptent d'être payé de cette façon, bref, ce code QR est omniprésent dans la société thaïlandaise et cela donne le sentiment que les banquiers finiront par réaliser leur fantasme : supprimer le papier monnaie, l'argent liquide, tout cela génère des frais insupportables pour ces messieurs !  L'auteur de "Sapiens, brève histoire de l'humanité" affirme que 10% de la richesse mondiale circule en liquide, il ne reste donc plus grand chose à éliminer pour laisser l'entière liberté aux algorithmes envahissants.

Les jeunes gens thaïlandais payent tout avec leur smartphone, même des boissons à emporter ! Ils  scannent le QR qu'on leur présente, ensuite ils pianotent sur leur écran, enfin ils montrent l'écran au vendeur - je suppose que le prix payé est affiché.

Il semblerait que nous soyons rétifs à cette façon de consommer, enfin surtout les allemands très attachés au papier monnaie ! Cela prendra le temps qu'il faudra mais tout le monde se soumettra aux algorithmes, il n'y aura pas le choix !

Maadadayo !

Skywalker

  En 2020, on pouvait encore grimper au sommet de la colline à moto après avoir franchi l'enceinte du temple. Alors quand j'écris temple cela entend tout le terrain qui lui appartient et sur lequel se dressent plusieurs bâtiments consacrés comme, en l'occurrence, un dernier sur la colline. Mais sur le sommet de celle-ci il y a aussi un café duquel on a un point de vue sur le Mékong et le  Laos. Un café, et puis autre chose encore...

Ce temple se trouve à Chiang Saen. En décembre, j'ai eu la surprise de constater qu'on ne pouvait plus monter au sommet à moto. De nouveaux bâtiments étaient en construction, les parkings étaient envahis par les vans, des groupes de touristes (thaïs) se dirigeaient vers des guichets devant lesquels une longue file d'attente de songtao, camionnettes transformées en  taxi collectif, attendaient leur tour pour avancer. Dorénavant, il faut acheter un ticket à 30 baths, prendre le songtao qui vient de se remplir de passagers, et une fois là-haut vous vous dirigez vers un autre guichet où vous achetez une petite carte (40 baths) pour... le skywalker ! Il est terminé depuis six mois environ. Donc, durant ces deux années de covid, les moines ont du réfléchir au moyen d'engranger du fric, et ils ont trouvé cette attraction, cette marche sur du verre au dessus du vide !

Pas mal de lieux bouddhistes deviennent des parcs d'attraction, des "Bouddha Land" ! Je n'aurais imaginé, par exemple, que le temple "Huay pla khan" proche de Chiang Rai, se transforme en machin à cash sidérante, que je prendrais un ascenseur pour monter à l'intérieur d'une gigantesque statue de Gua Yin - dont j'ai photographié la construction au cours des années -, que j'entendrais en arrivant sur le lieu un haut parleur qui parle de loterie, de baths... bonjour la spiritualité ! Qu'un vieux temple devienne l'attraction appelé "temple bleu", après le succès du "temple blanc" à une dizaine de kilomètres de Chiang Rai...


( l'entrée du skywalker, avec des chaussons rouges pour éviter de rayer le verre)


(faut reconnaitre que le premier pas est un peu stabilisant mais on s'habitue vite, pas pour quelques personnes qui restent malgré tout accrochées à la rambarde.






                                       .........................

A propos du QR code, il est bien sur accepté dans le restaurant des "Gentils". Madame m'a raconté que cela a apparu durant la covid (qui n'est pas terminé d'ailleurs), une recommandation du gouvernement pour lutter contre l'épidémie ! Pas très convaincant, et même pas du tout, cela entre plutôt dans le cadre que j'ai évoqué plus haut, à savoir l'élimination total du papier monnaie. La manipulation de l'argent propage sans doute des microbes, des bactéries, que sais-je encore, mais cela a aussi renforcé l'immunité naturelle chez l'être humain autrement, depuis le temps qu'on manipule de l'argent, y aurait plus grand monde sur terre !!!


Maadadayo !

Je ne serais pas trop rassurée de marcher là-dessus, mais l'endroit semble magnifique

fabizan a écrit:Je ne serais pas trop rassurée de marcher là-dessus, mais l'endroit semble magnifique

Moi aussi, j'aurais les pétoches

Geob, la "Dysneylisation" est galopante !!! En Islande, tous les parkings deviennent payants. Et quand je dis parking, ce n'est pas une esplanade goudronnée mais quelque mètres de terre, au mieux gravillonnée. Tout fout le camp

Et en terme de pollution visuelle et défiguration du paysage, je pense que ce doit être topissime.
A côté de cela, un champ d'éoliennes, c'est du pipi de chat il me semble...

En tout cas, merci Geob, tu me fournis de beaux exemples des effets néfastes du tourisme de masse sur les lieux et culture, notamment en Asie.
Me donnes-tu le droit d'utiliser tes propos et photos en classe pour montrer comment un lieu paisible de culte se transforme en attraction-machine-à-fric en quelques années ?

D'après un article que j'ai lu il y a belle lurette, les moines bouddhistes sont les plus gros propriétaires terriens en Thaïlande. Le temple "Huay Pla Khan", avec le temple en forme de tour, et sa gigantesque statue de Gua Yin avec l'ascenseur à l'intérieur pour monter jusque dans la tête (imagine une statue similaire de la Vierge Marie à Lourdes, quelle serait notre réaction?), ne cesse d'acheter des terres pour construire des hôpitaux, orphelinats... ce qui est avéré ...apparemment car pour contrôler les comptes ce n'est si aisé que ça ! Il y a souvent des scandales à la une où la communauté bouddhiste se trouve mêlé dans des malversations financières, affaires sexuelles et autres mais c'est un pilier du contrôle social de la population. Le sabre et le goupillon ! Alors cette transformation des temples, est-ce que ça choque les thaïlandais? Je ne pense pas, ils trouvent cela "sanouk", amusant, et puis ils font une bonne action en laissant des "baths" au temple. Autrement, au quotidien, se sont des personnes relativement âgées, et surtout des femmes, qui fréquentent les temples, les jeunes préfèrent s'occuper sur les réseaux sociaux, s'amuser, boire un coup, faire la fête... comme tous les jeunes dans le monde si leur société n'est pas bouleversée par des crises qui pourrait la faire trembler. Philippe Muray avait tout compris avec son "homo festivus". Comment attirer des touristes, créer une activité et des emplois si les lieux visés n'offrent qu'un espace ouvert à toutes les possibilités, sans monuments, sites archéologiques, etc, ou paysages extraordinaires?

Oui, tu peux utiliser ce que j'ai commis ! Mais est-ce pertinent pour parler du tourisme de masse? Personnellement j'utiliserais une photo d'un paquebot de croisière sur le grand canal de Venise ! Sur cette promenade au dessus du vide il n'y a que des touristes thaïlandais, et rares seront les farangs qui l'arpenteront car pour s'y rendre il faut avoir un moyen de locomotion personnel - en attendant que des tour-opérateurs le mettent sur leurs programmes de visite.

Au fond, je me demande si, inconsciemment, je ne parlais pas de la désacralisation du monde, la disparition totale de la spiritualité remplacée -là, j'enfonce une porte ouverte- par le consumérisme, le narcissisme, sans oublier l'idéologie du libéralisme qui nous encourage à ne regarder que notre nombril...

Tout ceci sont des réflexions décousues et spontanées...


Maadadayo !